Au fil des jours ... en 2018





Mercredi 28 mars 2018

Mercredi Saint



Présence de Dieu au milieu des croix

« Vous demandez, monsieur, un moyen de conserver la présence de Dieu au milieu des croix. Pour moi, j'espère que vous sentirez combien les croix sont elles-mêmes propres à nous tenir dans la fréquente présence de Dieu. Qu'y a-t-il de plus naturel, quand on souffre, que de chercher du soulagement ? Mais quel soulagement et quelle consolation ne trouve-t-on pas dans la souffrance, quand on se tourne avec amour du côté de Dieu ! Quand vos maux vous pressent, vous envoyez chercher les médecins et les personnes de votre famille que vous croyez les plus propres à vous soutenir : appelez de même à votre secours le médecin d'en haut [...]. Appelez l'unique ami, le vrai consolateur, le père tendre, qui vous portera dans son sein, et qui vous donnera, ou l'adoucissement de vos maux, ou le courage de les souffrir patiemment dans toute leur amertume. Ô qu'il est doux de sentir une telle ressource en Dieu, et de savoir qu'elle ne peut jamais nous manquer ! [...]

Je ne vous propose donc, monsieur, de vous jeter entre les bras de Dieu, que pour y trouver le plus doux de tous les remèdes. Comptez que c'est moins un sacrifice de votre volonté dans les douleurs, qu'un adoucissement de vos douleurs mêmes. Si vous vous accoutumez peu à peu à chercher en Dieu avec confiance tout ce qui vous manque en vous-même, vous vous ferez peu à peu une douce et heureuse habitude de vous tourner vers lui, toutes les fois que vos maux vous presseront, comme un petit enfant se retourne vers le sein de sa nourrice toutes les fois qu'il voit quelque objet qui l'effraie, ou qu'il sent quelque peine. [...]

Demeurez souvent devant Dieu, à repasser doucement toutes ces choses. Un mot d'un Psaume ou de l'Évangile, ou de quelque autre endroit de l'Écriture qui vous aura touché, suffira pour élever de temps en temps votre coeur vers Dieu. Mais il faut que ces élévations de coeur soient faciles, courtes, simples et familières ; vous pouvez même les faire au milieu des gens qui sont avec vous, sans que personne s'en aperçoive. D'ailleurs, vous avez un avantage que vous ne devez pas laisser perdre, qui est de parler de piété avec les personnes de votre famille [...]. Quand ces petites conversations se font par épanchement de coeur, et avec une entière liberté, elles nourrissent l'âme, elles la fortifient, elles l'encouragent, elles la rendent robuste dans les croix, elles la soulagent dans ses tentations d'accablement ; elles élargissent un coeur serré par la peine, elles le tiennent dans une certaine paix qu'on ne goûte presque jamais lorsqu'on demeure renfermé en soi-même. [...] Vous pouvez laisser parler votre famille et vos amis, et vous contenter d'écouter. Pendant qu'on écoute la conversation, le coeur ne laisse pas de se recueillir souvent sur les choses intérieures, et il se nourrit de Dieu en secret. Le silence est très nécessaire et à votre corps et à votre âme. C'est dans le silence et dans l'espérance, comme dit l'Écriture, que sera votre force. »

Fénelon (1651-1715), Extraits de la Lettre 48 (Au Marquis de Seignelay), in "Œuvres de Fénelon" Tome Cinquième, A Paris, Chez Lefèvre, Editeur, 1858.




Audience générale de ce Mercredi Saint


Lors de l’audience générale de ce matin, tenue sur la Place Saint-Pierre, le Pape François s’est arrêté sur le sens du Triduum pascal, qui commence demain, avec la célébration du Jeudi Saint.

Compte rendu de Cyprien Viet sur Vatican.News.

Texte intégral de la catéchèse traduite en français sur Zenit.org.

Résumé en français :

« Frères et sœurs, je voudrais approfondir aujourd’hui le sens du Triduum Pascal que nous allons vivre et qui sont les trois jours liturgiques les plus importants de l’année, comme la matrice de notre vie personnelle et communautaire. Ils célèbrent l’unique grand mystère de la mort et de la résurrection de Jésus. Le Triduum culmine dans l’annonce joyeuse et émouvante du matin de Pâques qui constitue le cœur de notre foi et de notre espérance : « Le Christ, notre espérance, est ressuscité ! » La célébration reconnaissante du mystère Pascal renouvelle chez les baptisés le sens de leur condition nouvelle : par le baptême nous sommes, en effet, ressuscités avec le Christ, morts aux choses et à la logique du monde ; nous sommes devenus des créatures nouvelles, une réalité qui doit, jour après jour devenir plus concrète dans notre vie. Un chrétien qui se laisse vraiment dépouiller de l’homme ancien ne peut plus être corrompu, quoiqu’encore pécheur, mais il devient, par Jésus, instrument de salut et de résurrection pour les autres. »

Je salue cordialement les pèlerins venant de France et de divers pays francophones. Frères et sœurs, disposons-nous à bien vivre ce Triduum qui commence demain, pour être toujours plus profondément unis au mystère du Christ qui est mort et ressuscité pour nous. Que la Vierge Marie nous accompagne sur ce chemin spirituel. Qu’elle nous obtienne la grâce d’entrer vraiment dans ces célébrations pour que notre cœur et notre vie en soient réellement transformés. Que Dieu vous bénisse ! »

Source : site internet du Vatican.





François Couperin (1668-1733) : Seconde Leçon de Ténèbres pour le Mercredi Saint
The King's Consort & Marianne Beate Kielland



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