Benoît XVI
Benoît XVI

élu le 19 avril 2005

265° successeur
de Saint Pierre
Blason
Repères biographiques

Benoît XVI (Joseph Ratzinger) est né le 16 avril 1927 (Allemagne). Son père était Commissaire de gendarmerie. Après son adolescence, il fut enrôlé dans les auxiliaires de la défense anti-aérienne à la fin de la seconde Guerre mondiale. Entre 1946 et 1951, année de son ordination sacerdotale, il étudia la philosophie et la théologie près l’Université de Munich. Il obtint son doctorat en théologie en 1953 : "Peuple et Maison de Dieu dans la Doctrine de l’Eglise selon saint Augustin", qui fut complété en 1957 par la soutenance de la thèse intitulée : "La théologie de l’histoire selon saint Bonaventure".
Professeur en dogmatique et théologie fondamentale, il acquit une notoriété internationale comme Consulteur théologique de l’Archevêque de Cologne, le Cardinal Joseph Frings, durant le Concile Vatican II, auquel il participa activement.
Le 24 mars 1977 Paul VI le nommait Archevêque de München-Freising. Il fut créé Cardinal le 27 juin 1977 par le même Pape.
Le 25 novembre 1981, Jean-Paul II l’a nommé Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ; Président de la Commission pontificale Biblique et de la Commission pontificale Théologique internationale.
Il a été Président de la Commission pour la Préparation du Catéchisme de l’Eglise catholique (1986-1992).
Il était Membre du Conseil de la Secrétairerie d’Etat ; des Congrégations pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements ; pour les Evêques ; pour l’Evangélisation des Peuples ; pour l’Education catholique ; du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens ; des Commissions pontificales pour l’Amérique latine ; Ecclesia Dei.

Extraits de l’Osservatore Romano
Biographies : Site du Vatican - Conférence des Evêques de France (CEF)




Mardi 19 avril 2005, 17h50 ...

« Chers frères et soeurs, après le grand pape Jean-Paul II, les cardinaux m'ont élu, moi un simple, humble travailleur dans la vigne du Seigneur. Le fait que le Seigneur sache travailler et agir également avec des instruments insuffisants me console et surtout, je me remets à vos prières, dans la joie du Christ ressuscité, confiant en Son aide constante. Nous allons de l'avant, le Seigneur nous aidera et Marie, Sa Très Sainte Mère, est de notre côté. »




Son nom

« Je fais l'expérience dans mon âme de sentiments contrastants en ces jours de début de mon ministère pétrinien : étonnement et gratitude envers Dieu, qui m'a surpris le premier en m'appelant à succéder à l'Apôtre Pierre ; inquiétude intérieure face à l'immensité de la tâche et des responsabilités qui m'ont été confiées. La certitude de l'aide de Dieu, de sa Très Sainte Mère, la Vierge Marie et des saints Protecteurs, me donne cependant sérénité et joie ; je suis également soutenu par la proximité spirituelle de tout le peuple de Dieu auquel, comme j'ai eu l'occasion de le répéter dimanche dernier, je continue à demander de m'accompagner par une prière incessante.
Après la pieuse disparition de mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II, je reprends aujourd'hui les traditionnelles audiences générales du mercredi. En cette première rencontre, je voudrais tout d'abord m'arrêter sur le nom que j'ai choisi en devenant Evêque de Rome et Pasteur universel de l'Eglise. J'ai voulu m'appeler Benoît XVI pour me rattacher en esprit au vénéré Pontife Benoît XV, qui a guidé l'Eglise au cours d'une période tourmentée en raison du premier conflit mondial.
Il fut un courageux et authentique prophète de paix et se prodigua avec un courage inlassable, tout d'abord pour éviter le drame de la guerre, puis pour en limiter les conséquences néfastes. C'est sur ses traces que je désire placer mon ministère au service de la réconciliation et de l'harmonie entre les hommes et les peuples, profondément convaincu que le grand bien de la paix est tout d'abord un don de Dieu, un don fragile et précieux à invoquer, à protéger et à édifier jour après jour avec la contribution de tous.
Le nom de Benoît évoque, en outre, la figure extraordinaire du grand "Patriarche du monachisme occidental", saint Benoît de Nursie, co-patron de l'Europe avec les saints Cyrille et Méthode. L'expansion progressive de l'Ordre bénédictin qu'il fonda a exercé une profonde influence sur la diffusion du christianisme dans tout le continent. Saint Benoît […] constitue un point de référence fondamental pour l'unité de l'Europe et un rappel puissant des incontournables racines chrétiennes de sa culture et de sa civilisation.
De ce Père du monachisme occidental, nous connaissons la recommandation laissée aux moines dans sa Règle : "Ne rien mettre absolument au-dessus du Christ" (Règle 72, 11; cf. 4, 21). Au début de mon service comme Successeur de Pierre, je demande à saint Benoît de nous aider à garder fermement le Christ au centre de notre vie. Qu'il soit toujours à la première place dans nos pensées et dans chacune de nos activités ! »

