Rayonnement du Coeur Miséricordieux de Jésus

Paroisse de Saint-Hippolyte du Fort


N°12 – Octobre 2003


BILLET DU MOIS

"Persévérance"… Ce mot exprime la continuité, mais il évoque aussi le contexte dans lequel elle s'exerce, un contexte difficile. La persévérance suppose le mouvement, avec elle on ne s'agrippe pas au port, mais on largue les amarres pour avancer vers sa destination.
Elle me fait songer aux tempêtes de l'évangile où les éléments déchaînés exigent des disciples une foi solide et ferme. Il ne s'agit pas de retourner en arrière, ni de s'accrocher à des épaves, mais de poursuivre la route jusqu'au but.
Dans la Bible, la mer symbolise toutes les formes du mal qui existent. Le Christ en reste toujours maître et il nous apprend à ne pas avoir peur puisqu'il est avec nous. Celui qui prend la mer avec lui est assuré d'atteindre l'autre rive, car si nous faisons route avec lui, nous accosterons avec lui.

Père Gilles Michel


LES AMIS DU CŒUR DE JÉSUS
Marie des Vallées (1590-1656)

Marie des Vallées est née le 15 février 1590, à Saint-Sauveur-Lendelin, paroisse de Coutances, dans la Manche. Fille de Julien des Vallées, laboureur, et de Jacqueline Germain, elle devient orpheline de père à l'âge de douze ans. Sa mère s'étant remariée, et maltraitée par Gilles Capolain son beau-père, elle se place d'elle-même pour échapper aux souffrances et à la faim dans une famille de la région – dans la paroisse de Saint-Pellerin, proche de Carentan. Mais confrontée là à une vie plus détestable encore, elle revient un temps chez son tuteur, dans sa paroisse natale, avant de loger chez une femme mariée du voisinage, qu'elle entreprend de convertir. Le 2 mai 1609, au cours d'une fête patronale, elle danse avec un prétendant dont elle a précédemment refusé la main. Celui-ci la pousse, et elle se sent aussitôt "frappée d'un mal étrange". Le Père Eudes relatera que le jeune homme, furieux d'avoir été éconduit, s'était adressé à une sorcière, brûlée depuis pour ses crimes, et qu'il en avait obtenu un maléfice qu'il jeta sur Marie des Vallées. Celle-ci, rentrée le soir chez elle, est prise de douleurs et de convulsions, qui ne la quitteront que quelques mois avant sa mort. C'est à cette date que commence sa possession. Durant les trois années qui suivent, qu'elle passe à Saint-Sauveur, elle reste en proie à des souffrances ininterrompues. Elle alterne périodes de mutisme complet et accès de violence, obsessions sexuelles et inhibitions invincibles.

Conduite à Pâques 1612 auprès de l'évêque Nicolas de Briroy à Coutances, elle y subit plusieurs exorcismes et expériences, au cours desquelles elle répond avec pertinence - parfois même en latin, bien qu'elle soit à peu près illettrée - aux questions qui lui sont posées en grec ou en hébreu. Dénoncée comme sorcière au Parlement de Rouen, elle est déférée au parquet de Normandie en 1614, qui la relaxe après de multiples examens, la déclarant innocente, véritablement possédée et "fille de vertu", et la renvoie à son évêque. On sait aujourd'hui que les sorciers se livrant aux pratiques sataniques étaient nombreux à cette époque en Normandie, et Marie des Vallées répond au cours d'une vision au Seigneur qu'elle "s'offre à souffrir les peines d'enfer et l'ire de Dieu dans le temps, afin de les en délivrer pour l'éternité".

C'est peu de temps après qu'elle renonce définitivement à sa propre volonté, l'échangeant avec la Volonté divine, au prix de tous les sacrifices, y compris celui de la sainte Eucharistie :
"Je hais tant le péché que je suis prête de souffrir autant d'enfers que Dieu en peut faire, s'il en est besoin, afin qu'il n'ait jamais de part en moi. Pour cet effet, connaissant qu'il n'y a que ma volonté qui le puisse produire, je la renonce de toutes mes forces et quoiqu'il puisse m'en arriver, je choisis la très adorable volonté de Dieu, et me donne à elle autant que je puis afin qu'elle établisse son règne en moi si parfaitement que le péché n'y entre jamais. Je ne me réserve qu'une chose, qui est d'obéir toujours, en tout ce qui me sera possible, à l'Eglise, et que, si j'y manque en quelque chose, il n'y aurait que l'impossibilité qui m'y puisse forcer, car je ferai toujours de ma part tout ce qui sera en ma puissance pour suivre tous ses ordres."

