Au fil des jours ... en 2012





31 mai : Visitation de la Sainte Vierge Marie

Au calendrier traditionnel :

Jeudi de la Pentecôte


(On ne fait rien cette année de la Mémoire de Ste Pétronille, vierge)



« Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! Et comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? Car vois-tu, dès l'instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! (Lc 1, 42-45).

En peu de mots, l'évangéliste nous révèle le tressaillement joyeux d'Elisabeth, ainsi que celui de l'enfant dans son sein, l'intuition, tout au moins confuse, de l'identité messianique de l'enfant que porte Marie, la reconnaissance de la foi de Marie dans la révélation que le Seigneur lui a faite. Luc utilise dès cette page le titre divin de Seigneur, non seulement pour parler de Dieu qui révèle et promet (les paroles du Seigneur), mais également du fils de Marie, Jésus, auquel dans le Nouveau Testament, le titre est attribué surtout comme ressuscité (cf. Ac 2, 36 ; Ph 2, 11). Ici il doit encore naître. Mais Elisabeth perçoit, autant que Marie, sa grandeur messianique.

Cela signifie qu'Elisabeth, remplie d'Esprit Saint, est introduite dans la profondeur du mystère de la venue du Messie. L'Esprit Saint opère en elle cette illumination particulière, qui s'exprime dans le salut adressé à Marie. Elisabeth parle comme si elle avait participé à l'Annonciation de Nazareth et comme si elle en avait été témoin. Elle définit par ses paroles l'essence même du mystère qui à ce moment-là s'est opéré en Marie ; en disant la mère de mon Seigneur vient à moi, elle appelle mon Seigneur l'enfant que Marie attend depuis peu de temps. Ensuite, elle proclame Marie bénie entre les femmes et elle ajoute : bienheureuse celle qui a cru, comme si elle voulait faire allusion au comportement de la servante du Seigneur, qui répondit à l'ange par son fiat : qu'il m'advienne selon ta parole ! (Lc 1, 38).

Le texte du Luc manifeste sa conviction que l'action du Saint-Esprit illumine et inspire aussi bien Marie qu'Elisabeth. De même que l'Esprit a fait pressentir à Marie le mystère de la maternité messianique qui s'est réalisée dans la virginité, il donne à Elisabeth la capacité de découvrir Celui que Marie porte dans son sein et ce qu'elle est appelée à être dans l'économie du salut : la Mère du Seigneur. Il lui donne ainsi ce transport intérieur qui la pousse à proclamer cette découverte dans un grand cri (Lc 1, 42), avec cet enthousiasme et cette joie qui sont également le fruit de l'Esprit Saint. La mère du futur prédicateur et baptiste du Jourdain attribue cette joie à l'enfant qu'elle attend depuis six mois : l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein. Mais le fils et la mère se trouvent unis dans une sorte de symbiose spirituelle, c'est pourquoi la joie de l'enfant est transmise à celle qui l'a conçu, et voici : Elisabeth laisse éclater le cri qui exprime la joie qui l'unit profondément à son fils, comme le témoigne Luc.

Toujours selon le récit de Luc, un chant d'allégresse jaillit du cœur de Marie, le Magnificat, dans lequel elle exprime elle aussi sa joie : mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur (Lc 1, 47). Elevée comme elle l'était au culte de la Parole de Dieu qu'elle connaissait par la lecture et la méditation de la Sainte Écriture, Marie sentit monter à ce moment-là, du plus profond de son âme, les versets du Cantique d'Anne, mère de Samuel (cf. 1 Sam 2, 1-10) et d'autres paroles de l'Ancien Testament, pour laisser libre cours aux sentiments de la fille de Sion, qui trouvait en elle la plus grande réalisation. C'est ce qu'a bien compris l'évangéliste Luc d'après les confidences reçues directement ou indirectement de Marie.

L'une de celles-ci devait être la joie qui unit les deux mères lors de cette rencontre, comme manifestation du fruit de l'amour vibrant dans leur cœur. Il s'agissait de l'Esprit-Amour trinitaire, qui se révélait au seuil de la plénitude du temps (Gal 4, 4), inaugurée dans le mystère de l'Incarnation du Verbe. A ce moment bienheureux, ce que Paul dira plus tard se réalisait déjà : le fruit de l'Esprit Saint... est charité, joie, paix (Ga 5, 22). »

Bienheureux Jean-Paul II, Audience générale du 13 juin 1990 (3-6).




Consécration au Coeur Immaculé de Marie, instituée par le Pape Pie XII :

« Reine du très saint Rosaire, secours des chrétiens, refuge du genre humain, victorieuse de toutes les batailles de Dieu, nous voici prosternés suppliants aux pieds de votre trône, dans la certitude de recevoir les grâces, l’aide et la protection opportunes dans les calamités présentes, non en vertu de nos mérites, dont nous ne saurions nous prévaloir, mais uniquement par l’effet de l’immense bonté de votre Coeur maternel.

