Redécouvrir Vatican II


Principaux points
de la doctrine chrétienne
abordés par le Concile Vatican 2

  • La Révélation fondamentale et le salut des hommes
  • La réponse des hommes au dessein de Dieu
  • L’Église, sa nature, son mystère
  • La vocation de l’Église à la sainteté
  • L’importance de la vie liturgique
  • La formation des chrétiens et des prêtres
  • La dignité et la vocation de la personne humaine
  • Le respect dû à tous les hommes
  • La vie familiale
  • L’éducation des jeunes
  • Le culte dû à la Vierge Marie

Près de quarante ans ont passé depuis la promulgation des Décrets du Concile. L’Église a beaucoup tâtonné depuis... La relecture des décrets du Concile est une expérience extraordinaire, et aucun lecteur ne pourra manquer de noter l’actualité étonnante du Concile Vatican 2.


1° La Révélation divine “Dei Verbum”
Décret promulgué le 18 novembre 1965

La constitution dogmatique “Dei Verbum” présente “la doctrine authentique (de l’Église) sur la révélation divine et sa transmission,” afin que, grâce à la proclamation du salut, “le monde entier croie en écoutant, espère en croyant, aime en espérant.”

La base de la doctrine chrétienne est contenue dans ces quelques mots: “Par le Christ, Verbe fait chair, les hommes ont, dans le Saint-Esprit, accès auprès du Père, et deviennent participants de sa nature divine.” Elle peut se résumer ainsi:

     - Dieu s’est d’abord manifesté à nos premiers parents à qui, “après leur chute, il promit une rédemption...”
     - À l’époque marquée, Dieu appela Abraham, puis les patriarches et les prophètes par qui il fit l’éducation de son peuple.
     - Ensuite Dieu, “en ces jours qui sont les derniers nous a parlé par son Fils... le Verbe éternel...”

La transmission de la Révélation divine a été confiée aux évêques, successeurs des apôtres. Les livres entiers de la Sainte Écriture, écrits sous l’inspiration du Saint-Esprit, sont tenus par l’Église pour saints et canoniques: “Ils ont Dieu pour auteur.”

Pour interpréter la Sainte Écriture, il convient, entre autres, d’être attentif aux genres littéraires. Mais il ne faut jamais oublier que “tout ce qui concerne la manière d’interpréter l’Écriture est soumis en dernier lieu au jugement de l’Église.”

La pédagogie divine est manifeste dans l’Ancien Testament. Pour sauver le genre humain, Dieu s’est d’abord choisi un peuple à qui il confia ses promesses, avec qui, avec Abraham, Il conclut une alliance, puis par l’intermédiaire de Moïse et du peuple d’Israël “se révéla comme le Dieu unique, vrai et vivant.” L’Ancien Testament, qui préparait le Nouveau Testament, devient clair à sa lumière.

Le Nouveau Testament, c’est la parole de Dieu. Le Christ, Verbe de Dieu fait chair, “a instauré sur terre le Royaume de Dieu; il a révélé son Père et s’est révélé lui-même; par sa mort, sa résurrection et son ascension pleine de gloire; par l’envoi de l’Esprit-Saint, il a achevé son œuvre.”

L’Église a toujours affirmé le caractère historique de l’Évangile et considère les Écritures et la Tradition, comme “la règle suprême de sa foi, puisque inspirées par Dieu et consignées une fois pour toutes dans ses écrits.”


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2° L’Église “Lumen Gentium”
Décret promulgué le 21 novembre 1964

“Le Christ est la Lumière des nations,” et l’Église est le royaume du Christ.


Le mystère de l’Église

Le mystère de la sainte Église se manifesta dès sa fondation, tandis que le Seigneur Jésus prêchait la Bonne Nouvelle. Jésus, mort et ressuscité est le Prêtre éternel qui répand sur ses disciples l’Esprit promis par le Père. L’Église reçoit la mission d’annoncer et d’instaurer le Royaume de Dieu partout sur la terre.

l’Église c’est le Corps mystique du Christ

Par sa mort et sa Résurrection le Christ a racheté l’homme et en a fait une créature nouvelle. Les fidèles ont tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul Corps. Dans la fraction du pain eucharistique ils ont réellement part au Corps du Seigneur et tous deviennent membres de ce Corps et respectivement membres les uns des autres.

Le Christ est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes, et l’Église, est son Corps mystique composé de l’Église terrestre et de l’Église déjà pourvue des biens célestes. L’Église que “notre Sauveur, après sa résurrection, a remise à Pierre” et à ses successeurs, est unique, une, sainte, catholique et apostolique.

Le Peuple de Dieu

Les fidèles et les prêtres participent de l’unique sacerdoce du Christ. Grâce aux sacrements ils progressent dans la foi et, se nourrissant du Corps du Christ dans l’Eucharistie, ils manifestent l’unité du Peuple de Dieu. Tous les hommes, de toutes les nations, et de tous les siècles, sont appelés à former le peuple de Dieu.

La hiérarchie dans l’Église

C’est le Seigneur Lui-même qui constitua ses Apôtres en collège à la tête duquel Il mit Pierre, choisi parmi eux. Puis Il les envoya. Plus tard d’autres hommes éprouvés leur succédèrent. Le Concile Vatican II rappelle cette institution et la primauté du Pontife romain et insiste beaucoup sur le caractère sacré des évêques, sur l’importance de leur rôle, sur le ministère des prêtres et des diacres et sur le rôle des laïcs.