Après une dernière confession générale qui lui est imposée par la Divine Volonté, le sacrement de pénitence lui deviendra un supplice, et durant plus de trente années (jusqu'en 1649) il lui sera impossible de communier, malgré le désir qu'elle en éprouve : dès qu'un prêtre s'approche d'elle, elle entre en transe. Toutes les tentatives d'exorcismes demeureront vaines, et jusqu'à sa mort, elle ne connaîtra que douleurs et tourments, physiques ou spirituels. Après avoir vécu les souffrances de l'enfer (1615-1618), elle connaît des périodes terribles et prolongées de souffrances physiques : 1621-1633 - douze années pendant lesquelles elle porte le poids de tous les péchés, comme Jésus sur la croix, et en passe 7 à pleurer jour et nuit - puis 1642, 1643 - où elle souffre les douleurs de la Passion -, 1650, et enfin 1654 où elle connaît les douleurs profondes et intenses de l'âme. Au long de ces années, elle sera aussi favorisée de la grâce des communications célestes, entretenant de fréquents dialogues avec le Christ, qui lui dit un jour "Qui êtes-vous ? Vous êtes la Maison du Soleil, le Château de Jésus, ma Couche nuptiale, c'est-à-dire la croix sur laquelle je souffre." et à une autre occasion "Je me suis revêtu de votre chair, c'est pourquoi vos souffrances sont d'une valeur presque infinie." Elle écrira à son sujet : "Il a toujours demeuré dans mon cœur. Mais je n'entends pas ce cœur charnel qui est dans mon corps, mais dans le cœur qu'Il m'a donné, qui est sa Passion. Je le porte toujours dans ce cœur ; de vous dire en quelle manière cela est, je ne saurais l'expliquer autrement. C'est là que je le trouve, que je le vois d'une manière qui est sans aucune forme ni figure. C'est là que je lui parle et qu'Il me parle." (in Emile Dermenghem, La Vie admirable et les révélations de Marie des Vallée, Paris, Plon-Nourrit, 1926.)

Nombreux sont les prêtres ou religieux à l'approcher, et à rendre compte de ses vertus, parmi lesquels le Père Pierre Coton (1564-1626), confesseur de Henri IV et de Louis XIII, et le Père Jean-Baptiste Saint-Jure (1588-1657). Plusieurs laïcs, dont le baron de Renty (1611-1652), lui manifesteront également un indéfectible soutien.

C'est à la demande de l'évêque que Jean Eudes vient la voir, en 1641, pour tenter de l'exorciser à son tour. Il est alors impressionné par la paix qui émane d'elle et par sa sagesse, malgré ses attitudes plutôt déconcertantes. Pour lui, son intimité avec Dieu ne fait aucun doute, et il la reconnaît possédée, mais également sainte. Il note à propos de cette rencontre dans son Mémorial : "En cette année 1641, Dieu me fit une des plus grandes faveurs que j'aie jamais reçues de son infinie bonté ; car ce fut en ce temps que j'eus le bonheur de commencer à connaître la sœur Marie des Vallées, par laquelle Sa Divine Majesté m'a fait un très grand nombre de grâces très signalées." Marie des Vallées se montre toujours très attachée à l'Eglise, pour laquelle elle prie et souffre toujours. A plusieurs reprises, elle transmettra à Jean Eudes des messages encourageants, parfois prophétiques, souvent pacifiants. A propos de la Divine Volonté qui agit en elle, il écrit : "Elle ne peut pas ni prier quand elle veut, ni pour qui elle veut, ni aussi longtemps qu'elle voudrait, ni dire les prières qu'elle souhaiterait ; et il en va de même de son boire et de son manger, de son vêtir, de son lever et de son coucher, d'aller, de venir, et ainsi du reste ; la Divine Volonté lui réglant toutes ces choses, et n'étant pas en son pouvoir de remuer le pied, la main ou la langue pour faire ou dire autrement que ce qu'elle lui ordonne."

Ses souffrances ne la quittent qu'en novembre 1655, et elle porte alors, pendant quelque temps, "tous les traits de l'enfance". Elle annonce elle-même sa mort prochaine, qui survient le 25 février 1656, après que le Père Eudes lui ait administré l'Extrême-Onction. Mgr Claude Auvry déclarera à son sujet le 14 septembre 1658 : "Disons et déclarons que nous n'avons remarqué aucune chose en sa vie, mœurs et déportements, qui soit répréhensible ou condamnable, mais plutôt toutes les marques d'une excellente vertu et rare piété ; et tout sujet de croire qu'elle a été prévenue de grâces extraordinaires de Dieu, qui l'ont accompagnée jusqu'à la mort ; sans toutefois en faire le jugement qui doit être réservé au Saint-Siège apostolique".

