La Passion de Jésus
racontée par les mystiques


Angèle de FOLIGNO (1248-1309)

Marie d'AGREDA (1602-1665)

Anne-Catherine ÉMMERICK (1774-1824)

Maria VALTORTA (1897-1961)
Introduction générale
Vie de Maria Valtorta
Introductions diverses
La Cène du Seigneur
L'agonie et l'arrestation
Chez Anne et Caïphe
Chez Pilate et Hérode
Réflexions intermédiaires
Le portement de Croix
Le crucifiement
Du crucifiement à la mort
Après la mort de Jésus
La Résurrection


La Passion de Jésus selon Maria Valtorta


Réflexions intermédiaires

Jésus explique

Les différentes visionnaires ont vu, d'une manière presque identique, les divers épisodes de la Passion du Christ rapportés dans les Évangiles. Par contre, les scènes qui nous sont inconnues présentent parfois des différences, pas forcément importantes, mais que l'on ne peut manquer de remarquer. Les voyantes, qui étaient conscientes de ces différences, ont donné des explications très plausibles. D'ailleurs ce sont là des faits d'expérience courante. La police, par exemple, sait parfaitement que les rapports, faits par des témoins d'une même scène, sont tous différents, même s'ils sont dignes de foi. Chaque personne, en effet, voit les évènements par rapport à sa sensibilité propre et selon la position qu'elle occupait au moment des faits.

Ces différences sont d'ailleurs souvent la meilleure garantie de l'authenticité des faits rapportés. Il en est de même pour les mystiques qui ont "assisté" à la Passion de Jésus. Elles n'étaient pas situées aux mêmes endroits, et par conséquent, elles ne voyaient pas les scènes sous le même angle, et, plus important encore, elles ne bénéficiaient pas du même degré de grâce. De plus, à certaines, comme Anne-Catherine Émmerick, il est donné de voir les âmes, les anges et les démons et de lire les pensées des acteurs. A d'autres, comme à Maria Valtorta, sont données, généralement par le principal intéressé, c'est-à-dire par Jésus Lui-même, des explications complémentaires destinées à faire comprendre, et ce qui se passe, et le pourquoi de certaines scènes ou de certains événements.

Dans cet ordre d'idée, et compte tenu de la complexité des attitudes de Pilate et de Judas, Jésus donne quelques précisions résumées ci-dessous.


Réflexions sur la conduite de Pilate envers Jésus (Chapitre 23)

Tout d'abord Jésus précise que le témoin et le narrateur le plus exact est Jean, car il a été presque toujours présent, ou du moins très proche. Ainsi quand, de bon matin, Pilate sortit "pour entendre ce qu'avait la foule, il comprit d'un seul regard, que le coupable, ce n'était pas Jésus, mais ce peuple ivre de haine. Jésus eut pour lui de la pitié parce que c'était un faible. Et en Pilate, il y eut de la pitié pour Jésus, parce qu'Il était innocent... Pilate tenta de sauver Jésus en disant: "Jugez-Le selon votre loi." ... Mais ... pour ne pas accomplir matériellement le crime dont ils sentaient, par instinct, qu'ils seraient punis, les juifs le firent accomplir par Rome." (page 236)

Quelques Romains étaient plus sincères que les Israélites car ils voyaient la vérité. Mais ils voulaient rire un peu de la "royauté" de Jésus. Et par ailleurs, qu'est-ce que l'âme pour un païen? Même ses dieux n'ont pas d'âme. Jésus est une énigme pour Pilate qui ne peut comprendre ce qu'est son Royaume. (page 237) Et pour lui, qu'est-ce que la vérité? Inutile de courir après cette chimère... Pilate préfère écouter le mensonge, car "l'idolâtrie, quelle qu'elle soit, est toujours portée à respecter et à accepter le mensonge quel qu'il soit. Et le mensonge, accepté par un faible, amène au crime celui qui est faible."

