Au fil des jours ... en 2015





Dimanche 15 février 2015

Dimanche de la Quinquagésime

Commentaire de l'Evangile du Dimanche (Abbaye du Barroux)


Introit du Dimanche de la Quinquagésime

Ant. ad Introitum. Ps. 30, 3-4. (Introit)
Esto mihi in Deum protectórem, et in locum refúgii, ut salvum me fácias : quóniam firmaméntum meum et refúgium meum es tu : et propter nomen tuum dux mihi eris, et enútries me.
Soyez-moi un Dieu protecteur et une maison de refuge, afin que vous me sauviez. Car vous êtes ma force et mon refuge, et à cause de votre nom, vous serez mon guide et vous me nourrirez.

Ps. ibid., 2.
In te, Dómine, sperávi, non confúndar in ætérnum : in iustítia tua líbera me et éripe me.
J’ai espéré en vous, Seigneur : que je ne sois jamais confondu, dans votre justice, délivrez-moi et sauvez-moi.
V/.Glória Patri.

(6e Dimanche du Temps Ordinaire)

Calendrier liturgique et sanctoral



Basilique vaticane, à 10h00 : Messe présidé par le Pape François avec les nouveaux Cardinaux


Livret de la célébration

Le Pape a célébré la Messe ce dimanche matin dans la basilique Saint-Pierre en présence du Collège cardinalice et des nouveaux cardinaux à qui il avait solennellement remis la barrette cardinalice samedi matin dans cette même basilique. S’adressant directement à eux, François a développé les trois « concepts-clé que l’Eglise propose aujourd’hui dans la liturgie de la parole : la compassion de Jésus, face à l’exclusion et sa volonté d’intégration ».

« Je vous exhorte à servir l’Église, leur a-t-il dit, de façon que les chrétiens – édifiés par notre témoignage – ne soient pas tentés d’être avec Jésus sans vouloir être avec les exclus, s’isolant dans une caste qui n’a rien d’authentiquement ecclésial. Sur l’évangile des exclus, se découvre et se révèle notre crédibilité ! » Pour le Pape, la logique de Dieu et la route de l’Église, c'est « non seulement accueillir et intégrer, avec un courage évangélique, ceux qui frappent à notre porte, mais aller chercher, sans préjugés et sans peur, ceux qui sont loin en leur manifestant gratuitement ce que nous avons reçu gratuitement. (…) La totale disponibilité pour servir les autres est notre signe distinctif, est notre unique titre d’honneur ! » a insisté le Saint-Père.

Ne pas avoir peur du scandale de s'occuper des exclus

Dans son homélie, s’appuyant sur la guérison du lépreux, le Pape a d’abord insisté sur la notion de compassion de Jésus : « il ne se ménage pas, a-t-il relevé, au contraire il se laisse impliquer dans la douleur et dans le besoin des gens... simplement, parce qu’il sait et veut "pâtir avec" ». Cette compassion porte Jésus « à agir concrètement, à réintégrer celui qui est exclu ». Le lépreux, exclu de la commaunauté est touché, au sens propre, et guéri par le Christ. Ainsi, « Jésus révolutionne et secoue avec force cette mentalité enfermée dans la peur et autolimitée par les préjugés, a souligné le Pape. Le Christ s’affranchit de tout cela, il guérit le lépreux « sans "s’autolimiter" dans les préjugés, sans s’adapter à la mentalité dominante des gens ; sans se préoccuper du tout de la contagion ».

Comme un signal lancé aux nouveaux cardinaux, le Pape a insisté sur le fait que Jésus n’a pas peur du scandale que pourrait provoquer la guérison d’un lépreux, considéré comme un « mort vivant » dans la société, rejeté de tous : « pour Jésus, ce qui compte, avant tout, c’est de rejoindre et de sauver ceux qui sont loin, soigner les blessures des malades, réintégrer tous les hommes dans la famille de Dieu ». Comme Saint Pierre et Saint Paul en leur temps, il ne faut donc pas avoir peur de scandaliser.

L'Eglise doit se retrousser les manches et sortir vers les périphéries

« Il y a deux logiques de pensée et de foi : la peur de perdre ceux qui sont sauvés et le désir de sauver ceux qui sont perdus, a détaillé le Saint-Père. Aujourd’hui aussi il arrive, parfois, de nous trouver au croisement de ces deux logiques : celle des docteurs de la loi, c’est-à-dire marginaliser le danger en éloignant la personne contaminée, et la logique de Dieu qui, avec sa miséricorde, serre dans ses bras et accueille en réintégrant et en transfigurant le mal en bien, la condamnation en salut et l’exclusion en annonce ».

