Au fil des jours ... en 2010





09 septembre : Saint Pierre Claver, Saint Corbinien et le Bienheureux Alain de la Roche

La biographie de Saint Corbinien est résumée ici.

Au calendrier traditionnel, nous fêtons aujourd'hui Saint Pierre Claver (+ 1654).
Vous lirez sa vie rédigée par l'Abbé Jaud ici.



« Etre un homme de prière, c'est être un homme qui a lucidement - plus ou moins lucidement - l'audace d'aller de l'avant en avouant ses limites et en faisant confiance au "maître de l'impossible".

Quiconque veut prier connaîtra la fatigue, les distractions, le dégoût, le vertige devant les exigences évangéliques. A travers tout cela se fera l'apprentissage du "sens du mystère" : du "sens de Dieu" et du "sens de l'homme" tout à la fois.
La prière n'est pas un jeu d'enfant, tout en étant patient cheminement dans "l'esprit d'enfance", tranquille confiance en plus grand que soi.
Nul ne peut prier, sinon Dieu lui-même dont les pensées deviennent en nous nos pensées. "Nul ne peut crier Père, ni reconnaître Jésus comme Seigneur si l'Esprit ne le fait en lui." Ainsi parle Saint Paul.
Et l'Esprit ne peut parler que dans un coeur de pauvre : un coeur sans orgueil renonçant à la satisfaction de soi que la réussite dans la prière pourrait nourrir.

Que se réjouissent donc ceux qui ne savent pas prier ; nous en sommes tous ! Mais ce qui nous est demandé, c'est d'accepter cette incapacité dans l'espérance, c'est-à-dire de ne pas nous y résigner.
Cette acceptation espérante nous gardera sur le chemin d'une constante conversion, où devront sans cesse se refaire la disponibilité à l'égard de Dieu et l'accueil au prochain : les deux sont liés comme sont liées la difficulté de prier et la difficulté de rencontrer son frère. »

Robert Guelluy, Présence de Dieu, Coll. "Vivre et croire", Casterman, 1970.









« Vous êtes égarée, poursuivie, perdue, vous êtes je ne sais où... jetez-vous dans la prière comme un pauvre chien se jette à la nage ; ne raisonnez pas, ne pensez pas... priez !
Ah ! la prière !... il faut quelquefois s'y jeter à corps perdu pour appeler à son aide les secours surnaturels ; sans cela on est englouti et dévoré.
On en vient à se dire quelquefois : Je souffre, je ne sais où j'en suis. Si je vais à l'église mon âme défaille, tout semble m'éloigner du Saint Tabernacle. N'importe, je prierai, je ne sais ce que je dirai ; mais je demanderai à Dieu de me secourir.
Ames chrétiennes, croyez-moi, de grâce croyez-moi, Il le fera, Il l'a promis ! Si vous n'obtenez pas de vous ce courage de la prière, vous serez en butte dans certains moments au vertige, à la tristesse mortelle.
Pauvre âme ! pauvre coeur ! pauvre enfant de Dieu ! vous vous torturez ; mais allez donc prier, oui, allez prier !... Oh ! que je l'ai bien senti et bien vu ! Il ne faut que quelques heures d'épreuves surmontées par la prière pour établir l'âme tout à coup dans une paix invincible... Je le sais, vous dis-je !... »

R.P. de Ravignan, in A. Ponthaud, Précieux Recueil - Sursum Corda, Nice, 1940.









« Pour moi, mon Dieu, je suis si persuadé que vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous et qu’on ne peut manquer de rien, quand on attend de Vous toutes choses, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes : "En paix, aussitôt, je me couche et m’endors. Toi seul, Seigneur, me mets à part dans l’espérance". Les hommes peuvent me dépouiller, et des biens, et de l’honneur ; les maladies peuvent m’ôter les forces et les moyens de Vous servir ; je puis même perdre votre grâce par le péché ; mais jamais je ne perdrai mon espérance ; je la conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie, et tous les démons de l’enfer feront à ce moment de vains efforts pour me l’arracher : "En paix, aussitôt, je me couche et m’endors". Les autres peuvent attendre leur bonheur, ou de leurs richesses ou de leurs talents ; les autres s’appuient, ou sur l’innocence de leur vie, ou sur la rigueur de leurs pénitences, ou sur le nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leurs prières : "Toi seul, Seigneur, me mets à part dans l’espérance".
[...]
Pour moi, Seigneur, toute ma Confiance, c’est ma Confiance même. Cette Confiance ne trompa jamais personne : "Aucun de ceux qui espèrent en Toi n’a été confondu". Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux, parce que j’espère fermement de l’être et que c’est de Vous, ô mon Dieu, que je l’espère : "En Toi, Seigneur, j’ai mis mon espérance, je ne serai pas confondu pour toujours".
[...]
J’espère que Vous m’aimerez toujours et que je Vous aimerai aussi sans relâche ; et, pour porter tout d’un coup mon espérance aussi loin qu’elle peut aller, je Vous espère Vous-même de Vous-même, ô mon Créateur, et pour le temps, et pour l’éternité. Amen. »

Saint Claude la Colombière ("Prière de confiance", extrait d'une Lettre à une religieuse, S. 68)




Méditation du soir...

« Ce n'est pas la profondeur de notre misère qui compte, mais la profondeur de notre espérance. »
Cardinal Charles Journet (1891-1975), Comme une flèche de feu, Centurion, 1981.




Retour à l'agenda