La Très Sainte Eucharistie

Normes et respect de la Liturgie





Normes et respect de la Liturgie

La liturgie est le sommet auquel tend l'action de l'Eglise, et en même temps la source d'où découle toute sa vertu.
Dans les célébrations liturgiques chacun, ministre ou fidèle, en s'acquittant de sa fonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature de la chose et des normes liturgiques.
On recommande fortement cette parfaite participation à la messe qui consiste en ce que les fidèles, après la communion du prêtre, reçoivent le corps du Seigneur dans le même sacrifice.
Constitution Conciliaire Sacrosanctum Concilium, sur la Sainte Liturgie, 4 décembre 1963 (10, 28, 55).
Texte intégral

Les nouvelles normes ont simplifié les formules, les gestes et les actions liturgiques, selon ce principe établi par la Constitution sur la Liturgie : « Les rites manifesteront une noble simplicité, seront d'une brièveté remarquable et éviteront les répétitions inutiles ; ils seront adaptés à la capacité des fidèles et, en général, n'exigeront pas de nombreuses explications » (Sacrosanctum Concilium, n.34). Mais dans ce domaine, il ne faut pas aller au-delà des limites fixées. Ceux qui le font dépouillent la liturgie des signes sacrés et de la beauté propre qui lui sont nécessaires pour que le mystère du salut puisse vraiment s'accomplir dans l'assemblée chrétienne et que, sous le voile des rites visibles et avec l'aide d'une catéchèse adaptée, il soit correctement compris.
La réforme liturgique, en effet, ne vise absolument pas et d'aucune manière à la « désacralisation », et elle ne veut apporter aucun argument au phénomène appelé « sécularisation ». Il faut donc conserver aux rites leur dignité, leur gravité et leur caractère sacré. […]
Puisque le ministère du prêtre est celui de toute l'Église, il ne peut être exercé que dans l'obéissance et la communion à la hiérarchie, et dans le zèle au service de Dieu et des frères. Il est clair que ce caractère hiérarchique de la Liturgie, sa valeur sacramentelle et le respect dû à la communauté des fidèles, exigent que le prêtre remplisse sa fonction cultuelle comme un serviteur fidèle, un « intendant des mystères de Dieu » (cf. 1 Cor 4, 1), n'introduisant aucun rite qui ne soit établi et approuvé dans les livres liturgiques.
Sacré Congrégation pour le Culte Divin, Liturgicae instaurationes, 5 septembre 1970.
Texte intégral

Lorsqu'ils communient à genoux, il n'est pas requis un autre signe de révérence envers le Saint Sacrement, puisque la génuflexion elle-même exprime l'adoration. Mais lorsqu'ils communient debout, il est vivement recommandé que, s'avançant en procession, les fidèles fassent un acte de révérence avant la réception du Sacrement, au lieu et moment opportun pour que l'accès et le départ des fidèles ne soient pas troublés.
Sacrée Congrégation des Rites, Eucharisticum mysterium, Instruction sur le culte de l’Eucharistie, 25 mai 1967, n.34.
(reprise dans l'instruction Inestimabile donum, 3 avril 1980, n.11.)

L'usage de la communion dans la main doit être accompagné d'une instruction ou d'une catéchèse appropriée sur l'enseignement catholique concernant la vraie et permanente présence du Christ sous les espèces eucharistiques et la vénération appropriée envers ce sacrement. (cf. Sacrosanctum Concilium n.7 ; Sacrée Congrégation des Rites, Instr. Eucharisticum Mysterium n. 9 ; Sacrée Congrégation pour le Culte Divin, Instr. Memoriale Domini : "ils doivent empêcher tout manque possible de vénération ou de fausses opinions concernant l'eucharistie de prendre racine dans les esprits des fidèles".)
Sacrée Congrégation pour la Discipline des Sacrements, Immensae caritatis, Instruction pour rendre plus faciles les conditions d'accès à la communion sacramentelle dans certaines circonstances, 29 janvier 1973.
Texte intégral (en anglais)

