REDONNER À DIEU LE JOUR QUE NOUS LUI AVONS VOLÉ

Le curé d'Ars souffrait beaucoup de voir certains de ses paroissiens profaner le Jour du Seigneur. Il disait: «Le dimanche le bon Dieu nous ouvre ses trésors, à nous d'y puiser à pleines mains... . La profanation du dimanche conduit à l'indifférence... . Le dimanche c'est le bien du bon Dieu. De quel droit touchez-vous à ce qui ne vous appartient pas ? Vous savez que le bien volé ne profite jamais... . Le jour que vous volez au Seigneur ne vous profitera pas non plus.»

Avec le curé d'Ars je n'hésite pas à dire que le vol le plus odieux de l'histoire a été commis par des chrétiens. En effet une grande proportion d'entre eux ont volé Dieu: ils lui ont volé son Jour, le dimanche, pour en faire un jour de commerce et de consommation comme les autres. Mais en volant à Dieu son Jour ils ont perdus le temps de vivre. Un commis de Rona nous disait: «Si le gouvernement ordonnait de fermer le dimanche, j'en serais le premier content. Je n'ai plus de vie familiale. J'ai congé le vendredi, ma femme le lundi. Il est presque impossible d'être ensemble avec les enfants. » Au contraire le temps donné au Christ n'est jamais un temps perdu, mais plutôt un temps gagné pour l'humanisation profonde de nos relations et de notre vie... affirme Jean-Paul II.

Seigneur garde-moi de prendre part à ce vol.

DIRE NON À LA CONSOMMATION
POUR DIRE OUI À LA COMMUNION

À Satan qui lui suggère de changer des pierres en pain Jésus répond: «L'Homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.» (Mt, 4,4) Comme l'exprime merveilleusement Charles Journet «cette parole est devenue une lumière suprême pour l'humanité ... . Elle prophétisait que partout où serait proclamé le primat du temporel et de l'économique, c'est le pain lui-même, chez les hommes devenus sans coeur, qui commencerait de se changer en pierres.»

C'est exactement ce qui se passe aujourd'hui sous nos yeux pour de nombreuses familles et dans la société en général (vie à fleur de peau, violence, suicides de jeunes, dégradation des relations) parce que l'on se refuse un temps d'arrêt, de gratuité, d'intériorité comme Dieu nous le demande solennellement de le faire en son Jour.

Seigneur, autrefois dans le temple, tu as chassé les vendeurs en disant: «Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic car c'est une maison de prière.» Aujourd'hui tu nous dirais certainement: «Ne faites pas de mon Jour un jour de trafic et de consommation, car mon Jour doit être un jour de communion.»

De même qu'il n'est pas possible de se sanctifier sans le savoir mais seulement en faisant des choix conscients et en posant des gestes concrets, de la même façon il n'est pas possible de sanctifier le JdS sans faire des choix conscients et sans poser des gestes précis: pour sanctifier le JdS il faut organiser sa semaine (son temps et ses priorités) en conséquence. Sanctifier le JdS nous conduit jusque là.

Par une décision libre et par amour pour le JdS, n'encouragez pas le dimanche païen. Librement ne vous permettez pas de faire du dimanche un jour de commerce et de consommation. Abstenez-vous de faire des achats en ce jour. Pour cela développez un réflexe de prévoyance pendant la semaine. Encourager le commerce et le magasinage le dimanche, c'est contribuer à la dégradation du tissu familial et social et c'est travailler, en pratique, à la destruction du dimanche chrétien en soi et chez les autres. Comme le dirait certainement Élie, Ezéchiel ou un des prophètes, ne prostituez pas le Jour du Seigneur ! (Je rêve du jour où on ne vendra pas de biens de consommation dans les sous-sols d'églises le dimanche.)

Quand vous verrez des propriétaires de commerce chrétiens afficher «Fermé le Jour du Seigneur.» vous pourrez dire comme Siméon: «Maintenant Seigneur tu peux laisser s'en aller en paix ton serviteur, car mes yeux ont vu que ton Église renaît.» Quelle immense tristesse de voir un chrétien trouver la moindre joie dans la consommation des biens matériels le Jour du Seigneur.

«Nul ne peut servir deux maîtres: ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre ...» (Mt 6,24). En paraphrasant à peine on peut compléter en disant: «Nul ne peut à la fois sanctifier le Jour du Seigneur et s'adonner à la consommation en ce jour.»

Quand on y regarde de près on voit que l'absence de repos et l'incitation à la consommation nous empêchent de faire ce que le Christ nous dit que nous pouvons faire le dimanche, i.e. «faire le bien » : le bien à notre âme, à notre famille, à notre communauté chrétienne.

TÉMOIGNER ENSEMBLE DE L'ABSOLU DE DIEU

Le dimanche acquiert naturellement aussi une valeur de témoignage et d'annonce ... .

Pour la communauté chrétienne et l'Église universelle la façon dont les fidèles vivent le JdS revêt une valeur capitale de témoignage. C'est le jour où, ensemble, les membres de la communauté chrétienne témoignent publiquement de la résurrection du Christ et de l'Absolu de Dieu. C'est pourquoi, à l'inverse, la profanation du dimanche par des chrétiens devient un contre-témoignage extrêmement grave. La visibilité du Peuple de Dieu passe par la sanctification du dimanche; c'est par elle que les païens et non croyants voient que le Peuple de Dieu existe. En s'abstenant de faire certaines choses et en en faisant d'autres en ce jour, les chrétiens témoignent publiquement de l'Absolu de Dieu.

Quand vos amis verront que vous organisez votre semaine pour être en mesure de sanctifier correctement le JdS, ils sauront que vous faites partie de ceux et celles qui aiment Dieu plus que tout. Aimer Dieu plus que tout c'est aussi aimer son jour plus que tout. Et d'ailleurs comment prétendre aimer plus que tout Dieu que nous ne voyons pas si nous n'aimons pas plus que tout son Jour que nous voyons.

Notre Père qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié
et que ton Jour le soit aussi !


Note: les passages en bleu sont tirés de la Lettre apostolique Dies Domini de Jean-Paul II.




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