Au fil des jours ... en 2016





Dimanche 12 juin 2016

Quatrième Dimanche après la Pentecôte

Commentaire de l'Evangile du dimanche

(11e dimanche du Temps Ordinaire)



10h30, place Saint-Pierre : Messe célébrée par le Pape François
Jubilé des malades et des personnes handicapées


Livret de la célébration

Salus Infirmorum

Salus Infirmorum ou Maria della salute
Eglise Santa Maria Maddalena in Campo Marzio

transférée place Saint-Pierre le temps de la célébration
(Crédit photo : Foto Archivio Fotografico F.E.C.)

Le Pape François a présidé ce dimanche 12 juin 2016 au Vatican la Messe à l’occasion du Jubilé des malades et des personnes handicapées, point d’orgue de cette année Sainte. Pour la première fois place Saint-Pierre, l’Évangile a été mimé par des personnes avec un handicap mental. La première lecture a été proclamée par une personne handicapée espagnole. La seconde, en anglais, par une jeune femme aveugle lisant en braille. Toutes ont été traduites en langue des signes par des personnes malentendantes de divers pays. Cette Messe a été précédée de plusieurs témoignages sur le handicap et la maladie. Le fondateur de la communauté de “l’Arche”, et “Foi et Lumière” Jean Vanier, a notamment envoyé du Canada un message vidéo.

Dans son homélie, le Saint-Père rappelle que « le vrai sens de la vie comporte aussi l’acceptation de la souffrance et de la limite » soulignant que « le monde ne devient pas meilleur, parce que composé uniquement de personnes apparemment "parfaites" (…) mais lorsque croissent la solidarité entre les hommes, l’acceptation réciproque et le respect ». Or déplore-t-il, « dans une époque où un certain soin du corps est devenu un mythe de masse et donc une affaire économique, ce qui est imparfait doit être masqué, parce que cela porte atteinte au bonheur et à la sérénité des privilégiés et met en crise le modèle dominant ». « Il vaut mieux maintenir ces personnes séparées, dans une "enceinte" - peut-être dorée - ou dans les "réserves" du piétisme et de l’assistantialisme, afin qu’elles n’entravent pas le rythme du faux bien-être. Dans certains cas, on soutient même qu’il vaut mieux s’en débarrasser le plus tôt possible, parce qu’elles deviennent un poids économique insoutenable en un temps de crise ».

En réalité, insiste le Pape François « quelle illusion vit l’homme d’aujourd’hui lorsqu’il ferme les yeux face à la maladie et au handicap » considérant « qu’une personne malade ou portant un handicap ne peut pas être heureuse, parce qu’elle est incapable de mener le style de vie imposé par la culture du plaisir et du divertissement ». S’appuyant sur l’Evangile de ce dimanche (Lc 7, 36-8, 3), qui nous présente « une situation particulière de faiblesse », la femme pécheresse jugée et marginalisée que Jésus accueille et la défend, le Saint-Père montre au contraire que « la fragilité elle-même peut devenir un réconfort et un soutien à notre solitude ». « Que de personnes avec un handicap et souffrantes s’ouvrent de nouveau à la vie dès qu’elles découvrent qu’elles sont aimées ! » Aimées par Jésus dont « la tendresse est signe de l’amour que Dieu réserve à ceux qui souffrent et sont exclus ». « Jésus est le médecin qui guérit avec le médicament de l’amour, parce qu’il prend sur lui notre souffrance et la rachète » souligne le Pape.

Face aux souffrances physiques et psychiques, face à la « pathologie de la tristesse », le Saint-Père propose « la thérapie du sourire ». « Le vrai défi est celui de qui aime le plus ». Et il conclut en rappelant que « la manière dont nous vivons la maladie et le handicap est un indice de l’amour que nous sommes disposés à offrir. La manière dont nous affrontons la souffrance et la limitation est un critère de notre liberté de donner sens aux expériences de la vie, même lorsqu’elles nous semblent absurdes et imméritées ».

Source : Radio Vatican.

Texte intégral de l'homélie traduite en français sur notre blog.


Angélus de ce dimanche 12 juin 2016


Lors de la prière de l’Angélus, le Pape François a évoqué la Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée ce dimanche 12 juin 2016. Le Saint-Père a exhorté à poursuivre ensemble « l’effort pour éliminer les causes de cet esclavage moderne, qui prive des millions d’enfants de certains droits fondamentaux et les expose à de graves dangers ». « Aujourd’hui, a déploré le Pape François, il y a dans le monde tant d’enfants esclaves ! ».

Le Saint-Père a par ailleurs rappelé que, dans le cadre du Jubilé des malades et des personnes handicapées, s’est tenu à Rome cette semaine un Congrès international consacré aux malades de la lèpre. Le Pape a salué « avec reconnaissance » les organisateurs et participants souhaitant « un engagement efficace dans la lutte contre cette maladie ».

