Chemin de Croix

Chanoine Crozier (1850-1916) - édité en 1904



12ème Station


Jésus meurt sur la Croix

V. Nous vous adorons, ô Jésus,
R. Parce que, par votre sainte croix, Vous avez racheté le monde.

Elles furent longues les trois heures de Jésus sur sa croix, jusqu'au dernier soupir qui a consommé le salut de l'humanité ! Elles furent douloureuses pour Jésus par les horribles souffrances du crucifiement, par la continuelle effusion du sang s'échappant de toutes les plaies, par les angoisses de l'esprit, par l'oppression et les déchirements du cœur, par les ignominies dont on abreuva le pauvre supplicié, par tout ce que Jésus, même dans les ténèbres de la suprême agonie, voyait et entendait de l'avenir, et souffrait d'avance de la part des âmes ingrates et criminelles, de la part de la France, rebelle aux prédilections divines et à sa foi, jusqu'à se faire, à travers le monde, l'apôtre de l'erreur et du mal, et le champion de la guerre faite à Dieu et à l'Eglise ! O Jésus, pour nous rassurer contre cette Justice que nous osons provoquer, pour espérer toujours et quand même en votre inlassable Miséricorde et en l'amour que vous avez pour notre patrie, nous avons besoin de recueillir, pour les comprendre et les goûter davantage, quelques-unes de vos dernières paroles !
Du haut de votre croix, vous avez dit à Marie en lui montrant saint Jean : « Voilà votre Fils ! » et vous avez dit à saint Jean : « Voilà votre Mère ! » Par cette double donation, Marie est devenue la Mère de l'humanité, la Mère de cette France dont les premiers apôtres remontent jusqu'à saint Jean, apôtre et évangéliste de l'amour, ami du Cœur de Jésus et second Fils de Marie et ont reçu de lui, pour les donner à la France, la connaissance et l'amour de Jésus et de Marie.
O Jésus ! vous avez prié pour vos bourreaux en disant : « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font ! » O Jésus infiniment bon et miséricordieux, vous êtes prêt à pardonner même à ceux qui savent ce qu'ils font ! Dilatez tout grand votre Cœur, pour y recevoir vos persécuteurs, par sa plaie largement ouverte, et pour les convertir en étonnant l'univers par ce prodige qui sera le triomphe de votre amour !
Il y a aussi les ignorants qu'on aveugle toujours davantage, les inconscients dont on abuse. Pardonnez, ô Jésus, à ces multitudes dont on se sert pour vous détrôner ; donnez-leur les vives lumières et la vaillante énergie de la foi qui sait se défendre et assurer la victoire de Dieu !
O Jésus! j'ai entendu votre Sitio ! Ce Sitio exprime moins la soif dont souffre votre corps que les ardeurs dévorantes de votre Cœur avide, insatiable des âmes rachetées par votre sang.
O Jésus ! désaltérez-vous, en délivrant la France, en sauvant tous ces pécheurs que l'indifférence, le doute, la négation enfoncent plus profondément dans leur iniquité, tous ces enfants qu'on ravit à votre amour !
O Jésus en croix ! on ne veut plus votre image, ni à l'école, ni dans les hôpitaux, ni dans les tribunaux. Mais nous vous garderons dans nos maisons et sur nos poitrines et nous vous élèverons dans nos cœurs un trône indestructible d'honneur et d'amour !
Regnavit a ligno Deus ! C'est par le bois de la croix que vous avez établi votre Règne sur la terre. Vous régnerez toujours par votre croix, surtout quand vous apparaîtrez avec une grande majesté pour juger les vivants et les morts. A ce moment redoutable, vous montrerez votre croix, et nulle puissance de ce monde ni de l'enfer n'osera ni ne pourra l'enlever de vos mains.

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père...
V. Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple,
R. Et ne soyez pas toujours irrité contre nous !
V. Cœur de Jésus, salut de ceux qui espèrent en vous.
R. Ayez pitié de nous !
V. Saints et saintes de la France,
R. Intercédez pour nous !
V. Que les âmes des fidèles, par la miséricorde du Seigneur, reposent en paix !
R. Ainsi soit-il !


  13ème Station


La Passion de Notre Seigneur