Au fil des jours ... en 2013





28 décembre : Les Sts Innocents, martyrs

calendrier liturgique



Les plus anciens témoins de la fête des saints Innocents en Occident sont les sermons de St Pierre Chrysologue (+ avant 451) et St Césaire d’Arles (+ 543) :

« Où mène la jalousie ?… Le crime commis aujourd’hui nous le montre : la peur d’un rival pour son royaume terrestre remplit Hérode d’angoisse ; il complote de supprimer « le Roi qui vient de naître » (Mt 2, 2), le Roi éternel ; il combat son Créateur et met à mort des innocents… Ces enfants, quelle faute avaient-ils commise ? Leurs langues étaient muettes, leurs yeux n’avaient rien vu, leurs oreilles rien entendu, leurs mains n’avaient rien fait. Ils ont reçu la mort, eux qui ne connaissaient pas la vie…

Pourquoi le Christ qui lit l’avenir et connaît les secrets des cœurs, qui juge les pensées et scrute les intentions (Ps 138), pourquoi a-t-il abandonné ceux qu’il savait devoir être poursuivis à cause de lui et mis à mort en son nom ? Le roi du ciel qui venait de naître, pourquoi a-t-il négligé ces compagnons de son innocence, méprisé cette armée de son âge, oublié les sentinelles en poste autour de son berceau, si bien que lorsque l’ennemi a voulu atteindre le seul roi, il a ravagé toute la cohorte ?

Mes frères, le Christ n’a pas abandonné ses soldats, mais il les a comblés d’honneur en leur donnant de triompher avant de vivre, et de remporter la victoire sans avoir à combattre… Il a voulu qu’ils possèdent le ciel de préférence à la terre…, il les a envoyés devant lui comme des hérauts. Il ne les a pas abandonnés : il a sauvé son avant-garde, il ne l’a pas oubliée…

Bienheureux ceux qui sont nés pour le martyre et non pour le monde ! Bienheureux ceux qui ont échangé les travaux pour le repos, les douleurs pour le soulagement, les souffrances pour la joie ! Ils vivent, oui, ils vivent de la vraie vie, ceux qui ont subi la mort pour le Christ. Heureuses les mères qui ont porté de tels enfants et les ont nourris de leur lait, heureuses les larmes qu’elles ont répandues pour eux et qui leur ont valu la grâce du baptême. Car les mères comme les enfants ont été baptisées par un don unique, elles dans leurs larmes, eux dans leur sang. Les mères ont souffert le martyre de leurs enfants : l’épée qui transperçait les corps des petits atteignait le coeur des mères ; et si elles furent associées à leur passion, il est juste qu’elles partagent aussi leur récompense.

Que celui qui écoute le comprenne bien : le martyre ne dépend pas du mérite, il est donné par la grâce. Dans ces petits enfants, où donc était la volonté, où donc la décision, alors qu’en eux la nature humaine était, pour ainsi dire, prisonnière ? Le martyre est un don de Dieu, il ne doit rien à nos efforts. Livrer son corps, mépriser sa chair, supporter les tortures, s’emparer de la gloire par les souffrances, de la vie par la mort, cela n’appartient pas à la force humaine, c’est une grâce de Dieu.

Que celui qui a daigné reposer dans notre étable veuille nous conduire nous aussi aux pâturages du ciel. »

Saint Pierre Chrysologue, Sermon 152 (PL 52, 604), Trad. En Calcat et Bouchet, & Lectionnaire monastique pour le 28 décembre, Solesmes-Cerf, 1993.



Le Massacre des Innocents, Giotto (1304-1306) - Fresque. Chapelle des Scrovegni, Padoue, Italie.



Message du Pape François aux jeunes de Taizé réunis à Strasbourg et à Ortenau

Des dizaines de milliers de jeunes sont rassemblés pour la 36e rencontre européenne organisée par la Communauté de Taizé à Strasbourg (France) et à Ortenau en Bade (Allemagne), ce samedi 28 décembre 2013, et jusqu'à mercredi prochain, le 1er janvier 2014.

Le Pape François leur a adressé le message suivant :

« Chers jeunes,

Rome se souvient avec joie de votre rencontre européenne de l’an dernier et surtout de la très belle prière qui a rassemblé avec le Pape Benoît XVI des milliers de jeunes sur la Place Saint-Pierre. Le Pape François se sent proche de vous qui êtes maintenant réunis à Strasbourg et dans les villes et villages de l’Alsace et de l’Ortenau : une terre lacérée par des guerres qui ont fait d’innombrables victimes, mais une terre qui porte aussi une grande espérance, celle de la construction de la famille européenne. En ayant lieu simultanément dans deux pays, votre rencontre est un signe. L’Europe qui a traversé et traverse encore des moments difficiles, a besoin de votre engagement, de votre foi de votre courage.

Vous êtes ensemble pour « chercher la communion visible de tous ceux qui aiment le Christ ». C’est le projet que vous vous êtes fixé pour les rencontres à Taizé au long de l’année 2014. Vous êtes conscients que la division entre chrétiens constitue un obstacle de taille pour la réalisation de la mission qui a été confiée à l’Église et que « la crédibilité de l’annonce chrétienne serait beaucoup plus grande si les chrétiens dépassaient leurs divisions » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n. 244). Le Pape partage avec vous cette conviction que nous pouvons apprendre tant de choses les uns des autres, car les réalités qui nous unissent sont nombreuses.

Le Pape compte sur vous pour qu’à travers votre foi et votre témoignage, l’esprit de paix et de réconciliation de l’Évangile rayonne parmi vos contemporains. Du fond du cœur, il vous donne sa bénédiction, à vous jeunes participants à la rencontre, aux frères de Taizé, ainsi qu’aux pasteurs et à toutes les personnes qui vous accueillent en Alsace et en Ortenau. »

Source : Radio Vatican.





Gregorio Allegri (1582-1652) : Miserere (Psaume 51 (50), 3-21)
Tallis Scholars (1980)



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