Au fil des jours ... en 2014





Dimanche 23 février : 7ème dimanche du Temps Ordinaire

(Dimanche de la Sexagésime)

calendrier liturgique



« La communion est un combat
de tous les instants.
La négligence d'un seul moment peut la briser :
il suffit d'un rien ;
une seule pensée sans charité,
un préjugé maintenu obstinément,
un attachement sentimental,
une orientation erronée,
une ambition ou un intérêt personnel,
une action accomplie pour soi-même
et non pour le Seigneur [...].
Aide-moi, Seigneur, à m'examiner ainsi :
"Quel est le centre de ma vie ?
Toi ou moi ?"
Si c'est toi, tu nous rassembleras tous dans l'unité.
Mais si je vois qu'autour de moi,
tous s'écartent et se dispersent,
ce sera le signe que je me suis placé au centre. »

Cardinal F.-X. Nguyen van Thuan (1928-2002), Prières d'espérance, Le Sarment, Fayard, 1995.



Fresque de l'église Sainte-Croix, en Dordogne



Messe solennelle à la basilique Saint-Pierre avec les nouveaux Cardinaux


Le Pape François a présidé ce dimanche matin la Messe en la basilique Saint-Pierre, au Vatican, entouré des nouveaux Cardinaux créés la veille. Dans son homélie, le Saint-Père a rappelé qu’ « être saints n’est pas un luxe, c’est nécessaire pour le salut du monde ». Il a également souligné qu’un Cardinal « entre dans l’Église de Rome, il n’entre pas dans une cour ».

« Tous évitons et entraidons-nous pour éviter des habitudes et des comportements de cour : intrigues, bavardages, cercles, favoritismes, préférences. Le Pape a ainsi invité à faire « un travail de conversion des cœurs ». Conversion a-t-il dit « que nous tous, en particulier vous les Cardinaux et moi-même, nous devons faire ».

Homélie du Pape François

« Que ton aide, Père miséricordieux, nous rende toujours attentifs à la voix de l’Esprit » (Collecte)

« Cette prière, prononcée au début de la Messe, nous appelle à une attitude fondamentale : l’écoute de l’Esprit Saint, qui vivifie l’Église et l’anime. Par sa force créatrice et rénovatrice, l’Esprit soutient toujours l’espérance du Peuple de Dieu en marche dans l’histoire, et soutient toujours, comme Paraclet, le témoignage des chrétiens. En ce moment, nous tous, avec les nouveaux Cardinaux, nous voulons écouter la voix de l’Esprit qui parle à travers les Écritures proclamées.

Dans la première Lecture a résonné l’appel du Seigneur à son peuple : « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint » (Lv 19, 2). Et Jésus dans l’Évangile rappelle : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Ces paroles nous interpellent tous, disciples du Seigneur ; et aujourd’hui, elles sont adressées spécialement à moi et à vous, chers frères Cardinaux, d’une manière particulière à vous qui êtes entrés hier dans le Collège cardinalice. Imiter la sainteté et la perfection de Dieu peut sembler un but inaccessible. Cependant, la première Lecture et l’Évangile suggèrent des exemples concrets afin que le comportement de Dieu devienne la règle de notre agir. Mais rappelons-nous tous, rappelons-nous que sans l’Esprit Saint, notre effort serait vain ! La sainteté chrétienne n’est pas avant tout notre œuvre, mais elle est le fruit de la docilité – voulue et cultivée – à l’Esprit de Dieu trois fois Saint.

Le Lévitique dit : « Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur… Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune… mais tu aimeras ton prochain… » (19, 17-18). Ces attitudes naissent de la sainteté de Dieu. Nous au contraire habituellement nous sommes si différents, si égoïstes et orgueilleux… pourtant la bonté et la beauté de Dieu nous attirent, et l’Esprit Saint peut nous purifier, il peut nous transformer, il peut nous modeler jour après jour. Faire ce travail de conversion, conversion du cœur, conversion que nous tous – spécialement vous Cardinaux, et moi – nous devons faire. Conversion !

