Poésies d'inspiration chrétienne


ATTENTION :

Ces pages "poésie" ont été entièrement refondues.
Pour avoir accès au nouveau sommaire,
cliquez ICI




Poésies des images pieuses du XIX° siècle

Ces images religieuses étaient conservées avec soin au siècle passé, et l'on en trouve encore dans les vieux missels que nous ont légués nos arrières grands-parents... Ces images, à l'iconographie si caractéristique de cette fin de XIX° siècle, empreinte de romantisme et de sentimentalisme, sont un vrai trésor pour celui qui se penche sur l'histoire religieuse de la France. Nous reproduisons ci-dessous les poèmes que nous avons retrouvés sur certaines d'entre elles, et nous vous offrirons, dès la parution du dossier consacré à la dévotion au Sacré-Coeur, un grand nombre de reproductions de ces images, témoins d'un siècle où la ferveur religieuse était toute de confiance et d'abandon en la Providence divine.



Le sourire de Dieu

J'entends dire, ô mon Dieu, que vous êtes sévère,
Qu'on ne peut qu'en tremblant prononcer votre Nom,
Que dans votre justice, et dans votre colère,
Vous jugez, vous frappez, sans pitié ni pardon…

Oh ! qu'il en soit ainsi pour ceux qui vous blasphèment
Ou qui dans leur orgueil s'élèvent contre vous,
Je le comprends, Seigneur !… Mais, pour ceux qui vous aiment,
Ne vous montrez-vous pas le Père le plus doux ?

Vous en avez toujours l'ineffable sourire,
Sourire qui dissipe et chasse nos frayeurs,
Sourire qui nous charme et vers Vous nous attire,
Sourire qui pénètre et qui ravit nos cœurs.

Ce sourire, ô mon Dieu, m'apparaît dès l'aurore,
Lorsque je vous salue à mon premier réveil ;
Il me suit tout le jour, et je le vois encore
Quand je m'endors le soir, et jusqu'en mon sommeil.

Ce sourire, ô mon Dieu, je le vois quand je lutte
Pour défendre ma foi qu'on voudrait étouffer…
Contre tous les efforts auxquels je suis en butte,
C'est lui qui m'encourage et me fait triompher.

Ce sourire, ô mon Dieu, je le vois quand le monde
M'appelle à partager ses fêtes, ses plaisirs,
Et d'une telle paix, il m'enivre, il m'inonde
Que vers Vous seul alors se portent mes désirs.

Si j'ai parfois, hélas !… un instant de faiblesse…
Si je m'égare un jour, si je tombe en chemin,
Avec votre sourire, avec votre tendresse,
Vous vous penchez vers moi, vous me tendez la main.

Quand je souffre, ô mon Dieu, quand j'ai l'âme blessée
Par quelqu'un de ces traits qui font saigner le cœur,
Ce doux sourire encor, revient à ma pensée
Et moi-même aussitôt, je vous souris, Seigneur !…

Maintenant, ô mon Dieu, qui donc pourrait se plaindre
De ne trouver en Vous que d'amères rigueurs ?
Qui pourrait se troubler, et qui pourrait vous craindre,
Quand nous sommes ainsi comblés de vos faveurs ?

Qui pourrait dire encor que vous êtes sévère,
Qu'on ne peut, qu'en tremblant, prononcer votre Nom,
Que dans votre justice et dans votre colère,
Vous jugez, vous frappez, sans pitié ni pardon ?

Pour moi, je vois partout l'ineffable sourire
Qui tombe constamment de vos lèvres, Seigneur !
C'est par lui que je vis, par lui que je respire,
Par lui que j'ai trouvé le souverain bonheur.

...........................................

Sourire de mon Dieu, si, même dans ce monde,
Tu me montres déjà tant d'éclat, de beauté,
Si tu mets en mon âme une paix si profonde,
Que seras-tu là-haut, durant l'Eternité ?…

L. Chevojon, Curé de Notre-Dame des Victoires


Mes souhaits au Sacré Cœur de Jésus dans l'Eucharistie

Si j'étais une Fleur champêtre,
O mon Jésus, je voudrais naître
Entre les dalles du saint Lieu ;
Naître de tout grain de poussière
Qui se glisse en ton sanctuaire ;
Et là, sous ton regard, mon Dieu,
Près de ton cœur dont la largesse
Me donnerait, avec sagesse,
Et la rosée et le soleil,
Je ferais, mille fois heureuse,
De ma corolle gracieuse
Un bel encensoir de vermeil.

