Chemin de Croix

Chanoine Crozier (1850-1916) - édité en 1904



9ème Station


Jésus tombe pour la troisième fois

V. Nous vous adorons, ô Jésus,
R. Parce que, par votre sainte croix, Vous avez racheté le monde.

Nous voyons ici la troisième et dernière chute de Jésus.
Combien cette chute fut profonde et douloureuse et humiliante !
Jésus est sur le point d'atteindre ce sommet qu'Il a tant désiré, tant appelé dans son amour pour son Père et pour les âmes : les ardeurs de son Cœur précipitent ses pas. Et cependant, ses forces l'abandonnent, et Il tombe lourdement. Ses ennemis, plus violents que jamais, se jettent sur Lui et l'accablent de coups et d'outrages.
A ce moment, Jésus foulé aux pieds réalise, d'une façon saisissante, la parole du prophète : « Je ne suis pas un homme, mais un ver de terre », un ver de terre qu'on piétine et qu'on écrase.
En cet état de suprême humiliation, Jésus expie toutes les révoltes, toutes les folies, tous les crimes de l'orgueil humain, de cet orgueil qui a voulu, comme Satan lui-même, s'élever au-dessus du Très-Haut, en donnant un trône, le trône de la divinité, à la Raison indépendante de la vérité éternelle.
Et la France ? Quelle place n'a-t-elle pas eue et ne tient-elle pas dans cette lutte de l'orgueil insurgé contre Dieu, dans cet affranchissement, dans cette déification de la raison et de la prétendue science qui ne se sert des dons du génie et n'étudie les merveilles des œuvres de Dieu que pour l'insulter et le nier ?
L'Esprit saint nous apprend que « le dédain est le comble de l'impiété. » Loin de rendre gloire au Créateur et à l'Ordonnateur des mondes, à la Sagesse, à la Puissance, à la Bonté infinies, nos impies de la fausse science haussent les épaules, méprisent Dieu, son nom, sa religion sainte et, par l'athéisme officiel et obligatoire de l'enseignement, s'efforcent de donner ce mépris aux intelligences sans défense des enfants.
O Dieu très grand, pour expier ces mépris de l'impiété, la guerre déclarée à votre Vérité, notre apostasie nationale, vous avez voulu les humiliations inexprimables de votre Fils, le Verbe Incarné !
Par ces humiliations de Jésus, ô Père très bon et très patient, pardonnez à la France, et éloignez de nous les châtiments encourus par notre orgueil et notre impiété !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père...
V. Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple,
R. Et ne soyez pas toujours irrité contre nous !
V. Cœur de Jésus, salut de ceux qui espèrent en vous.
R. Ayez pitié de nous !
V. Saints et saintes de la France,
R. Intercédez pour nous !
V. Que les âmes des fidèles, par la miséricorde du Seigneur, reposent en paix !
R. Ainsi soit-il !


  10ème Station


La Passion de Notre Seigneur