Au fil des jours ... en 2012





17 juin : 11e Dimanche du Temps ordinaire

Au calendrier traditionnel : 3ème Dimanche après la Pentecôte

(anciennement Dimanche dans l’Octave du Sacré-Cœur)



« Le Saint-Esprit opère en nous et avec nous toutes nos bonnes oeuvres. Il crie en nous à haute voix et sans paroles : "Aimez l'amour qui vous aime éternellement". Sa clameur est une touche intime en notre esprit, et sa voix est plus terrible que l'orage. Les éclairs qui l'accompagnent nous ouvrent le ciel et nous montrent la lumière de l'éternelle vérité. L'ardeur de cette touche intime et de son amour est telle qu'elle veut nous consumer entièrement, et sa touche crie sans cesse à notre esprit : "Payez votre dette, aimez l'amour qui vous a éternellement aimé." De là naissent une grande impatience intérieure et une attitude en dehors de tout mode et de toute manière. Car, plus nous aimons, plus nous désirons aimer, et plus nous payons ce que l'amour exige de nous, plus nous demeurons débiteurs. L'amour ne se tait pas ; il crie éternellement, sans trêve : "Aimez l'amour !" C'est là un combat bien inconnu à ceux qui n'ont pas le sens de ces choses. »

Jan Van Ruysbroeck (1293-1381), Les sept degrés de l'échelle d'amour spirituel (ch. XIV), Bruxelles, Vromant et Cie, 1917 (Oeuvres de Ruysbroeck l'Admirable, tome I), in Paul de Jaegher, S.J., Anthologie Mystique, Paris, Desclée de Brouwer, 1933.




Mois du Sacré-Coeur

Dix-septième jour : La blessure du Cœur de Jésus

Ô Jésus, dont la beauté surpasse toute beauté, lavez-moi de plus en plus de mes iniquités et purifiez-moi de mes fautes, afin que je puisse m’approcher de vous qui êtes la pureté même, que je mérite d’habiter dans votre Cœur tous les jours de ma vie et que je puisse voir et accomplir votre volonté ! Votre côté a été percé pour que l’entrée en fût ouverte. Votre Cœur a été blessé pour que nous puissions habiter en lui et en vous, loin des agitations du dehors… Votre Cœur a été blessé, afin que la plaie visible nous révélât la plaie invisible de l’amour. Cette ardeur pouvait-elle mieux se montrer qu’en permettant que, après toutes les blessures reçues au corps, le Cœur fût encore frappé par la lance. Cette blessure charnelle indiquait la blessure spirituelle. Qui donc n’aimerait un Cœur ainsi blessé ? Qui ne lui rendrait amour pour amour ? Qui ne l’embrasserait, lui, si pur ? Quant à nous, qui sommes encore dans cette vie mortelle, de tout notre pouvoir aimons, aimons de plus en plus, embrassons notre cher blessé, dont les impies ont percé les mains et les pieds, le côté et le Cœur, demeurons auprès de lui, afin que notre cœur, dur et impénitent, soit enfin attaché par les liens de son amour et blessé de ses traits.
Saint Bernard (1090-1153)