Si j'étais petite Fauvette,
Je choisirais, pour ma retraite,
Un coin obscur du vieux clocher ;
Le jour j'y resterais blottie
Comme l'est ta colombe amie,
Seigneur, dans le creux du rocher.
Puis, à l'heure mystérieuse
Où l'église est silencieuse,
Ouvrant mes ailes, près de toi,
Je viendrais joyeuse, ravie,
Réjouir par mon harmonie
Ta solitude, ô mon doux Roi.

Si j'étais la vive Lumière
Que l'Ange allume la première
Chaque soir, au bleu firmament,
Ah ! j'irais projeter ma flamme
Aux pieds de l'Epoux de mon âme,
Captif au Très Saint Sacrement.
Du tabernacle, la pénombre
Entr'ouvrirait son voile sombre,
Et, pauvre petite lueur,
J'irais, heureuse destinée !
Durant cette nuit fortunée,
Me fixer sur ton Sacré-Cœur.

Si j'étais la Brise légère
Qui, dans le saule, la bruyère,
Frissonne lorsque vient le soir,
Dans mes courses aériennes,
Je ne dirais, aux monts, aux plaines
Que ton nom, Jésus, mon espoir…
Si j'étais tout ce qui rayonne,
Chante, prie, aime, est beau, se donne,
Tu me verrais, ô mon Jésus,
Ici dès que luirait l'aurore,
Le soir j'y reviendrais encore
T'apporter d'incessants tributs.

Mais je ne suis point Fleur champêtre
Qui dans tes parvis pourrait naître ;
Encore moins Fauvette, hélas !
Je ne suis pas l'Etoile blonde,
Ni la Brise qui, sur le monde
Passe en chantant ton Nom tout bas.
Je ne suis qu'un cœur qui désire
T'aimer. C'est là, tout mon martyre.
Je t'en prie, ô divin Sauveur,
Qu'à l'autel demeure mon cœur,
Et que la Sainte Eucharistie
Soit toujours ma sainte folie !



Les Adieux du soir

La Sainte obéissance, hélas a mesuré
Les instants du repos, comme de la prière,
Et bientôt, m'arrachant à ce Temple sacré,
Elle m'enlèvera ma joie et ma lumière…
Ah ! pourquoi me faut-il, doux prisonnier d'amour,
Vous laisser solitaire, en cet humble séjour,
Où vous fait demeurer votre tendresse extrême ?
Je m'en vais du sommeil subir les tristes lois,
Et pendant mon absence, hélas, aucune voix
Ne pourra vous redire : ah ! combien je vous aime !

Mon cœur vous porte envie, objets inanimés…
Que ne suis-je, ô JESUS, cette heureuse lumière
Qui se consumera doucement à vos pieds
Pendant que le sommeil fermera ma paupière.
Lampe aux reflets dorés qui près du Dieu d'amour
Pouvez brûler sans cesse et la nuit et le jour,
Je voudrais partager votre bonheur suprême.
Du moins je vous confie et ma voix et mon cœur
Pour lui redire avec les Anges du Seigneur,
Divine Eucharistie ! Ah ! combien je vous aime !

Que ne suis-je la fleur qui dans ces lieux aimés
Répand ces doux parfums, orne le Sanctuaire,
Elle doit, ô JESUS, se flétrir à vos pieds
Pendant que le sommeil fermera ma paupière.
Trois fois heureuse fleur qui, près du Dieu d'amour,
Pouvez rester sans cesse et la nuit et le jour,
Je voudrais partager votre bonheur suprême.
Du moins je vous confie et ma voix et mon cœur
Pour lui redire avec les Anges du Seigneur,
Divine Eucharistie ! Ah ! combien je vous aime !

Que ne suis-je, ô mon Dieu, cette corolle d'or,
Du Ciboire où JESUS, dans sa tendresse extrême,
Se fit captif pour moi et chaque jour encor,
A la voix d'un mortel se renferme Lui-Même.
Ciboire fortuné du Dieu de mon amour
Vous conservez le corps et la nuit et le jour,
Je voudrais partager votre bonheur suprême.
Du moins je vous confie et ma voix et mon cœur
Pour lui redire avec les Anges du Seigneur,
Divine Eucharistie ! Ah ! combien je vous aime !

