Au fil des jours ... en 2015





Vendredi 25 septembre 2015

Vendredi des Quatre-Temps d'Automne

St Nicolas de Flüe, ermite, patron principal de la Suisse
(En Suisse, fête de Ière classe)

Rencontre du prêtre Heini et de Nicolas de Flüe, lors des événements de la Diète de Stans en 1481, Illustration de la Chronique Lucernoise Officielle (1513)

Illustration de la Chronique Lucernoise Officielle (1513)
Rencontre du prêtre Heini et de Nicolas de Flüe, lors des événements de la Diète de Stans en 1481.

Calendrier liturgique et sanctoral



Voyage du Pape François à Cuba et aux Etats-Unis - 19 au 28 septembre

Voyage du Pape François à Cuba et aux Etats-Unis - 19 au 28 septembre

Missel pour le Voyage apostolique du Saint-Père à Cuba, aux États-Unis et à l'ONU

Statistiques
Rappel du programme

Vendredi 25 septembre 2015
08h30 : Visite au Siège de l'Organisation des Nations-Unies (14h30 sur KTO)
[Discours]
11h30 : Rencontre interreligieuse au Memorial de Ground Zero à New York (17h30 sur KTO)
[Discours]
16h00 : Visite à l'école « Notre-Dame, Reine des Anges » et rencontre avec des enfants et des familles d'immigrés à New York (Harlem) (22h20 sur KTO)
18h00 : Messe au Madison Square Garden de New York
[Homélie]

Vidéos KTO et textes mis en ligne dès que possible

Fuseau horaire :
Washington / New York / Philadelphie : -4h UTC



Salut au personnel des Nations Unies


Quelques minutes avant de prononcer son discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le Pape François a été accueilli par Ban Ki Moon avec lequel il s'est entretenu en privé, puis il a prononcé une courte allocution afin de saluer le personnel travaillant à l'ONU. Le Saint-Père les a encouragé dans leur travail pour la justice et la paix, insistant sur "l'Organisation de la famille humaine unie" que chacun est appelé à bâtir.

Voici le texte de son intervention :

« Chers amis,

À l’occasion de ma visite aux Nations Unies, je suis heureux de vous rencontrer, vous les hommes et les femmes qui êtes, de maintes manières, la colonne vertébrale de cette Organisation. Je vous remercie pour votre accueil, et je suis reconnaissant pour tout ce que vous avez fait afin de préparer ma visite. Je voudrais vous demander aussi de transmettre mes salutations aux membres de vos familles et à vos collègues qui n’ont pas pu être avec nous aujourd’hui.

La majeure partie du travail fait ici n’est pas du genre à faire les nouvelles. Derrière la scène, vos efforts quotidiens rendent possibles beaucoup d’initiatives diplomatiques, culturelles, économiques et politiques des Nations Unies, qui sont si importantes pour satisfaire l’espoir et les attentes des peuples qui composent notre famille humaine. Vous êtes des experts et des personnes de terrain expérimentées, des officiels et des secrétaires, des traducteurs et des interprètes, des agents d’entretien et des cuisiniers, personnel de maintenance et de sécurité. Merci pour tout ce que vous faites !

Votre travail discret et dévoué non seulement contribue à l’amélioration des Nations Unies, mais a aussi une grande portée pour vous personnellement. Car la façon dont nous travaillons exprime notre dignité et le genre de personne que nous sommes.

Beaucoup d’entre vous sont venus dans cette ville, de pays du monde entier. Comme tels, vous constituez un microcosme des peuples que cette Organisation représente et cherche à servir. Comme tant d’autres personnes à travers le monde, vous êtes préoccupés par le bien-être et l’éducation de vos enfants. Vous portez le souci de l’avenir de notre planète, et du genre de monde que nous allons laisser aux futures générations. Mais aujourd’hui, et chaque jour, je voudrais demander à chacun de vous, quelle que soit sa capacité, de prendre soin l’un de l’autre. Soyez proches les uns des autres, respectez-vous les uns les autres, et donnez ainsi corps entre vous à l’idéal de cette Organisation d’une famille humaine unie, vivant en harmonie, travaillant non seulement pour la paix, mais dans la paix ; travaillant non seulement pour la justice, mais dans un esprit de justice.