Je voudrais demander pardon – en mon nom et en votre nom à tous, vénérés et chers frères dans l'épiscopat – pour tout ce qui, en raison de quelque faiblesse humaine, impatience, négligence que ce soit, par suite également d'une application parfois partielle, unilatérale, erronée des prescriptions du Concile Vatican II, peut avoir suscité de scandale et malaise au sujet de l'interprétation de la doctrine et de la vénération qui est due à ce grand Sacrement. Et je prie le Seigneur Jésus afin que désormais, dans notre façon de traiter ce mystère sacré, soit évité ce qui peut affaiblir ou désorienter d'une manière quelconque le sens du respect et de l'amour chez nos fidèles.
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Dominicae Cenae, à tous les évêques pour le Jeudi Saint, sur le mystère et le culte de la sainte Eucharistie, 24 février 1980.
Texte intégral

On doit recommander aux fidèles de ne pas omettre, après la communion, l'action de grâce qui s'impose, soit pendant la célébration en pratiquant quelques instants de silence ou en utilisant quelque hymne ou psaume ou autre chant de louange [Institutio generalis missalis romani, n. 56 j.], soit après la célébration en demeurant si possible en méditation pendant un temps convenable.
Devant le Saint Sacrement, qu'Il soit enfermé dans le tabernacle ou exposé publiquement, on conservera la coutume vénérable de faire la génuflexion, en signe d'adoration. Il faut donner une âme à ce geste. Afin que le cœur s'incline avec un profond respect devant Dieu, la génuflexion ne sera faite ni d'une manière empressée, ni d'une manière distraite. Si quelque chose a été introduit en contradiction avec les dispositions ci-dessus, on doit le corriger.
Sacrée Congrégation pour les Sacrements et le Culte Divin, Instruction Inaestimabile Donum, Sur quelques normes relatives au culte du mystère eucharistique, 3 avril 1980 (17 & 26).
Texte intégral