La vocation de l’Église à la sainteté

Par la foi, nous croyons que l’Église est sainte. En conséquence tous les membres de l’Église sont appelés à la sainteté qui “apparaît proprement dans la pratique des conseils que l’on appelle d’ordinaire évangéliques.”

Jésus a prêché cette sainteté, en a donné l’exemple, et a invité ses disciples à le faire. Les meilleurs moyens pour arriver à la sainteté sont l’amour de Dieu et du prochain ainsi que l’observation des Conseils évangéliques. Une mention spéciale est réservée, à ce propos, aux religieux et à ceux qui se consacrent à Dieu seul par la virginité ou le célibat à travers les conseils évangéliques.

L’Église est en marche. La vocation chrétienne est eschatologique. L’Église ne trouvera son achèvement que dans la gloire céleste. En attendant, nous sommes tous unis en une seule Église, et ”les bienheureux affermissent davantage dans la sainteté l’Église tout entière.”


La bienheureuse Vierge Marie dans le Mystère du Christ et de l’Église

Le Fils de Dieu venu dans le monde est né d’une vierge. Marie, toujours vierge, est également la Mère de l’Église et des membres du Corps mystique du Christ. Marie est la femme promise à nos premiers parents: “la Vierge concevra et mettra au monde un Fils qui sera appelé l’Emmanuel.” De même qu’une femme, Ève, avait contribué à la mort, une femme, Marie, devait servir à redonner la vie. Préservée du péché, la Vierge Immaculée fut, au terme de sa vie terrestre, élevée au ciel en son âme et en son corps.

C’est Dieu Lui-même qui a voulu l’action de la Vierge Marie sur les hommes, action qui facilite l’union immédiate des croyants avec le Christ, car la médiation unique du Rédempteur n’exclut pas la coopération de la Très Sainte Vierge, sa Mère.

En conséquence, le Saint Concile Vatican II “exhorte tous les fils de l’Église à pratiquer généreusement le culte, spécialement le culte liturgique, à l’égard de la bienheureuse Vierge.”


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3° La Sainte Liturgie “Sacrosanctum Concilium”
Décret promulgué le 4 décembre 1963

Le but du saint Concile est de faire progresser la vie chrétienne chez les fidèles, d’où la nécessité de veiller à la restauration et au progrès de la liturgie par laquelle sont manifestés aux hommes les mystères du Christ. Obéissant à la tradition de l’Église, le Saint Concile désire conserver tous les rites légitimement reconnus par l’Église et souhaite, là où c’est nécessaire, les réviser avec prudence, dans l’esprit d’une saine tradition.


Nature de la liturgie et son importance. Sa réforme

“L’œuvre de la rédemption... le Christ Seigneur l’a accomplie par le mystère pascal de sa bienheureuse passion, de sa résurrection du séjour des morts et de sa glorieuse ascension.”

C’est autour du sacrifice du Christ et des sacrements que gravite toute la vie liturgique. Le Christ est présent dans toute célébration liturgique qui est donc une action sacrée. La liturgie - surtout l’Eucharistie - est la principale source de la grâce.

La liturgie comporte une partie immuable d’institution divine et des parties sujettes au changement. Afin que “le peuple chrétien puisse facilement saisir les rites et y participer... le saint Concile a établi des normes générales” dont les modifications relèvent de la seule autorité de l’Église. Le Concile met aussi l’accent sur l’importance de la Sainte Écriture.

La langue liturgique

L’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins... Toutefois, des adaptations sont prévues, notamment en ce qui concerne l’emploi de la langue du pays, pourvu que l’unité du rite romain soit sauvegardée.


Le Mystère de l’Eucharistie

Le décret consacre un long chapître à l’Eucharistie qui perpétue le Sacrifice de la Croix et il insiste sur la participation nécessaire des fidèles aux mystères sacrés.

Les deux parties de la messe (liturgie de la Parole et de l’Eucharistie) ”sont si étroitement unies entre elles qu’elles constituent un seul acte de culte. Aussi le Saint Concile exhorte-t-il vivement les pasteurs à enseigner activement aux fidèles, dans la catéchèse, qu’il faut participer à la messe entière, surtout les dimanches et jours de fêtes de précepte.”

Le Concile aborde aussi tout ce qui a trait aux sacrements et aux sacramentaux. Les uns et les autres, institués par l’Église, sont des signes sacrés, et c’est du Christ que tous les sacrements et sacramentaux tirent leur vertu. Par ailleurs, ce décret demande également la restauration du catéchuménat des adultes.

L’office divin

L’office divin a pour but la consécration du jour et de la nuit. “Les prêtres acquitteront ces louanges des Heures avec ferveur... car le Seigneur seul peut assurer l’efficacité et le progrès de l’œuvre à laquelle ils travaillent.” Le Concile recommande également aux laïcs la récitation de l’office divin.

En ce qui concerne la langue à employer “les clercs doivent, généralement, garder la langue latine.”


L’année liturgique et le jour du Seigneur

L’Église déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’Incarnation jusqu’à la Pentecôte et célèbre le Mystère pascal chaque huitième jour, nommé jour du Seigneur ou dimanche. “Aussi le jour dominical est-il le jour de fête primordial qu’il faut proposer et inculquer à la piété des fidèles.”

Le carême

Le Concile demande que le double caractère du Carême: commémoration et préparation du Baptême et pénitence, soit préservé. Pendant le Carême, on favorisera la pratique de la pénitence. Le jeûne pascal, le vendredi de la Passion et de la mort du Seigneur sera sacré; il devra être partout observé.