Chers amis, je bénis chacun de vous du fond du cœur. Je prierai pour vous et pour vos familles, et je demande à chacun de vous, s’il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour moi. Et si certains d’entre vous n’étaient pas croyants, je leur demande de me souhaiter du bien. Que Dieu vous bénisse tous !

Merci. »

Source : Radio Vatican - Site internet du Vatican.



Visite au Siège de l'Organisation des Nations-Unies


C'était l'autre discours très attendu de ce voyage du Pape François aux Etats-Unis. Pendant 45 minutes, le Souverain Pontife s'est adressé à la communauté internationale à la tribune des Nations-Unies à New York, dans la salle de l'Assemblée Générale, invitant avec des mots forts chaque nation et chaque responsable politique à prendre leurs responsabilités pour la "sauvegarde de la maison commune". Le Pape a livré une leçon de géopolitique telle que le conçoit le Saint-Siège, en donnant les clés pour une coopération internationale au service de la justice et de la dignité humaine.

Pour le Pape François il existe un droit de l’environnement. Or, la crise écologique, avec la destruction d’une bonne partie de la biodiversité, peut mettre en péril l’existence même de l’espèce humaine. De plus, l’abus et la destruction de l’environnement sont accompagnés d’un processus implacable d’exclusion. Dans son discours, le Saint-Père a dénoncé la gestion irresponsable de l’économie mondiale, guidée seulement par l’ambition du profit et du pouvoir. La défense et de l’environnement et la lutte contre l’exclusion exigent, a-t-il dit, la reconnaissance d’une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même. Celle-ci, a-t-il martelé, comprend la distinction naturelle entre l’homme et la femme et le respect absolu de la vie à toutes ses étapes et dans toutes ses dimensions.

Un appel à la responsabilité des décideurs

Avec des mots forts, le Souverain Pontife a rappelé l'urgence des communautés et des citoyens de la planètes, face aux grands déséquilibres et lancé un véritable appel à la responsabilité : « Le monde réclame de tous les gouvernants une volonté effective, pratique, constante, des pas concrets et des mesures immédiates, pour préserver et améliorer l’environnement naturel et vaincre le plus tôt possible le phénomène de l’exclusion sociale et économique, avec ses tristes conséquences de traites d’êtres humains, de commerce d’organes et de tissus humains, d’exploitation sexuelle d’enfants, de travail esclave - y compris la prostitution -, de trafic de drogues et d’armes, de terrorisme et de crime international organisé.» a t-il lancé.

Le Pape François s’en est pris sans détours, à ceux qui sous prétexte de progrès social et de liberté promeuvent une colonisation idéologique à travers l’imposition de modèles et de styles de vie anormaux, étrangers à l’identité des peuples et en dernier ressort irresponsables. Sur le plan économique, il a pointé du doigt les systèmes de crédit qui loin de promouvoir le progrès assujettissent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d’exclusion et de dépendance. Une fois encore, le Souverain Pontife a plaidé en faveur d’un monde sans armes nucléaires et de l’application du Traité de non-prolifération. Devant un auditoire conquis, le Pape a rendu hommage à la capacité d'arbitrage de l'ONU, en se référant à sa Charte « Si l’on respecte et applique la Charte des Nations Unies dans la transparence et en toute sincérité, sans arrière-pensées, comme point de référence obligatoire de justice et non comme instrument pour masquer des intentions inavouées, on obtient des résultats de paix. »

Réquisitoire contre le trafic de drogue

Dans la foulée, il a salué dans une allusion à peine voilée, le récent accord sur le programme nucléaire iranien qui divise la classe politique aux Etats Unis. En revanche il a fustigé les interventions politiques et militaires qui n’ont pas été coordonnées entres les membres de la communauté internationale et qui ont des conséquences néfastes : au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans d’autres pays africains, les chrétiens et d’autres groupes culturels ou ethniques, ont perdu leurs lieux de culte, leur patrimoine culturel et religieux, leurs propriétés. Ces réalités, a-t-il affirmé avec force, doivent constituer un sérieux appel à un examen de conscience de la part de ceux qui sont en charge de la conduite des affaires internationales.

