Au fil des jours ... en 2013





Dimanche 2 juin : Solennité du Saint-Sacrement
(Fête-Dieu)

calendrier liturgique



« Plus Jésus-Christ abaisse ses grandeurs dans ce sacrement, plus nous devons les vénérer, et la mesure de ses humiliations doit être la mesure de nos hommages. C'est la règle que le Père céleste a donnée au monde par son exemple : il voit son divin Fils humilié dans la crèche ; à l'instant il députe ses anges pour proclamer sa gloire aux habitants voisins et faire la garde autour du berceau d'un prince si grand et si délaissé. Il le voit sur les bords du Jourdain se confondre avec les pécheurs ; aussitôt il ouvre les cieux et le glorifie par le plus éclatant témoignage. Il le voit sur le Calvaire couvert d'opprobre ; à l'instant, pour lui faire honneur, il ressuscite les morts, obscurcit le soleil, fend les rochers, ébranle la terre. Or, si Notre-Seigneur doit être honoré à proportion qu'il s'abaisse, pourrons-nous jamais concevoir combien profonds doivent être nos respects devant la sainte Eucharistie ! Car où Jésus-Christ s'abaissa-t-il jamais aussi profondément ? ... O Sagesse éternelle ! vous vous étiez cachée sous la chair, et voilà que la chair elle-même se cache sous l'apparence du pain... Cette légère parcelle tombée sur la patène sacrée renferme le Dieu immense que la vaste étendue des cieux ne saurait contenir, le Roi du ciel, le Dieu de la gloire. O excès d'humiliation ! qui a semblé si fort au Père éternel, que, comme dédommagement, il n'a pas cru trop faire en laissant autour des tabernacles des légions d'anges, qui s'y tiennent prosternés dans une continuelle adoration... Concluons de là combien doivent être profonds nos respects devant l'Eucharistie : car là où tout le ciel tremble et adore, nous siérait-il d'oser porter un air familier, prendre nos aises, laisser notre esprit inattentif et notre coeur insouciant ? Et que sommes-nous donc devant ce Fils éternel de Dieu, descendu des splendeurs des saints ? Nous sommes d'humbles sujets devant le Roi de gloire, disait saint Thomas, en abordant les tabernacles avec le saisissement du respect... Nous sommes de chétives créatures devant l'infinie majesté de leur Dieu... Y pensons-nous sérieusement quand nous sommes dans le lieu saint ? Nous y tenons-nous toujours abîmés de respect et d'adoration ? »

Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Octave du Saint-Sacrement), Paris, Victor Lecoffre, 1886.



Adoration du Saint Sacrement à Montmartre, Paris



Angélus de ce dimanche 2 juin
Jésus assiste qui Le suit

A midi, le Pape François a récité l'Angélus avec les milliers de fidèles réunis Place St Pierre, auxquels il a rappelé que jeudi dernier était la solennité du Corpus Domini qui, en Italie comme dans d'autres pays, était déplacée à ce dimanche. C'est la "fête de l'Eucharistie, sacrement du Corps et du Sang du Christ". Commentant l'Evangile qui raconte l'épisode de la multiplication des pains et des poissons, l'Evêque de Rome a souligné un aspect de ce récit qui le surprend toujours et le fait réfléchir. "Nous sommes sur la rive du lac de Galilée, le soir s'approche ; Jésus se préoccupe des gens qui depuis de nombreuses heures sont avec lui. Ils sont des milliers et ont faim. Que faire ? Les disciples eux-mêmes se posent la question et disent à Jésus : Renvoie la foule pour qu'ils aillent dans les villages les plus proches trouver de quoi manger. Cependant Jésus leur dit : Donnez-leur à manger vous-mêmes. Les disciples restent déconcertés et répondent : Nous n'avons que cinq pains et deux poissons, ce qui revient à dire : juste le nécessaire pour nous".