C’est à vous, c’est à votre Coeur immaculé, qu’en cette heure tragique de l’histoire humaine, nous nous confions et nous nous consacrons, non seulement en union avec la Sainte Église - Corps mystique de votre Fils Jésus - qui souffre et verse son sang, en proie aux tribulations en tant de lieux et de tant de manières, mais en union aussi avec le monde entier, déchiré par de farouches discordes, embrasé d’un incendie de haine et victime de ses propres iniquités.

Laissez-vous toucher par tant de ruines matérielles et morales, par tant de douleurs, tant d’angoisses de pères et de mères, de frères, d’enfants innocents, par tant de vies fauchées dans la fleur de l’âge, tant d’âmes torturées et agonisantes, tant d’autres en péril de se perdre éternellement.

Ô Mère de miséricorde, obtenez-nous de Dieu la paix, et surtout les grâces qui peuvent en un instant convertir le coeur des hommes, ces grâces qui préparent, concilient, assurent la paix ! Reine de la paix, priez pour nous et donnez au monde en guerre la paix après laquelle les peuples soupirent, la paix dans la vérité, dans la justice, dans la charité du Christ.

Donnez-lui la paix des armes et la paix des âmes, afin que dans la tranquillité de l’ordre s’étende le règne de Dieu. Accordez votre protection aux infidèles et à tous ceux qui gisent encore dans les ombres de la mort ; donnez-leur la paix, faites que se lève pour eux la soleil de la vérité et qu’ils puissent avec nous, devant l’unique Sauveur du monde, répéter : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ! Aux peuples séparés par l’erreur ou par la discorde, particulièrement à ceux qui professent pour vous une singulière dévotion et chez lesquels il n’y avait pas de maison qui n’honorât votre vénérable icône (peut-être aujourd’hui cachée et réservée pour des jours meilleurs), donnez la paix et reconduisez-les à l’unique bercail du Christ, sous l’unique vrai Pasteur.

Obtenez à la Sainte Église de Dieu une paix et une liberté complètes ; arrêtez les débordements du déluges néo-païen ; développez dans le coeur des fidèles l’amour de la pureté, la pratique de la vie chrétienne et le zèle apostolique, afin que le peuple des serviteurs de Dieu augmente en mérite et en nombre.

Enfin, de même qu’au Coeur de votre Fils Jésus furent consacrés l’Église et le genre humain tout entier, afin que, toutes les espérances étant placées en lui, il devînt pour eux signe et gage de victoire et de salut, ainsi et pour toujours nous nous consacrons à vous, à votre Coeur Immaculé, ô notre Mère et Reine du monde, pour que votre amour et votre protection hâtent le triomphe du règne de Dieu et que toutes les nations, en paix entre elles et avec Dieu, vous proclament bienheureuse et entonnent avec vous, d’une extrémité du monde à l’autre, l’éternel Magnificat de gloire à Celui en qui seul elles peuvent trouver la vérité, la vie et la paix. »

Voir aussi l'Encyclique de Pie XII "Ad Caeli Reginam" (sur la Royauté de Marie), du 11 octobre 1954.




Mois de Marie

Trente et unième jour : Marie notre Protectrice et notre Reine

Aucun des jours de notre vie ne s’écoulera, espérons-le, sans que nous ne présentions à la Très Sainte Vierge nos pieux hommages. Nous avons sans cesse besoin de la protection toute-puissante de Celle qui est en même temps la Mère de Jésus et notre Mère. N’oublions jamais que nous sommes ses enfants, qu’elle nous aime et veut notre bonheur. Elle nous obtiendra toutes les grâces qui nous sont nécessaires pour accomplir l’œuvre de notre salut. Consacrons-Lui donc en terminant ces lectures, notre personne, notre famille, et plaçons-nous sous sa garde, sous sa protection tutélaire. Par son intercession, les pécheurs sont sauvés, les malades guéris ; elle donne aux faibles la force et la victoire aux armées. Rien ne lui coûte pour exaucer nos prières, et fallût-il des miracles, Elle en obtient du Seigneur pour ceux qui ont mis en Elle leur espérance et leur confiance.

Consécration de Saint Louis de Gonzague à la Sainte Vierge. – Vierge Sainte, ô Marie, mon guide et ma souveraine, je viens me jeter dans le sein de votre miséricorde, et mettre, dès ce moment et pour toujours, mon âme et mon corps sous votre garde sacrée et sous votre protection spéciale. Je vous confie et je remets entre vos mains toutes mes espérances et les consolations, toutes mes peines et mes misères ainsi que le cours et la fin de ma vie, afin que par votre très sainte intercession et par vos mérites, toutes mes œuvres soient faites selon votre volonté et en vue de plaire à votre Divin Fils. Ainsi soit-il.

Résolution. – Je renouvellerai souvent la consécration de moi-même à la Sainte Vierge.
Reine de tous les Saints, priez pour nous.