Parmi les dossiers qui l’inquiètent particulièrement, le Pape François a cité le narcotrafic, « un autre genre de conflit pas toujours clairement déclaré, a t-il expliqué, mais qui, en silence, provoque la mort de millions de personnes ». Le trafic de drogue est accompagné par la traite des personnes, le blanchiment des actifs, le trafic des armes, l’exploitation des enfants et par d’autres formes de corruption.

L’avenir exige des décisions critiques et globales. L’organisation des Nations Unies, perfectible mais nécessaire peut être le gage d’un avenir sûr et heureux, à condition que les représentants des Etats sachent laisser de côté les intérêts sectoriels et idéologiques et cherchent sincèrement le service du bien commun.

Source : Radio Vatican.

Texte intégral du discours traduit en français sur le site internet du Vatican.
Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.



Rencontre interreligieuse au Memorial de Ground Zero


Peu après son discours devant les Nations Unies, le Pape s'est rendu au mémorial de Ground Zero dans le sud de Manhattan, site des attentats du 11 septembre 2001, afin de participer à une rencontre interreligieuse. Accompagné du cardinal Thimothy Dolan, l'archevêque de New York, le Souverain Pontife s'est recueilli sur ce lieux symoblique du terrorisme et a déposé une rose blanche sur l'une des stèles de marbre noir où sont gravés les noms de près de 3000 victimes, fauchées dans l'effondrement des tours jumelles. Il a salué ensuite des familles des victimes des attentats, en particulier des secouristes.

François est ensuite descendu dans le sous-sol du mémorial où se situe un musée du souvenir, comportant notamment des morceaux de la structure du World Trade Center, pour rencontrer plusieurs leaders religieux de la ville de New York. Une cérémonie interreligieuse au cours de laquelle sont intervenus un rabin, un imam, ainsi que des leaders de la communauté sikhe, bouddhiste, hindouiste et grecque-orthodoxe.

Le Saint-Père a ensuite pris la parole pour expliquer, en termes fort et poétiques combien la lumière peut jaillir des ténèbres dans ce lieu chargé de symboles, rendant hommage à l'héroïsme de ceux qui ont donné leur vie et faisant part de son espérance que la présence des différents leaders religieux soit l'occasion de "réaffirmer le désir d’être des forces de réconciliation".

Source : Radio Vatican.

Texte intégral du discours traduit en français sur le site internet du Vatican.
Texte original en espagnol sur le site internet du Vatican.



Visite à l'école « Notre-Dame, Reine des Anges »
et rencontre avec des enfants et des familles d'immigrés à Harlem


Avant d'aller célébrer la messe au Madison Square Garden, le Pape François s'est arrêté dans le quartier multiculturel de Harlem, au nord de Manhattan, où il a visité l'école « Notre-Dame, Reine des Anges », où sont scolarisés des enfants d'immigrés, majoritairement noirs et hispaniques. Le Saint-Père a pris le temps de les bénir, de les écouter chanter et de leur présenter leur établissement. Venus d'Amérique Latine, mais aussi d'Afrique ou du Moyen-Orient, la plupart des enfants sont scolarisés grâce à des bourses d'études.

Citant, comme lors de son discours devant le Congrès Martin Luther King, le Pape a expliqué que le rêve du célèbre pasteur noir était que "beaucoup d'enfants aient les mêmes chances". « Aujourd'hui nous voulons continuer à rêver, ne pas perdre l'espoir d'un monde meilleur avec de meilleures opportunités » leur a lancé le Saint-Père, très souriant et visiblement heureux de partager ce moment avec eux. « Chers enfants, vous avez le droit de rêver et je suis très heureux que vous puissiez trouver dans cette école ».

"Petits devoirs" à faire à la maison

Le Pape a ensuite rencontré dans une pièce voisine des familles de migrants vivant dans le quartier. « Ce qui est bon, c’est que nous rencontrons aussi de nouveaux amis, nous rencontrons des personnes qui nous ouvrent les portes et nous manifestent leur tendresse, leur amitié, leur compréhension et cherchent à nous aider pour que nous ne soyons pas dépaysés » a dit le Souverain Pontife. Plusieurs personnes ont entonné des chants traditionnels pour remercier le Saint-Père de sa visite.