Pilate essaiera une nouvelle transaction pour sauver Jésus: la flagellation. "Qu'espérait-il?... Mais, dit Jésus, Je devais être brisé pour expier vos péchés de la chair. Et Je fus brisé..." (page 239)

Jésus fait ensuite une digression sur les pilates d'aujourd'hui, ceux qui Le nient en sachant pourtant qui Il est. Pilate tente une dernière tentative: "Voilà l'Homme!" mais devant la menace il ne sait pas accomplir un acte surnaturellement juste et libérer Jésus l'Innocent.


Réflexions sur Judas après sa trahison (Chapitre 25)

Maria Valtorta a suivi Judas depuis sa trahison jusqu'à sa mort. Ce sont des scènes horribles. "Horribles, mais pas inutiles, dit Jésus. Trop de gens croient que Judas a commis une chose de peu d'importance... En réalité, Judas est, de tous les pécheurs et de tous les damnés, le plus damné et le plus pécheur.

Le remords aurait pu le sauver, s'il avait fait du remords un repentir. Mais lui n'a pas voulu se repentir... Il a voulu résister comme il avait voulu trahir. Comme il a voulu maudire. Comme il a voulu se suicider. C'est la volonté qui compte, ... dans le bien comme dans le mal... Pierre, lui, avait renié sans avoir la volonté de le faire... Il s'était enfui sans avoir la volonté de le faire... Sa défaillance a été la dernière de son humanité, mais sa volonté spirituelle n'était pas présente à ce moment... Judas, lui, n'a pas voulu être pardonné... Et le désespoir porte au suicide.

Ma mère lui dit: Repens-toi, Judas. Il pardonne." Oh! oui Je lui aurais pardonné! S'il s'était jeté aux pieds de la Mère en disant: "Pitié!", elle, la Mère de Pitié, l'aurait recueilli comme un blessé... et Me l'aurait amené au pied de la Croix... Mais lui n'a pas voulu... Méditez ce que veut dire persister dans la faute."
(Pages 249 et 250)


Réflexions sur Marie qui "doit annuler Êve" (Chapitre 26)

C'est toujours Jésus qui parle: "Le couple Jésus-Marie est l'antithèse du couple Adam-Êve... L'humanité a subi une régénération totale par l'oeuvre du couple Jésus-Marie qui sont devenus ainsi les nouveaux parents de l'Humanité... Mais pour annuler les oeuvres des deux premiers, cause de mortelles infirmités,... les deux Seconds ont dû opérer en tout et pour tout d'une manière opposée à celle des deux premiers. Par conséquent pousser l'obéissance jusqu'à la perfection qui s'anéantit et s'immole dans la chair, dans le sentiment, dans la pensée, dans la volonté pour accepter ce que Dieu veut. Par conséquent pousser la pureté jusqu'à une chasteté absolue...

Le parfait amour Nous l'avons connu. Ce n'est pas de l'amour, ô hommes, la faim qui vous pousse à vous rassasier avidement d'une chair. Cela c'est de la luxure, rien de plus... Qu'est-ce que votre amour? C'est de la haine. C'est uniquement un désir paranoïaque qui vous pousse à préférer la saveur d'un aliment faisandé à la nourriture saine, fortifiante des nobles sentiments."
(page 252)

Jésus expose ensuite ce qu'était l'amour qu'ils vivaient. Un amour qui embrassait Dieu, qui n'excluait ni les êtres inférieurs, ni la nature végétale, ni les eaux, ni les astres. L'amour vécu par Jésus et Marie était poussé au sommet de la perfection "pour combler, par un océan d'amour, l'abîme creusé par le manque d'amour des premiers qui s'aimèrent eux-mêmes plus que Dieu... et devenir supérieurs à Dieu..."

"L'Éternel seul sait à quel point il fut héroïque d'accomplir cette pratique à certains moments et dans certains cas." dit Jésus en parlant de Marie. Marie dut annuler Êve. Marie voit le second Caïn, Judas. Elle sait qu'il est le Caïn de son Jésus, le second Abel. "Oh! Maternité de Marie Martyre! Maternité sublime autant que Maternité virginale et divine!... Toi seule as su, en cette heure, alors que tu sentais déjà la Croix te briser le coeur, aimer et pardonner."




Suite...