Au fil des jours ... en 2013





Dimanche 19 mai : Dimanche de Pentecôte

calendrier liturgique



Prière pour demander les grâces de l'Esprit-Saint

« O Esprit-Saint, divin Paraclet, Père des pauvres, Consolateur des affligés, Sanctificateur des âmes, me voici prosterné en votre présence, je vous adore avec la plus profonde soumission, et je répète mille fois avec les séraphins qui se tiennent devant votre trône : Saint ! Saint ! Saint !
Je crois fermement que vous êtes éternel, consubstantiel au Père et au Fils. J'espère que, par votre bonté, vous sanctifierez et sauverez mon âme. Je vous aime, ô Dieu d'amour ! Je vous aime plus que toutes les choses de ce monde ; je vous aime de toutes mes affections, parce que vous êtes une bonté infinie qui mérite seule tous les amours. Et puisque, insensible à toutes vos inspirations saintes, j'ai eu l'ingratitude de vous offenser par tant de péchés, je vous en demande mille pardons et je regrette souverainement de vous avoir déplu, ô Bien suprême ! Je vous offre mon cœur, tout froid qu'il est, et je vous supplie d'y faire entrer un rayon de votre lumière et une étincelle de votre feu, pour fondre la glace si dure de mes iniquités.
Vous qui avez rempli d'immenses grâces l'âme de Marie et enflammé d'un saint zèle les cœurs des apôtres, daignez aussi embraser mon cœur de votre amour. Vous êtes un esprit divin, fortifiez-moi contre les mauvais esprits ; Vous êtes un feu, allumez en moi le feu de votre amour ; Vous êtes une lumière, éclairez-moi en me faisant connaître les choses éternelles ; Vous êtes une colombe, donnez-moi des mœurs pures ; Vous êtes un souffle plein de douceur, dissipez les orages que soulèvent en moi les passions ; Vous êtes une langue, enseignez-moi la manière de Vous louer sans cesse ; Vous êtes une nuée, couvrez-moi de l'ombre de votre protection ; enfin, Vous êtes l'Auteur de tous les dons célestes : Ah ! je vous en conjure, vivifiez-moi par la grâce, sanctifiez-moi par votre charité, gouvernez-moi par votre sagesse, adoptez-moi pour votre enfant par votre bonté, et sauvez-moi par votre infinie miséricorde, afin que je ne cesse jamais de vous bénir, de vous louer, et de vous aimer, d'abord sur la terre pendant ma vie, et ensuite dans le ciel durant toute l'éternité. »

St Alphonse de Liguori (1696-1787), in P. Dujardin, Œuvres ascétiques de Saint Alphonse de Liguori, vol. VI, Casterman, Paris, 1886.




Homélie intégrale du Pape François pour la Messe de Pentecôte célébrée place St Pierre

« Chers frères et sœurs,

En ce jour, nous contemplons et revivons dans la liturgie l’effusion de l’Esprit Saint opérée par le Christ ressuscité sur son Église ; un évènement de grâce qui a rempli le cénacle de Jérusalem pour se répandre dans le monde entier.

Mais que se passe-t-il en ce jour si éloigné de nous, et pourtant si proche au point de rejoindre l’intime de notre cœur ? Saint Luc nous offre la réponse dans le passage des Actes des apôtres que nous avons entendu (2, 1-11). L’évangéliste nous ramène à Jérusalem, à l’étage supérieur de la maison dans laquelle sont réunis les Apôtres. Le premier élément qui attire notre attention est le fracas qui vint soudain du ciel, "pareil à celui d’un violent coup de vent" et remplit la maison ; puis "une sorte de feu qui se partageait en langues", et se posait sur chacun des Apôtres. Fracas et langues de feu sont des signes précis et concrets qui frappent les Apôtres, non seulement extérieurement, mais aussi au plus profond d’eux-mêmes : dans l’esprit et dans le cœur. La conséquence est que "tous furent remplis du Saint Esprit" qui libère son dynamisme irrésistible, avec des résultats surprenants : "Ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit". S’ouvre alors devant nos yeux un tableau tout à fait inattendu : une grande foule se rassemble et s’émerveille parce que chacun entend parler les Apôtres dans sa propre langue. Tous font une expérience nouvelle, jamais arrivée auparavant : "Nous les entendons parler dans nos langues". Et de quoi parlent-ils ? "Des merveilles de Dieu".