Le Pape a reçu de nombreux cadeaux parmi lesquels une statue en bois d'une Vierge à l'Enfant, un maillot de foot ou encore un casque et des outils de chantier. Avant de prendre congés de ses hôtes, le Pape a donné un "petit devoir" aux élèves : « N’oubliez pas de prier pour moi pour que je puisse partager avec beaucoup la joie de Jésus. Et priez aussi afin que beaucoup puissent connaître cette joie que vous avez. »

Source : Radio Vatican.

Texte intégral du discours traduit en français sur le site internet du Vatican.
Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.



Messe au Madison Square Garden de New York


Après avoir remonté les rues de New York et traversé le célèbre Central Park, le Souverain Pontife a clôt une riche journée en célébrant la messe dans cette salle mythique de la ville, temple des matchs de baskets des Knicks, l'équipe locale, ou des concerts des plus grandes stars de la musique. Près de 20.000 personnes avaient pris place dans cette enceinte, parmi lesquelles des centaines de prêtres. Une messe magnifiquement accompagnée par le choeur de la Cathédrale Saint-Patrick de New York. Au cours de son homélie, le Saint-Père a rappelé combien « les grandes villes sont un rappel des richesses cachées présentes dans notre monde », mais laissent aussi beaucoup de personnes « dans un anonymat assourdissant ».

Le Pape a ainsi invité à "apprendre à voir", à reconnaître Jésus « qui marche encore dans nos rues ». Le Christ libère de l’anonymat, d’une vie vide et égoïste, et conduit à l’école de la rencontre. « Il nous retire de la mêlée de la compétition et de l’égocentrisme » a insisté le Pape, des mots qui prennent tout leur sens à New York, capitale de la finance et réputée "ville qui ne dort jamais".

Le Prince de la Paix est celui de « cette paix qui naît de l’acceptation des autres, cette paix qui remplit nos cœurs lorsque nous considérons ceux qui sont dans le besoin comme nos frères et nos sœurs » a précisé le Souverain Pontife. « Dieu vit dans nos cités, a encore souligné François, l’Église vit dans nos cités, et elle veut être comme la levure dans la pâte. Elle veut entrer en relation avec tout le monde, rester aux côtés de chacun ».

Le Saint-Père a été longuement ovationné à l'issue de la célébration, suite aux mots de remerciement du Cardinal Dolan, l'Archevêque de New York. Le Pape partira samedi matin en avion pour rejoindre Philadelphie et la Rencontre mondiale des familles, troisième et dernière étape de son voyage apostolique aux Etats-Unis.

Source : Radio Vatican.

Texte intégral de l'homélie traduite en français à venir sur le site internet du Vatican.
Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.



Qu'est-ce qu'une vie véritablement chrétienne ?

« Le christianisme n'est autre chose que la vie de Jésus-Christ reproduite dans ses disciples. Qui dit chrétien, dit un autre Christ : Christianus, alter Christus. Or, ouvrez l'Evangile, et voyez ce qu'est Jésus-Christ, c'est une crèche pauvre ; c'est une croix douloureuse ; c'est, entre cette crèche et cette croix, trente années d'abnégation et de sacrifice. Jésus-Christ, c'est la lutte à mort contre la chair, contre le péché ; c'est la guerre à outrance contre le monde. Certes, un tel exemple est assez éloquent, et il semble que l'Homme-Dieu n'avait plus besoin de paroles pour établir sa doctrine.
Cependant, écoutez cet oracle du Maître : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce soi-même, qu'il porte sa croix et qu'il me suive. (1) » [...] Le Maître continue : « Celui qui ne prend pas sa croix pour me suivre n'est pas digne de moi (2) » ; et ailleurs : « Et si quelqu'un ne porte pas le fardeau de sa croix à ma suite, il ne peut pas être mon disciple (3) ». [...] Le chemin de quiconque veut suivre Jésus-Christ, de quiconque veut se rendre digne de Jésus-Christ, de quiconque veut être disciple de Jésus-Christ, c'est le chemin du renoncement à soi-même, c'est le chemin de l'immolation, c'est le chemin du Calvaire. Il n'y aura jamais d'autre christianisme que celui qui a été ainsi défini par son auteur.
[...]
Que chacun de ceux qui entendent nos paroles ne porte pas sa pensée sur autrui, mais la replie vers soi-même, et se demande si, à un degré ou un autre, il n'appartient pas à cette école idolâtre de l'intérêt et du plaisir, à cette école égoïste et sensuelle, pour qui la morale du chacun pour soi, chacun chez soi, a remplacé totalement la maxime évangélique du renoncement à soi et de l'immolation aux autres. Je sais que la religion du moi, qui règne effrontément chez un grand nombre, a la prétention de se concilier avec la religion de Jésus-Christ chez plusieurs autres, et c'est à ceux-ci que je dois m'adresser d'abord, pour leur montrer combien ils se sont insensiblement éloignés de la véritable vie chrétienne qu'ils se persuadent professer toujours.