"Jésus sait bien ce qu'il faut faire, mais il veut impliquer ses disciples, il veut les éduquer. L'attitude des disciples est humaine, cherchant la solution la plus réaliste qui ne crée pas trop de problèmes : renvoie la foule, chacun s'arrange comme il peut, du reste tu as déjà tant fait pour eux, tu as prêché, guéri des malades... L'attitude de Jésus est nettement différente et est dictée par son union avec le Père et par sa compassion pour les gens. La pitié qu'il manifeste montre qu'il ressent les problèmes de chacun de nous, nos faiblesses comme nos besoins. Devant ces cinq pains, Jésus pense : voilà la Providence ! De ce peu, Dieu peut donner le nécessaire à tous. Jésus a totalement confiance en son Père céleste, il sait que pour Lui tout est possible. C'est pourquoi il dit à ses disciples de faire asseoir les gens par groupe de cinquante, ce qui n'est pas un hasard, cela signifie qu'ils ne sont plus une foule mais une communauté nourrie par le Pain de Dieu. Ensuite, il prend ces pains et poissons, lève les yeux au ciel, demande la bénédiction, référence claire à l'Eucharistie, puis les partage et commence à les donner à ses disciples, et les disciples les distribuent... et les pains et poissons n'en finissent plus ! Voici le miracle : plus qu'une multiplication c'est un partage, animé par la foi et la prière. Tous mangèrent et il en resta. C'est le signe de Jésus, Pain de Dieu pour l'humanité... Les disciples virent, mais ne comprirent pas bien le message. Ils furent pris, comme la foule, par l'enthousiasme du succès. Encore une fois, ils suivirent la logique humaine et non celle de Dieu, celle du service, de l'amour, de la foi. La fête du Corps et du Sang du Christ nous demande de nous convertir à la foi de la Providence, de savoir partager le peu que nous sommes et que nous avons, et de ne jamais nous refermer sur nous-mêmes. Demandons à la Vierge Marie de nous aider à cette conversion, pour suivre vraiment, toujours plus, ce Jésus que nous adorons dans l'Eucharistie".

Après l'Angélus, le Pape François a dit sa préoccupation face à la prolongation du conflit armé qui ensanglante depuis deux ans la Syrie, et frappe directement une population civile qui aspire à la paix dans la justice et le respect : Cette guerre civile "a de tragiques effets. Elle cause de nombreux morts et de grandes destructions, provoque une situation économique et environnementale désastreuse, auxquels s'ajoute la plaie des enlèvements de personnes. En déplorant tout cela, j'assure de ma prière et de ma solidarité toutes les victimes de rapt et leurs familles. J'en appelle à l'humanité des auteurs, afin qu'ils libèrent leurs otages". Puis il a salué les nombreux signes d'espérance qui se font jours à travers le monde, comme les progrès enregistrés en Amérique latine dans le domaine de la réconciliation et de la paix. Accompagnons-les par la prière, a-t-il recommandé. Il a enfin évoqué la Messe qu'il a célébrée ce matin pour des soldats italiens engagés dans des opérations de paix et des parents de collègues tués en mission, saluant leur sacrifice en tentant de favoriser la réconciliation et la paix "dans des pays où le sang de nombreux frères est répandu par la folie guerrière. Tout est perdu avec la guerre, tout est à gagner avec la paix ! Prions pour les morts, les blessés et leurs famille". Le Saint-Père, pour la première fois, a alors demandé à la foule de prier en silence, "dans le silence de nos coeurs" pour tous ceux qui tombent au cours de ces missions pacifiques.

Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 3.6.13)



Adoration Eucharistique solennelle dans le monde entier de 17h à 18h
en union avec le Saint-Père qui préside une Adoration Eucharistique en la Basilique Saint-Pierre

Rappel des intentions de prière :

La première : "Pour l'Eglise répandue de par le monde et unie aujourd'hui dans l'adoration eucharistique. Que le Seigneur la rende toujours plus obéissante à sa parole, afin qu'elle se montre au monde plus belle, sans tache ni ride, sainte et immaculée. Que par le biais d'une annonce fidèle, la Parole puisse résonner comme présage de miséricorde, et provoquer un renouveau d'amour qui donne du sens à la souffrance, rende joie et sérénité".

