Chemin de Croix

Chanoine Crozier (1850-1916) - édité en 1904



10ème Station


Jésus est dépouillé de ses vêtements

V. Nous vous adorons, ô Jésus,
R. Parce que, par votre sainte croix, Vous avez racheté le monde.>

Cette station nous représente le moment où Jésus fut dépouillé de ses vêtements.
Ce dépouillement de Jésus fut à la fois un mystère de pauvreté, un mystère de douleur, un mystère de honte.
Mystère de pauvreté ! Jésus qui n'a eu, dans l'étable de Bethléem, que des haillons pour se défendre contre le froid, consent à mourir, dépouillé même de cette robe sans couture que sa douce Mère Lui a tissée.
Mystère de douleur ! Cette robe, collée par le sang à la chair de Jésus en est arrachée violemment, et nous voyons s'ouvrir les plaies de son corps flagellé, et son sang couler à flots.
Mystère de honte ! Jésus, le Saint des Saints venu en ce monde pour y apporter la virginité et la pureté, est exposé aux regards de la foule et de quelle foule !
Nous y reconnaissons ces hypocrites et ces corrompus qui ont pris la fuite, lorsque Jésus pardonnant à la femme coupable s'est relevé pour dire aux accusateurs : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ! »
Il y a là une soldatesque effrontée, sans pudeur et sans frein ; il y a cette multitude qu'on voit apparaître à l'heure des exécutions publiques pour regarder avec une curiosité malsaine, même pour couvrir de dérision les dernières souffrances des suppliciés ! Il y a les insulteurs payés par la synagogue...
Jésus but alors la lie du calice de l'agonie, lie mille fois plus amère que le fiel et le vinaigre goûtés sur la croix.
Jésus, abreuvé de honte et d'outrages, expie les horreurs des quatre mille ans qui l'ont précédé, les prévarications d'Israël, les orgies de la corruption grecque et romaine, les désordres et les crimes des dix-neuf siècles de christianisme, les désordres et les crimes de la France...
Tous les attentats contre la foi de la France sont des attentats contre ses mœurs en brisant le joug salutaire qui les défend et les garde. A ces moissons de vierges, de prêtres, d'apôtres, à ces fortes et belles générations chrétiennes, on veut substituer le paganisme et livrer l'enfance, la jeunesse, la famille, aux vices qui tuent les corps et les âmes.
O Jésus, par votre Sainteté de Fils de Dieu, par la pureté de votre Mère, la Vierge des vierges, par les humiliations de votre dépouillement, nous vous en conjurons, arrachez au démon de l'impureté les pauvres enfants, la jeunesse, la famille, la France présente et future, délivrez-nous de cet horrible mal, libera nos a malo !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père...
V. Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple,
R. Et ne soyez pas toujours irrité contre nous !
V. Cœur de Jésus, salut de ceux qui espèrent en vous.
R. Ayez pitié de nous !
V. Saints et saintes de la France,
R. Intercédez pour nous !
V. Que les âmes des fidèles, par la miséricorde du Seigneur, reposent en paix !
R. Ainsi soit-il !


  11ème Station


La Passion de Notre Seigneur