« Vous donc, priez ainsi »

Pour tout ce qui concerne la prière et les exercices de dévotion, attachons-nous seulement aux rites ou manières de prier enseignés par le Christ. Il est évident que lorsque les disciples ont demandé à notre Seigneur de leur apprendre à prier (Lc 11,1), il leur a sûrement dit tout ce qu'il fallait pour être exaucés du Père éternel, dont il connaissait parfaitement la volonté. Or, il ne leur a enseigné que les sept demandes du Notre Père, où est contenue l'expression de toutes nos nécessités corporelles et spirituelles. Il ne leur a pas enseigné une foule de prières et de cérémonies ; au contraire, il leur a dit dans une autre circonstance de ne pas multiplier les paroles en priant, parce que notre Père céleste sait très bien ce dont nous avons besoin.
La seule chose qu'il leur a recommandé avec la plus vive insistance, c'est de persévérer dans la prière, c'est-à-dire dans la récitation du Notre Père. Car il a dit aussi : « Il faut toujours prier, et ne jamais se lasser » (Lc 18,1). Ainsi, il ne nous a pas enseigné à multiplier nos demandes, mais à les redire souvent avec ferveur et attention. Car, je le répète, ces demandes du Notre Père renferment tout ce qui est conforme à la volonté de Dieu et tout ce qui nous est utile. Voilà pourquoi quand le divin Maître s'est adressé par trois fois au Père éternel, il a répété chaque fois les mêmes paroles du Notre Père, comme le rapportent les évangélistes : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite » (Mt 26,42).
Quant aux rites que nous devons suivre à la prière, le Christ nous en a donné deux seulement : ou bien « se retirer au fond de notre maison » (Mt 6,6) ; là, loin de tout bruit et en toute liberté, nous pouvons le prier avec un coeur plus pur et plus dégagé... Ou bien rechercher les lieux solitaires, comme il le faisait lui-même, pour y prier au temps le plus favorable et le plus silencieux de la nuit (Lc 6,12).

Saint Jean de la Croix
(La Montée du Carmel III, 43/44, trad. cf Seuil 1947, p. 462 et OC, Cerf 1990, p. 895)

« Ne pas mendier ! »

La prière, c'est de sentir toujours au plus profond de nous-mêmes que nous avons besoin de Jésus, que lui seul peut nous secourir. Tant que nous comptons sur nous-mêmes ou sur autre chose que lui, nous ne prions pas vraiment, nous mendions. Nous ne voyons que notre satisfaction, indifférents sur les moyens d'y répondre. Peu importe au mendiant, le donateur ! Que de fois nous tentons de prier ainsi, et nous offensons Dieu gravement. En effet, nous ne l'aimons pas, nous ne cherchons que notre intérêt.

ASES (Association Service Eglise Sénégal)
(in Kephas, vol.3, Le Sarment Fayard, 1999)

« Prier sans se décourager »

Apprenez à prier, astreignez-vous tout simplement à prier chaque jour. Vous pouvez prier n'importe où, à n'importe quel moment. Point n'est besoin d'être dans une chapelle ou une église. Vous pouvez prier en travaillant : le travail n’arrête pas la prière, ni la prière le travail. Si vous ressentez le besoin d'une aide, vous pouvez demander conseil à un prêtre ou un pasteur.
Essayez de vous adresser directement à Dieu. Parlez-lui, dites-lui tout, spontanément, directement, comme ça vient. Il est notre Père à tous. Quelle que soit notre religion, nous sommes tous créés par lui et sommes ses enfants. Nous pouvons avoir confiance en lui, l'aimer, croire en lui, travailler pour lui. Quand nous prions, nos problèmes sont résolus dans la mesure de ce qui est bon pour nous.

Bienheureuse Mère Teresa
(A Simple Path - trad. Un chemin, Plon Mame 1995, p. 44)

« Bien prier »

Tu pries mal si en priant tu cherches autre chose que le Verbe, la Parole de Dieu, ou si tu ne demandes pas l'objet de ta prière par rapport au Verbe. Car tout est en lui : les remèdes à tes blessures, les secours dont tu as besoin, l'amendement de tes défauts, la source de tes progrès, bref tout ce qu'un homme peut et doit souhaiter. Il n'y a aucune raison de demander au Verbe autre chose que lui-même, puisqu'il est toutes choses. Si, comme il est nécessaire, nous paraissons demander certains biens concrets, et si, comme nous le devons, nous les souhaitons par rapport au Verbe, c'est moins ces choses elles-mêmes que nous demandons, que celui qui est la cause de notre prière.

Saint Bernard
(Sermon 86 sur le Cantique des Cantiques)