La musique et les arts sacrés

La musique sacrée sera d’autant plus sainte qu’elle sera en connexion plus étroite avec l’action liturgique. “Les scholæ cantorum seront assidûment développées.”

Le chant grégorien

“L’Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine; c’est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d’ailleurs, doit occuper la première place...”

L’art sacré et le matériel du culte visent à exprimer à travers les œuvres humaines la beauté infinie de Dieu. “On maintiendra fermement la pratique de proposer dans les églises des images sacrées à la vénération des fidèles.”


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4° La charge pastorale des évêques “Christus Dominus”
Décret promulgué le 28 octobre 1965

Dans l’Église du Christ, le Pontife romain, successeur de Pierre jouit du pouvoir suprême, plénier, immédiat et universel pour la charge des âmes. “Il possède sur toutes les églises la primauté du pouvoir ordinaire.” Les évêques, établis par le Saint-Esprit, succèdent aux apôtres comme pasteurs des âmes.

Rôle des évêques à l’égard de l’Église universelle

En vertu de leur consécration sacramentelle, les évêques qui ont reçu l’intégralité du sacerdoce sont membres du Corps épiscopal. Leur pouvoir ne peut s’exercer qu’avec le consentement du Pontife romain ou lors des Conciles œcuméniques.

Les évêques ont, dans les diocèses qui leur sont confiés, tout le pouvoir ordinaire, propre et immédiat, requis pour l’exercice de leur charge pastorale. Les Pères du Concile ont souhaité que quelques évêques soient admis parmi les membres des dicastères romains.


Les évêques et les églises particulières ou diocèses

Les évêques diocésains sont les pasteurs de la portion du peuple de Dieu qui leur est confiée, sous l’autorité du Souverain Pontife. La principale charge des évêques est l’annonce de l’Évangile et de la doctrine chrétienne, surtout par la prédication et l’enseignement catéchétique.


Les évêques et les pouvoirs publics

Les évêques jouissent (ou devraient jouir) “d’une liberté et d’une indépendance qui sont de soi pleines et parfaites à l’égard de tout pouvoir civil... Le Saint Concile œcuménique déclare que le droit de nommer et d’instituer les évêques est propre à l’autorité ecclésiastique compétente.”


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5° Le ministère et la vie des prêtres “Presbyterorum ordinis”
Décret promulgué le 7 décembre 1965

Le Presbytérat dans la mission de l’Église

Dans le Christ Jésus tous les chrétiens deviennent un sacerdoce saint et royal, mais tous les membres du Corps du Christ n’ont pas la même fonction. “Parmi eux, des ministres sont investis par l’ordre du pouvoir sacré d’offrir le Sacrifice et de remettre les péchés.” Ce sont les prêtres.

Les prêtres vivent avec les hommes comme avec des frères... Pourtant, ils ont été mis à part au sein du peuple de Dieu, pour l’Évangile de Dieu, pour “être totalement consacrés à l’œuvre à laquelle le Seigneur les appelle.” Ils vivent dans le monde sans être du monde.

Les prêtres, chefs du Peuple de Dieu, reçoivent un pouvoir spirituel pour construire l’Église, “selon les exigences de la doctrine, de la vie chrétienne,” et de la sainteté.

La vie des prêtres

La vocation première des prêtres, c’est la sainteté, essentielle pour rendre fructueux le ministère qu’ils accomplissent. Les prêtres, ministres du Christ pour construire son Corps, sont configurés au Christ par le sacrement de l’Ordre. C’est pourquoi ce saint Concile leur rappelle instamment "qu’ils doivent s’efforcer de vivre une sainteté qui fera d’eux des instruments toujours plus adaptés au service du peuple de Dieu tout entier.”

Ministres de la parole pour l’enseigner aux autres, les prêtres doivent avoir le souci de l’accueillir en eux-mêmes. Ministres de la liturgie, surtout dans le Sacrifice Eucharistique, “il leur est recommandé de célébrer la messe tous les jours.”

Le Concile énumère les qualités indispensables au ministère des prêtres: humilité, obéissance, chasteté et célibat, pauvreté. Parmi les moyens à mettre en œuvre pour leur développement spirituel, signalons la célébration de l’Eucharistie, la confession fréquente, la dévotion à la Sainte Vierge, les temps de retraite et la direction spirituelle. Les prêtres doivent toujours se souvenir que, vivant dans le monde, ils ne sont cependant pas du monde.

Les prêtres trouvent une nourriture fructueuse dans l’étude de la Bible et des Pères, Docteurs de l’Église, et autres témoins de la Tradition.

Le Concile est conscient des difficultés dont souffrent les prêtres dans les conditions de la vie actuelle. Que les prêtres n’oublient donc jamais qu’ils ne sont jamais seuls dans leur action s’ils s’appuient sur la force du Dieu tout-puissant. C’est dans la foi qu’ils doivent marcher.


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6° La formation des prêtres “Optatam totius”
Décret promulgué le 28 octobre 1965

“Le renouveau tant désiré de toute l’Église dépend en grande partie d’un ministère sacerdotal animé par l’Esprit du Christ.” D’où l’importance donnée par le Concile à la formation des prêtres et à la nécessité de redoubler d’efforts en faveur des vocations sacerdotales.