Jean Eudes lui restera toujours fidèle, et la défendra même après sa mort, malgré les moqueries des jansénistes qui ne manquent pas de critiquer sa "crédulité". Rassemblant ce qu'il sait d'elle, Jean Eudes rédige en 1655 un ouvrage en 3 volumes qui a pour titre La vie admirable de Marie des Vallées et des choses prodigieuses qui se sont passées en elle, qui n'est pas publié mais circule de main en main parmi les proches du prêtre. En 1674, un chanoine de Rouen qui en a eu connaissance, publie un pamphlet anonyme, Lettre à un docteur de Sorbonne, dans lequel il accuse Jean Eudes d'hérésie, d'extravagances et d'absurdités dans sa conduite et son jugement vis-à-vis de Marie des Vallées. Dans le même ouvrage, il s'attaque violemment à la dévotion aux Sacrés-Cœurs, "culte extravagant et superstitieux, dévotion basse, rampante et grossière", fondée "sur des visions creuses et de fausses révélations". Nombreux sont les religieux qui défendent alors Jean Eudes, début d'une bataille qui devait connaître son apogée avec la querelle janséniste. Concernant Marie des Vallées, l'Abbé Henri Brémond (1865-1933), dans l'Histoire littéraire du sentiment religieux en France (tome III), tentera bien des années plus tard de faire la part des choses, reconnaissant que la maladie n'est pas un empêchement à la sanctification.


COLLOQUES SPIRITUELS
Extraits du Journal de Sainte Faustine (1905-1938)

IV. Conversation de Dieu miséricordieux avec l'âme tendant à la perfection

- Jésus : Tes efforts me sont agréables, âme qui tends à la perfection. Mais pourquoi te vois-je si souvent triste et abattue? Dis-moi, mon enfant, ce que signifie cette tristesse et quelle en est la cause ?
- L'âme : Seigneur, la raison de ma tristesse est que, malgré mes sincères résolutions, je retombe sans cesse dans les mêmes erreurs. Le matin, je prends une résolution, le soir, je vois combien je me suis éloignée de cette résolution.
- Jésus : Tu vois, mon enfant, ce que tu es de toi-même, et la cause de tes chutes, c'est que tu comptes trop sur toi-même et que tu t'appuies trop peu sur moi. Mais que cela ne t'attriste pas outre mesure, tu as affaire au Dieu de miséricorde, ta misère ne saurait l'épuiser, puisque je n'ai pas limité le nombre du pardon.
- L'âme : Oui, je sais tout cela, mais je suis assaillie par de grandes tentations, des doutes divers s'éveillent en moi, et avec ça, tout m'irrite et me décourage.
- Jésus : Mon enfant, sache que les plus grands obstacles à la sainteté sont le découragement et l'inquiétude dénuée de fondement, elle t'enlève la possibilité de t'exercer à la vertu. Toutes les tentations réunies ne devraient pas, même un instant, troubler ta tranquillité intérieure ; quant à l'irritabilité et au découragement, ce sont là les fruits de ton amour-propre. Il ne faut pas te décourager, mais t'efforcer à ce qu'à la place de ton amour-propre puisse régner mon amour. Confiance donc, mon enfant ; tu ne dois pas te décourager, viens demander mon pardon puisque je suis toujours prêt à te pardonner. A chaque fois que tu me le demandes, tu célèbres ma miséricorde.
- L'âme : Je reconnais ce qui est le plus parfait ainsi que ce qui Te plaît le plus, mais j'ai de si grandes difficultés à accomplir ce que j'ai compris.
- Jésus : Mon enfant, la vie sur terre est une lutte, une bien grande lutte pour mon royaume, mais n'aie pas peur, car tu n'es pas seule. Je te soutiens toujours, appuie-toi donc sur mon épaule et lutte sans aucune crainte. Prends la confiance et puise à la source de vie, non seulement pour toi, mais pense aussi aux autres âmes, et particulièrement à celles qui se défient de ma bonté.
- L'âme : Ô Seigneur, je sens que mon cœur s'emplit de Ton Amour, que les rayons de Ta miséricorde et de Ton amour ont pénétré mon âme. Et voici que je réponds à Ton appel, Seigneur ; je pars à la conquête des âmes, soutenue par Ta grâce ; je suis prête à Te suivre, Seigneur, non seulement au Thabor, mais aussi au Calvaire. Je désire amener les âmes à la source de Ta miséricorde afin que sur toutes les âmes se reflète l'éclat des rayons de Ta miséricorde, pour que la maison de notre Père soit comble, et lorsque l'ennemi commencera à lancer des traits contre moi, alors à ce moment je me protégerai de Ta miséricorde, comme d'un bouclier.