A la lumière de ce passage des Actes, je voudrais réfléchir sur trois paroles liées à l’action de l’Esprit : nouveauté, harmonie, mission.

1. La nouveauté nous fait toujours un peu peur, parce que nous nous sentons plus rassurés si nous avons tout sous contrôle, si c’est nous-mêmes qui construisons, programmons, faisons des projets pour notre vie selon nos plans, nos sécurités, nos goûts. Et cela arrive aussi avec Dieu. Souvent, nous le suivons, nous l’accueillons, mais jusqu’à un certain point ; il nous est difficile de nous abandonner à Lui avec pleine confiance, laissant l’Esprit Saint être l’âme, le guide de notre vie dans tous les choix ; nous avons peur que Dieu nous fasse parcourir des chemins nouveaux, nous fasse sortir de notre horizon souvent limité, fermé, égoïste, pour nous ouvrir à ses horizons. Mais, dans toute l’histoire du salut, quand Dieu se révèle, il apporte la nouveauté, il transforme et demande de se confier totalement à Lui : Noé construit une arche, raillé par tous, et il se sauve ; Abraham laisse sa terre avec seulement une promesse en main ; Moïse affronte la puissance du pharaon et guide le peuple vers la liberté ; les Apôtres, craintifs et enfermés dans le cénacle, sortent avec courage pour annoncer l’Evangile. Ce n’est pas la nouveauté pour la nouveauté, la recherche du nouveau pour dépasser l’ennui, comme il arrive souvent de nos jours. La nouveauté que Dieu apporte dans notre vie est ce qui vraiment nous réalise, ce qui nous donne la vraie joie, la vraie sérénité, parce que Dieu nous aime et veut seulement notre bien. Demandons-nous : sommes-nous ouverts aux "surprises de Dieu" ? Ou bien nous fermons-nous, avec peur, à la nouveauté de l’Esprit Saint ? Sommes-nous courageux pour aller par les nouveaux chemins que la nouveauté de Dieu nous offre ou bien nous défendons-nous, enfermés dans des structures caduques qui ont perdu la capacité d’accueil ?

2. Une seconde idée : l’Esprit Saint, apparemment, semble créer du désordre dans l’Eglise, parce qu’il apporte la diversité des charismes, des dons ; mais tout cela au contraire, sous son action, est une grande richesse, parce que l’Esprit Saint est l’Esprit d’unité, qui ne signifie pas uniformité, mais ramène le tout à l’harmonie. Dans l’Eglise, c’est l’Esprit Saint qui la fait, l’harmonie. Un des Pères de l’Eglise a une expression qui me plaît beaucoup : l’Esprit Saint "ipse harmonia est". Lui seul peut susciter la diversité, la pluralité, la multiplicité et, en même temps, opérer l’unité. Ici aussi, quand c’est nous qui voulons faire la diversité et que nous nous fermons sur nos particularismes, sur nos exclusivismes, nous apportons la division ; et quand c’est nous qui voulons faire l’unité selon nos desseins humains, nous finissons par apporter l’uniformité, l’homogénéité. Si au contraire, nous nous laissons guider par l’Esprit, la richesse, la variété, la diversité ne deviennent jamais conflit, parce qu’il nous pousse à vivre la variété dans la communion de l’Eglise. Le fait de marcher ensemble dans l’Eglise, guidés par les pasteurs qui ont un charisme et un ministère particuliers, est signe de l’action de l’Esprit Saint ; l’ecclésialité est une caractéristique fondamentale pour chaque chrétien, pour chaque communauté, pour chaque mouvement. C’est l’Eglise qui me porte le Christ et qui me porte au Christ ; les chemins parallèles sont dangereux ! Quand on s’aventure, en allant au-delà de (proagon) la doctrine et de la Communauté ecclésiale et qu’on ne demeure pas en elles, on ne s’est pas unis au Dieu de Jésus Christ (cf. 2 Jn 9). Demandons-nous alors : suis-je ouvert à l’harmonie de l’Esprit Saint, en dépassant tout exclusivisme ? Est-ce que je me laisse guider par Lui en vivant dans l’Eglise et avec l’Eglise ?

