Au fil des jours ... en 2014





Dimanche 16 février : 6ème dimanche du Temps Ordinaire

(dimanche de la Septuagésime)

Introït du Dimanche de la Septuagésime


Ant. ad Introitum. Ps. 17, 5, 6 et 7.
Circumdedérut me gémitus mortis, dolóres inférni circumdedérunt me : et in tribulatióne mea invocávi Dóminum, et exaudívit de templo sancto suo vocem meam.
Les gémissements de la mort m’ont environné, les douleurs de l’enfer m’ont entouré ; dans mon affliction j’ai invoqué le Seigneur, et de son saint temple, il a entendu ma voix.

Ps. ibd., 2-3.
Díligam te, Dómine, fortitúdo mea : Dóminus firmaméntum meum, et refúgium meum, et liberátor meus.
Je vous aimerai, Seigneur, vous qui êtes ma force ; le Seigneur est mon ferme appui, et mon libérateur.

V/. Glória Patri.

calendrier liturgique



« Dieu, qui nous aime... a coutume d'en agir ainsi avec nos âmes. Il dose habituellement et amoureusement les douceurs et les amertumes, pour que celles-ci nous gardent de nous amollir en celles-là, et pour que les premières nous aident à porter le poids des secondes. C'est la loi des contrastes qui régit généralement les développements des créatures, et qui s'achève - et nous achèvera nous-mêmes - dans l'harmonie définitive et parfaite... Et c'est aussi le signe infaillible que Dieu a pitié de nous... Désirer dans nos peines un fiat voluntas tua immédiat et apaisé, c'est la perfection, à laquelle il faut tendre... Mais Dieu nous y conduit par le chemin que nous suivrons tous. Le soulèvement de notre nature, les résistances de notre amour-propre nous font avancer souvent, quand nous avons bonne volonté... beaucoup plus que nos victoires trop rapides ou trop complètes. Celles-ci peuvent provoquer l'orgueil ou produire une vertu superficielle. La longue et dure bataille nous tient à notre place, qui est impuissance et néant, et construit nos âmes sur des assises qui ne croulent jamais.
[...]
L'effort fait les hommes, et les difficultés les trempent pour la vie. En dehors de là, il n'y a que des ombres d'hommes ; ils en ont seulement l'air. Et l'on s'en contente. Ne pas avoir peur de faire le point, de voir ce qui est, savoir dépasser ce présent déjà périmé pour se tendre vers le but.
[...]
L'effort consiste dans le recueillement des facultés : au lieu de les laisser courir à droite et à gauche, on les concentre sur l'objet à fixer. L'effort est aidé par le détachement qui est le calme de l'âme : il faut secouer toute préoccupation, tout souci de succès, tout souci de réussir ou d'en finir, d'être puni ou récompensé. Il faut se mettre tout entier et tranquillement en face de l'objet, lui consacrer toutes ses forces. De même, quand on se détend, il convient de le faire en plein, sans penser à autre chose.
Se plonger à fond dans ce que l'on fait en le faisant de toutes ses forces est le secret des vrais développements et des vraies joies. »

Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Chartreux, Ecrits spirituels Tome II (L'effort), Benedettine di Priscilla, Roma, 1967.




Angélus de ce dimanche 16 février 2014


« Chers frères et sœurs, bonjour !

L’Évangile de ce dimanche fait encore partie du "Sermon sur la montagne", la première grande prédication de Jésus. Aujourd'hui, le thème est l'attitude de Jésus par rapport à la Loi hébraïque. Il dit : "Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir" (Mt 5,17). Alors Jésus ne veut pas annuler les commandements que le Seigneur a donnés par Moïse, mais il veut les amener à leur plénitude. Et il ajoute immédiatement que cette "accomplissement" de la Loi exige une justice supérieure, un respect plus authentique. Il dit à ses disciples : "Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux" (Mt 5,20).

Mais qu'est-ce que "l'accomplissement" de la loi ? Et cette justice supérieure, en quoi consiste-t-elle ? Jésus lui-même nous répond avec quelques exemples. Jésus était pratique, il parlait toujours avec des exemples pour se faire comprendre. Il commence par le cinquième commandement du Décalogue : "Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens : "Tu ne tueras point" ; ... Mais moi je vous dis : celui qui est en colère contre son frère en répondra au tribunal" (v. 21-22). Par cela, Jésus nous rappelle que même les mots peuvent tuer ! Quand vous dites d'une personne qu'elle a la langue d'un serpent, qu'est-ce que ça veut dire ? Que ses paroles tuent ! Par conséquent, non seulement on ne doit pas porter atteinte à la vie des autres, mais il ne faut pas verser sur lui le poison de la colère et le frapper avec la calomnie. Et même dire du mal de lui. Et nous arrivons aux bavardages : les bavardages même peuvent tuer, parce qu'ils tuent la réputation des gens ! C'est mauvais de dire du mal des autres ! Au début, cela peut sembler quelque chose d'agréable, même amusant, comme sucer un bonbon. Mais à la fin, tout cela remplit le cœur d'amertume, et même nous empoisonne. Je vous dis la vérité, je suis convaincu que si chacun d'entre nous décidait d'éviter les bavardages, à la fin il deviendrait saint ! C'est un beau chemin ! Voulons-nous devenir des saints ? Oui ou non ? [Place : Oui !] Voulons-nous vivre attachés aux bavardages comme d'habitude ? Oui ou non ? [Place : Non !] Alors nous sommes d'accord : on arrête les bavardages ! Jésus offre à ceux qui le suivent la perfection de l'amour : un amour dont la seule mesure est de ne pas avoir de mesure, d'aller au-delà de tout calcul. L'amour du prochain est une attitude tellement fondamentale que Jésus affirme même que notre relation avec Dieu ne peut pas être sincère si nous ne voulons pas faire la paix avec notre prochain. Il dit : "Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère" (vv. 23-24). Par conséquent, nous sommes appelés à nous réconcilier avec nos frères avant de manifester notre dévotion au Seigneur dans la prière.

De tout cela, il est clair que Jésus ne donne pas seulement de l'importance à l'observance de la discipline et à la conduite extérieure. Il va à la racine de la Loi, en mettant par-dessus tout l'accent sur ​​l'intention et sur ​​le cœur de l'homme, d'où proviennent nos actions bonnes ou mauvaises. Pour obtenir des comportements bons et honnêtes les règles juridiques ne suffisent pas, mais nous devons avoir des motivations profondes, expression d'une sagesse cachée, la Sagesse de Dieu, qui peut être accueillie grâce au Saint-Esprit. Et nous, par la foi dans le Christ, nous pouvons nous ouvrir à l'action de l'Esprit, qui nous rend capables de vivre l'amour de Dieu.

À la lumière de cet enseignement, chaque précepte révèle sa pleine signification comme une exigence de l'amour, et tous se rejoignent dans le plus grand commandement : aime Dieu de tout ton cœur et aime ton prochain comme toi-même. »

Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.





Nicolas Gombert (v.1495-v.1560) : Motet pour 6 voix "In te Domine speravi" (1539)



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