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8 - L’éducation chrétienne
"Gravissimum Educationis"

Compte tenu de l’extrême importance de l’éducation dans la vie de l’homme, la formation des jeunes et même la formation continue des adultes revêt une véritable urgence. Partout l’on s’efforce de favoriser les tâches de l’éducation: déclarations et textes officiels sont nombreux qui affirment les droits de l’homme et de l’enfant. Pour s’acquitter de la mission qui lui a été confiée par le Christ, “notre Sainte Mère l’Église doit se soucier de la vie humaine dans son intégralité, et même de la vie terrestre en tant qu’elle est liée à la vocation céleste; aussi a-t-elle un rôle à jouer dans le progrès et le développement de l’éducation. C’est pourquoi le Concile proclame quelques principes fondamentaux sur l’éducation chrétienne, surtout dans les écoles.” (Préambule)

Tous les hommes jouissant de la dignité de personnes, ont un droit inaliénable à une éducation. “Le but que poursuit la véritable éducation est de former la personne humaine dans la persperctive de sa fin suprême, en même temps que du bien des sociétés dont l’homme est membre... Il faut donc aider les enfants et les jeunes gens... à développer harmonieusement leurs aptitudes physiques, morales, intellectuelles, à acquérir graduellement un sens plus aigu de leur responsabilité, tant dans l’effort soutenu pour mener droit leur vie personnelle que dans la poursuite de la vraie liberté... Qu’ils reçoivent une éducation sexuelle positive, prudente, qui progressera au fur et à mesure qu’ils grandiront. Qu’ils reçoivent en outre, une formation à la vie en société... qui les rende capables de s’insérer de façon active dans les différents groupes de la communauté humaine...”

Le Concile déclare que “c’est un droit pour les enfants et les jeunes gens...à connaître et aimer Dieu de façon plus parfaite. Aussi demande-t-il instamment à tous ceux qui gouvernent les peuples ou dirigent l’éducation, de prendre garde que jamais la jeunesse ne soit frustrée de ce droit sacré.” (1)


L’éducation chrétienne

Tous les baptisés ont droit à une éducation chrétienne afin d’être introduits dans la connaissance du mystère du salut, et de “mener leur vie selon l’homme nouveau dans une justice et une sainteté véritables... C’est pourquoi le Concile rappelle aux pasteurs d’âmes le très grave devoir qu’ils ont de tout faire pour que tous les fidèles bénéficient de cette éducation chrétienne, surtout les jeunes qui sont l’espérance de l’Église.” (2)

Les parents sont les premiers et principaux éducateurs... C’est surtout dans la famille chrétienne que les enfants doivent apprendre à découvrir Dieu et à l’honorer, ainsi qu’à aimer son prochain. “C’est par la famille qu’ils sont peu à peu insérés dans la vie de la société civile ainsi que dans le peuple de Dieu.” Par ailleurs, la responsabilité de l’éducation concerne l’Église à un titre tout particulier: “comme Mère, elle est tenue d’assurer l’éducation qui imprégnera toute leur vie de l’Esprit de Dieu.” (3)

Le premier moyen au service de l’éducation chrétienne est la formation catéchétique qui éclaire et fortifie la foi. L’Église estime aussi beaucoup les autres moyens, notamment les mouvements de jeunesse, mais surtout l’école qui a une importance particulière, promeut les valeurs et prépare à la formation professionnelle. (4 et 5)

“Le devoir et le droit premiers et inaliénables des parents est celui d’éduquer leurs enfants; ils doivent donc jouir d’une liberté véritable dans le choix de l’école... conformément à leur conscience... L’État doit donc assurer le droit des enfants à une éducation scolaire adéquate... en excluant tout monopole scolaire...” (6)

“En outre, dans la conscience qu’elle a du très grave devoir de veiller assidûment à l’éducation morale et religieuse de tous ses enfants, l’Église se doit d’être présente, avec une affection et une aide toute particulières, à ceux, très nombreux qui ne sont pas élevés dans des écoles catholiques.” (7)

“La présence de l’Église dans le domaine scolaire se manifeste à un titre particulier par l’école catholique... qui, en s’ouvrant comme il convient aux progrès des temps, forme ses élèves pour qu’ils travaillent efficacement au bien de la cité terrestre, et, en même temps, les prépare à... devenir comme un levain de salut pour la communauté des hommes.”

Les maîtres dont dépend la valeur de l’éducation donnée, doivent être préparés avec grande sollicitude. Il leur est demandé de travailler “en communion avec les parents et, en union avec ceux-ci, de savoir tenir compte, dans toute éducation, de la différence des sexes et du but particulier attribué à chacun par la providence divine, dans la famille et dans la société.” (8)

“Ce saint Concile exhorte avec force les pasteurs et tous les fidèles à n’épargner aucun sacrifice pour aider les écoles catholiques à remplir chaque jour plus fidèlement leur tâche.” (9)

Le Concile donne ensuite un certain nombre de recommandations concernant les facultés catholiques et les centres universitaires catholiques “où des prêtres, des religieux et des laïcs soigneusement choisis et préparés offrent à la jeunesse universitaire une assistance permanente, spirituelle et intellectuelle.” (10)


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