Au fil des jours ... en 2014





25 novembre : Ste Catherine d'Alexandrie, vierge et martyre

Ste Catherine d'Alexandrie

Sainte Catherine avec la palme du martyre, l'épée et la roue, instruments de son supplice
Grandes heures d'Anne de Bretagne, Jean Bourdichon, XVIe

calendrier liturgique



Déplacement du Pape François à Strasbourg, visite au Parlement européen et au Conseil de l'Europe

Le Pape François est attendu à Strasbourg, en France, ce mardi 25 novembre, pour une visite aux institutions européennes, vingt-six ans après son prédécesseur Jean-Paul II.

Cf. vidéos et discours plus bas

10h30 : Visite et discours au Parlement européen
12h00 : Visite et discours au Conseil de l'Europe



Trentième anniversaire de la béatification du Père Daniel Brottier
directeur des Orphelins Apprentis d'Auteuil de 1923 jusqu'à sa mort en 1936

« Grignon-Orly, le 19 Août 1903
Demande de profession M. Brottier
Monseigneur,
Je suis prêtre; j’ai 27 ans et un peu de bonne volonté. Pour les aptitudes, je n’ai jamais brillé dans aucun genre. Mon état de santé, s’il n’est pas très brillant, ne m’a cependant pas empêché jusqu’ici d’aller et venir, tout comme les autres mortels, et je suis convaincu que la vie active du missionnaire au grand air me conviendra.
En entrant dans la Congrégation du St Esprit, j’ai eu en vue les missions et la vie religieuse, au même titre je dirais, ne voulant pas être missionnaire sans être religieux, avec un peu l’arrière pensée de ne pas être religieux sans être missionnaire.
J’ai étudié et je crois avoir compris l’étendue des obligations de la vie religieuse dans la Congrégation. La charité surtout, la simplicité, l’obéissance aveugle, et j’espère que, Dieu aidant, je pourrai, malgré certains défauts que n’a pas complètement déracinés l’année de noviciat, n’être pas trop encombrant pour mes supérieurs et mes confrères de demain.
Quant à la vie de mission, je l’ai toujours envisagée, dès l’âge de 12 ans, comme la vie d’un homme qui veut se sacrifier et s’immoler pour le salut des âmes, vite ou goutte à goutte, qu’importe! Si cependant il m’était permis d’exprimer une préférence, ce serait pour la première éventualité.
C’est vous dire, Monseigneur, que la tête ne me tient point trop sur les épaules, j’ai du reste de bonnes raisons pour cela. Je ne voudrais pas être présomptueux, mais, si vous avez un poste plus périlleux, où il faille risquer quelqu’un, je vous dis bien simplement: Me voici!
Du sang de missionnaire, c’est de la semence de chrétien. Ça été ma première parole au R.P. Genoud, quand je m’ouvris à lui de mes projets. Je ne la retirerai pas après une année de noviciat.
Daignez agréer, Monseigneur, l’hommage du religieux respect, avec lequel j’ai l’honneur d’être de Votre Grandeur l’enfant très humble et très obéissant.
D. Brottier »

Lettre du P. Brottier adressée à Monseigneur Le Roy, Supérieur Général des Spiritains, le 19 Août 1903, depuis Grignon-Orly - Lettre de demande d’admission à la Profession et à la Consécration à l’apostolat. Source : Documents historiques des OAA, Manuscrits du Père Brottier, Cahier 1, Lettre 144 à Mgr Le Roy - Source : Fam. 25 / Voc. 8, Original à Chevilly.

Bx Daniel Brottier



Visite et discours du Pape François au Parlement européen à Strasbourg


Le Pape François s’est adressé ce mardi 25 novembre peu avant midi à « plus de 500 millions de citoyens des 28 pays membres » de l’Union européenne. 35 minutes durant, devant les eurodéputés réunis au sein du Parlement européen à Strasbourg, le Souverain Pontife a abordé de très nombreuses questions, des droits de l’Homme aux racines chrétiennes du Vieux continent, en passant par le travail, l’immigration et l’écologie.

François a ainsi déployé une réflexion très ample, rappelant la disponibilité du Saint-Siège et de l’Église pour la poursuite du dialogue avec les institutions européennes.