Dans l’Évangile, Jésus aussi nous parle de la sainteté et nous explique la loi nouvelle, la sienne. Il le fait au moyen de quelques antithèses entre la justice imparfaite des scribes et des pharisiens et la justice supérieure du Royaume de Dieu. La première antithèse du passage d’aujourd’hui concerne la vengeance. « Vous avez appris qu’il a été dit : “Œil pour œil, dent pour dent”. Eh bien ! moi, je vous dis : … si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre » (Mt 5, 38-39). Non seulement nous ne devons pas rendre à l’autre le mal qu’il nous a fait, mais nous devons nous efforcer de faire le bien avec largesse.

La seconde antithèse fait référence aux ennemis : « Vous avez appris qu’il a été dit : “Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi”. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent » (v. 43-44). À celui qui veut le suivre, Jésus demande d’aimer celui que ne le mérite pas, sans contrepartie, pour combler les vides d’amour qu’il y a dans les cœurs, dans les relations humaines, dans les familles, dans les communautés et dans le monde. Frères Cardinaux, Jésus n’est pas venu pour nous enseigner les bonnes manières, des manières de salon ! Pour cela il n’y avait pas besoin qu’il descende du ciel et meure sur la Croix. Le Christ est venu pour nous sauver, pour nous montrer le chemin, l’unique chemin de sortie des sables mouvants du péché, et ce chemin de sainteté c’est la miséricorde, chemin qu’il a fait et qu’il fait avec nous chaque jour. Être saints n’est pas un luxe, c’est nécessaire pour le salut du monde. C’est ce que le Seigneur nous demande.

Chers frères Cardinaux, le Seigneur Jésus et notre Mère l’Église nous demandent de témoigner avec beaucoup de zèle et d’ardeur de ces attitudes de sainteté. La sainteté d’un Cardinal consiste vraiment en ce supplément d’oblativité gratuite. Par conséquent, aimons ceux qui nous sont hostiles ; bénissons celui qui dit du mal de nous ; saluons d’un sourire celui qui peut-être ne le mérite pas ; n’aspirons pas à nous faire valoir, mais opposons la douceur à la tyrannie ; oublions les humiliations subies. Laissons-nous toujours guider par l’Esprit du Christ, qui s’est sacrifié lui-même sur la croix, pour que nous puissions être des “canaux” par lesquels s’écoule sa charité. C’est l’attitude, ce doit être la conduite d’un Cardinal. Le Cardinal – je le dis spécialement à vous ‑ entre dans l’Église de Rome, frères, il n’entre pas dans une cour. Tous évitons et entraidons-nous pour éviter des habitudes et des comportements de cour : intrigues, bavardages, cercles, favoritismes, préférences. Que notre langage soit celui de l’Évangile : “oui, oui ; non, non” ; nos attitudes celles des Béatitudes, et notre route celle de la sainteté. Prions de nouveau : « Que ton aide, Père miséricordieux, nous rende toujours attentifs à la voix de l’Esprit ».

L’Esprit Saint nous parle aujourd’hui aussi à travers les paroles de saint Paul : « Vous êtes le temple de Dieu… le temple de Dieu est sacré, et ce temple c’est vous » (1 Co 3, 16-17). Dans ce temple, que nous sommes, se célèbre une liturgie existentielle : celle de la bonté, du pardon, du service, en un mot, la liturgie de l’amour. Notre temple est comme profané si nous négligeons nos devoirs envers le prochain. Quand dans notre cœur le plus petit de nos frères trouve place, c’est Dieu lui-même qui y trouve place. Quand ce frère est laissé dehors, c’est Dieu lui-même qui n’est pas accueilli. Un cœur vide d’amour est comme une église désaffectée, soustraite au service divin et destinée à un autre.

Chers frères Cardinaux, restons unis dans le Christ et entre nous ! Je vous demande de me demeurer proche, par la prière, le conseil, la collaboration. Et vous tous, évêques, prêtres, diacres, personnes consacrées et laïcs, unissez-vous dans l’invocation de l’Esprit Saint, afin que le Collège des Cardinaux soit toujours plus ardent de charité pastorale, davantage rempli de sainteté, pour servir l’Évangile et aider l’Église à rayonner l’amour du Christ dans le monde. »

Source : Radio Vatican.