Adieu ! L'heure a sonné, pour demeurer encor
Mon cœur soupire en vain, divine Eucharistie.
Anges du Tabernacle, ouvrez sa porte d'or,
Sur ma lèvre daignez déposer une hostie !
Je la conserverai dans mon cœur plein d'amour
Jusqu'à l'instant béni qui me rendra le jour,
Songeant encor à lui pendant le sommeil même.
Sur ces dalles mes pas ont été les derniers,
Et demain dès l'aurore, ils seront les premiers
Pour redire à JESUS, Ah ! combien je vous aime !



La petite porte dorée

Je me tiens à la porte et je frappe…

Si jamais, nous dit la Sagesse,
Dieu vous donne un fidèle ami,
Que votre pas use sans cesse
De sa porte le seuil béni…
A ce précepte ma pensée
Se dirigeant vers le saint lieu,
Va fixer la PORTE DOREE
Du Tabernacle de mon Dieu…

A quel autre objet sur la terre
Irai-je donner mon amour ?
L'amitié souvent éphémère
Se fane ici-bas en un jour ;
Mais en mon JESUS sa durée
Ne connaîtra jamais de fin :
O petite PORTE DOREE
Entrouvre-moi ton seuil divin !

En mon JESUS dans la détresse
Je trouve un doux consolateur ;
Il sait bien charmer la tristesse,
Lui qui fut l'Homme de douleur !
Aussi quand mon âme blessée
Fléchit sous le poids du chagrin,
Je frappe à la PORTE DOREE
Et n'y frappe jamais en vain…

Quand la lassitude m'accable
Je vais y chercher le repos ;
Par sa présence secourable
Il allège tous mes travaux…
O vous dont l'âme est fatiguée,
L'esprit malade et le cœur las,
Allez à la PORTE DOREE
Où votre Dieu vous tend les bras…

Aux jours mauvais lorsque l'orage
Gronde autour de mon pauvre cœur,
Alors que Satan dans sa rage
Vient m'attaquer avec fureur ;
Confiante, quoique éplorée
Pour échapper à l'ennemi
Je fuis vers la PORTE DOREE
Où m'attend mon meilleur ami.

Si quelque faute ou quelque chute
Vient couvrir mon front de rougeur,
A CELUI que rien ne rebute
Je vais confier ma douleur…
Du pardon mon âme assurée
A pourtant besoin de gémir…
J'assiège la PORTE DOREE
Pour y cacher mon repentir !

A l'autel où l'amour m'enchaîne
Je trouve un confident discret ;
Il sait ma joie… I sait ma peine,
Pour Lui je n'ai pas de secret ;
J'y puis passer une journée,
Et j'ai beaucoup à dire encor.
Aussi vers la Porte dorée
Dès l'aube je prends mon essor…

Si mon cœur à tout la préfère,
Cette Porte qui me ravit,
Combien surtout elle m'est chère
A l'heure où Jésus la franchit !…
Ne reste donc jamais fermée
Pour me donner le Dieu d'amour,
O petite Porte dorée !
Laisse-le passer chaque jour…



Un modèle pour notre foi

Si vous ne devenez comme de petits enfants,
Vous n'entrerez pas dans le Royaume de Dieu.


Disciples de l'Eucharistie,
Venez entendre un trait charmant,
Qui révèle Jésus Hostie
Et me fut contée récemment.

Dans la protestante Angleterre,
Prêchant, même à travers les champs,
Un saint et bon missionnaire
Avait rassemblé des enfants ;
C'est de Jésus au Tabernacle
Qu'il leur parlait, le cœur ému,
Jésus captif, qu'un doux miracle
Sur nos autels a retenu.

Su sein de la troupe enfantine,
Un chérubin portant ses pas
Vers l'église
La plus voisine
Au tabernacle tend les bras.
Trop petit pour l'atteindre encore,
Il monte, s'assied sur l'autel,
Et là sa foi naïve implore
Notre adorable Emmanuel.

