Au fil des jours ... en 2010





25 décembre : Nativité du Seigneur



« Lève-toi, resplendis, Jérusalem, car elle est venue, ta lumière ! » Certes, elle était venue ta lumière ; elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, mais le monde ne l'a pas connue. L'enfant était né, mais il n'était pas connu, jusqu'à ce que ce jour de lumière commence à le révéler... Levez-vous, vous qui êtes assis dans les ténèbres ! Dirigez-vous vers cette lumière : elle s'est levée dans les ténèbres, mais les ténèbres n'ont pas pu la saisir. Approchez-la, et vous serez illuminés ; dans sa lumière, vous verrez la lumière, et l'on dira de vous : "Jadis, vous étiez ténèbres, maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur." Regardez : la lumière éternelle s'est accommodée à vos yeux, pour que celui qui habite une lumière inaccessible puisse être saisi par vos yeux faibles et malades. Découvrez la lumière dans une lampe d'argile, le soleil dans la nuée, Dieu dans un homme, dans le petit vase d'argile de votre corps, la splendeur de la gloire et l'éclat de la lumière éternelle !...

Nous te rendons grâces, Père des lumières, de nous avoir appelés des ténèbres à ton admirable lumière... Oui, la vraie lumière, bien plus, la vie éternelle, c'est de te connaître, toi le seul Dieu, et ton envoyé Jésus Christ... Nous te connaissons, certes, par la foi, et nous la tenons comme un gage assuré que nous te connaîtrons un jour dans la vision. D'ici là, augmente en nous la foi. Conduis-nous de foi en foi, de clarté en clarté, sous la motion de ton Esprit, pour que nous pénétrions plus avant chaque jour dans les profondeurs de la lumière ! ... Que la foi nous conduise au face à face et que, semblable à l'étoile, elle nous guide vers notre chef né à Bethléem... »

Bienheureux Guerric d'Igny (vers 1080-1157), 2ème Sermon pour l'Epiphanie (trad. Brésard, 2000 ans B, p. 44)







« Comme j’étais dans l’étable où Notre-Seigneur est né, à Bethléem, je vis une Vierge très belle ; elle était revêtue d’un manteau blanc et d’une fine tunique, à travers laquelle on apercevait sa chair virginale. Le temps de l’enfantement paraissait être venu pour elle. À ses côtés se tenait un respectable vieillard, et près d’eux il y avait un boeuf et un âne. À leur entrée dans la grotte, le vieillard attacha les deux animaux à la crèche, sortit, et rentra peu après pour remettre à la Vierge un cierge allumé qu’il fixa à la paroi ; puis il s’éloigna de nouveau pour ne point assister à la naissance de l’Enfant.

La Vierge déposa le manteau blanc dont elle était revêtue, ôta sa chaussure, détacha le voile qui couvrait sa tête, et plaça ces objets près d’elle, ne conservant que sa tunique. Ses beaux cheveux blonds, semblables à des fils d’or, tombaient sur ses épaules. Elle sortit ensuite deux langes de lin et deux de laine, d’une finesse et d’une blancheur merveilleuses pour envelopper l’Enfant qui allait naître ; puis, deux autres petits linges de toile de lin pour lui en couvrir et bander la tête ; elle les posa également près d’elle pour s’en servir à l’heure opportune. Ces apprêts terminés, la Vierge s’agenouilla avec un grand respect, et se mit à prier. Elle s’adossa contre la crèche, le visage tourné vers l’Orient et le regard au Ciel. Les mains et les yeux levés, elle était comme ravie en extase et tout enivrée des divines suavités de la contemplation.

Pendant qu’elle priait, je vis s’agiter en son chaste sein le trésor qu’elle portait, et soudain, en un clin d’oeil, elle enfanta son Fils, lequel projetait une lumière si grande, si merveilleuse, que l’éclat du soleil ne peut lui être comparé, et que la lumière du cierge apporté par le vieillard parut comme éteinte, tant la lumière divine éclipsait toute lumière matérielle ! L’enfantement fut si prompt que je ne pus me rendre compte de ce qui s’était passé ; j’aperçus seulement le glorieux Enfant à terre, tout brillant, tout rayonnant. J’entendis aussi des chants angéliques d’une grande beauté et d’une suavité merveilleuse.

Lorsque la Vierge eut conscience de sa délivrance, elle baissa la tête, joignit les mains et, adorant l’Enfant avec un très profond respect, elle lui, dit : « Soyez le bienvenu, mon Dieu, mon Seigneur et mon Fils. » L’Enfant à ce moment pleura, et paraissait trembler de froid sur le sol dur où il était couché. Il s’agita légèrement et étendit ses membres délicats comme pour chercher un soulagement et les caresses maternelles. La Vierge le prit alors entre ses bras, le pressa contre son cœur, le réchauffant de sa joue et de sa poitrine, dans les transports de la joie et d’une tendre compassion. Puis, s’asseyant à terre, elle le prit sur ses genoux et l’enveloppa soigneusement de lin, puis de laine, entourant son petit corps, ses jambes et ses bras de quatre bandes cousues aux angles des langes de laine. Elle attacha ensuite sur sa tête les deux- pièces de lin qu’elle avait préparées dans ce but. Quand elle eut fini, le vieillard rentra, se prosterna à deux genoux et adora l’Enfant en pleurant de bonheur.

La Vierge se levant alors, prit l’Enfant dans ses bras, et tous deux le posèrent dans la crèche ; puis, fléchissant les genoux, ils l’adorèrent dans les sentiments d’une profonde allégresse. »

Vision de Sainte Brigitte de Suède (1302-1373), in Vie de Sainte Brigitte de Suède, Tolra, Paris, 1879.







Méditation du soir...

« Ne pas arrêter son esprit sur le mal qui est dans le monde ; semer, semer toujours ; prières, oeuvres, sacrifices. Laisser tout autre soin au bon Dieu. Si nous étions meilleurs, nous, le monde serait moins mauvais. »
Robert de Langeac (Abbé Augustin Delage) (1877-1947), Conseils aux âmes d'oraison, 1931.




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