Le Pape a continué de développer cette recherche de réintégration : « la route de l’Église, depuis le Concile de Jérusalem, est toujours celle de Jésus : celle de la miséricorde et de l’intégration. Cela ne veut pas dire sous-évaluer les dangers ou faire entrer les loups dans le troupeau, mais accueillir le fils prodigue repenti ; guérir avec détermination et courage les blessures du péché ; se retrousser les manches et ne pas rester regarder passivement la souffrance du monde. La route de l’Église est celle de ne condamner personne éternellement ; de répandre la miséricorde de Dieu sur toutes les personnes qui la demandent d’un cœur sincère ; la route de l’Église c’est justement de sortir de son enceinte pour aller chercher ceux qui sont loin dans les "périphéries" de l’existence ; celle d’adopter intégralement la logique de Dieu ; de suivre le Maître qui dit : "Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs, pour qu’ils se convertissent" (Lc 5, 31-32) ».

Le langage du contact pour communiquer l'Evangile

Ainsi, pour François, « la charité ne peut être neutre, acétique, indifférente, tiède ou impartiale ! La charité contamine, passionne, risque et implique ! Parce que la charité véritable est toujours imméritée, inconditionnelle et gratuite ! (cf. 1 Co 13). La charité est créative pour trouver le langage juste afin de communiquer avec tous ceux qui sont considérés comme inguérissables et donc intouchables. Le contact est le vrai langage communicatif, le même langage affectif qui a transmis la guérison au lépreux. Que de guérisons nous pouvons accomplir et transmettre en apprenant ce langage du contact ! C’était un lépreux et il est devenu annonciateur de l’amour de Dieu » a-t-il conclu.

Source : Radio Vatican.

Texte intégral de l'homélie en français sur le site internet du Vatican.



Angélus de ce dimanche 15 février 2015


« si le mal est contagieux, le bien l’est aussi »

A l’Angélus, ce dimanche 15 février, devant des milliers de personnes rassemblées sur la place Saint-Pierre, le Pape François a commenté la guérison du lépreux racontée dans le premier chapitre de l’Évangile selon saint Marc. L’occasion pour lui d’expliquer comment Jésus lutte contre le mal et le péché et d’appeler les chrétiens à combattre toute forme de marginalisation.

Dans les Évangiles proposés ces derniers dimanches, a relevé le Saint-Père, Marc raconte l’action de Jésus contre toutes sortes de maux, au bénéfice de ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit : possédés, malades, pécheurs… Jésus se présente comme celui qui combat et vainc le mal qu’Il rencontre. Dans l’Évangile de ce dimanche, cette lutte est confrontée à un cas emblématique, car le malade est un lépreux. La lèpre est une maladie contagieuse et impitoyable, qui défigure ceux qui en sont atteints, et qui a été un symbole d’impureté : le lépreux devait rester en dehors des villes et signaler sa présence aux passants. Il vivait en marge des communautés civile et religieuse. Il était comme un mort ambulant.

Jésus s'expose directement au mal

Le récit de la guérison du lépreux se déroule en trois brefs passages : l’invocation du malade, la réponse de Jésus, les conséquences de la guérison prodigieuse. A la prière humble et confiante, Jésus réagit par une attitude profonde de son âme : la compassion, qui veut dire « pâtir avec l’autre ». Le Cœur du Christ manifeste la compassion paternelle de Dieu pour cet homme. « Il y a un détail très important dans ce récit, a souligné le Pape François, Jésus s’approche et touche le malade. La miséricorde de Dieu surmonte toutes les barrières. Jésus ne fixe pas une distance de sécurité, Il ne délègue pas, Il s’expose directement à la contagion de notre mal et notre mal devient le lieu de contact : Jésus prend notre humanité malade et nous prenons son humanité saine et qui assainit. Cela se produit chaque fois que nous recevons avec foi un Sacrement, en particulier le Sacrement de la Réconciliation qui nous guérit de la lèpre de notre péché ».