Principes de la formation sacerdotale. Lois générales

La formation des prêtres dans les grands séminaires

Dans les grands séminaires la formation des prêtres doit tendre à faire d’eux de vrais pasteurs d’âmes. Les futurs prêtres doivent être préparés au ministère de la parole, au ministère du culte et de la sanctification, et au ministère pastoral. Leur formation spirituelle sera soignée et essentiellement orientée vers la vie d’union à Dieu.

Les séminaristes devront être imprégnés du mystère de l’Église. À cause du Royaume des cieux, ils renoncent à la vie conjugale “pour s’attacher au Seigneur par un amour sans partage...” La discipline dans les séminaires leur permettra d’acquérir la maîtrise de soi et la maturité personnelle indispensable.

En ce qui concerne les études ecclésiastiques, le Concile recommande l’Écriture Sainte qui doit être comme l’âme de la théologie tout entière. La formation doctrinale des séminaristes doit tendre à une véritable éducation intérieure.

Enfin, le Concile rappelle la nécessité de former les séminaristes à leur ministère futur, notamment à “la catéchèse et à la prédication, au culte liturgique et à l’administration des sacrements, aux œuvres de Charité, etc... Ils devront également recevoir une formation soignée en ce qui concerne la direction spirituelle.“

De plus, il convient que la formation sacerdotale soit continue tout au long de la vie du prêtre.


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7° La vie religieuse - Adaptation et rénovation “Perfectæ Caritatis”
Décret promulgué le 28 octobre 1965

Dès l’origine de l’Église, il y eut des hommes et des femmes qui voulurent vivre les conseils évangéliques, pour suivre et imiter le Christ.

Les principes de la rénovation sont le retour continu aux sources de toute vie chrétienne ainsi qu’à l’inspiration originelle des Instituts. D’où les critères de rénovation proposés, lesquels doivent respecter les obligations de la vie religieuse. Toutefois, les membres de tout Institut se rappelleront qu’ils ne vivent plus que pour Dieu seul, qu’ils ont dédié leur vie entièrement à son service, qu’ils ont renoncé au monde et qu’ils sont morts au péché. Les religieux doivent donc aimer Dieu avant tout.


Les obligations de la vie religieuse

La chasteté pour le Royaume de Dieu évoque l’union par laquelle l’Église a le Christ comme unique Époux.

La pauvreté volontaire, “en vue de suivre le Christ... doit être pratiquée soigneusement par les religieux et même, au besoin, s’exprimer sous des formes nouvelles... Il faut que les religieux soient pauvres effectivement et en esprit, ayant leur trésor dans le ciel.”

Par l’obéissance à l’exemple du Christ qui “est venu pour faire la volonté du Père”, les religieux font l’offrande totale de leur propre volonté comme sacrifice d’eux-mêmes à Dieu.

Le but de la vie commune c’est de conduire “à persévérer dans la prière et la communion d’un même esprit.“ L’habit religieux est le signe de la consécration à Dieu.

Les œuvres propres que “les Instituts doivent conserver fidèlement et poursuivre” seront adaptées aux nécessités des temps et des lieux. Mais “il faut absolument conserver dans les Instituts religieux l’esprit missionnaire.”


Les vocations religieuses

Le Concile insiste beaucoup sur la nécessité de développer les vocations religieuses: “Les prêtres et les éducateurs chrétiens doivent faire de sérieux efforts pour donner, à proportion des besoins de l’Église, un nouvel accroissement des vocations religieuses choisies avec soin et discernement...”

Le Concile tient les Instituts religieux en grande estime et “met un ferme espoir dans la fécondité de leurs œuvres, obscures ou connues de tous,” en union avec la Vierge Marie.


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8° L’éducation chrétienne “Gravissimum educationis”
Décret promulgué le 28 octobre 1965

Compte tenu de l’extrême importance de l’éducation dans la vie de l’homme, la formation des jeunes, et même la formation continue des adultes, revêtent une incontestable urgence. Tous les hommes ont le droit de recevoir une véritable éducation. De plus, “c’est un droit pour les enfants et les jeunes gens... à connaître et aimer Dieu de façon plus parfaite... et jamais la jeunesse ne doit être frustrée de ce droit sacré.”


L’éducation chrétienne

“Le Concile rappelle aux pasteurs d’âmes le très grave devoir qu’ils ont de tout faire pour que tous les fidèles bénéficient d’une éducation chrétienne, surtout les jeunes qui sont l’espérance de l’Église.”

Si les parents sont les premiers et principaux éducateurs de leurs enfants, l’éducation concerne aussi l’Église à un titre tout particulier. Les moyens à mettre en œuvre au service de l’éducation chrétienne sont la formation catéchétique et l’école, particulièrement des écoles catholiques.

Le Concile donne également un certain nombre de recommandations importantes concernant les facultés catholiques et les centres universitaires catholiques.


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9° L’Apostolat des laïcs “Apostolicam actuositatem”
Décret promulgué le 18 novembre 1965

Le saint Concile se tourne avec une grande attention vers les chrétiens laïcs et rappelle leur rôle propre et leur apostolat spécifique.

La mission essentielle de l’Église, Corps Mystique du Christ, c’est l’apostolat, c’est-à-dire la nécessité d’étendre le règne du Christ, pour la gloire de Dieu le Père. “Les laïcs, insérés par le Baptême dans le Corps Mystique du Christ, sont appelés, eux aussi, par Dieu, à exercer leur apostolat dans le monde, à la manière d’un ferment, grâce à la vigueur de leur esprit chrétien.” Le but de l’apostolat des laïcs, c’est de pénétrer l’ordre temporel de l’esprit évangélique par le témoignage de la vie, l’annonce du Christ par la parole, et la charité du Christ qui nous presse d’aimer Dieu et son prochain comme soi-même.