La plus grande plaie qui, dans ces derniers temps, ait affligé l'Eglise de J.-C., c'est l'introduction dans la société chrétienne de moeurs profanes et d'habitudes efféminées et voluptueuses. L'austérité, nous ne disons pas des premiers âges du christianisme, mais de temps qui ne sont pas encore loin de nous, s'efface de plus en plus au milieu même des familles qui ont conservé quelques autres traditions ; et si nous continuons à suivre la pente qui nous entraîne, l'époque n'est pas éloignée où il n'en restera plus trace que dans les livres. Le nom de J.-C. pourra se trouver encore parmi nous ; sa vie ni sa morale ne s'y rencontreront plus. Le crucifix d'or ou d'ivoire pourra conserver une place d'honneur dans l'oratoire, ou demeurer suspendu aux murailles ; la croix vivante ne sera plus imprimée sur la chair et dans les coeurs. [...] Nous avons emprunté à un peuple séparé depuis trois cents ans de la croyance, et aussi de la morale de l'Eglise, cet amour d'un luxe commode, cette recherche de l'aisance et du bien-être, disons le mot puisque nous l'avons pris avec la chose, ce confortable qui énerve les caractères, qui dévore, comme une plante parasite, les forces vitales de l'âme, qui rapetisse les intelligences, et concentre l'homme tout entier dans les soins minutieux d'un ameublement de boudoir, dans les détails d'une parure, dans l'ordonnance de divertissements pleins de molesse, que sais-je ? dans ces superfluités de bon ton, dans ces mille riens qui sont devenus une nécessité du temps présent. [...]

« Nous disons qu'on peut se sauver dans le monde, mais pourvu qu'on y vive dans un esprit de détachement ; qu'on peut se sauver parmi les richesses, mais pourvu qu'on les répande dans le sein des pauvres ; enfin qu'on peut se sauver dans les dignités et les honneurs, mais pourvu qu'on en use avec modération (4) ». Ainsi parlait Bossuet dans son panégyrique du plus grand des moralistes chrétiens de ces derniers âges, saint François de Sales. Les écrits de cet aimable restaurateur de la piété parmi les personnes du siècle, sont entre toutes les mains ; puisse sa forte et rigide doctrine de renoncement et de sacrifice n'être jamais séparée de son incomparable esprit de mansuétude et de miséricorde ! Car, s'il a ramené la dévotion au milieu du monde, « ne croyez pas que ce soit en la déguisant pour la rendre plus agréable aux yeux des mondains ; non, il l'amène dans son habit naturel, avec sa croix, avec ses épines, avec son détachement et ses souffrances (5) ». Instruisez-vous à cette école, vous qui avez résolu de vivre chrétiennement dans le siècle, et vous rentrerez dans cette route royale de la sainte croix, dont vous vous êtes plus ou moins écartés, et qui demeurera toujours la seule route du ciel tracée par Jésus-Christ. »

1. Mt XVI, 24. - 2. Mt X, 38. - 3. Lc XIV, 27. - 4. Panégyrique de saint François de Sales, Premier point, Ed. Lebel, Tome IX, p.37. - 5. d°, p.36.

Mgr Louis-Édouard Pie (1815-1880), extraits de l'Instruction pastorale sur l'esprit de renoncement et de sacrifice (I-III-IV-V), Carême 1853, in "Œuvres de Monseigneur l'Evêque de Poitiers" (LVI), Dixième édition, Tome I, Paris, Ancienne Librairie Religieuse H. Oudin, 1890.



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Francisco Guerrero (1528-1599) : "Maria Magdalene"
The Tallis Scholars - Dir. Peter Phillips



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