La seconde : "Pour tous ceux qui souffrent de part le monde, victimes de nouveaux esclavages, de la guerre, de la traite, du narcotrafic. Pour les enfants et les femmes victimes de violences, afin que leur cri silencieux soit entendu par l'Eglise et qu'ils demeurent confiants dans le Crucifié, que l'on n'oublie pas nos frères et soeurs soumis à la violence. Pour tous ceux qui sont en état de précariété matérielle, les chômeurs, les personnes âgées et les émigrés, les sans abri et les détenus, tous les marginaux. Que la prière et la solidarité de l'Eglise les soutiennent dans l'espérance, leur donne la force de défendre leur dignité".






Séquence "Lauda Sion"
Séquence latine composée par St Thomas d'Aquin pour la Messe de la Fête-Dieu.

Traduction française :

Loue, Sion, ton Sauveur, loue ton chef et ton pasteur par des hymnes et des cantiques.
Ose de tout ton pouvoir, car il est plus grand que toute louange et à le louer tu ne suffis pas.
Un thème de louange spéciale, le pain vivant et vivifiant, aujourd'hui nous est proposé.
Lors du repas de la sainte Cène, au groupe des Douze ses frères, il fut donné, n'en doutons pas.
Que la louange soit pleine, qu'elle soit sonore, qu'elle soit joyeuse, qu'elle soit belle, la jubilation de l'esprit.
Car nous vivons ce jour solennel qui de cette table entend célébrer l'institution première.
À cette table du nouveau Roi, la nouvelle Pâque de la nouvelle Loi met un terme à la phase ancienne.
La nouveauté chasse la vieillerie, la vérité l'ombre, la lumière dissipe la nuit.
Ce que fit le Christ à la Cène, il nous ordonna de le faire en mémoire de lui.
Instruits par ses saints préceptes, nous consacrons le pain et le vin, en offrande sacrificielle pour le salut.
Ce dogme est donné aux chrétiens : le pain se change en chair, et le vin en sang.
Ce que tu ne comprends ni ne vois, une ferme foi te l'assure, hors de l'ordre naturel.
Sous diverses espèces, signes seulement et non réalités, des réalités sublimes se cachent.
La chair est une nourriture, le sang un breuvage, pourtant le Christ total demeure sous l'une et l'autre espèce.
On le prend sans le déchirer, ni le briser, ni le diviser, il est reçu tout entier.
Un seul le prend, mille le prennent, autant celui-ci, autant ceux-là le consomment sans le consumer.
Les bons le prennent, les méchants le prennent, mais pour un sort inégal, ici de vie, là de ruine.
Il est mort aux méchants, vie aux bons : vois d'une même manducation combien l'issue est dissemblable !
Le sacrement enfin rompu, ne vacille pas, mais souviens-toi qu'il est sous chaque fragment comme sous le tout il se cache.
Nulle division n'est réalité, le signe seulement se fractionne, et par là, de ce qui est signifié ni l'état ni la stature n'est amoindri.
Voici le pain des anges fait aliment des voyageurs, vrai pain pour les fils, à ne pas jeter aux chiens.
D'avance il est signifié en figures, lorsqu' Isaac est immolé, que l'agneau pascal est sacrifié, que la manne est donnée à nos pères.
Bon Pasteur, vrai pain, Jésus, aie pitié de nous ! Toi, nourris-nous, défends-nous ! Fais-nous voir nos biens dans la terre des vivants.
Toi qui sais et peux tout, qui nous nourris ici-bas mortels, rends-nous là-haut les commensaux, cohéritiers et compagnons de la cité des saints.
Amen.



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