AU FIL DES JOURS...



10 novembre : St Léon le Grand, pape et docteur

Au calendrier traditionnel : St André Avellin, confesseur

calendrier liturgique



« ... Du Rédempteur voici les croix, signes sacrés,
Vous les portez sur vous, ô morts qui m'entourez ;
Ici, vous avez tous la croix divine, l'arbre
Qui dans le bronze ou l'or, le granit ou le marbre,
Donne la même fleur au calice sanglant.
C'est la fleur de la Mort qu'avec l'eau de son flanc
Le Christ arrose et fait renaître et qu'il déploie
Pour que l'homme l'adore et pour que Dieu la voie,
La fleur de l'Espérance aux immortels parfums.
Heureux si vous avez dans l'ombre, ô chers défunts,
Jadis dans le secret des terrestres misères,
Versé toute votre âme et des larmes amères,
Les pleurs de vos chagrins les plus mystérieux
Sur l'arbre qui porta le Mystère des Cieux.
Heureux ceux dont les coeurs brûlaient comme les cierges
Sur des autels fleuris. Bienheureuses les vierges
Qui tenaient, pour le temps et pour l'éternité,
En de fragiles mains, les lys pleins de beauté,
Pleins de grâce, avec leurs corolles renversées
Et pâles sous le poids des célestes pensées.

Du champ des morts j'ai vu la terre des vivants.
La moisson qui frémit aux caresses des vents,
Haute, droite, sans bruits, demeurait immobile
Dans la lueur du soir magnifique et tranquille.
Pas un vol, pas un cri ne partait des sillons.
Dans le lointain les chars manquaient, mais aux rayons
Que le soir envoyait, les croix souriaient toutes
A l'étrange abandon de la plaine et des routes.
Du champ des morts, là-bas, à l'occident vermeil,
J'ai vu, dans l'agonie énorme du soleil,
S'évanouir les bois le long des étendues
Et disparaître, au fond des campagnes perdues,
Un noir fourmillement de troupeaux qui fuyaient.
Seules, devant la nuit proche, les croix brillaient,
Car l'ombre qui semblait couvrir la terre entière,
L'ombre laissait survivre, autour du cimetière,
Pur et d'autant plus doux sous le ciel attristé,
Comme un reflet de gloire et d'immortalité. »

Paul Harel (1854-1927), Dans le cimetière, in "Les Heures lointaines"
Paris, Alphonse Lemere, Editeur, 1902.






Graduel "Dirigatur Oratio Mea"

Dirigatur oratio mea sicut incensum in conspectu tuo, Domine.
Elevatio manuum mearum sacrificium vespertinum.
Dirigatur oratio mea sicut incensum in conspectu tuo, Domine.



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