Extrait de l'allocution lors de l'audience générale du 27 avril 2005.




Son blason

Le blason de Benoît XVI supprime la tiare : il est surmonté de la mitre papale, au sommet de forme triangulaire, et est orné du pallium métropolite, qui a pris une si grande place (voir ci-dessous) dans l’inauguration de son pontificat, le dimanche 24 avril.
Tous les autres symboles figuraient sur le blason de son épiscopat à Munich et Freising :
- A gauche se trouve le "Maure de Freising", une tête d'Ethiopien couronnée qui figure depuis 1316 sur les blasons de l'évêché-principauté de Freising.
  « Sur les armoiries des évêques de Freising figure depuis environ mille ans le Maure couronné : on ne sait pas bien ce qu'il signifie. Pour moi, il exprime l'universalité de l'Eglise, sans acception de personne, ni de race ni de classe, car nous sommes tous "un" dans le Christ (Galates 3, 28). »
- Au centre du blason est représentée une coquille Saint-Jacques.
   « J'ai choisi la coquille, car elle est d'abord signe de notre pèlerinage, de notre marche : "Nous n'avons pas de cité permanente sur le terre". Mais elle me rappelait aussi une légende selon laquelle saint Augustin, méditant sur le mystère de la Sainte Trinité, vit un enfant sur la plage jouer avec un coquillage, à l'aide duquel il essayait de puiser l'eau de la mer dans un trou. Et cette parole lui aurait été donnée : il est plus difficile à ton intelligence d'appréhender le mystère divin que de transvaser la mer entière dans un petit trou. Ainsi la coquille me rappelle mon grand maître saint Augustin, mes travaux de théologie et la grandeur du mystère qui dépasse toute science. »
- A droite figure l'ours de Saint Corbinian, l'évêque de Freising (680-730 après J.C.).
  Joseph Ratzinger raconte la légende du saint : « Un ours dévora le cheval du saint évêque en route pour Rome. L'ours dut porter le chargement du cheval. » Le cardinal rapproche cette légende de l'interprétation que saint Augustin fait d'un verset de psaume : « Il avait choisi la vie de chercheur et avait été destiné par Dieu à être une "bête de somme", un bœuf docile qui tire la charrue de Dieu en ce monde. »
  « L'ours qui remplaça le cheval - ou plutôt le mulet - de saint Corbinien et fut chargé de son fardeau, qui devint sa bête de somme (contre son gré), n'est-il pas l'image de ce que je dois faire et de ce que je suis ? Je suis devenu ton mulet chargé de ton joug, et c'est ainsi que je suis tout près de Toi pour toujours. »
  « On raconte qu'à son arrivée à Rome Corbinien remit l'ours en liberté. Qu'il soit allé dans les Abruzzes ou retourné dans les Alpes, cela n'intéresse pas la légende. Quant à moi j'ai, entre-temps, fait mes valises pour Rome et depuis longtemps je marche, mes valises à la main, dans les rues de la Ville éternelle. J'ignore quand on me donnera congé, mais je sais que cela vaut pour moi aussi : "Je suis devenu ta bête de somme ; et c'est justement ce que je suis auprès de Toi". »

Extraits de "Ma vie, souvenirs (1927-1977)", édité en 1997.