Qui va recevoir la très sainte Eucharistie s'abstiendra, au moins une heure avant la sainte communion, de prendre tout aliment et boisson, à l'exception seulement de l'eau et des médicaments. (Can. 919 - § 1.)
Pour célébrer et administrer l'Eucharistie, les prêtres et les diacres revêtiront les vêtements sacrés prescrits par les rubriques. (Can. 929.)
Sauf si une raison grave s'y oppose, l'église dans laquelle la très sainte Eucharistie est conservée restera ouverte aux fidèles au moins quelques heures par jour, afin qu'ils puissent prier devant le très saint Sacrement. (Can. 937)
Le tabernacle dans lequel la très sainte Eucharistie est conservée sera placé en un endroit de l'église ou de l'oratoire remarquable, visible, convenablement décoré et adapté à la prière. (Can. 938 - § 2.)
Code de Droit Canonique, 25 janvier 1983.
(La très Sainte Eucharistie : Cannons 897 à 958.)
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Parce que "les actions liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de l’Église, qui est le sacrement de l’unité (Sacrosanctum concilium, n.26)", leur discipline dépend uniquement de l’autorité hiérarchique de l’Église (Sacrosanctum concilium, nn.22 et 26). La liturgie appartient au Corps tout entier de l’Église (Sacrosanctum concilium, n.26). C’est pourquoi il n’est permis à personne, même au prêtre, ni à un groupe quelconque, d’y ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit de son propre chef (Sacrosanctum concilium, n.22). La fidélité aux rites et aux textes authentiques de la liturgie est une exigence de la "lex orandi", qui doit toujours être conforme à la "lex credendi". Le manque de fidélité sur ce point peut même toucher à la validité des sacrements.
Il faut reconnaître que l’application de la réforme liturgique s’est heurtée à des difficultés dues surtout à un contexte peu favorable, marqué par une privatisation du domaine religieux, un certain rejet de toute institution, une moindre visibilité de l’Église dans la société, une remise en question de la foi personnelle. On peut supposer aussi que le passage d’une simple assistance, assez souvent passive et muette, à une participation plus pleine et active a été une exigence trop forte pour certains. Il en est résulté des attitudes diverses et même opposées vis-à-vis de la réforme : certains ont reçu les nouveaux livres avec quelque indifférence ou sans chercher à comprendre ni à faire comprendre les motifs des changements ; d’autres, malheureusement, se sont repliés de manière unilatérale et exclusive sur les formes liturgiques précédentes, perçues par certains comme seule garantie de sécurité dans la foi ; d’autres enfin ont promu des innovations fantaisistes, prenant leurs distances par rapport aux normes établies par l’autorité du Siège apostolique ou des évêques, perturbant l’unité de l’Église et la piété des fidèles, heurtant même parfois les données de la foi.
Cela ne doit pas faire oublier que les pasteurs et le peuple chrétien, dans leur immense majorité, ont accueilli la réforme liturgique dans un esprit d’obéissance et même de ferveur joyeuse. […] "Le renouveau liturgique est le fruit le plus apparent de toute l’œuvre conciliaire (Relation finale de l’Assemblée extraordinaire du Synode des évêques (7 décembre 1985), II, B, b, 1)" Pour beaucoup, le message du deuxième Concile du Vatican a été perçu avant tout à travers la réforme liturgique.
À côté de ces bienfaits de la réforme liturgique, il faut reconnaître et déplorer certaines déviations, plus ou moins graves, dans son application. On constate parfois des omissions ou des ajouts illicites, des rites inventés hors des normes établies, des attitudes ou des chants qui ne favorisent pas la foi ou le sens du sacré, des abus dans la pratique de l’absolution collective, des confusions entre le sacerdoce ministériel, lié à l’ordination, et le sacerdoce commun des fidèles, qui a son fondement dans le baptême.
On ne peut tolérer que certains prêtres s’arrogent le droit de composer des prières eucharistiques ou de remplacer les textes de l’Écriture sainte par des textes profanes. Des initiatives de ce genre, loin d’être liées à la réforme liturgique elle-même, ou aux livres qui en sont issus, lui contreviennent directement, la défigurent et privent le peuple chrétien des richesses authentiques de la liturgie de l’Église.
Il appartient aux évêques d’extirper ces abus, puisque le gouvernement de la liturgie dépend de l’évêque, dans les limites du droit (Cf. Const. Sacrosanctum Concilium, n. 22, §1), et que "la vie chrétienne de ses fidèles découle de lui en quelque manière (Ibid., n. 41)".
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Apostolique Vicesimus quintus annus, 4 décembre 1988 (11 à 13).
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La liturgie est-elle vécue comme « source et sommet » de la vie ecclésiale, selon l'enseignement de la constitution Sacrosanctum Concilium ? Voit-on s'affermir, dans l'Église universelle et dans les Églises particulières, l'ecclésiologie de communion de la constitution Lumen gentium, en donnant la place qui convient aux charismes, aux ministères, aux diverses formes de participation du peuple de Dieu, sans pour autant se prêter à un « démocratisme » et à un sociologisme qui ne respectent pas la vision catholique de l'Église ni l'authentique esprit de Vatican II ?
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Apostolique Tertio Millenio Adveniente, sur la préparation du Jubilé de l'an 2000, 10 novembre 1994 (36).
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La célébration liturgique est un acte de la vertu de religion qui, de façon cohérente avec sa nature, doit se caractériser par un sens profond du sacré. En elle l’homme et la communauté doivent être conscients de se trouver d’une façon particulière devant Celui qui est trois fois saint et transcendant. Par conséquent, l’attitude requise ne peut qu’être pénétrée de respect, de ce sens de stupeur qui provient du fait de se savoir en présence de la majesté de Dieu. Peut-être était-ce ce que Dieu voulait exprimer, en commandant à Moïse d’enlever ses sandales devant le buisson ardent ? L’attitude de Moïse et d’Élie ne naissait-elle pas de cette conscience, quand ils n’osèrent pas regarder Dieu facie ad faciem ?