Texte intégral du discours en français sur le site internet du Vatican.

Le premier Pape non-européen à fouler le sol des institutions européennes a inscrit sa visite dans le monde d’aujourd’hui, « plus d’un quart de siècle après celle accomplie par le Pape Jean-Paul II ». 26 ans plus tard, le Pontife argentin a concédé que « beaucoup de choses ont changé. Les blocs opposés qui divisaient alors le continent en deux n’existent plus » et, se référant au discours de son prédécesseur polonais en 1988, François a émis le « désir que “l’Europe, se dotant souverainement des institutions libres et pouvant un jour se déployer aux dimensions que lui ont donné la géographie et plus encore l’histoire”, se réalise lentement ».

François a dessiné un portrait parfois dur de l’Europe d’aujourd’hui, inscrit dans un « monde plus complexe, en fort mouvement, toujours plus interconnecté et globalisé » : l’image du continent est aujourd’hui « un peu vieillie et comprimée ». Elle tend à se sentir « moins protagoniste dans un contexte qui la regarde souvent avec distance, méfiance et parfois avec suspicion ». Un projet envers lequel s’est aussi « accrue la méfiance des citoyens ». Le Pape s’est fait l’écho « d’une impression générale de fatigue et de vieillissement, d’une Europe grand-mère et non plus féconde et vivante ».

La centralité de l’Homme

L’être humain est au centre du discours du Pape François. Ses droits d’abord, au sein de l’Union européenne « comme dans ses rapports avec les autres pays ». Il s’agit pour le Saint-Père d’un « engagement important et admirable, puisque trop de situations subsistent encore dans lesquelles les êtres humains sont traités comme des objets dont on peut programmer la conception, la configuration et l’utilité, et qui ensuite peuvent être jetés quand ils ne servent plus, parce qu’ils deviennent faibles, malades ou vieux ».

Alors applaudi, François a rappelé que « promouvoir la dignité de la personne signifie reconnaître qu’elle possède des droits inaliénables dont elle ne peut être privée au gré de certains, et encore moins au bénéfice d’intérêts économiques ». Aux droits s’ajoutent aussi les devoirs, car « tout être humain est lié à un contexte social », aux « autres et au bien commun de la société elle-même ». L’absence de ce sens du bien commun mène vers conflits et violences, selon le Pape.

Mais l’Homme est miné par la solitude, « l’une des maladies les plus répandues en Europe ». Un mal accentué par la crise économique frappant d’abord les personnes âgées, « abandonnées à leur destin », les jeunes, « privés de points de référence et d’opportunités pour l’avenir », les pauvres et les migrants, à la « recherche d’un avenir meilleur ». Sans compter plus généralement sur des « styles de vie un peu égoïstes ». Le risque pour l’être humain, selon le Souverain Pontife, est « d’être réduit à un simple engrenage d’un mécanisme qui le traite à la manière d’un bien de consommation à utiliser ». Le résultat, la « culture du déchet » : « lorsque la vie n’est pas utile au fonctionnement de ce mécanisme, elle est éliminée sans trop de scrupule, comme dans le cas des malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées et sans soin, ou des enfants tués avant de naître ».

Il faut donc « favoriser les capacités » de l’Homme. En commençant par l’éducation, « à partir de la famille, cellule fondamentale et élément précieux de toute société », puis par les institutions éducatives et, enfin, l’emploi, dont les politiques doivent être favorisées, car il est « nécessaire de lui redonner la dignité en garantissant d’adéquates conditions à sa réalisation ».

« Une histoire bimillénaire lie l’Europe et le christianisme »

Le Pape François s’est aussi adressé directement, et à plusieurs reprises, aux eurodéputés, qui l’ont maintes fois applaudi. Il leur a rappelé l’exigence qui se pose devant eux : « maintenir vivante la démocratie des peuples d’Europe », car l’Europe est une « famille des peuples ». Cela demande « d’éviter les manières globalisantes de diluer la réalité : les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les fondamentalismes anhistoriques, les éthiques sans bonté, les intellectualismes sans sagesse ».

