Nouvel Age

Risques et dangers





Les idées : le domaine "artistique"


Exploitant le filon commercial que représentait potentiellement la fascination de l'homme pour l'inexpliqué et le mystère, nombre d'auteurs et de maisons de productions ont depuis longtemps investi dans ce domaine. Toutefois, les productions de ces vingt dernières années affichent de tels points communs, qu'il devient aisé de les rattacher au mouvement New-Age.

Dans le domaine de la littérature – et en dehors bien évidemment des ouvrages affichant ouvertement leur appartenance à ce mouvement – nous signalerons simplement quelques exemples significatifs. Le succès rencontré par "La prophétie des Andes", vendu à plusieurs millions d'exemplaires à travers le monde, est phénoménal. Ce livre propose rien de moins qu'une "révélation" nouvelle, qui aurait été tenue cachée jusqu'à nos jours…
Les ouvrages écrits par Stephen King, qui sont tous devenus des succès de librairie, tant aux Etats-Unis que dans notre pays, s'appuient tous sur le même schéma : pouvoirs surnaturels, phénomènes inexpliqués, etc.
Plus récemment, "L'Alchimiste" de Paolo Coelho, déjà cité, a fait un triomphe en librairie. Ressorti de cartons poussiéreux par la maison d'édition après plusieurs années de sommeil (les éditeurs savent sentir le sens du vent…), ce livre détaille par le menu la quête spirituelle d'un jeune berger. Soupe ésotérico-magique émaillée de citations des Evangiles, cette quête commence devant une église en ruine (le symbole est clair…) et aboutit à la découverte d'un trésor, véritable coffre rempli de pièces d'or, monnaie sonnante et trébuchante, qui fait la joie du héros… Pour le reste, les citations que nous avons proposées précédemment suffisent à en donner la couleur générale.

"Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur" (Mat 6, 21).

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Concernant la production cinématographique et télévisuelle, les exemples abondent. Les exemples des séries télévisées comme "X-Files", "Charmed", "Buffy" ou "Dark Angel" sont assez significatifs. Venus des Etats-Unis – où est né le mouvement New-Age - ils ont tout comme lui rapidement atteint notre continent. Tous exploitent jusqu'à la corde le créneau de l'inexpliqué et des pouvoirs magiques : sorcellerie, magie, voyance… Au cinéma, le scénario du film "Le 5° élément" – film qui a connu un succès considérable - s'appuie sur un double argument, profondément simpliste : le Mal absolu, extérieur à la terre, est capable de la détruire, et le Bien absolu, tout aussi éloigné de la terre, est là pour la sauver. Je passerai sur l'image du "Mal", gigantesque boule de magma en fusion (les peurs ancestrales restent les mêmes !), pour préciser comment Luc Besson, réalisateur de ce film, voit le Bien absolu : il est "l'Etre suprême, chargé de répandre la vie dans tous les univers", parle une langue parlée depuis la nuit des temps, et prend corps sur notre terre sous la forme… d'une jeune femme, qui traversera la totalité du film dans des tenues vestimentaires pour le moins suggestives, et… ne sait pas ce que c'est que l'amour ! C'est donc un terrien qui sera dans ce domaine son "initiateur"… Que dire d'une telle inversion de la Vérité révélée, que penser de l'identité du véritable inspirateur de ce film ? Le doute est-il possible ? Notons que c'est ce même réalisateur qui est l'auteur du "Grand Bleu", devenu un film culte pour tous les adeptes du Nouvel Age.

