Chemin de Croix

Chanoine Crozier (1850-1916) - édité en 1904



13ème Station


Jésus est détaché de la Croix

V. Nous vous adorons, ô Jésus,
R. Parce que, par votre sainte croix, Vous avez racheté le monde.

En cette treizième station, nous voyons Jésus détaché de la croix et remis à sa Mère.
Il y a quelques instants, Notre-Seigneur Jésus était offert et immolé sur l'autel de la Croix ! La Victime immolée est maintenant déposée et offerte sur un autel vivant, sur les genoux et dans les bras de sa Mère.
Quelle inénarrable souffrance pour Marie ! Après avoir contemplé dans tous ses détails le long supplice de son Fils, après avoir goûté l'horrible amertume des dernières souffrances du Divin Rédempteur, elle reçoit et presse sur son Cœur maternel le corps pâle, sanglant, inanimé, de son Jésus Bien-Aimé !
En Jésus couvert de plaies, ô Marie, vous voyez, vous reconnaissez tant de pauvres pécheurs, devenus vos enfants, défigurés par leurs iniquités, morts à la vie de la grâce, et vous pleurez sur eux en pleurant sur votre Fils Jésus !
Vous voyez aussi et vous reconnaissez en votre Jésus cette France que le choix divin avait rendue si grande et si forte, si belle et si glorieuse. Maintenant, elle perd à flots son sang chrétien, sa vie surnaturelle, même son honneur de nation, par les affreuses blessures béantes de l'impiété, de la persécution, du satanisme.
Pour sauver la France et lui garder ce qui lui reste de sang et de vie, quelles offrandes, quelles souffrances, quelles supplications faut-il donc donner au Dieu des justices et des miséricordes ?
O Père saint, contemplez sur les genoux et dans les bras de Marie, sa Mère, votre Fils unique, fait homme et mort pour nous !
Par cette Mère sacrifiée et sacrificatrice, par ses mains si pures, par son Cœur tant de fois brisé et broyé, recevez comme une réparation et une prière infiniment supérieures à nos crimes et à nos malheurs, la divine Victime de notre Rédemption nationale.
Père très bon, regardez la Face, le Cœur et le Corps immolés de votre Fils ; agréez les louanges et les satisfactions qu'Il vous donne pour la France ; laissez-vous apaiser par sa Passion et sa Mort, et « accordez-nous le pardon qui nous délivrera. Tu veniam concede placatus ! »
De Jésus Lui-même, de son Cœur filial qui a tant souffert des souffrances de sa Mère, recevez Marie et tout l'ineffable martyre dont elle a vécu, depuis l'heure où le vieillard du Temple lui a montré le glaive qui devait transpercer son Cœur maternel !
O Dieu! par la Mère des Douleurs, nous vous offrons et nous vous livrons, pour la France, votre Fils Bien-Aimé, « l'Homme des Douleurs » et, par Lui, avec Lui, en Lui, nous vous offrons et nous vous livrons pour notre chère patrie, sa Mère et notre Mère, Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame de toutes douleurs !
O Cœur Sacré de Jésus ! O Cœur Immaculé de Marie ! en l'abîme de vos souffrances et par votre commune immolation, vous êtes toute notre espérance, notre caution et notre prière toute-puissante ! « Sauvez-nous ! Hâtez-vous ; nous périssons ! »

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père...
V. Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple,
R. Et ne soyez pas toujours irrité contre nous !
V. Cœur de Jésus, salut de ceux qui espèrent en vous.
R. Ayez pitié de nous !
V. Saints et saintes de la France,
R. Intercédez pour nous !
V. Que les âmes des fidèles, par la miséricorde du Seigneur, reposent en paix !
R. Ainsi soit-il !


  14ème Station


La Passion de Notre Seigneur