Exemple : (Onzième Promesse) Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur et il n’en sera jamais effacé
Voici comment le P. de Gallifet fut appelé à propager la dévotion au Cœur de Jésus ; laissons-le parler lui-même : « L’an 1680, au sortir de mon noviciat, j’eus le bonheur de tomber sous la direction spirituelle du P. de la Colombière. C’est de ce serviteur de Dieu que je reçus les premières instructions touchant le Sacré-Cœur de Jésus-Christ et je commençai, dès lors, à l’estimer et à m’y affectionner. A la fin de mes études de théologie, je fus envoyé dans la maison de Saint-Joseph, à Lyon. Là, en servant les malades à l’hôpital, j’y pris une fièvre maligne qui me réduisit en peu de jours à la dernière extrémité. Je fus abandonné des médecins et, au sixième ou septième jour, ils jugèrent ma mort si certaine et si prochaine que, dans la crainte qu’on n’eût pas le temps de m’administrer l’Extrême-Onction, on ne crut pas devoir attendre, pour avoir les saintes huiles, le retour du sacristain qui était sorti, mais on courut précipitamment au monastère le plus voisin pour les prendre. Peu d’heures après, je perdis la connaissance et le sentiment, je tombai dans l’agonie et on attendait de moment en moment que je rendisse le dernier soupir. Ma vie étant ainsi désespérée, un de mes amis, que nous regardions comme un saint, se sentit inspiré d’aller devant le Saint-Sacrement et d’y faire un vœu pour ma guérison. Il promit à Jésus-Christ que, s’il lui plaisait de me conserver la vie, je l’emploierai tout entière à la gloire de son Sacré-Cœur ; sa prière fut exaucée : je guéris, au grand étonnement du médecin. J’ignorais le vœu que l’on avait fait à mon insu ; mais le danger passé, il me fut donné par écrit. Je le ratifiai de tout mon cœur et je me regardai dès lors comme un homme dévoué, par un choix marqué de la Providence, au Cœur adorable de mon divin Maître. Tout ce qui regardait sa gloire me devint précieux et j’en fis l’objet de mon zèle. »
(De la dévotion au Cœur de Jésus, par le P. de Gallifet)

☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant le P. de Gallifet et l’écriture de son ouvrage dédié au Sacré-Cœur de Jésus – voir les années 1726 à 1733.

Page d’histoire :
L’amour de Dieu n’est jamais à court de moyens de salut pour un peuple fidèle. Quelquefois même il suffit pour le salut d’un peuple qu’il se trouve dans son sein quelques âmes d’élite en considération desquelles la justice divine se laissera fléchir. L’Ecriture nous en rapporte un exemple remarquable. Dieu a résolu de perdre la ville criminelle de Sodome. Abraham se présente devant lui : « Seigneur, perdrez-vous le juste avec l’impie ? » Le Seigneur lui répondit : « Si je trouve cinquante justes dans tout Sodome, je pardonnerai à cause d’eux au reste de la ville. – Mais, reprit Abraham, s’il n’y en avait que quarante-cinq ? – Je pardonnerai. – Mais s’il n’y en avait que trente… que vingt… que dix… ? – Je pardonnerai, répondit chaque fois le Seigneur ; je ne la perdrai point s’il y a dix justes. » Et les dix justes ne s’y trouvèrent pas. Admirons la grande bonté de Dieu qui eût pardonné à des milliers de criminels en considération de dix âmes justes, et vivons de telle sorte que nous soyons de ces justes sauveurs.

Bouquet spirituel :
La lance a percé le Cœur de Jésus pour nous faire mieux comprendre que le pardon de nos péchés a son origine dans ce Cœur sacré.
Saint Vincent Ferrier (1350-1419)

Je te salue, plaie du précieux côté, qui t’imprime dans les cœurs dévots, blessure qui blesse les âmes justes, rose d’ineffable beauté, rubis d’inestimable valeur, entrée du Cœur de jésus, témoignage de son amour et gage de l’éternelle vie !
Saint Pierre d’Alcantara (1499-1562)

Pratique :
Se maintenir toujours en état de grâce afin d’attirer les faveurs de Dieu.

Oraison jaculatoire :
Cœur Sacré de Jésus, sauvez la France !

"Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
et
"Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.