Les divers champs d’apostolat

Les laïcs se doivent à leurs frères, à leurs paroisses et à leurs diocèses, là où le Seigneur les a placés:

Dans la famille, “Sanctuaire de l’Église à la maison” La famille est la base de la société humaine. Aussi l’apostolat des époux et des familles a-t-il une très grande importance pour l’Église. Les adultes auront soin également d’engager avec les jeunes des dialogues amicaux afin qu’ils apprennent à “apprécier les traditions estimables.”

C’est essentiellement dans le milieu social, “par l’accord de leur vie avec la foi” que les laïcs deviennent “lumière du monde.” Le Concile demande aux catholiques de ne pas refuser la gestion des affaires publiques.


Les divers modes d’apostolat, et la formation

D’abord, l’apostolat individuel, par le témoignage d’une vie inspirée par la foi, et par la parole, le culte public, l’Eucharistie, et la prière personnelle.

L’apostolat organisé, signe de l’unité de l’Église du Christ, peut prendre de multiples formes: évangélisation, sanctification, animation chrétienne de l’ordre temporel, œuvres de charité, etc...

La formation des laïcs, différenciée et complète, doit être adaptée au caractère séculier propre au laïcat et à la vie spirituelle qui leur convient. Mais, “outre la formation spirituelle, une solide formation doctrinale est requise en matière théologique, morale et philosophique...”

En conclusion à ce décret, le Saint Concile “adjure avec force, au nom du Seigneur, tous les laïcs à répondre volontiers, avec élan et générosité à l’appel du Christ qui les invite avec insistance à répondre à l’impulsion de l’Esprit-Saint...”


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10° Les Églises orientales catholiques “Orientalium Ecclesiarum”
Décret promulgué le 21 novembre 1964

Les églises orientales sont les témoins vivants de la tradition des apôtres et il existe entre toutes les églises orientales confiées au gouvernement pastoral du Pontife romain une véritable communion qui manifeste l’unité du Corps du Christ. Le Concile Vatican II souhaite que ces églises particulières soient maintenues en raison de leur antiquité vénérable.


Les patriarcats

Un Patriarche oriental est un évêque qui a la juridiction sur tous les évêques, sur le clergé et le peuple d’un territoire ou d’un rite particulier, selon les normes du droit et restant sauve la primauté du Pontife romain. Le Concile a décidé de restaurer les droits et les privilèges attribués aux Patriarches quand l’Orient et l’Occident étaient unis.

La discipline des sacrements et le culte divin

“Le Saint Concile œcuménique confirme et approuve l’ancienne discipline des sacrements en vigueur dans les Églises orientales et la pratique qui en concerne la célébration et l’administration.” Ainsi, entre autres:

     - Les prêtres, de rites latins ou orientaux peuvent administrer le Baptême à tous les fidèles quel que soit leur rite. Ils ont également la faculté de recevoir les confessions. Les fidèles sont tenus à assister, les dimanches et jours de fête, à la divine liturgie.
     - De plus, “le Saint Concile souhaite que l’institution du diaconat soit rétablie, là où elle serait tombée en désuétude.”


Relations avec les frères des Églises séparées

Compte tenu de leur position, les chrétiens orientaux sont spécialement appelés à travailler à l’unité de l’Église, et spécialement avec les chrétiens orthodoxes, conformément aux principes énoncés par le décret ”Unitatis Redintegratio” sur l’Œcuménisme. Ainsi, le Concile déclare que les sacrements de la Pénitence, de l’Eucharistie et de l’Onction des malades, peuvent être accordés aux chrétiens orientaux s’ils les demandent. De même, les catholiques peuvent demander ces mêmes sacrements aux ministres non catholiques, dans l’Église de qui les sacrements sont valides, chaque fois que la nécessité le demande.


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11° L’Activité Missionnaire de l’Église “Ad Gentes”
Décret promulgué le 7 décembre 1965

“Les apôtres eux-mêmes sur lesquels l’Église a été fondée, ont suivi les traces du Christ, prêché la parole de vérité et engendré des églises. Le devoir de leurs successeurs est de perpétuer leur œuvre” conformément au dessein de Dieu.

Dieu-Père, dans son immense Amour, nous a créés et nous a appelés à partager avec lui sa vie et sa gloire. Il nous invite à constituer un peuple rassemblant dans l’unité ses enfants dispersés. Le Fils fut envoyé par le Père “afin d’arracher les hommes à l’empire des ténèbres et de Satan, et de se réconcilier le monde.” Enfin le Saint-Esprit unifie l’Église tout entière dans la communion et le ministère muni de ses multiples et divers dons hiérarchiques et charismatiques.


Comme le Christ envoya ses apôtres, l’Église est envoyée par le Christ

Jésus appela à lui ses douze apôtres pour les envoyer prêcher: “Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit...” L’Église continue la mission du Christ en suivant la route qu’il a suivie sous la poussée de l’Esprit-Saint. Le but des missions de l’Église est l’évangélisation des peuples, où l’Église n’est pas encore implantée, par la prédication de l’Évangile de Jésus-Christ. Car Dieu veut que tous les hommes connaissent la vérité et soient sauvés.