Le Peuple de Dieu a besoin de voir dans les prêtres et les diacres un comportement plein de révérence et de dignité, capable de l’aider à pénétrer les choses invisibles, même avec peu de paroles et d’explications. Dans le Missel Romain, dit de Saint Pie V, comme dans diverses liturgies orientales, on trouve de très belles prières avec lesquelles le prêtre exprime le plus profond sens d’humilité et de révérence face aux saints mystères : celles-ci révèlent la substance même de toute liturgie.
La célébration liturgique présidée par le prêtre est une assemblée priante, rassemblée dans la foi et attentive à la Parole de Dieu. Son premier but est de présenter à la divine Majesté le Sacrifice vivant, pur et saint, offert sur le Calvaire une fois pour toutes par le Seigneur Jésus, qui se rend présent chaque fois que l’Église célèbre la Sainte Messe pour exprimer le culte dû à Dieu en esprit et en vérité.
Jean-Paul II (1920-2005), Message à l'Assemblée plénière de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, 21 septembre 2001 (3).
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Il est donc nécessaire de découvrir et de vivre constamment la beauté de la prière et de la liturgie. Il faut prier Dieu non seulement avec des formules théologiquement exactes, mais également d'une façon belle et digne.
La communauté chrétienne doit faire un examen de conscience afin que revienne toujours plus dans la liturgie la beauté de la musique et du chant. Il faut purifier le culte d'erreurs de style, de formes d'expression médiocres, de musiques et de textes plats, peu adaptés à la grandeur de l'acte que l'on célèbre.
Jean-Paul II (1920-2005), Audience générale du mercredi 26 février 2003 (3).
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Je me sens le devoir de lancer un vigoureux appel pour que, dans la Célébration eucharistique, les normes liturgiques soient observées avec une grande fidélité. Elles sont une expression concrète du caractère ecclésial authentique de l'Eucharistie ; tel est leur sens le plus profond. La liturgie n'est jamais la propriété privée de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans laquelle les Mystères sont célébrés. L'Apôtre Paul dut adresser des paroles virulentes à la communauté de Corinthe pour dénoncer les manquements graves à la Célébration eucharistique, manquements qui avaient conduit à des divisions (schísmata) et à la formation de factions (airéseis) (cf. 1 Co 11, 17-34). À notre époque aussi, l'obéissance aux normes liturgiques devrait être redécouverte et mise en valeur comme un reflet et un témoignage de l'Église une et universelle, qui est rendue présente en toute célébration de l'Eucharistie. Le prêtre qui célèbre fidèlement la Messe selon les normes liturgiques et la communauté qui s'y conforme manifestent, de manière silencieuse mais éloquente, leur amour pour l'Église. Précisément pour renforcer ce sens profond des normes liturgiques, j'ai demandé aux Dicastères compétents de la Curie romaine de préparer un document plus spécifique, avec des rappels d'ordre également juridique, sur ce thème d'une grande importance. Il n'est permis à personne de sous-évaluer le Mystère remis entre nos mains: il est trop grand pour que quelqu'un puisse se permettre de le traiter à sa guise, ne respectant ni son caractère sacré ni sa dimension universelle.
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Encyclique Ecclesia de Eucharistia (52), 17 avril 2003.
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Un aspect qu'il faut cultiver avec une plus grande application au sein de nos communautés est l'expérience du silence. Nous avons besoin de celui-ci "pour accueillir dans nos coeurs la pleine résonance de la voix de l'Esprit Saint, et pour unir plus étroitement la prière personnelle à la Parole de Dieu et à la voix publique de l'Eglise" (Institutio generalis Liturgiae Horarum, n. 213). Dans une société qui vit de manière toujours plus frénétique, souvent étourdie par le bruit et distraite par l'éphémère, redécouvrir la valeur du silence est vital. Ce n'est pas un hasard si, même en dehors du culte chrétien, se diffusent des pratiques de méditation qui accordent de l'importance au recueillement. Pourquoi ne pas lancer, avec audace pédagogique, une éducation spécifique au silence au sein même des propres paramètres de l'expérience chrétienne? Nous devons avoir à l'esprit l'exemple de Jésus, qui "sortit et s'en alla dans un lieu désert, et là il priait" (Mc 1, 35). La Liturgie, dans ses divers moments et ses diverses manifestations, ne peut pas négliger celui du silence.
Le renouveau liturgique réalisé au cours des dernières décennies a révélé comment il est possible de conjuguer une norme qui assure à la Liturgie son identité et sa dignité, tout en gardant des espaces de créativité et d'adaptation, qui la rapprochent des exigences de styles des diverses régions, situations et cultures. En ne respectant pas les normes liturgiques, on en arrive parfois à des abus quelquefois graves, qui obscurcissent la vérité du mystère et qui créent un égarement et des tensions au sein du Peuple de Dieu (Ecclesia de Eucharistia, n. 52). Ces abus n'ont rien à voir avec l'esprit authentique du Concile et ils doivent être corrigés par les pasteurs, avec une attitude de fermeté prudente.
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Apostolique Spiritus et Sponsa (pour le 40e anniversaire de la Constitution Sacrosanctum Concilium), 4 décembre 2003 (13 & 15).
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On doit utiliser seulement les Prières eucharistiques contenues dans le Missel Romain ou légitimement approuvées par le Siège Apostolique, selon les modalités et dans les limites qu’il a fixées. « On ne peut tolérer que certains prêtres s’arrogent le droit de composer des Prières eucharistiques » (Vicesimus quintus annus, n.13) ou qu’ils modifient le texte approuvé par l’Église, ou encore qu’ils adoptent d’autres Prières eucharistiques, dues à la composition privée (Inaestimabile donum, n.5).

