Poésies d'inspiration chrétienne


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Le Seigneur a dit…

Le Seigneur a dit à son enfant :
Va, par le clair jardin innocent
Des anges, où brillent les pommes
Et les roses. Il est à toi. C'est ton royaume.
Mais on n'éveille des choses
Que la fleur ;
Laisse le fruit aux branches,
N'approfondis pas le bonheur.

Ne cherche pas à connaître
Le secret de la terre
Et l'énigme des êtres.
N'écoute pas la voix qui attire
Au fond de l'ombre, la voix qui tente,
La voix du serpent, ou la voix des sirènes,

Ou celle des colombes ardentes
Aux bosquets sombres de l'Amour.
Reste ignorante.
Ne pense pas ; chante.
Toute science est vaine,
N'aime que la beauté.
Et qu'elle soit pour toi toute la vérité.

La Chanson d'Eve.
Charles Van Lerberghe (1861-1907)




Ballade Mystique
Sur la douceur de la Pauvreté


Par les chemins où croît l'épine affreuse,
La Vierge aux maigres flancs, la Pauvreté,
Malgré Douloir qui sa paupière creuse
Et Malefaim debout à son côté,
Franchit sans peur le roc ensanglanté.
Car elle sait, la Dame tutélaire,
Quel vêtement de gloire, et quel salaire,
Et quels joyaux faits des pleurs anciens
L'investiront d'une gloire stellaire,
Lorsque Jésus reconnaîtra les siens.

Un astre dort sous guenille poudreuse.
Amour sans fin, éternelle Beauté,
Vont rajeunir ta face, bienheureuse
Reine du simple et du déshérité !
Sur les parvis d'azur, en la Cité
Qu'un blanc soleil immarcessible éclaire,
Tes pieds lassés par la fange et par l'erre,
Malgré les cris des vils pharisiens,
Se poseront comme un aiglon sur l'aire,
Lorsque Jésus reconnaîtra les siens.

Donnez la rose avec la tubéreuse !
Et le Poète aussi, tant molesté,
Verra finir sa course douloureuse
Au matin bleu de l'Immortalité.
Son fier désir, à présent exalté,
Resplendira sur sa face très claire.
Pour ce dolent accoiter et complaire,
Des chœurs épris d'Anges musiciens
Diront ses vers à l'Agneau jubilaire,
Lorsque Jésus reconnaîtra les siens.

Envoi
A Paul Verlaine

Prince des vers si doux, le scapulaire
Et l'humble froc, chez tels béotiens,
Ebaudit un mufle patibulaire.
Mais toi, sans peur, sans feinte, sans colère,
Sois de ton Dieu l'éternel vexillaire,
Lorsque Jésus reconnaîtra les siens.

Poèmes élégiaques.
Laurent Tailhade (1854-1919)



Golgotha

Le ciel enténébré de ses plus tristes hardes
S'accroupit sur le drame universel du pic.
Le violent triangle de l'arme des gardes
A l'air au bout du bois d'une langue d'aspic.

Parmi des clous, entre deux loups à face humaine,
Pantelant ainsi qu'un quartier de venaison
Agonise l'Agneau déchiré par la haine,
Celui-là qui donnait son âme et sa maison.

Jésus bêle un pardon suprême en la tempête
Où ses os tracassés crissent comme un essieu,
Cependant que le sang qui pleure de sa tête
Emperle de corail sa souffrance de Dieu.

Dans le ravin, Judas, crapaud drapé de toiles,
Balance ses remords sous un arbre indulgent,
- Et l'on dit que là-haut sont mortes les étoiles
Pour ne plus ressembler à des pièces d'argent.

Anciennetés.
Saint-Pol-Roux (1861-1940)




Jésus, puisqu'en toi seul...

Jésus, puisqu’en toi seul mon dessein se termine,
Je consacre ce livre à tes derniers abois ;
Tes tourments sacrés-saints font que je te le dois,
Comme un humble présent dont ils sont l’origine.

Le papier précieux de cette chair divine,
L’encre de ton beau sang, la presse de la croix,
T’ont fait l’original dont par un digne choix,
J’entreprends la copie et décris la doctrine.

Vrai livre des élus, dont les saintes leçons
Fournissent de matière à mes faibles chansons,
Enseigne-moi le sens de ces sanglants mystères.

Et m’échauffant le sein de ton esprit vainqueur,
Marque-moi, Dieu d’amour, de tes saints caractères,
Et de ta propre main trace-les dans mon coeur..

Zacharie de Vitré (XVIIe siècle)

Vu sur BIBLISEM
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La bonté

Vivre en soi, ce n'est rien ;
il faut vivre en autrui.
A qui puis-je être utile
et agréable, aujourd'hui ?
Voilà, chaque matin,
ce qu'il faudrait se dire.
Et, le soir, quand des cieux
la clarté se retire,
heureux à qui son coeur
tout bas a répondu :
"Ce jour qui va finir,
je ne l'ai pas perdu.
Grâce à mes soins, j'ai vu,
sur une face humaine,
la trace d'un plaisir
ou l'oubli d'une peine".

Auteur inconnu





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