Toc ! Toc ! et de sa main mignonne
Il frappe à la porte, disant :
"Es-tu là, Jésus ?" mais personne
Ne répond à notre innocent.
Sans perdre sa touchante audace,
Il frappe encore, et puis redit :
"Es-tu là ? réponds-moi de grâce,
"Au catéchisme on nous l'as dit."
Mais, si bien qu'il prête l'oreille,
Il n'entend rien absolument :
"Peut-être que Jésus sommeille…
"Eveillons-le tout doucement :
"O cher petit Jésus ! je t'aime.
"Je te chéris, je crois en toi.
"Réponds à ma tendresse extrême,
"Je t'en conjure, parle-moi !"

……………………………

O grâce ! ô prodige ! ô miracle !…
Jésus n'y tiens plus cette fois,
Et du fond de son tabernacle
Daigne faire entendre sa voix :
"Oui, j'habite cette demeure,
"Où l'amour me tient enchaîné ;
"J'y console celui qui pleure :
"Que veux-tu, frère bien-aimé ?"
L'enfant d'une voix attendrie,
Répond : "Mon papa n'est pas bon :
"Convertis-le, je t'en supplie ;
"Fais-lui connaître, aimer ton nom."
- "Va, j'exaucerai ta prière,"
Dit Jésus… Et l'enfant joyeux
S'en retourne dans sa chaumière,
Plus obéissant, plus pieux.
Le lendemain, touchant mystère !
Sans même qu'un mot lui fût dit,
De ce petit ange le père
Se confesse et se convertit…


O Jésus ! ami de l'enfance,
Tendre ami du pauvre pécheur,
Qui ne reconnaît ta clémence
A ce trait si plein de fraîcheur ?…
Je m'en souviendrai… De ta porte
Je ferai l'assaut tous les jours :
Si ta voix se tait, peu m'importe !
Ton cœur me comprendra toujours…



La petite fleur du divin prisonnier

Entre deux froids barreaux, croissait une humble plante
Qui charmait les ennuis d'un pauvre prisonnier ;
C'était le seul bonheur de son âme souffrante,
L'unique passe-temps de son triste foyer !…
Sous les murs ténébreux de sa sombre retraite,
Sa main l'avait plantée… il l'arrosait de pleurs !…
Et pour prix de ses soins, il voyait la pauvrette
Lui donner à l'envi ses parfums et ses fleurs…

Ah ! mon divin Maître, au fond du tabernacle,
Depuis 1800 ans prisonnier par amour,
Malgré notre froideur, par un constant miracle,
Vous avez près de nous fixé votre séjour ;
Et là, plus délaissé, plus solitaire encore,
Que le pauvre captif dont je plains l'abandon,
De vos enfants pervers, votre tendresse implore
Ces cœurs dont les ingrats vous refusent le don…

Hélas ! puisqu'à vous fuir, ils s'obstinent sans cesse,
Puisqu'ils vous laissent seul, ô le Dieu de mon cœur !
Abaissez par pitié les yeux sur ma bassesse,
Je serai, mon JESUS, votre petite fleur…
De mon âme écoutez l'incessante prière,
C'est Vous qui l'inspirez, Seigneur, exaucez-la.
Ah ! dites-moi comment, humble fleur, pour vous plaire,
Mon âme entre vos mains, sans retour s'oubliera.

Jésus

Eh ! bien, c'est dans la FOI… c'est dans une FOI NUE…
Que ma main planterait cette petite fleur,
Qui vivant pour MOI SEUL… des hommes inconnue,
N'aurait d'autre Soleil qu'un regard de mon cœur.

A cette tendre fleur, je voudrais pour Racine,
Cette espérance en moi qui jamais ne faiblit ;
Espérance infinie en ma Bonté divine…
Abandon de l'enfant qui sait qu'on le chérit…

Pour Tige, il lui faudrait, sans désir et sans crainte
Un tranquille, un joyeux, un prompt acquiescement
Au plus léger appel de ma volonté sainte…
Sans hésitation… sans nul raisonnement.

Elle me ravirait, si, prenant pour Feuillage
Le mépris de l'estime et des regards humains,
Elle savait voiler à l'œil qui l'envisage,
Les dons qu'elle a reçus de mes divines mains.

Je lui voudrais pour Fleur une constante joie,
Que ne pourraient troubler ni revers… ni douleur…
Qui même à la souffrance, à l'amertume en proie,
Saurait se réjouir encor de mon bonheur.