L’abus suivant se répand dans certains lieux : durant la célébration de la sainte Messe, le prêtre rompt l’hostie au moment de la consécration. Un tel abus est contraire à la tradition de l’Église. Il doit être expressément réprouvé et il est très urgent de le corriger.

L’usage suivant, qui est expressément réprouvé, doit cesser : ici ou là, il arrive que les prêtres, les diacres ou les fidèles introduisent, de leur propre initiative, des changements ou des variations dans les textes de la sainte Liturgie, qu’ils sont chargés de prononcer. En effet, cette manière d’agir a pour conséquence de rendre instable la célébration de la sainte Liturgie, et il n’est pas rare qu’elle aille jusqu’à altérer le sens authentique de la Liturgie.

Durant la sainte Messe, tout comme dans les autres célébrations de la sainte Liturgie, il n’est pas permis d’utiliser un Symbole ou une Profession de foi qui ne se trouve pas dans les livres liturgiques dûment approuvés.

Dans la célébration de la sainte Messe, la fraction du pain eucharistique commence après l’échange de la paix, pendant que l’on dit l’Agnus Dei ; elle est accomplie seulement par le prêtre célébrant, et, si le cas se présente, avec l’aide d’un diacre ou d’un concélébrant, mais jamais d’un laïc. En effet, le geste de la fraction du pain « accompli par le Christ à la dernière Cène et qui, depuis l’âge apostolique, a donné son nom à toute l’action eucharistique, signifie que les multiples fidèles, dans la Communion à l’unique pain de vie, qui est le Christ, mort et ressuscité pour le salut du monde, deviennent un seul corps (1 Co 10, 17) » (Missale Romanum, Institutio Generalis, n.73). C’est pourquoi il faut accomplir ce rite avec le plus grand respect (Liturgicae instaurationes, n.5). Cependant, sa durée doit être brève. Il est très urgent de corriger l’abus, qui se répand dans certains lieux, de prolonger ce rite sans nécessité, y compris avec l’aide de laïcs, contrairement aux normes, et de lui attribuer une importance exagérée (Missale Romanum, Institutio Generalis, nn. 83, 240, 321).