Tous les hommes ont besoin du Christ, Modèle, Maître, Libérateur et Sauveur. Pour nous tous, le Christ a donné sa vie, et l’Évangile a toujours été et continuera d’être un ferment de liberté, de progrès, et de fraternité. Des milliards d’hommes n’ont pas encore été évangélisés. Aussi la tâche de l’Église est-elle énorme et il faut que l’Église soit présente dans tous les groupements humains. Cette présence se manifestera surtout par la charité.

Exigences de formation

Ceux que l’Esprit-Saint a appelés, qui croient au Christ, et qui ont été baptisés sont rassemblés “en un seul Peuple de Dieu qui est une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, le peuple que Dieu s’est acquis.” Mais ce nouveau peuple doit être soigneusement formé. Alors, par la grâce du sacrifice eucharistique, la communauté chrétienne deviendra signe de la présence de Dieu, témoignera du Christ et marchera dans la charité. Alors un clergé local devra se constituer et il conviendra de veiller à la formation spirituelle, doctrinale et pastorale de ces jeunes églises.

Les jeunes églises

“Les jeunes églises doivent acquérir leur maturité dans tous les domaines de la vie chrétienne.” et devenir missionnaires à leur tour, et pour cela, la présence active des laïcs est indispensable.


Les missionnaires

“Le Christ appelle toujours parmi ses disciples ceux qu’il veut pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer prêcher aux peuples païens.” Il s’agit ici de vocations spéciales. Le missionnaire doit être prêt à renoncer à lui-même et à se faire tout à tous et avoir l’audace de parler comme il le faut.

Tous les chrétiens sont missionnaires

Tous les chrétiens doivent connaître la situation de l’Église dans le monde et entendre la voix des multitudes qui demandent de l’aide. Les évêques ont été consacrés pour le salut du monde entier, et, sous la dépendance de Pierre, ils doivent prêcher l’Évangile, le diocèse de chaque évêque devenant ainsi missionnaire avec lui.

De même, tous les prêtres, qui représentent le Christ, doivent “comprendre à fond, que leur vie a été consacrée aussi au service des missions.” De même, tous les Instituts religieux, qu’ils soient de vie contemplative ou active, ont une très grande importance “dans la conversion des âmes, puisque c’est Dieu qui envoie à notre prière des ouvriers pour sa moisson.”


Conclusion

“Les Pères du Concile sentent très profondément le devoir d’étendre partout le Règne de Dieu... Ils sont enflammés du même amour dont le Christ a brûlé pour les hommes... Ils répandent leurs prières avec tous les chrétiens pour que, par l’intercession de la Vierge Marie, Reine des Apôtres, les nations soient amenées le plus tôt possible à la connaissance de la vérité, et que la gloire de Dieu qui resplendit sur la face du Christ commence à luire pour tous par le Saint-Esprit.”


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12° L’Église dans le monde de ce temps “Gaudium et Spes”
Décret promulgué le 7 décembre 1965

Le décret Gaudium et Spes, probablement le plus connu des décrets du Concile Vatican 2 veut s’adresser à tous les hommes de notre temps. Il passe en revue, successivement, les problèmes liés:

     - à la condition humaine dans le monde d’aujourd’hui,
     - à l’Église et à la vocation humaine,
     - à l’athéïsme,
     - à la communauté humaine,
     - à l’activité humaine dans l’univers,
     - au rôle de l’Église dans le monde de ce temps,
     - à quelques questions urgentes.


La condition humaine dans le monde d’aujourd’hui

‘L’Église a le devoir de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile,” car le genre humain vit actuellement des changements profonds et rapides provoqués par l’intelligence et l’activité créatrice des hommes d’où peuvent naitre de graves difficultés. Tous les déséquilibres constatés sont, en réalité, la manifestation de questions fondamentales auxquelles les théories matérialistes ne donnent pas de réponse: “Qu’est-ce que l’homme?... Que peut-il apporter à la société? Que peut-il en attendre? Qu’adviendra-t-il après cette vie?”

L’Église et la vocation humaine

Les questions questions précédentes et les difficultés qui en découlent, l’Église les ressent aussi, mais elle seule, instruite par la Révélation, peut apporter une réponse à l’homme qui a été profondément blessé pour avoir abusé de sa liberté, et s’être séparé de Dieu. Certes, l’homme intelligent est dans le vrai quand il se reconnaît supérieur aux éléments matériels, mais il doit savoir se reconnaître dépendant de son Créateur et trouver sa perfection dans la sagesse.

La conscience. Le Concile examine les principaux mystères de la vie de l’homme et de ses relations avec Lui grâce à sa conscience qui est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu.

La souffrance et la mort. L’homme affronté à la souffrance, est véritablement tourmenté par la peur d’une destruction définitive qu’il rejette et refuse. Mais l’Église, “instruite par la révélation divine, affirme que Dieu a créé l’homme en vue d’une fin bienheureuse, au-delà des misères du temps.”


L’athéisme

Si l’homme existe, c’est que Dieu l’a appelé à la vie, par amour. Pourtant l’athéisme compte parmi les faits les plus graves de ce temps. Les causes de l’athéisme sont nombreuses, mais ce qui domine c’est essentiellement le désir d’autonomie parfois poussé à un point tel qu’il fait obstacle à toute dépendance à l’égard de Dieu. Fidèle à Dieu et à l’homme, l’Église réprouve avec fermeté ces doctrines et ces manières de faire funestes, qui contredisent la raison et l’expérience commune, et font déchoir l’homme de sa noblesse native et le conduisent au désespoir.


