Chaque matin, naître à la vie

« Au matin, je me prépare pour toi » (Ps. 5)

Au matin, j’entrouvre les paupières,
et vers toi je jette mon regard.
Du fond de mon cœur je te dis :
« Au nom du Père et du Fils et du St Esprit ».

Je m’offre à Toi, Jésus,
viens vivre en moi cette journée.

En sortant de mon lit,
comme une nouvelle naissance,
je dis OUI à la vie !

Je t’offre la vie de toutes tes créatures,
surtout de celles qui n’y pensent pas.
Je t’offre aussi l’amour et la louange
qui aujourd’hui monteront vers toi.
Je te confie les événements, bons ou mauvais,
qui vont arriver.

Je t’adore, ô Seigneur Jésus,
je te bénis et je t’aime
de tout mon cœur, de toute mon âme et de toute ma force.
Je voudrais redire ces mots à chaque instant de ma journée,
comme une respiration,
celle de ma naissance à ce jour qui s’ouvre à moi !

À partir d’un texte de Saint Jean Eudes (O.C. I 97-110)
http://www.ssccjm.org/spiritualite/prieres_textes_JE/naitrealavie.html

« L'homme se sent plus léger, dégagé de l'accablement et du souci, au point que sa vertu paraît sans effort et tout épanouie. D'aucuns seraient même tentés de prendre sa vertu pour de l'insensibilité ou pour l'effet d'une nature heureuse. C'est l'aisance, la spontanéité, l'harmonie de la vie pleine et libre des enfants de Dieu.
Elle est grande la joie de se sentir libre de soi-même et de toute créature, de sentir tomber les chaînes qui nous lient aux choses passagères ou viles. Oh ! La joie de sentir d'une manière tangible la délivrance, de s'envoler vers la lumière (1) !

[...] Alors qu'autrefois le coeur résonnait de vains tumultes, il entend plus habituellement la voix du Maître qui fait l'harmonie et la paix.
Quand on demandait à Suso, à la fin de sa vie, le secret de sa constante allégresse, il répondait : "Ce qui me réjouit toujours, la seule chose qui puisse me réjouir, c'est que Dieu est infiniment bon et qu'Il est mon Ami" (Lettres 2 et 6 du Grand Livre des Lettres).
[...] Toute la nature se colore de la lumière de Dieu. Rien dans la création ne paraît banal, terne ; toutes choses s'harmonisent dans la lumière de Dieu. Le monde est comme recréé ; on jouit délicieusement de l'oeuvre de Dieu, qui ramène à Dieu ; le mystique est le grand amant de la nature.
[...] Tout le renoncement aboutit donc à l'épanouissement de la vie. Point de mutilation du vrai, du beau, du bien.

[...] Cette joie est comme un avant-goût de la félicité du paradis ; possession anticipée du royaume de Dieu ; gage qui fortifie l'âme dans son espérance d'aller un jour s'abreuver pour l'éternité à la source même de la joie. Alors ce sera la consommation parfaite, la stabilité éternelle. Ici-bas, c'est un rassasiement commencé dans les ombres de la foi, obtenu par la communion à l'Esprit-Saint quand Dieu a purifié l'âme de ce qui la souillait, quand Il l'a libérée de toutes ses entraves. »

(1) : « Nous ne dominons vraiment les créatures qu'en ne jouissant pas de leur possession et en n'étant pas sensibles à leur perte. » Saint Jean de la Croix, Sentences, I, c.

Dom Idesblad Van Houtryve, La vie dans la paix (tome 2), Editions de l'Abbaye du Mont César, 1944.

« Dans notre congrégation, nous disons souvent à Notre Dame qu'elle est la cause de notre joie, parce qu'elle nous a donné Jésus.
Puissions-nous devenir la cause de sa joie à elle, parce que nous donnons Jésus aux autres. »
Bienheureuse Mère Teresa, Les écrits intimes de la sainte de Calcutta, Lethielleux, Paris, 2008.