Il n’est pas licite d’associer la célébration de la Messe à des réalités de nature politique ou profane, ou encore à des éléments qui ne sont pas entièrement conformes au Magistère de l’Église catholique. De plus, pour ne pas priver l’Eucharistie de sa signification authentique, il faut absolument éviter de célébrer la Messe avec le seul désir d’en faire un spectacle, ou de la célébrer en adoptant le style d’autres cérémonies, spécialement profanes.

Il est certainement bien préférable que tous ceux qui participent à une célébration de la sainte Messe reçoivent la sainte Communion au cours de cette célébration, à condition qu’ils remplissent les conditions, qui leur permettent de communier. Cependant, il arrive parfois que les fidèles s’approchent de la sainte table en grand nombre et sans le discernement nécessaire. Il est du devoir des pasteurs de corriger un tel abus avec prudence et fermeté.

De plus, lorsque la sainte Messe est célébrée pour une grande foule ou, par exemple, dans les grandes villes, il faut veiller à ce que des non-catholiques ou même des non-chrétiens, agissant par ignorance, ne s’approchent pas de la sainte Communion, sans tenir compte du Magistère de l’Église tant au plan doctrinal que disciplinaire. Il revient aux pasteurs d’avertir, au moment opportun, les personnes présentes à la célébration sur la vérité et la discipline, qui doivent être observées strictement.

La première Communion des enfants doit toujours être précédée de la confession sacramentelle et de l’absolution (Code de Droit Canonique, can. 914).

« Les fidèles communient à genoux ou debout, selon ce qu’aura établi la Conférence des Évêques », avec la confirmation du Siège Apostolique. « Toutefois, quand ils communient debout, il est recommandé qu’avant de recevoir le Sacrement ils fassent le geste de respect qui lui est dû, que la Conférence des Évêques aura établi » (Missale Romanum, Institutio Generalis, n. 160).

Tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la bouche (Missale Romanum, Institutio Generalis, n. 161). Si un communiant désire recevoir le Sacrement dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie. Cependant, il faut veiller attentivement dans ce cas à ce que l’hostie soit consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne s’éloigne avec les espèces eucharistiques dans la main. S’il y a un risque de profanation, la sainte Communion ne doit pas être donnée dans la main des fidèles (Dubium : Notitiae 35).

Il faut maintenir l’usage du plateau pour la Communion des fidèles, afin d’éviter que la sainte hostie, ou quelque fragment, ne tombe à terre (Missale Romanum, Institutio Generalis, n.118).

Il n’est pas permis aux fidèles de « prendre eux-mêmes la sainte hostie ou le saint calice, encore moins de se les transmettre de main en main » (Missale Romanum, Institutio Generalis, n.160). De plus, à ce sujet, il faut faire cesser l’abus suivant : pendant la Messe de leur mariage, il arrive que les époux se donnent réciproquement la sainte Communion.

Pour administrer la sainte Communion sous les deux espèces aux fidèles laïcs, il faut tenir compte d’une manière appropriée des circonstances, dont l’évaluation revient en premier lieu aux Évêques diocésains. On doit absolument l’exclure lorsqu’il y a un risque, même minime, de profanation des saintes espèces (Missale Romanum, Institutio Generalis, n. 283).

Il n’est pas permis à celui qui reçoit la communion de tremper lui-même l’hostie dans le calice, ni de recevoir dans la main l’hostie, qui a été trempée dans le Sang du Christ.