Son Fruit enfin serait cette vertu si pure
Qui ne voit que DIEU SEUL… ici-bas, comme aux cieux…
Qui n'a plus de regard pour nulle créature,
Qui ne cherche qu'en MOI le terme de ses vœux…

Par là de mes desseins réalisant l'attente,
Elle aura mérité la plus douce faveur ;
Et sur mon cœur sacré, greffant mon humble plante
En l'unissant à MOI, je ferai son bonheur.



L'Eucharistie, Paradis de la Terre

Un Chérubin dit un jour à mon âme :
Si tu savais la gloire de mon ciel,
Si tu voyais les purs rayons de flamme
Que sur mon front projette l'Eternel !…
Je répondis à l'Archange céleste :
Toi qui vois Dieu plus brillant que le jour,
D'un Dieu caché sur un autel modeste
Sais-tu l'Amour ?

L'Ange reprit : Sais-tu ma joie immense
De contempler en face un Dieu si beau ?…
Le ciel pour moi tous les jours recommence,
Et tous les jours mon bonheur est nouveau…
Je répondis : Sais-tu ce qu'est l'hostie,
Toi dont le cœur ne s'est point égaré ?
Près d'un Dieu bon, près de l'Eucharistie
As-tu pleuré ?

Le Chérubin voulut parler encore :
Sais-tu, dit-il, mon aliment divin ?
Aimer, servir le grand Dieu que j'adore,
M'unir à lui : voilà mon seul festin…
Je répondis au lumineux Archange :
Tu te nourris de la divinité ;
Mais l'humble pain que j'adore et je mange,
L'as-tu goûté ?

O Chérubin de la sainte patrie,
Louons ensemble un Dieu si bon pour nous ;
A toi le Ciel, à moi l'Eucharistie !…
Notre partage à tous deux est bien doux.
J'aspire un jour à voir aussi mon Père ;
Mais ici-bas l'autel est tout mon bien ;
Voilà mon sort… ton bonheur, je l'espère…
J'aime le mien !


L'Exil

Pourquoi, divin Enfant, dans un âge si tendre,
Fuir devant un barbare et ses cruelles lois ?
N'avez-vous pas assez d'anges pour vous défendre ?
N'êtes-vous pas Celui qui tient le cœur des Rois ?
Mais son regard profond, perçant la nuit des âges,
Vous avait aperçus proscrits de l'avenir,
Quittant le cœur navré, pour d'autres rivages,
Le toit béni d'où l'on veut vous bannir.

Il voyait que plus tard, à l'exemple du Maître,
Vous n'auriez d'autre abri que le sol étranger
Et pour les adoucir, il a voulu connaître
Les angoisses sans nom du cœur de l'exilé.
Non, Il ne voulut pas que, lassés du voyage,
Vous asseyant brisés, défaillants de besoin,
Vous puissiez dire un jour, sans force et sans courage,
Jésus n'a pas été si loin.

Jésus, Il a voulu, dans sa bonté divine,
Ecarter le caillou qui pourrait vous blesser
Et son pied s'est posé, pour émousser l'épine
Partout où vous devez passer.
Jésus, Il a voulu savourer l'amertume
De ce pain de l'exil, qu'il vous faudra manger,
Pain que rien n'adoucit, pain que rien ne parfume
Pain qu'il faut presque mendier.

Oh ! ne vous plaignez pas ! gardez l'âme joyeuse.
A d'autres les soucis, les regrets et les pleurs.
Qu'importe où vous dressiez la tente voyageuse
Qui doit vous abriter dans ce lieu de douleurs.
N'avez-vous pas Jésus pour patrie et pour guide,
Jésus pour nourriture et Jésus pour abri,
Jésus dans votre cœur, pour vous en combler le vide,
Les anges pour vous servir d'amis.

Suivez donc Jésus jusqu'au terme sublime
Où l'on se sacrifie, pour Dieu, pour la Patrie.
Les forfaits de nos jours appelaient des victimes,
Et vous avez été choisis !




Sommaire

Page 1          Page 2          Page 3          Page 4          Page 5          Page 6          Page 7          Page 8

Page 9          Page 10          Page 11          Page 12          Page 13          Page 14          Page 15          Page 16




Boîte aux lettres

Retour à la Page d'accueil