La communauté humaine

Principe fondamental. Le dialogue entre les hommes n’est possible que dans le respect réciproque de leur pleine dignité spirituelle. Dieu a voulu que les hommes constituent une unique famille et se traitent comme des frères. Ils sont tous appelés à une même fin, Dieu Lui-même.

De par son caractère social, il y a une étroite corrélation entre l’essor de la personne et le développement de la société. Parmi les liens sociaux essentiels on doit citer: la famille et la communauté politique, les associations et toutes sortes d’institutions de droit public ou privé.

Le Concile insiste beaucoup sur le respect dû à l’homme, et sur le devoir de considérer son prochain comme un autre soi-même. Tout ce qui s’oppose à la vie elle-même: homicide, génocide, avortement, euthanasie, suicide, et tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, est en vérité infâme.

L’enseignement de Jésus va jusqu’à aimer ses ennemis et à pardonner les offenses. Le Concile incite tous les hommes à considérer les solidarités sociales comme un devoir essentiel.


L’activité humaine dans l’univers

Par la science et la technique l’homme a étendu sa maîtrise sur presque toute la nature. Les richesses se multiplient, mais “quel usage faire de ces richesses?”

Il ne faut jamais oublier la présence du mal qui a détérioré l’activité humaine. Le bien et le mal s’entremêlent de telle sorte que la hiérarchie des valeurs est troublée et que les individus et les groupes risquent de ne regarder que leurs seuls intérêts propres, et qu’en agissant ainsi, l’homme menace de détruire le genre humain lui-même.

L’Église est dans le monde et partage le sort de toute l’humanité. Elle n’est pas du monde, mais seulement ferment et âme de la société humaine. Fondée par le Christ Rédempteur, elle est composée de membres de la cité terrestre qui forment la famille des enfants de Dieu. L’Église n’est liée à aucune forme particulière de culture, ni à aucun système économique ou social; au contraire, elle peut même être un lien étroit entre les diverses communautés humaines, malgré ses faiblesses humaines et ses défaillances.

L’Église tend vers un but unique: la venue du Règne de Dieu et le salut du genre humain.


Quelques questions urgentes

Après avoir montré quelle est la dignité humaine et le rôle des hommes dans l’univers, le décret Gaudium et Spes évoque quelques problèmes contemporains urgents tels que le mariage et la famille, la culture, la vie économico-sociale, la vie politique et la solidarité.

Le mariage et l’amour conjugal

Le mariage est un lien sacré, ordonné à la procréation et à l’éducation des enfants. Il exige l’entière fidélité des époux et échappe à la fantaisie de l’homme. Le mariage est l’image de l’union du Christ avec l’Église. Le Concile reconnaît l’égale dignité personnelle de l’homme et de la femme.

Dieu est le Maître de la vie. “La vie doit donc être sauvegardée avec un soin extrême dès la conception: l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables.”

La culture

Le mot culture désigne tout ce par quoi l’homme affine et développe les multiples capacités de son esprit et de son corps. C’est le patrimoine propre à chaque communauté humaine.

L’homme moderne est le témoin de la naissance d’un nouvel humanisme. Que faire pour que les échanges culturels n’aboutissent pas à la disparition de la sagesse ancestrale et au génie propre de chaque peuple? Il existe un risque réel: que l’homme en vienne à penser qu’il se suffit à lui-même.

La vie économique et sociale

Dans notre monde moderne on assiste à une emprise croissante de l’homme sur la nature pour mieux satisfaire les besoins accrus de la famille humaine, et dans ce contexte, les sujets d’inquiétude sont nombreux: une régression de la condition des faibles et au mépris des pauvres. Il convient que le plus grand nombre possible d’hommes puisse prendre une part active au développement économique et il faut faire disparaître les “énormes inégalités économiques qui s’accompagnent de discriminations individuelles et sociales.”

D’où quelques principes directeurs concernant: le droit au travail, l’organisation économique dont le droit, pour les travailleurs de fonder librement des associations capables de les représenter. On peut citer encore, le développement de l’éducation, la disparition de la faim dans le monde, le droit à la propriété privée, la sauvegarde de la paix et la communauté internationale.

Enfin, il importe de préciser que l’Église ne se confond pas avec la communauté politique et n’est liée à aucun système politique, quoique, pour réaliser le dessein de Dieu, les chrétiens soient tous appelés à rendre service aux hommes de leur temps.


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13° L’Œcuménisme “Unitatis Redintegratio”
Décret promulgué le 21 novembre 1964

Un des buts du Concile Vatican II était la restauration de l’unité entre tous les chrétiens. Le Christ n’avait institué qu’une seule Église, mais, au cours des temps, des Communions chrétiennes ont adopté des voies différentes, et il faut travailler à les réunir.

Quelques principes catholiques de l’œcuménisme

Avant de s’offrir au Père le Christ Lui adressa cette prière pour tous ceux qui croiraient en lui. “Que tous soient un comme Toi, Père, Tu es en Moi et Moi en Toi.” Puis, pour établir son Église, l’enseigner, la sanctifier, le Christ la confia à ses apôtres et choisit Pierre sur lequel Il l’édifia et lui confia toutes ses brebis. Mais des scissions se manifestèrent bientôt. Aujourd’hui, c’est le rôle de l’œcuménisme d’essayer de les surmonter. Cependant, affirme le Concile, c’est “par la seule Église catholique du Christ que peut s’obtenir toute la plénitude des moyens de salut.”