Angélus de ce dimanche 17 juin

Extrait de son allocution :

« L'image de la graine est particulièrement chère à Jésus, parce qu'elle exprime clairement le mystère du Royaume de Dieu. Les deux paraboles d'aujourd'hui nous présentent une "croissance" et un "contraste" : la croissance qui se produit en raison d'un dynamisme dans la graine elle-même, et le contraste qui existe entre la petitesse de la graine et la grandeur de ce qu'elle produit. Le message est clair : le Royaume de Dieu, même si il exige notre coopération, est avant tout don du Seigneur, une grâce qui précède l'homme et ses œuvres. Notre petite force, apparemment impuissante face aux problèmes du monde, ne craint pas d’obstacles, si elle est mise en celle de Dieu, parce que la victoire du Seigneur est certaine. C'est le miracle de l'amour de Dieu, qui fait germer et se développer toutes les graines en bonne part sur la terre. Et l'expérience de ce miracle de l'amour nous rend optimistes, malgré les difficultés, la souffrance et le mal que nous rencontrons. Les graines germent et se développent, parce que c'est l'amour de Dieu qui les fait croître. Que la Vierge Marie, qu'il a saluée comme "bonne terre" pour y semer la divine Parole, renforce en nous cette foi et cette espérance. »

Et son message aux pèlerins francophones :

« En ce dimanche, Jésus nous invite à vivre dans la confiance. Comme la semence qui germe et qui grandit toute seule, le don gratuit de l’Esprit-Saint - Esprit d’amour et de force - et la Bonne Nouvelle - annoncée avec courage - agissent dans notre monde pour nous faire grandir dans la vie même du Père. Ensemble, n’ayons pas peur de cheminer dans la foi car le Seigneur nous accompagne. Que la Vierge Marie nous montre le chemin qui nous conduit vers le Père de toute tendresse ! Bon dimanche et bonne semaine à tous ! »

Source, texte intégral (en italien) et vidéo sur le site internet du Vatican.



Clôture du Congrès Eucharistique International à Dublin :
Message de Benoît XVI à l'Irlande (en anglais)

Extrait :

« Le Congrès se déroule à un moment où l’Église à travers le monde se prépare à célébrer l’Année de la Foi pour marquer le 15ème anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, un évènement qui lança le plus vaste renouveau du rite romain jamais vu. Se fondant sur une profonde évaluation des sources de la liturgie, le Concile a encouragé la participation pleine et active des fidèles au sacrifice eucharistique. Aujourd’hui, avec le recul du temps, face aux désirs exprimés par les Pères du Concile au sujet du renouveau liturgique et, à la lumière de l’expérience de l’Église universelle au cours de la période écoulée, il est clair qu’une grande transformation a été opérée, mais aussi que de nombreuses incompréhensions et irrégularités se sont vérifiées. Le renouvellement des formes extérieures, souhaité par les Pères conciliaires, avait pour but de faciliter une pénétration dans la profondeur du mystère. Son véritable objectif était de guider les personnes vers une rencontre personnelle avec le Seigneur, présent dans l’Eucharistie, et donc avec le Dieu vivant, de sorte qu’au contact de l’amour du Christ, leur amour des frères et sœurs les uns pour les autres devait aussi grandir. Néanmoins, il n’est pas rare que la révision des formes liturgiques en soit demeurée à un niveau extérieur, et que la « participation active » ait été confondue avec une activité extérieure. C’est pourquoi, il reste encore beaucoup à faire sur la voie d’un véritable renouveau liturgique. Dans un monde transformé, de plus en plus attaché aux choses matérielles, nous devons apprendre à reconnaître de nouveau la mystérieuse présence du Seigneur ressuscité qui, seul, peut donner largeur et profondeur à notre vie.

L’Eucharistie est le culte de toute l’Église, mais elle requiert aussi le plein engagement de chaque chrétien dans la mission de l’Église. Elle renferme un appel à être le peuple saint de Dieu, mais également un autre appel à la sainteté personnelle. Elle existe pour être célébrée avec beaucoup de joie et de simplicité, mais aussi avec toute la dignité et la révérence possible. Elle nous invite à nous repentir de nos péchés, mais aussi à pardonner à nos frères et sœurs. Elle nous unit en même temps dans l’Esprit, mais elle nous prescrit aussi, dans le même Esprit, d’annoncer la bonne nouvelle du salut aux autres. »

Source et texte intégral ICI.





"Paradisi Portae" (Chant grégorien)



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