Exemple. – Ce qui caractérisait Saint Léonard de Port-Maurice, c’était, avant tout, sa tendre dévotion et son profond amour pour la Mère de Dieu. Chaque soir, il récitait le Rosaire ; toutes les fois qu’il entendait sonner l’heure, il disait un Ave Maria. Il célébrait toutes les fêtes de la Reine du Ciel avec une tendre dévotion et avait toujours sur lui une de ses images. Marie récompensa cet amour avec usure. Ainsi Saint Léonard disait-il plus tard : « Quand je me rappelle les grâces que j’ai reçues de la Sainte Vierge, je me figure être comme une chapelle de pèlerinage où, de tous côtés, pendent des ex-voto. Vous n’avez qu’à lire, je suis tout couvert d’inscriptions, au-dedans et au-dehors, dans le corps aussi bien que dans l’âme, je n’y vois que les faveurs de Marie. Ma santé physique et morale, mon sacerdoce, mon habit religieux, j’ai tout reçu par la grâce de cette bonne Mère. Sur mon cœur se trouve gravé : Par la grâce de Marie ; sur ma langue : Par la grâce de Marie. Soyez donc bénie sans fin, ô ma douce et tendre Mère, ma protectrice bien-aimée ! Pendant toute l’éternité, je chanterai les miséricordes de Marie ; et si j’ai le bonheur de me sauver, je ne le serai que par l’intercession de ma Souveraine, l’incomparable Reine des Cieux. »

Prière de Saint Bernard à réciter tous les jours. – Souvenez-vous, ô très pieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à vous, imploré votre intercession, ait été abandonné. Animé de cette confiance, je viens à vous, ô Vierge des vierges, je me réfugie à vos pieds, gémissant et pleurant sous le poids de mes péchés ; ne méprisez pas, ô Mère de mon Dieu, mes humbles prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. Ainsi soit-il.
Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.

"Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.



Intentions de prière de Benoît XVI pour ce mois de juin :

Universelle - Le Christ présent dans l'Eucharistie
"Pour que les croyants sachent reconnaître, dans l'Eucharistie, la Présence vivante du Ressuscité qui les accompagne dans la vie quotidienne."

Missionnaire - Les chrétiens en Europe
"Pour que les chrétiens en Europe redécouvrent leur propre identité et participent avec plus d'élan à l'annonce de l'Evangile."

Source : Apostolat de la Prière



Benoît XVI : conclusion du mois de Marie, dans les jardins du Vatican

« Nous avons tous besoin d’apprendre en tout temps de notre Mère céleste : sa foi nous invite à regarder au-delà des apparences et à croire fermement que les difficultés quotidiennes préparent un printemps qui a déjà commencé dans le Christ Ressuscité ». C’est ce qu’a rappelé le Saint-Père Benoît XVI au terme de la procession qui a eu lieu dans la soirée du 31 mai, en conclusion du mois de Marie, dans les jardins du Vatican.

Citant la fête liturgique de la visite de Marie à sa cousine Elisabeth, qui a lieu le 31 mai, le Pape a rappelé que « cet événement est caractérisé par la joie exprimée dans les paroles avec lesquelles la Vierge Sainte glorifie le Tout-Puissant pour les grandes choses qu’Il a accompli en regardant l’humilité de sa servante… Le Magnificat est le chant de louange qui monte de l’humanité rachetée par la Divine Miséricorde, qui monte de l’ensemble du peuple de Dieu ; en même temps, il s’agit de l’hymne qui dénonce l’illusion de ceux qui se croient les seigneurs de l’histoire et les arbitres de leur destin. Au contraire, Marie a placé Dieu au centre de sa propre vie, elle s’est abandonnée, confiante, à Sa volonté, dans une attitude d’humble docilité à Son dessein d’amour ». Enfin, le Pape a exhorté à « se laisser contaminer » par la joie de Marie « qui trouve sa source la plus profonde dans le Seigneur » en ce que « la joie, fruit de l’Esprit Saint, est le signe distinctif du chrétien : elle se fonde sur l’espérance en Dieu, tire sa force de la prière incessante, permet d’affronter avec sérénité les tribulations. »

(SL) - Source : Agence Fides 01/06/2012





Magnificat anima mea Dominum,
et exsultavit spiritus meus in Deo salutari meo.

     Mon âme exalte le Seigneur,
     exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur.


Quia respexit humilitatem ancillae suae.
Ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes.

     Il s'est penché sur son humble servante ;
     Désormais tous les âges me diront bienheureuse.


Quia fecit mihi magna qui potens est.
Et sanctum nomen ejus.

     Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
     Saint est son nom.


Et misericordia ejus
a progenie in progenies timentibus eum.

     Son amour s'étend d'âge en âge
     sur ceux qui le craignent.


Fecit potentiam in brachio suo.
Dispersit superbos mente cordis sui.

     Déployant la force de son bras,
     Il disperse les superbes.


Deposuit potentes de sede,
et exaltavit humiles.

     Il renverse les puissants de leurs trônes,
     Il élève les humbles.


Esurientes implevit bonis,
et divites dimisit inanes.

     Il comble de biens les affamés,
     Renvoie les riches les mains vides.


Suscepit Israël puerum suum,
recordatus misericordiae suae

     Il relève Israël, son serviteur,
     Il se souvient de son amour,


Sicut locutus est ad patres nostros,
Abraham et semini ejus in saecula.

     De la promesse faite à nos pères
     En faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.



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