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Jésus donne tout. Il se laisse prendre ses vêtements. Avec quelle violence on les lui arrache ! Et quel redoublement de ses douleurs ! Il est l'Agneau de Dieu auquel on prend sa toison. Il faut donc qu'Il aille au dépouillement total. Ne pouvions-nous donc être rachetés qu'à ce prix ? Une goutte de sang eût suffi... Mais, là comme partout, Il agit en surabondance. Dois-je, Seigneur, aller jusque-là avec Vous, jusqu'au don de tout, jusqu'au dépouillement absolu ? Seigneur, je ne puis pas me répondre à moi-même. Je sais bien que ma nature est incapable de ce dénuement total. Mais il en sera comme Vous déciderez. Votre volonté se marquera dans les événements. Je sais seulement que Vous ne me demanderez rien sans me donner la force de Vous l'accorder. Et je reste dans la paix. Les détachements que Vous demandez se changent toujours en des enrichissements. Je recevrai donc, Seigneur, pour donner, et je donnerai pour aimer et pour sauver. Voici, devant les regards de tous, votre humanité toute dépouillée, votre chair toute sanglante. Ah ! comme Vous l'avez prise en toute vérité notre humanité ! Pilate disait : « Voici l'Homme ! » C'est là surtout qu'il faut le dire. Mais vos ennemis ont beau Vous réduire au dernier degré de la misère humaine, Vous restez pour moi, Seigneur, la Beauté. Derrière vos plaies qui saignent, j'aperçois la sublimité et la splendeur du Dieu qui s'est fait homme, et je Vous adore. |