Angélus de ce dimanche 23 février 2014


« Dans la deuxième lecture de ce dimanche, Saint Paul dit : "Personne ne doit mettre son orgueil dans les hommes, car toutes choses sont à vous : que ce soit Paul, Apollos, Céphas, le monde, la vie, la mort, le présent et l'avenir, tout est à vous ! Mais vous, vous êtes est au Christ et le Christ est à Dieu." (1 Cor 3,23). Pourquoi dit-il cela l'Apôtre ? Parce que le problème c'est qu'il est confronté à des divisions dans la communauté de Corinthe, où s'étaient formés des groupes qui faisaient référence à divers prédicateurs, en les considérant comme leur chef ; ils disaient : "Moi j'appartiens à Paul, moi je suis d'Apollos, moi je suis à Céphas ..."(1,12). Saint Paul explique que cette façon de penser est erronée, puisque la communauté n'appartient pas aux apôtres, mais ce sont eux - les apôtres - qui appartiennent à la communauté ; cependant la communauté, tout entière, appartient au Christ !

De cette appartenance à la communauté chrétienne - diocèses, paroisses, associations et mouvements - les différences ne peuvent pas contredire le fait que tous, par le Baptême, nous avons la même dignité : tous, en Jésus-Christ, nous sommes enfants de Dieu. Et c'est notre dignité : en Jésus Christ, nous sommes enfants de Dieu ! Ceux qui ont reçu un ministère de guide, de prédication, ou d'administrer les Sacrements, ne doivent pas s'estimer comme les propriétaires de pouvoirs spéciaux, des patrons, mais se mettre au service de la communauté, en l'aidant à parcourir avec joie le chemin de la sainteté.

L'Église aujourd'hui confie le témoignage de ce mode de vie pastoral aux nouveaux Cardinaux, avec lesquels j'ai célébré ce matin la Sainte Messe. Nous pouvons tous saluer les nouveaux Cardinaux, en les applaudissant. Salutations à tous ! Le consistoire d'hier et la célébration eucharistique de ce matin nous ont offert une occasion précieuse d’expérimenter la catholicité de l’Église, son universalité, bien représentée par les horizons variés des membres du Collège Cardinalice, réunis en étroite communion autour du Successeur de Pierre. Que le Seigneur nous donne la grâce de travailler pour l'unité de l'Église, pour construire cette unité, parce que l'unité est plus importante que les conflits ! L'unité de l'Église est du Christ, les conflits sont des problèmes qui ne sont pas toujours du Christ.

Les moments liturgiques et de fête, que nous avons eu l'opportunité de vivre au cours de ces deux derniers jours, nous renforcent dans la foi et l'amour pour le Christ et pour son Église ! Je vous invite également à soutenir ces pasteurs et à les aider par la prière, afin qu'ils guident toujours avec zèle le peuple qui leur a été confié, en montrant à tous la tendresse et l'amour du Seigneur. Mais on a besoin de prière, ce besoin est si grand pour un Evêque, un Cardinal, un Pape, pour qu’il puisse aller de l’avant et guider le peuple de Dieu ! Je dis "aider", c'est-à-dire être au service du peuple de Dieu, puisque la vocation de l'Evêque, du Cardinal et du Pape c'est précisément cela : être un serviteur, servir au nom du Christ. Priez pour nous, pour que nous soyons de bons serviteurs : de bons serviteurs, pas de bons patrons ! Tous ensemble, les Evêques, les prêtres, les personnes consacrées et les fidèles laïcs doivent offrir le témoignage d'une Église fidèle au Christ, animée par le désir de servir nos frères et prête à aller à la rencontre, avec un courage prophétique, des attentes et des exigences spirituelles des hommes et des femmes de notre temps. Que la Vierge Marie nous accompagne et nous protège dans ce chemin. »



Ayez confiance dans l'Eglise !



P. Zanotti-Sorkine, homélie du samedi 22 février dernier
(en la fête de la Chaire de St Pierre)
à Marseille





Guillaume Dufay (1397-1474) : Missa l'Homme Armé (à 4 voix) 1. Kyrie

Histoire de cette mélodie populaire de la Renaissance et de son réemploi dans la musique sacrée



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