Il leur a aussi rappelé les racines chrétiennes de leur continent : « une Europe qui n’a plus la capacité de s’ouvrir à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui lentement risque de perdre son âme, ainsi que cet esprit humaniste qu’elle aime et défend ».

François « estime fondamental, non seulement le patrimoine que le christianisme a laissé dans le passé pour la formation socioculturelle du continent, mais surtout la contribution qu’il veut donner, aujourd’hui et dans l’avenir, à sa croissance ». Et au Pape de rassurer : « cette contribution n’est pas un danger pour la laïcité des Etats ni pour l’indépendance des institutions de l’Union, mais au contraire un enrichissement ». Et les idéaux qui l’ont formée dès l’origine le montre bien : « la paix, la subsidiarité et la solidarité réciproque, un humanisme centré sur le respect de la dignité de la personne ».

« Une histoire bimillénaire lie l’Europe et le christianisme, a poursuivi François. Une histoire non exempte de conflits, d’erreurs et de péchés, mais toujours animée par le désir de construire pour le bien ».

Et de conclure, insufflant force et espoir dans ses paroles : « le moment est venu d’abandonner l’idée d’une Europe effrayée et repliée sur elle-même, pour susciter et promouvoir l’Europe protagoniste, porteuse de science, d’art, de musique, de valeurs humaines et aussi de foi ».

Source : Radio Vatican.

Pour mémoire : Jean Paul II, Discours au Parlement Européen, le 11 octobre 1988 et Discours à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, le 8 octobre 1988.



Visite et discours du Pape François au Conseil de l'Europe à Strasbourg


La « nécessité » pour l'Europe « d’éduquer à la paix »

Le discours devant le Parlement européen à peine achevé, le Pape partait rapidement direction le Conseil de l'Europe, toujours à Strasbourg, pour s'adresser à ses membres.

Le Saint-Père a centré son discours sur l’apport du christianisme au développement culturel et social, mais aussi sur la paix, « un bien à conquérir continuellement et qui exige une vigilance absolue ». D’où « la nécessité d’éduquer à la paix ». « Elle est trop souvent blessée par différents conflits, a lancé le Souverain Pontife, mais aussi par le terrorisme religieux et international qui nourrit un profond mépris pour la vie humaine et qui fauche des victimes innocentes ».

Ce phénomène est alimenté par « un trafic d’armes en toute tranquillité », souligne encore le Pape, dénonçant aussi « le trafic d’êtres humains, nouvel esclavage de notre temps ». Et ajoutant que le Conseil joue un rôle important dans le combat contre ces formes d’inhumanité. Cependant, précise-t-il, « la paix n’est pas la simple absence de guerres et de conflits, elle est en même temps don de Dieu et fruit de l’action libre de l’homme qui entend poursuivre le bien commun ».

Le Saint-Père, comme il l’a fait depuis le Parlement européen quelques minutes plus tôt, dénonce ensuite la « culture du déchet ». Il souligne les dangers de « l’individualisme indifférent à l’origine du culte de l’opulence ». Et face à une Europe fatiguée et pessimiste, il s’interroge : « où est ta vigueur ? Où est cette tension vers un idéal qui a animé ton histoire ? Où est ton esprit de curiosité et ta soif de vérité ? ».

De la réponse à ces questions dépendra l’avenir du continent, indique le Pape qui, sans donner de réponse toute faite, propose une voie de réflexion : « l’Europe doit réfléchir pour savoir si son immense patrimoine est un simple héritage de musée du passé ». Elle doit tenir compte de « ses racines profondes » qui constituent le « patrimoine génétique de l’Europe » pour « marcher vers l’avenir ». Elle doit aussi faire preuve de créativité et assumer deux défis, deux réalités que sont « la multipolarité » et « la transversalité ». C’est en assumant ces deux phénomènes, en redécouvrant son patrimoine historique et la profondeur de ses racines, que l’Europe pourra retrouver « cette jeunesse d’esprit qui l’a rendue féconde et grande ».

Source : Radio Vatican.





Gerald Finzi (1901-1956) : Concerto pour violoncelle et orchestre Op. 40 - II. Andante Quieto
The Royal Philharmonic - Dir. Vernon Handley - Yo-Yo Ma, violoncelle



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