Sainte Faustine, Petit Journal, 5° Cahier, n°1488.


MÉDITATIONS
Découragement et Persévérance

"Nous sommes pressés de toute part, mais non pas écrasés ; ne sachant qu'espérer, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ; terrassés, mais non annihilés...
Nous ne faiblissons pas. Au contraire, même si notre homme extérieur s'en va en ruine, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour."
2 Corinthiens 4.8-9 et 16


Les personnes vraiment spirituelles, [...] vivement pénétrées de leur néant, de leur misère et de leur faiblesse, ne sont ni découragées ni abattues, ni même surprises de leurs chutes. Elles apprennent de là à se mieux connaître, à s'humilier toujours plus profondément, à se défier jusqu'à tout désespérer d'elles-mêmes, pour ne mettre plus leur confiance qu'en Dieu seul, n'attendant plus rien que de sa bonté.

Jean-Pierre de Caussade (1675-1751), Traité sur l'oraison du coeur, VII.


Ne désespérez pas, gardez-vous du désespoir. Je le répèterai mille fois : si vous péchez tous les jours, faites pénitence tous les jours... Oui, tu seras sauvé. Parce que le Seigneur a pour les hommes une grande bonté. Mon espoir n'est pas fondé sur ta pénitence. Ta pénitence ne peut effacer tes crimes, mais bien la clémence de Dieu qui s'y joint aussitôt, qui n'a pas de mesure, qu'aucune parole ne peut expliquer. Ta malice est celle d'un homme, elle est bornée, la miséricorde qui pardonne est celle de Dieu, elle n'a pas de bornes, elle est infinie. La malice de l'homme est à la bonté de Dieu ce qu'une étincelle tombant dans l'Océan est à l'Océan. Non, moins encore. L'Océan a des rives, la Bonté de Dieu n'en a aucune.

Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie 31 (Epître aux Romains).


L’arc se rompt s’il est trop tendu, mais l’âme se perd si elle se relâche.
Saint Ignace de Loyola (1491-1556), Lettre à de jeunes jésuites.


Ne te décourage pas, ne te laisse pas aller au désespoir lorsque tu sens dans ton âme un souffle meurtrier, un bouillonnement de méchanceté et de mal, d'impatience et de blasphème, ou un fléchissement sous l'emprise des mauvaises pensées. Combats sans relâche et résiste courageusement, invoque de tout ton cœur le Seigneur Jésus-Christ, le vainqueur de l'enfer. Humilie-toi profondément, profondément, reconnaissant du fond de l'âme que tu es le premier des pécheurs (1), indigne d'être compté parmi les hommes, et le Seigneur, voyant ton humilité et ton combat, te viendra en aide. Appelle aussi à ton secours notre Protectrice, la très sainte Vierge Mère de Dieu, et dis-lui : « Guéris, ô toute Pure, les blessures amères de mon âme, et terrasse les ennemis qui ne cessent de me faire la guerre. (2) »

(1) : cf. 1 Tim 1, 15 - 2 : Canon à l’Ange Gardien

Saint Jean de Cronstadt (1829-1908), Ma vie en Christ, Abbaye de Bellefontaine, 1979.


Quel que soit le passé de votre âme, son avenir peut être délivré du mal. Ne dites pas que vous êtes engagé dans la plus stérile des luttes, et que, depuis un quart de siècle, peut-être un demi-siècle, votre vie est semblable à la vie de la terre, où le jour succède à la nuit, la nuit au jour ; que de même, en votre âme, les retours de la grâce ont beau succéder au péché, le péché, à son tour, surmonte la grâce, et, comme par une vicissitude fatale, vous tient sous une chaîne invisible qui se relâche parfois, mais qui, ce semble, ne se brise pas. Ne dites pas que vous mourrez nécessairement ainsi, en essayant en vain de remplir le vase qui se vide, ou d'élever sur le saint édifice la pierre qui retombe toujours au moment où elle allait atteindre sa hauteur. Ne dites pas que toutes les autres grâces vous sont données, mais que la persévérance seule vous est refusée, et par suite le progrès dans le bien, et la croissance en Dieu, et l'espoir de la vie éternelle. O mon âme, découragée par de continuelles défaites, relevez-vous ; la Vierge puissante peut tout. Elle qui répond parfaitement à la grâce, qui n'a jamais manqué à aucune grâce, peut changer toute l'issue d'un combat où vous paraissez reculer depuis longtemps. Encore un généreux effort pour vous attacher à la Mère du salut, pour devenir vous-même mère de votre salut et pour le mériter, car il le faut ; encore un généreux effort, et certainement vous allez vaincre ! Vous viviez dans la honte habituelle de plaies invétérées, de chutes toujours renouvelées ; vous allez vivre dans la gloire du triomphe.

