Au fil des jours ... en 2010





07 septembre : Saint Cloud, Prince, Moine et Prêtre, et Sainte Reine

Comme au calendrier traditionnel, nous fêtons aujourd'hui Saint Cloud (515-560).
Sa vie rédigée par l'Abbé Jaud se trouve ici.

Un extrait de l'Histoire des Francs de saint Grégoire de Tours
où il est fait mention de Saint Cloud est également retranscrit ici.



« Notre siècle est affamé de bonheur. Se libérant chaque jour davantage de toute discipline des moeurs et de l'esprit, il se rue vers le plaisir avec une impétuosité que rien n'entrave plus. En haut comme au bas de l'échelle sociale, les hommes veulent jouir de la vie et se hâter de faire rendre à cette existence éphémère tout ce qu'elle peut contenir de bonheur. "Le temps dont nous pouvons disposer est court, disent-ils avec les impies dont le livre de la Sagesse rapporte les paroles ; il est comme le passage d'une ombre, et notre fin est sans retour... Venez donc et jouissons des biens présents ; usons de la créature, hâtons-nous tant que dure notre jeunesse. Abusons des vins rares et des parfums, et ne laissons pas passer l'agrément du temps présent. Couronnons-nous de roses, avant qu'elles ne flétrissent (11, 3 et suiv.)."

C'est à tous ces insensés, à tous ces malheureux qui se mettent volontairement sous l'esclavage de leurs passions, du monde et des démons, que le Christ-Roi parle par la bouche du Psalmiste : "O fils des hommes, jusqu'à quand votre coeur sera-t-il appesanti ? Pourquoi cherchez-vous votre bonheur dans la vanité et le mensonge (PS 4, 3)." ? Ce ne sont ni les honneurs, ni les plaisirs, ni les richesses du temps présent qui peuvent étancher la soif du coeur humain. Quand même il posséderait toute la terre... que dis-je ?... quand même il posséderait le ciel et jouirait de la familiarité des Anges, l'homme ne serait pas heureux sans son Dieu. La capacité de son coeur est infinie et seul l'Etre infini est en mesure de le combler :
Qui de tout son coeur met en Dieu,
Il a son coeur et si a Dieu.
Et qui le met en autre lieu,
Il perd son coeur et il perd Dieu. (extrait d'un livre d'heures imprimé en 1502 par Thielman Kerver) »

Dom de Monléon, Le Christ-Roi, Coll. de la revue du Christ-Roi IV, Téqui, 1933

Christ Roi






« Daignez, ô mon Dieu ! je vous en conjure, daignez prendre pitié de notre aveuglement. "Quis potest facere mundum ?" Nous sommes environnés d'ennemis ; nous en avons au-dedans de nous-mêmes qui nous inquiètent, ceux du dehors entrent dans notre coeur par autant de portes que nous avons de sens extérieurs ; il ne faut qu'une étincelle pour allumer un grand feu. Les discours, les exemples, les conversations et tout l'embarras du monde, amis, parents, voisins, qui peut espérer de surmonter tant d'obstacles, d'être pur au milieu de tout ce qui en détourne, et de l'être au point de parvenir à la perfection que demande cette vertu ? Si, ayant déjà fait bien des progrès, nous n'avons rien fait encore, si la vaine gloire, si l'intérêt temporel nous assiègent sans cesse et se présentent pour corrompre en nous la pureté même, qui pourra espérer de la sauver de tant de pièges, si vous ne la soutenez par un secours puissant, que nous attendons, ô mon Dieu ! de votre bonté et de votre miséricorde ? Ce secours nous procurera l'avantage de posséder un jour les récompenses que vous promettez aux âmes pures dans l'heureuse éternité, où nous conduisent le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ainsi soit-il. »

Saint Claude la Colombière, Sermons, "De la purification", Nlle édition, t.3, Clermont-Ferrand - Riom, Thibaud, 1834.

Saint Claude la Colombière






« Frères, ne demeurons pas dans l'insouciance et le relâchement ; ne remettons pas toujours avec légèreté, à demain ou à plus tard, pour commencer à nous mettre à l'oeuvre. "C'est maintenant l'heure favorable, dit l'apôtre Paul, c'est aujourd'hui le jour du salut" (2 Co 6,2). Actuellement, c'est le temps de la pénitence, plus tard ce sera celui de la récompense ; à présent, c'est le temps de la persévérance, un jour viendra celui de la consolation. Maintenant Dieu vient en aide à ceux qui se détournent du mal ; plus tard il sera le juge des actes, des paroles et des pensées des hommes. Aujourd'hui nous profitons de sa patience ; nous connaîtrons la justice de ses jugements, à la résurrection, quand nous recevrons chacun selon ses oeuvres.
Jusqu'à quand donc remettrons-nous d'obéir au Christ qui nous appelle dans son Royaume céleste ? Ne nous purifierons-nous pas ? Ne nous résoudrons-nous pas à abandonner notre genre de vie habituel pour suivre à fond l'Evangile ? »

Saint Basile (vers 330-379), Prologue aux Grandes Règles (trad. Lèbe, Maredsous 1969, rev).




Méditation du soir...

« Il faut être assez rayonnant pour que les âmes viennent à nous, et assez effacé pour qu'elles ne s'attachent pas à nous et nous dépassent. »
Gustave Thibon (1903-2001)




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