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Il a voulu passer par là avant de ressusciter. C'est pire que la Croix. La Croix Le dressait, et donc L'affirmait aux regards de tous. Il paraissait encore comme Celui avec qui il fallait compter. Mais le sépulcre ! Le trou noir devant lequel on roulera la pierre. L'irrévocable. Le sépulcre pareil à celui où était Lazare que la corruption gagnait, et devant lequel ll pleura. Lui, le Verbe, dans ce silence. Lui qui tira tout du néant, dans cette antichambre du néant. Jusque-là, Il a voulu être comme nous. Jusque-là « Exinanivit semetipsum — Il s'est anéanti ». Ce sera pour que le témoignage rendu à sa Résurrection soit plus éclatant. On dira non seulement : « Il est ressuscité d'entre les morts », mais : « Il est sorti du tombeau ». Les amis s'éloignent. Marie elle-même doit partir. Comme son cœur se déchire à chaque pas qu'elle fait et qui l'éloigne du tombeau où dort son enfant ! Il ne reste que les ennemis pour veiller. C'est pire que la solitude. Que disent-ils ? Que font-ils autour de ce sépulcre ? La nuit descend et les enveloppe. Il se passe un si grand Mystère et ils ne comprennent pas. Qui donc comprend ? Seigneur, nous sommes de ceux qui comprennent. Vous avez permis que nous venions à une heure où toutes les ténèbres qui ont enveloppé votre Croix et votre tombeau sont dissipées. Une étoile était sur votre berceau. C'est tout un ciel éclairé qui illumine votre tombeau. Toute l'espérance est là. Après vingt siècles, nous nous tenons devant votre sépulcre et nous savons que Vous y travaillez à la réconciliation de tous ceux qui furent, de tous ceux qui sont, de tous ceux qui seront avec votre Père qui est aussi, par Vous, leur Père. Devant votre tombeau, ô Jésus, nous qui comprenons, nous ne pouvons pas dire d'autre cantique qu'un cantique d'espérance : « Spes unica. » |