Alphonse Gratry (1805-1872), Mois de Marie.


C’est à la vertu de persévérance qu’est accordée la gloire, et la couronne de victoire.
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Dialogue, chap. 53.


La fermeté de notre résolution est la mesure de notre progrès ; et une grande diligence est nécessaire à celui qui veut avancer. Si celui qui forme les résolutions les plus fortes se relâche souvent, que sera-ce de celui qui n'en prend que rarement, ou n'en prend que de faibles ?
Les justes, dans leurs résolutions, comptent bien plus sur la grâce de Dieu que sur leur propre sagesse ; et quelque chose qu'ils entreprennent, c'est en lui seul qu'ils mettent leur confiance.

Imitation de Jésus-Christ, L. I, chap. XIX.


"C'est par votre constance que vous sauverez vos vies !"
Luc 21, 19


Pour avoir été infidèle à exécuter ses résolutions, il ne faut pas se lasser d’en prendre de nouvelles.

Saint Vincent de Paul (1581-1660), Entretiens spirituels (n°229), Ed. du Seuil, 1960.


"Celui qui aura tenu bon jusqu’au bout, celui-là sera sauvé."
Marc 13, 13


PETITE HISTOIRE
Les outils du diable

Un jour, fatigué, le diable décida de prendre sa retraite. Comme sa couverture sociale n'était pas suffisante, il décida, pour arrondir ses fins de mois, de vendre sa trousse à outils. Tout était là : la méchanceté, l'envie, la jalousie, la haine, l'avidité, la suffisance, le mépris, le cynisme, etc. Mais l'un des outils était à part et semblait beaucoup plus usé que les autres.
Intrigué, un passant lui demanda :
- Qu'est-ce que cet outil, et pourquoi le vendez-vous beaucoup plus cher que les autres ?
Le diable répondit :
- C'est le découragement.
Mais l'autre insista :
- Pourquoi vendez-vous le découragement beaucoup plus cher ?
- C'est très simple. C'est l'outil le plus facile à enfoncer dans le cœur de quelqu'un. Et lorsque le découragement y a été introduit, il est beaucoup plus facile d'introduire tous les autres outils, quels qu'ils soient.


PRIÈRE
Supplique pour accéder au bon usage de l'œuvre

Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler, et à bien l'employer sans rien en perdre. Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge.

Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l'œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement. Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.

Aide-moi au départ de l'ouvrage là où je suis le plus faible. Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l'attention, et surtout comble Toi-même les vides de mon œuvre. Seigneur, dans tout labeur de mes mains, laisse une grâce de Toi pour parler aux autres, et un défaut de moi pour parler à moi-même.

Garde en moi l'espérance de la perfection, sans quoi je me perdrais d'orgueil. Purifie mon regard : quand je fais mal, il n'est pas sûr que ce soit mal et quand je fais bien, il n'est pas sûr que ce soit bien.

Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain, sauf là où il y a travail, et que tout travail est vide, sauf là où il y a amour, et tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi.

Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces. Rappelle-moi que l'ouvrage de mes mains t'appartient et qu'il m'appartient de te le rendre en te l'offrant. Que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l'automne. Que si je le fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l'herbe je fanerai au soir. Mais si je le fais pour l'amour du bien, je demeurerai dans le bien.

Et le temps de faire bien et à ta gloire, c'est tout de suite.

Amen.


GROUPE PAROISSIAL DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS
Heureuse, Joyeuse, Sainte fête de l'Assomption !

Notre prochaine réunion est prévue le jeudi 6 novembre 2003, à 20h30 à l'Espérance.
N'oubliez pas de consulter le panneau posé à l'entrée de l'église pour avoir confirmation de nos rendez-vous mensuels. Nous vous remercions de votre compréhension !
Pour toute question concernant le Groupe paroissial du Sacré-Cœur, ou les informations à faire paraître dans ce bulletin, contacter :

Père Gilles Michel : XX.XX.XX.XX.XX - Jean-Claude Prieto : 04.66.77.19.51



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