Sa devise : "Coopérateur de la vérité"

« J'ai choisi pour devise épiscopale la parole extraite de la troisième lettre de saint Jean : "Coopérateurs de la vérité", premièrement parce que cela me paraissait faire le lien entre ma tâche précédente et ma nouvelle mission. Toute proportion gardée, il s'agit bien toujours de la même chose : rechercher la Vérité, se mettre à son service. Et, deuxièmement, parce que dans le monde actuel, la question de la Vérité a presque disparu, qu'elle paraît dépasser l'homme, et que sans elle tout disparaît, cette devise me sembla moderne dans le bon sens du terme. »

Extraits de "Ma vie, souvenirs (1927-1977)", édité en 1997.




Les 2 signes du ministère pétrinien

Le Pallium : « Ce signe très ancien... peut être considéré comme une image du joug du Christ, que l’Évêque de cette ville, le Serviteur des Serviteurs de Dieu, prend sur ses épaules. Le joug de Dieu est la volonté de Dieu, que nous accueillons. (…) En réalité, le symbolisme du pallium est encore plus concret : la laine d’agneau entend représenter la brebis perdue ou celle qui est malade et celle qui est faible, que le pasteur met sur ses épaules et qu’il conduit aux sources de la vie. (…) Il est le bon pasteur, qui donne sa vie pour ses brebis... »
L’Anneau du pêcheur : « Pour le poisson, créé pour l’eau, être sorti de l’eau entraîne la mort. (…) Mais dans la mission du pêcheur d’hommes, c’est le contraire qui survient. Nous, les hommes, nous vivons aliénés, dans les eaux salées de la souffrance et de la mort ; dans un océan d’obscurité, sans lumière. Le filet de l’Évangile nous tire hors des eaux de la mort et nous introduit dans la splendeur de la lumière de Dieu, dans la vraie vie. La tâche du pasteur, du pêcheur d’hommes, peut souvent apparaître pénible. Mais elle est belle et grande, parce qu’en définitive elle est un service rendu à la joie, à la joie de Dieu qui veut faire son entrée dans le monde. »

Extrait de l’homélie du dimanche 24 avril 2005.




Son programme

« Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, de me mettre à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur, et de me laisser guider par lui, de manière que ce soit lui-même qui guide l’Église en cette heure de notre histoire. »

Extrait de l’homélie du dimanche 24 avril 2005.




L'année de l’Eucharistie

« De manière extrêmement significative, mon pontificat commence alors que l’Eglise vit l’Année spéciale consacrée à l’Eucharistie. Comment ne pas voir dans cette coïncidence providentielle un élément qui doit caractériser le ministère auquel je suis appelé ? L’Eucharistie, cœur de la vie chrétienne et source de la mission évangélisatrice de l’Eglise, ne peut que constituer le centre permanent et la source du service pétrinien qui m’a été confié.
L’Eucharistie rend constamment présent le Christ ressuscité qui continue de se donner à nous, nous appelant à participer au banquet de son Corps et de son Sang. C’est de la pleine communion avec Lui que naît tout autre élément de la vie de l’Eglise, en premier lieu la communion entre tous les fidèles, l’engagement d’annoncer et de témoigner de l’Evangile, l’ardeur de la charité envers tous, spécialement envers les pauvres et les petits.
Cette année, par conséquent, l’on devra accorder une importance particulière à la célébration de la solennité du Corpus Domini. L’Eucharistie se trouvera ensuite, en août, au centre de la Journée mondiale de la Jeunesse à Cologne et, en octobre, de l’Assemblée ordinaire du Synode des évêques qui aura pour thème : "l’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise". Je demande à tous d’intensifier dans les mois à venir l’amour et la dévotion à Jésus Eucharistie et d’exprimer de façon courageuse et claire la foi dans la présence réelle du Seigneur, en particulier à travers le caractère solennel et digne des célébrations. »

Extrait de l’homélie de sa 1° Messe en la chapelle Sixtine, le 20 avril 2005.




Appel à la prière

« Chers amis – en ce moment je peux seulement dire : priez pour moi, pour que j’apprenne toujours plus à aimer le Seigneur. Priez pour moi, pour que j’apprenne à aimer toujours plus son troupeau – vous tous, la Sainte Église, chacun de vous personnellement et vous tous ensemble. Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas, par peur, devant les loups. Priez les uns pour les autres, pour que le Seigneur nous porte et que nous apprenions à nous porter les uns les autres. »

Extrait de l’homélie du dimanche 24 avril 2005.




Messages et homélies




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