Mois de Marie

avec les enfants de Fatima



Vingt-deuxième Jour

La Charité

Notre-Dame ne se lasse pas de nous exhorter à la pratique de la Charité : vertu royale qui s'épanouira merveilleusement au Ciel, dans l'éternelle possession de Dieu.
« Soyez pleins de charité, insiste-t-elle par sa benjamine, même à l'égard des méchants. Ne dites de mal de personne et fuyez ceux qui médisent du prochain. »
Ne jamais dire du mal de personne, c'est déjà bien. Fuir ceux qui médisent est une mesure de prudence à laquelle nous ne saurions trop nous tenir. Si grande est notre faiblesse ! Mais cela ne saurait suffire. Notre céleste Mère désire que nos cœurs soient « pleins de charité », pleins à déborder comme le Sien, « même à l'égard des méchants ».
Pour racheter l'homme déchu, devenu son ennemi, le Verbe s'est incarné, Il a souffert la Passion et la Mort. En union avec son Sacrifice suprême et à la même fin, Marie s'est plongée dans un abîme de douleur. Son Cœur Immaculé a été transpercé de sept glaives.
Voulons-nous être leurs enfants, leurs disciples : marchons sur leurs traces, soyons charitables et bons.
La bonté, c'est la qualité qui, la première, se grava dans le cœur de l'homme au moment où le Tout-Puissant le créa. C'est elle qui nous permet de ressembler à Dieu dans ce qu'Il a de plus attrayant, de plus saisissable, de plus nécessaire en quelque sorte à notre pauvre nature. Elle est le débordement de ce qu'il y a de bien dans notre esprit et dans notre cœur, allant se verser dans l'esprit et dans le cœur des autres.
Force divine qui nous pousse à rendre service, à être agréable, à nous donner, à chercher à faire plaisir, à être utile à tous ; la bonté est un baume qui cautérise toutes les plaies, un parfum qui éloigne toute vapeur malsaine, une harmonie qui rétablit l'ordre partout.
Qui dira sa puissance et sa fécondité ?...
Dans un compartiment de chemin de fer, au complet, une jeune femme se trouve mal. Aussitôt une autre voyageuse tire de son sac : sucre, etc..., et prodigue ses soins jusqu'à que la jeune femme ait recouvré son état normal. Seul, dans son coin, un slave à l'air sombre et farouche n'a pas dit un mot de tout le voyage. Un instant après, il se trouve visiblement fatigué à son tour.
Alors, avec un sourire et un bon regard, la voyageuse remplit son verre de liqueur après l'avoir soigneusement essuyé, et le lui tend en disant : « Vous n'êtes pas bien, Monsieur, permettez-moi de vous offrir ceci. » Le soviet accepte, une détente se produit dans ses traits, sa physionomie s'adoucit, et c'est presque avec un sourire qu'il répond : « Merci Madame, si tous étaient comme vous, le monde n'irait pas si mal ! »
Eh oui, ce qui manque à notre pauvre monde en désarroi, c’est la douce influence de la vraie charité, de la bonté. Rendons-lui son action bienfaisante et il sera sauvé.
Que de chutes elle peut prévenir et d'idées fausses redresser, que de tristesses et de chagrins elle console, que de maux elle guérit, que d'âmes elle est capable de sauver !
Elle soulage la misère sans blesser la fierté, sa chaleur passe dans un serrement de main, dans un regard, dans une parole qui met à l'aise ou qui relève.
La bonté est pénétrante. Elle va à travers les défaillances, les fautes, les duretés, comme la goutte d'huile qui s'infiltre dans les fentes les plus imperceptibles. Elle va trouver ce qu'il y a encore de bon dans les âmes découragées, écrasées, aigries... elle ne voit que cela, rien que cela, et elle l'admire... Et ces malheureux cœurs qui se croyaient flétris, perdus, se relèvent, s'épanouissent. Ils se disent : « Mais nous pouvons donc encore !... Oui, oui, vous pouvez être encore charitables et bons, vous aussi ! »


SALVE REGINA

Salut Reine, Mère de Miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, salut !
Vers vous nous crions, enfants d'Eve, du fond de notre exil ; vers vous nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
Eh bien donc, ô notre Avocate, tournez vers nous ce regard de bonté qui n'appartient qu'à vous.
Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.
Ô clémente, ô aimante, ô douce Vierge Marie !

Ô Marie, secours des chrétiens, priez pour nous.


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