3. Le dernier point. Les théologiens anciens disaient : l’âme est une espèce de bateau à voile, l’Esprit Saint est le vent qui souffle dans la voile pour le faire avancer, les impulsions et les poussées du vent sont les dons de l’Esprit. Sans sa poussée, sans sa grâce, nous n’avançons pas. L’Esprit Saint nous fait entrer dans le mystère du Dieu vivant et nous sauve du danger d’une Eglise gnostique et d’une Eglise auto-référentielle, fermée sur elle-même ; il nous pousse à ouvrir les portes pour sortir, pour annoncer et témoigner la bonne vie de l’Evangile, pour communiquer la joie de la foi, de la rencontre avec le Christ. L’Esprit Saint est l’âme de la mission. Ce qui est arrivé à Jérusalem il y a près de deux mille ans n’est pas un événement éloigné de nous, c’est un événement qui nous rejoint, qui se fait expérience vivante en chacun de nous. La Pentecôte du cénacle de Jérusalem est le commencement, un commencement qui se prolonge. L’Esprit Saint est le don par excellence du Christ ressuscité à ses Apôtres, mais il veut qu’il parvienne à tous. Jésus, comme nous l’avons entendu dans l’Evangile, dit : "Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous" (Jn 14, 16). C’est l’Esprit Paraclet, le "Consolateur", qui donne le courage de parcourir les routes du monde en portant l’Evangile ! L’Esprit Saint nous fait voir l’horizon et nous pousse jusqu’aux périphéries existentielles pour annoncer la vie de Jésus Christ. Demandons-nous si nous avons tendance à nous enfermer en nous-mêmes, dans notre groupe, ou si nous laissons l’Esprit nous ouvrir à la mission.

La liturgie d’aujourd’hui est une grande prière que l’Eglise avec Jésus élève vers le Père, pour qu’il renouvelle l’effusion de l’Esprit Saint. Que chacun de nous, chaque groupe, chaque mouvement, dans l’harmonie de l’Eglise, se tourne vers le Père pour demander ce don. Aujourd’hui encore, comme à sa naissance, avec Marie, l’Eglise invoque : "Veni Sancte Spiritus ! – Viens, Esprit-Saint, pénètre le cœur de tes fidèles ! Qu’ils soient brûlés au feu de ton amour !". Amen. »

© Copyright 2013 - Libreria Editrice Vaticana
Source : Vatican


Regina Cœli : "un cénacle à ciel ouvert"

Après la Messe de la Pentecôte, le Saint-Père a récité le Regina Cœli avec les fidèles et pèlerins réunis Place St Pierre : "Cette Pentecôte renouvelée a transformé la Place St Pierre en un cénacle à ciel ouvert et nous avons revécu l'expérience de l'Eglise naissante, en prière avec Marie, la mère de Jésus. Nous aussi, dans la variété de nos charismes, nous avons fait l'expérience de la beauté de l'unité, d'être une seule chose. C'est l’œuvre de l'Esprit Saint qui crée toujours de nouveau l'unité de l'Eglise."
L'Evêque de Rome a remercié tous les mouvements, les associations, les communautés, les groupes ecclésiaux en leur disant : "Vous êtes un don et une richesse dans l'Eglise ! Portez toujours la force de l'Evangile ! N'ayez pas peur ! Ayez toujours la joie et la passion pour la communion dans l'Eglise. Que le Seigneur ressuscité soit toujours avec vous et que la Vierge vous protège".
A la fin de la prière mariale, le Pape a évoqué la population d'Emilie-Romagne (Italie) qui, l'année passée, à cette date, a été victime d'un tremblement de terre, ainsi que la fédération italienne des associations de volontaires en oncologie.

Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 20.5.13)





Veni Creator Spiritus
Moines de l'abbaye bénédictine Saint-Maurice-et-Saint-Maur, Clervaux, Luxembourg



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