Chemin de Croix médité devant le Coeur de Jésus

R.P. Philippe Ponsard



13ème Station


Jésus est remis à sa Mère

Jésus est remis à sa Mère - James Tissot
Marie a tout suivi de la Passion et de la mort de son Fils. Elle n'a pas été séparée de Lui. Elle a souffert ce qu'Il a souffert. Et l'on peut dire que la mort de Jésus a comme arrêté les battements du Cœur de Marie.
Toute corédemptrice qu'elle était, elle ne cessait pas d'être femme ; elle ne cessait pas d'être mère. Demain, après-demain, elle prendra sa part de la joie de la Résurrection. Pour le moment, son regard s'arrête au corps meurtri et inanimé de son Fils. Les glaives annoncés percent son Cœur.
Jésus disait : « Celui-là est ma mère qui fait la volonté de mon Père. » Pour le moment, il n'y a qu'une Mère de Jésus, auprès de la Croix : c'est Marie. La même qui berçait Jésus enfant à Bethléem et à Nazareth reçoit dans ses bras le corps sans vie de son Fils que l'on descend de la Croix. C'est, à travers sa tristesse, encore une joie de posséder ce corps : c'est sa chair à laquelle la vertu de l'Esprit a donné une âme, au jour de l'Incarnation. Elle songe à l'Annonciation. Si l'Esprit allait ramener l'âme qui est partie ! Ou plutôt, elle ne songe à rien d'autre qu'à presser ce corps sur son cœur et à redire la parole :
« Qu’il me soit fait selon votre vouloir. »
Elle aide à enlever les taches de sang, son sang à elle ; à essuyer le visage, ses traits qu'elle retrouve ; à enlever les épines, qu'elle garde ; à envelopper le corps du linceul puisqu'il n'y a plus la robe qu'elle a tissée de ses mains. Elle dispose pour le tombeau, comme elle faisait pour le berceau.
Est-ce Bethléem ? Est-ce Nazareth ? Non, c'est le Calvaire. Mais c'est toujours Jésus, et c'est pour que la volonté de Dieu soit faite, c'est pour que toutes les prophéties s'accomplissent et que tout soit consommé.

Seigneur, que pouvons-nous faire ? Rien de plus, bien sûr. Nous n'avons guère d'autre droit que de regarder. Marie n'est pour rien dans cette mort. Mais nous ? Nous baissons la tête près de vos pieds. C'est la blessure de vos pieds que Madeleine prévoyait quand elle s'est approchée de Vous avec ses parfums. C'est à la blessure de vos pieds que nous crions notre poignant regret de Vous avoir conduit à cet état.
Nous attendons la réponse miséricordieuse et vivifiante de votre Cœur ressuscité.


  14ème Station


La Passion de Notre Seigneur