« Le vêtement propre au prêtre célébrant, pour la Messe et pour les autres actions sacrées en liaison immédiate avec la Messe, est la chasuble, à moins que ne soit prévu un autre vêtement à revêtir par-dessus l’aube et l’étole » (Missale Romanum, Institutio Generalis, n.337). De même, lorsque, conformément aux rubriques, le prêtre revêt la chasuble, il ne doit pas omettre de porter l’étole. Tous les Ordinaires doivent veiller à ce que tout usage contraire soit supprimé.

Il faut réprouver expressément l’abus suivant, qui est contraire aux prescriptions des livres liturgiques : même avec la participation d’un seul assistant, il n’est pas permis aux ministres sacrés de célébrer la sainte Messe sans revêtir les vêtements liturgiques, ou de porter seulement l’étole sur la coule monastique ou sur l’habit commun religieux, ou encore sur un vêtement civil (Liturgicae instaurationes, n.8c). Les Ordinaires sont tenus de corriger dans les plus brefs délais des abus de ce genre, et ils doivent veiller à pourvoir toutes les églises et tous les oratoires dépendant de leur juridiction, d’un nombre suffisant de vêtements liturgiques, confectionnés selon les normes.

« En fonction des données architecturales de l’église et conformément aux coutumes locales légitimes, le Saint-Sacrement doit être conservé dans un tabernacle placé dans une partie de l’église particulièrement noble, insigne, bien visible et bien décorée », et aussi dans un endroit tranquille « adapté à la prière » (Eucharisticum mysterium, n.54), comportant un espace devant le tabernacle, où il est possible de disposer un certain nombre de bancs ou de chaises, avec des agenouilloirs.

« Qu’au cours de la journée », les fidèles « ne négligent point de rendre visite au Saint-Sacrement... Car la visite est, envers le Christ Notre-Seigneur, présent en ce lieu, une marque de gratitude, un gage d’amour et un hommage de l’adoration qui lui est due » (Paul VI, Mysterium fidei). En effet, comme cela apparaît d’une manière éclatante dans l’exemple de nombreux saints, la contemplation de Jésus présent dans le Saint-Sacrement, en tant qu’elle est une communion de désir, unit étroitement le fidèle au Christ. (Ecclesia de Eucharistia, n.25). « Sauf si une raison grave s’y oppose, l’église dans laquelle la très sainte Eucharistie est conservée restera ouverte aux fidèles au moins quelques heures par jour, afin qu’ils puissent prier devant le très saint Sacrement » (Code de Droit Canonique, can. 937).

L’Ordinaire doit encourager très vivement l’adoration eucharistique, avec le concours du peuple, qu’elle soit brève, ou prolongée, ou bien perpétuelle. En effet, dans les années récentes, alors que dans beaucoup « d’endroits, l’adoration du Saint-Sacrement a une large place chaque jour et devient source inépuisable de sainteté », il y a aussi des lieux « où l’on note un abandon presque complet du culte de l’adoration eucharistique » (Ecclesia de Eucharistia, n.10).

« Là où l’Évêque diocésain le juge possible, en témoignage public de vénération envers la très sainte Eucharistie, une procession sera organisée dans les rues, surtout au jour de la solennité du Corps et du Sang du Christ » (Code de Droit Canonique, can. 944 § 1). En effet, la pieuse « participation des fidèles à la procession du Saint-Sacrement lors de la solennité du Corps et du Sang du Christ est une grâce du Seigneur qui remplit de joie chaque année ceux qui y participent » (Ecclesia de Eucharistia, n.10).

Tous les fidèles du Christ doivent participer, autant que possible, pleinement, consciemment et activement à la très sainte Eucharistie (Sacrosanctum Concilium, n.14) ; ils doivent la vénérer de tout leur cœur dans les actes de dévotion et dans la vie. Les Évêques, les prêtres et les diacres, dans l’exercice de leur ministère sacré, doivent s’interroger en conscience sur l’authenticité et sur la fidélité des actions qu’ils accomplissent au nom du Christ et de l’Église dans la célébration de la sainte Liturgie.

Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, Instruction Redemptionis Sacramentum, sur certaines choses à observer et à éviter concernant la très sainte Eucharistie, 25 mars 2004 (51, 55, 59, 69, 73, 78, 83, 84, 87, 90, 92, 93, 94, 101, 104, 123, 126, 130, 135, 136, 143, 186).
Texte intégral

Les prêtres amoureux de l'Eucharistie sont en mesure de communiquer aux enfants et aux jeunes « l'admiration eucharistique » que j'ai voulu réveiller par l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia (n.6). Ce sont eux en général qui les attirent de cette façon sur la voie du sacerdoce, comme pourrait le montrer utilement l'histoire de notre propre vocation.
C'est précisément à cette lumière, chers Frères prêtres, qu'il faut privilégier, à côté d'autres initiatives, le soin des servants d'autel, qui constituent comme un « vivier » de vocations sacerdotales. Le groupe des servants d'autel, bien accompagné par vous au sein de la communauté paroissiale, peut parcourir un vrai chemin de croissance chrétienne, formant quasiment une sorte de pré-séminaire. Éduquez la paroisse, famille de familles, à voir dans les servants d'autel ses propres enfants comme « des fils autour de la table » du Christ, Pain de vie (cf. Ps 127, 3).
Profitant de la collaboration des familles les plus sensibilisées et des catéchistes, suivez avec une profonde sollicitude le groupe des servants d'autel pour que, par le service de l'autel, chacun d'eux apprenne à aimer toujours plus le Seigneur Jésus, le reconnaisse réellement présent dans l'Eucharistie et goûte la beauté de la liturgie.
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre aux prêtres, Jeudi Saint 28 mars 2004 (5 & 6).
Texte intégral

Seule une Eglise amoureuse de l’Eucharistie enfante à son tour des vocations sacerdotales saintes et nombreuses. Et elle le fait par la prière et un témoignage de sainteté offert de façon spéciale aux nouvelles générations.
Jean-Paul II (1920-2005), Homélie de la messe du Jeudi Saint, 8 avril 2004 (4).
Texte intégral (en anglais)

« Que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers. »
(Ph 2, 6-11)

Il se peut bien que l’agenouillement soit étranger à la culture moderne – pour la bonne raison que cette culture s’est éloignée de la foi. Elle ne connaît plus Celui devant lequel l’agenouillement est le seul geste nécessaire. La foi apprend aussi à nous agenouiller. C’est pourquoi une liturgie qui ne connaîtrait plus l’agenouillement serait intrinsèquement malade. Il faut réapprendre à nous agenouiller, réintroduire l’agenouillement partout où il a disparu, afin que, par notre prière, nous restions en communion avec les apôtres et les martyrs, en communion avec le cosmos tout entier, en union avec Jésus-Christ.
Cardinal Joseph Ratzinger (Benoît XVI), extraits de L’Esprit de la liturgie, Ad Solem, 2001.

Un signe convaincant que la catéchèse eucharistique est efficace chez les fidèles est certainement la croissance, en eux, du sens du mystère de Dieu présent parmi nous. Cela peut être vérifié à travers des manifestations spécifiques de respect envers l'Eucharistie, auxquelles le parcours mystagogique doit introduire les fidèles. (190) Je pense, d'une manière générale, à l'importance des gestes et des postures, comme le fait de s'agenouiller pendant les moments centraux de la prière eucharistique. En s'adaptant à la légitime diversité des signes qui sont posés dans le contexte des différentes cultures, que chacun vive et exprime la conscience de se trouver dans toute célébration devant la majesté infinie de Dieu, qui nous rejoint de manière humble dans les signes sacramentels.
Benoît XVI, Exhortation Apostolique Post-Synodale Sacramentum Caritatis (65), 22 février 2007.
Texte intégral