Encore une fois, l’Évangile nous montre l’attitude de Dieu face à notre mal : Il ne vient pas « donner une leçon » sur la douleur ; Il ne vient pas non plus éliminer du monde la souffrance et la mort ; Il vient prendre sur Lui le poids de notre condition humaine pour nous libérer de manière radicale et définitive. C’est ainsi que le Christ combat les maux et les souffrances du monde : en s’en chargeant et en les vainquant par la force de la miséricorde de Dieu.

Se laisser contaminer par le bien

L’Évangile de la guérison du lépreux, a conclu le Souverain Pontife, nous dit que « si nous voulons être d’authentiques disciples de Jésus, nous sommes appelés à devenir, en union avec Lui, des artisans de son amour miséricordieux, en surmontant toute forme de marginalisation. Pour imiter le Christ, devant un pauvre ou un malade, nous ne devons pas avoir peur de le regarder dans les yeux et de nous approcher de lui avec tendresse et compassion. Si le mal est contagieux, le bien l’est aussi ». Et le Pape François a exhorté les fidèles à se laisser contaminer par le bien.

Source : Radio Vatican.

Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.



Quinquagésime : le salut de nos frères

« Jamais nous ne concevrons toutes les douleurs qu'ont faites au Coeur de Jésus les désordres du monde, pendant ces trois jours, lorsque du jardin des Olives il les aperçut distinctement dans la suite des siècles. Il faudrait, pour le concevoir, aimer Dieu comme lui, comprendre, comme lui, l'énormité du péché, qui méprise la puissance de Dieu, brave sa justice, outrage sa sainteté, dédaigne sa bonté, méconnaît ses bienfaits : injure horrible, qu'il voit se multiplier par milliers, pendant ces trois jours ; il faudrait aimer les hommes comme lui, comprendre comme lui le malheur de ces âmes qui ne veulent pas se sauver, et s'obstinent à se perdre, foulant son sang au pieds, se rendant ses souffrances inutiles, son amour infructueux, pour aller tête baissée se jeter dans l'enfer. O douleur accablante ! Son âme en est triste à mourir (Mt XXVI, 38). Or n'est-ce pas le devoir des amis de prendre part aux souffrances de l'ami qu'on voit souffrir, d'aller le consoler et le visiter ? Jésus-Christ, exposé sur nos autels, nous appelle à remplir ce grand devoir. Nous ne l'aimons pas, si, négligeant de nous associer à ses douleurs, nous le forçons de redire la plainte qu'il exhalait autrefois par la bouche du Prophète : J'ai cherché des âmes compatissantes, et je n'en ai pas trouvé (Ps LXVIII, 21).

Hélas ! ces hommes qui se perdent sont nos frères ; et ne faut-il pas que nous en ayons pitié (Mt XVIII, 33) ? Les aimons-nous, si le malheur où ils se précipitent ne nous dit rien au coeur, si nous ne prions et ne faisons pénitence pour eux ? Ne s'agit-il que de la perte d'une seule âme, il n'y aurait, dit saint Augustin, qu'un coeur de fer, un coeur dur comme le diamant, qui pût y être insensible. Que doit-ce donc être, quand on en voit tant qui se perdent ? que doit-ce donc être, surtout en ces jours où un plus grand nombre encore qu'à l'ordinaire s'enrôlent sous la bannière de Satan (*) ? Oh ! si nous avions une vraie charité, si nous aimions le prochain comme nous-mêmes, si nous l'aimions comme Jésus-Christ nous a aimés, selon le précepte qu'il nous en a fait, que de pénitences et de mortifications ne nous imposerions-nous pas pour les pauvres pécheurs ! Quelles sont nos dispositions à l'entrée de ces saints jours ? »

(*) ndlr : en cette période où sont organisés tant de carnavals.

Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Dimanche de la Quinquagésime), Paris, Victor Lecoffre, 1886.






Simon Brixi (1693-1735) : "Tu es Deus"
(Texte du Graduel du Dimanche de la Quinquagésime)
Collegium Marianum - Hana Blaziková, soprano

Graduale. Ps. 76, 15 et 16. (Graduel)
Tu es Deus qui facis mirabília solus : notam fecísti in géntibus virtútem tuam.
Vous êtes le Dieu qui seul opérez des merveilles. Vous avez fait connaître parmi les peuples votre puissance.
V/. Liberásti in bráchio tuo pópulum tuum, fílios Israël et Ioseph.
Vous avez racheté par votre bras votre peuple, les fils d’Israël et de Joseph.



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