Les moyens de l’œcuménisme

Et c’est d’abord par la prière et le dialogue que pourra naître entre les diverses communautés une estime plus juste. On doit aussi reconnaître que des membres de l’Église catholique n’ont pas toujours été fidèles à leur vocation. L’union des chrétiens ne se réalisera que dans la mesure où ils vivront toujours mieux les valeurs de l’Évangile: par la prière en commun qui est souhaitable et grâce à des études sérieuses et objectives, indispensables pour connaître l’état d’esprit de nos frères séparés.

Relativement aux églises orientales

Entre l’Église catholique et les Églises orientales il existe de nombreux points de rapprochement, notamment: la richesse de la liturgie orientale, et surtout l’Eucharistie, et le culte envers Marie, ainsi que la validité des sacrements de l’Ordre et de l’Eucharistie.

Relativement aux Églises séparées occidentales

Du fait de leurs origines, il existe entre les Églises séparées et l’Église Catholique des différences considérables, non seulement de caractère historique mais également en ce qui concerne le contenu de la vérité révélée, l’interprétation de l’Écriture, ou la vie sacramentelle. (Le Baptême est le seul lien sacramentel entre les communautés réformées et l’Église catholique)

“Le Concile déclare avoir conscience que ce projet sacré: la réconciliation de tous les Chrétiens dans l’unité d’une seule et unique Église du Christ dépasse les forces et les capacités humaines. C’est pourquoi il met entièrement son espoir dans la prière du Christ pour l’Église, dans l’amour du Père à notre égard, et dans la puissance du Saint-Esprit.”


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14° L’Église et les Religions non chrétiennes “Nostra Ætate”
Décret promulgué le 28 octobre 1965

À cause des progrès réalisés dans les différents moyens de communication, quels qu’ils soient, les relations entre les divers peuples se multiplient. Aussi l’Église est-elle très attentive à examiner “ce que les hommes ont en commun qui les pousse à vivre ensemble leur destinée.”

Depuis les temps les plus reculés jusqu’à aujourd’hui, les hommes ont possédé naturellement un profond sens religieux et ont eu l’intuition d’une divinité suprême, que ce soit dans l’Hindouïsme, le Bouddhisme, l’Islam ou dans d’autres religions.

L’Église catholique respecte ces rites et ces doctrines, mais elle est tenue, quant à elle, “d’annoncer sans cesse le Christ qui est la voie, la vérité et la vie, le Christ dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses.”

À propos de la religion juive, le Concile rappelle le lien qui relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec le peuple juif de la lignée d’Abraham. Aussi les juifs ne doivent-ils plus être présentés comme maudits par Dieu et l’Église réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes.

D’une manière générale, l’Église ne peut que condamner, car contraires à l’Esprit du Christ, toutes les discriminations opérées envers des hommes en raison de leur race, de leur couleur ou de leur religion.


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15° La Liberté Religieuse “Dignitatis Humanæ”
Décret promulgué le 7 décembre 1965

De plus en plus l’homme désire agir “en vertu de ses propres options et en toute responsabilité... guidé par la conscience de son devoir.” La liberté religieuse revendiquée par les hommes concerne d’abord l’absence de toute contrainte de la part de la société civile et garantit les droits inviolables de la personne humaine.

Le Concile “déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse,” et ce sont surtout les pouvoirs civils qui ont le devoir d’assumer la protection de la liberté religieuse par des lois justes et tous autres moyens appropriés.

La doctrine de la liberté religieuse prend ses racines dans la révélation divine. “La réponse de foi donnée par l’homme à Dieu doit être volontaire... En matière religieuse toute espèce de contrainte doit être exclue,” mais il fautt toujours obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.

Jésus, le parfait Serviteur ne contraignit personne. Lui-même fut souverainement libre durant sa vie terrestre. L’Église respectant la voie suivie par le Christ et les apôtres, reconnait le principe de la liberté religieuse et revendique pour elle la même liberté au titre d’autorité spirituelle.

L’Église est maîtresse de vérité; sa fonction est d’enseigner la Vérité qui est le Christ. Mais, respectant la liberté des non-chrétiens, et dans la charité du Christ, l’Église, par la voix du Concile, regrette qu’il y ait dans le monde trop de régimes qui ne respectent pas la liberté religieuse bien que celle-ci soit inscrite dans leurs constitutions.


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16° Les moyens de Communication Sociale “Inter Mirifica”
Décret promulgué le 4 décembre 1963

L’influence des moyens de communication sociale qui permettent la transmission de la pensée et des informations est considérable. Leur utilisation peut être, à la fois, très bénéfique ou très nocive. D’où, pour le Concile, l’importance de réfléchir longuement sur leur influence, d’exposer la doctrine de l’Église en la matière, et d’enseigner aux hommes comment les utiliser selon les principes de la morale.

Le Concile rappelle aussi les graves devoirs des producteurs, des journalistes, metteurs en scènes, distributeurs, etc...

D’une manière générale le Concile est très favorable à l’utilisation, par l’Église, des instruments de communication sociale, surtout lorsqu’ils sont mis au service des nombreuses œuvres d’apostolat, que ce soit les films cinématographiques, la presse, ou les transmissions radiophoniques et télévisées d’œuvres chrétiennes.

Pour répondre aux nécessités, le Concile demande que soient formés des prêtres, des religieux et des laïcs compétents, et que soit donnée au public une éducation appropriée.




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