Mois de Marie

avec les enfants de Fatima



Sixième Jour

L’humilité

« Voici la servante du Seigneur ! » (1).
C'est la première parole de Marie qui nous ait été conservée.
A l'heure où l'Ange la salue pleine de grâce, à l'instant où Elle devient la Mère du Sauveur, consciente du néant de la créature devant Dieu : de son propre néant, la Vierge s'abaisse au-dessous de tous : « Voici la... servante ! »
Elle avait, semble-t-il, le droit de reconnaître sa supériorité parmi les humains ; mais non, Elle s'ignore.
Tellement vraie, foncière est l'humilité de son Cœur, que même en son élévation unique auprès de l'Eternel, parlant aux plus pauvres enfants de la terre, Elle ne sait s'en départir.
Lorsqu'Elle lui apparaît à Massabielle, Bernadette confuse, entend la Reine du Ciel lui adresser une prière :
« Voulez-vous me faire la grâce de venir ici quinze jours de suite ? »
A Fatima, Celle qui aurait le droit d'intimer ses ordres, s'adresse sur le même ton aux petits Voyants :
« Je viens vous demander de venir ici six mois de suite, le treize de chaque mois, à cette même heure. »
Et dans la même apparition, Lucie, François et Jacinta entendent Notre-Dame leur exprimer ses désirs dans les termes d'une touchante déférence :
« Voulez-vous offrir à Dieu des sacrifices, etc... »
« Voulez-vous souffrir ?... »
« VOULEZ-VOUS ?... »
Mère de Dieu, la Vierge Marie se souvient toujours qu'Elle est « servante » : la servante de Celui auquel Elle a donné le jour.
Et plus son divin Fils l'exalte, plus Elle est humble et se croit obligée de l'être.
Cela nous confond. Nous avons peine à comprendre. Si diamétralement opposées sont nos façons de parler et d'agir !
Tout pécheurs que nous sommes, nous ne songeons qu'à nous élever, à dépasser le prochain, à l'éclipser, le supplanter, le sacrifier au besoin à nos intérêts et à nos ambitions.
Nous excellons dans l'art de mettre en relief ce que nous possédons, ce que nous sommes.
Vainement l'Apôtre s'efforce de nous rappeler notre indigence native :
« Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu ? »
« Que si tu l'as reçu, pourquoi t'en glorifier comme si tu ne l'avais pas reçu ?... » (2).
Notre « moi » hypertrophique réclame fortune, autorité, première place, honneurs...
Combien peu nous ressemblons à notre « Maman du Ciel » !...
Apprenons de son Cœur parfaitement humble, que l'humilité, c'est la Vérité.
Nous devons tout à Dieu, Auteur et Dispensateur de la vie.
De plus, la comparaison loyale de ce que nous sommes avec ce que nous devrions être, du bien que nous pourrions faire et que nous n'accomplissons pas, achève de renverser nos prétentions sans fondement.
N'ayons garde, pourtant, de nous décourager, car le sincère aveu de nos faiblesses et misères nous obtiendra tous les secours divins dont notre fol orgueil nous privait.
Car « le Seigneur jette ses regards sur les humbles tandis qu'Il ne considère que de loin les orgueilleux » (3).

       (1) : St Luc I, 38.
       (2) : Ire Ep. St Paul aux Cor. IV, 7.
       (3) : Ps CXXXVII, 7.


PRIÈRE

O Jésus vivant en Marie, venez et vivez en moi, dans l'esprit de votre sainteté, dans la plénitude de votre force, dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus, dans la communion de vos mystères. Dominez sur toute puissance ennemie par votre Esprit, à la gloire de votre Père. Amen.
(300 j.)

Mère de Miséricorde, priez pour moi.


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