Le Pape a également rappelé qu’avait lieu ce dimanche 12 juin 2016 à Monreale, en Sicile, la béatification de Carolina Santocanale, religieuse italienne fondatrice des Capucines de l'Immaculée de Lourdes. Les sœurs capucines s'efforcent d'incarner le charisme hérité dans les domaines de l'éducation, de l'accueil, de l'animation, dans l'assistance aux malades et aux handicapés. Le Pape a également évoqué la béatification, ce samedi 11 juin 2016 à Vercelli, dans le nord de l’Italie de Giacomo Abbondo, prêtre diocésain, né en 1720 (voir ci-dessous).

Au terme de l’Angélus, le Saint-Père a chaleureusement salué les fidèles venus participer à cette « journée jubilaire » remerciant en particulier les personnes malades et handicapées mais aussi les médecins et le personnel de santé qui dans les « points santé » érigés autour des quatre basiliques majeures « offrent des visites spécialisées à des centaines de personnes qui vivent aux marges de la société ».

Source : Radio Vatican (HD).




Samedi 11 juin 2016, béatification à Vercelli de Giacomo Abbondo
Dimanche 12 juin, béatification à Monreale de Maria di Gesù (Carolina) Santocanale

« Hier, à Vercelli, a été béatifié le prêtre Giacomo Abbondo, qui a vécu au XVIIIe siècle, dans l'amour de Dieu, instruit, toujours disponible pour ses paroissiens. Nous partageons la joie et la reconnaissance du diocèse de Vercelli. Et aussi celle de Monreale, où aujourd'hui a été béatifiée Sœur Carolina Santocanale, fondatrice des Sœurs capucines de l'Immaculée de Lourdes. Née dans une famille noble de Palerme, elle a abandonné le confort et est devenu pauvre parmi les pauvres. Par le Christ, spécialement dans l'Eucharistie, elle a reçu la force pour sa maternité spirituelle et sa tendresse envers les plus faibles. »

Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.




« Jésus, doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semble au vôtre ! »

« Jésus, mon Maître, vient m'apprendre, non à créer des mondes, dit saint Augustin, non à étonner le monde par des miracles et des prodiges, non à me rendre célèbre par des vertus éclatantes ; il vient me dire : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur. (1) »
L'humilité de Jésus, voilà, ô mon âme, le divin enseignement de Jésus. - L'humilité, voilà le caractère de sa sainteté, la condition de ses dons : « Dieu ne donne sa grâce qu'aux humbles. (2) »
L'humilité est donc la mesure des grâces de Dieu sur moi ; - la règle de la vertu ; - le fondement de l'édifice spirituel de la perfection.
Avec l'humilité, j'ai toutes les vertus ; sans l'humilité, mes vertus deviendront des vices et mes bonnes oeuvres des oeuvres mortes.
Dieu ne me demande que l'humilité pour descendre vers moi ; et il m'élèvera dans le Ciel qu'à raison de mon humilité sur la terre. Mais comment devenir humble ? - En imitant Jésus et Marie.
[...]
L'humilité véritable renvoie à Dieu toute la gloire de ses oeuvres, et ne garde pour elle que l'humiliation de ses imperfections.
Elle ne se vante pas de ses succès, comme elle ne se désespère pas de ses revers.
Elle ne se glorifie pas de ses qualités, de ses talents, de sa position ; tout cela est à Dieu.
Elle ne parle jamais d'elle, elle a peur de la gloire et de la réputation, de crainte que ce ne soit que sa seule récompense.
Mais voyant plutôt ce qui lui manque que ce qu'elle possède, ses fautes plutôt que ses vertus, sa faiblesse plutôt que sa force, elle se tient toujours petite en elle-même, comme l'enfant qui se croit le dernier de tous. - Telle est la règle de l'humilité.
[...]
Donc, ô mon âme, si tu ne peux pas faire de grandes pénitences, console-toi : tu peux être humble, et l'humilité vaut mieux que toutes les pénitences.
Si tu ne peux pas faire de grandes choses pour Dieu, ne t'afflige pas : tu peux t'humilier devant Dieu, et l'humilité rend à Dieu plus de gloire que la conversion du monde entier sans humilité.
Ne peux-tu pas faire oraison ? Humilie-toi, c'est la meilleure de toutes les oraisons.
Si tu ne peux dire à Dieu que tu l'aimes beaucoup, humilie-toi à ses pieds comme la Madeleine. - Et tu l'auras beaucoup aimé, et tu deviendras, comme elle, la chaste amante du Sauveur. »

1. Mt XI, 29. - 2. Jc IV, 6.

St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Ecrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Troisième Série, Retraites aux pieds de Jésus-Eucharistie (Première Retraite, Sixième jour), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1926 (treizième édition).

Guido Reni (1575-1642), Marie-Madeleine en extase au pied de la Croix

Guido Reni (1575-1642), Marie-Madeleine en extase au pied de la Croix
Château de Versailles (Public domain)

(Crédit photo)





Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704) : Missa Salisburgensis



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