Mais pour être plus efficace, ces doctrines doivent toucher aussi les enfants. Comment s'étonner dès lors du succès remporté par des ouvrages tels qu'"Harry Potter", qui prônent l'initiation aux techniques de sorcellerie et de magie, pour obtenir des pouvoirs "surnaturels" ? Les éditions pour le monde entier des quatre volumes de cette série ont atteint les 175 millions d'exemplaires ! Nous sommes loin de la naïve fée Carabosse, et des combats à l'épée du bon chevalier contre le dragon… Il y a dans cette littérature destinée aux enfants un danger évident, qui ne semble pourtant pas inquiéter des parents mal informés, ou désintéressés de l'avenir spirituel de leur progéniture…

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Le développement du formidable marché que représente la fête d'Halloween en est un autre exemple. Marché juteux pour les commerçants, cette fête célébrée la veille de la Toussaint, transforme les enfants en sorcières, monstres et squelettes. "Avec Halloween, on imite les défunts, et leurs fantômes reviennent chez nous pour nous faire peur et nous menacer de la mort ; à la Toussaint, au contraire, nous attestons que nos défunts sont des vivants, et que nous sommes promis à les rejoindre dans la cité de Dieu" écrivait Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont-Ferrand, dans son livre "Vers une France païenne ?" (Cana éditions, 1999). Nous retrouvons ici cette inversion des valeurs chrétiennes, déjà signalée à plusieurs reprises. Dans le même ordre d'idée, les cours de récréation de nos écoles ont été envahies par les "Pokemon", venus tout droit du Japon. Pokemon est l'abréviation de "Pocket monster", ce qui signifie "Monstre de poche". Tous ces animaux bizarres portent de manière déguisée des noms de démons…
Comment un chrétien pourrait-il affirmer que tout cela est sans importance…? Qu'il faut bien que les enfants s'amusent…? Oublierons-nous que Satan est le singe de Dieu ? Que les âmes de nos enfants sont les plus fragiles, qu'elles sont celles que nous devons protéger et défendre en priorité ? Et qu'elles sont des proies enviées par celui qui a juré leur perte ? N'avons-nous pas le devoir de protéger leur cœur, leurs yeux, leur âme et de les faire grandir en Dieu ?

"Si quelqu'un doit scandaliser l'un de ces petits qui croient en moi, il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d'être englouti en pleine mer." (Mat 18, 6)
"Jusqu'à quand clocherez-vous des deux jarrets ? Si YHWH est Dieu, suivez-le ; si c'est Baal, suivez-le" (1 Roi 18, 21)
"Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant YHWH ton Dieu, écoutant sa voix, t'attachant à lui ; car là est ta vie…" (Dt 30, 19-20)

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L'on peut aussi s'interroger sur la fonction sociale de telles fêtes organisées, et au-delà, sur leur conséquence directe sur notre vie intérieure, comme le fait Damien Le Guay dans son livre "La face cachée d'Halloween" (Le Cerf) : "Le néo-paganisme, avec ses rites, ses sorcières et ses cultes, implique une certaine "métaphysique" de la fatalité. "Nous n'y pouvons rien. C'est ainsi." Le christianisme, lui, qui vient évangéliser le vieux fond de paganisme de tout un chacun, en appelle toujours à la liberté des individus. L'enjeu implicite est de taille : sommes-nous soumis à des forces anonymes ou libres d'aimer un Dieu personnel ?
Depuis une quinzaine d'années, beaucoup de fêtes artificielles se sont glissées dans notre calendrier. Philippe Murray attribue cette nouveauté au "partifestif" qui tendrait à imposer un certain amusement forcé. Déjà Bernanos, en son temps, s'insurgeait à l'idée de "gaver d'optimisme un monde désespéré". Toutes ces fêtes tendent à nous gaver d'un optimisme de convenance, vide de sens et plein de réjouissances creuses. Alors, quand la confiance diminue et le désarroi augmente, la fête, sorte de sédatif social, prend de plus en plus d'importance. Il faut combler le vide, le remplir ! Aujourd'hui, par une sorte de dérive, les fêtes se célèbrent elles-mêmes. Que fêtons-nous ? Rien. Tout est prétexte, tout est occasion pourvu que l'ennui disparaisse. Cette festivité tyrannique est, d'une certaine manière, une conspiration contre la vie intérieure. Faut-il avoir, ainsi, peur de se retrouver seul avec soi-même ou, au contraire, oser prendre le risque de la belle solitude ?"

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