Introduction
Pourquoi ce dossier ?

Fondements scripturaires
Textes bibliques de référence

Résumé historique et théologique
Ere Patristique
1000-1250
1250-1350
XIV° au XVII°
... à nos jours

Chronologie détaillée et textes essentiels
1000-1250
1250-1350
1350-1600
1600-1690
1690-1789
1789-1870
... à nos jours

Annexes
La Cie de Jésus
Le Jansénisme
1789-1814
Voeu national
1879-1907
Liste des Papes

Biographies
1000-1250
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1350-1600
1600-1690
1690-1789
1789-1870
... à nos jours

Congrégations et Instituts
Liste détaillée

Confréries et Associations
Liste détaillée

Prières et Litanies
Prières
Actes d'offrande
Amendes honorables
Consécrations
Neuvaines
Litanies
Cantiques

Iconographie
Quelques repères

Bibliographie
Livres consultés

Exposition
Photographies



Biographies - Hagiographies


1. L'aube de la dévotion médiévale : de l'an 1000 jusque vers 1250

Anselme de Canterbury (1033-1109)
Bernard de Clairvaux (1090-1153)
Richard de Saint-Victor (1110-1173)
Lutgarde de Saint-Trond (1182-1246)


Anselme de Canterbury

Né à Aoste, en Piémont (Italie), en 1033 ou 1034
Mort à Canterbury, en Angleterre, en 1109
Théologien, reconnu Docteur de l'Eglise en 1720.
Né en Italie au sein d'une famille apparentée à la plus haute noblesse du Piémont, il est confié très jeune aux Bénédictins d'Aoste, auprès desquels il reste jusqu'à ses quinze ans. Il rejoint la France en 1049 pour y poursuivre ses études. Il y rencontre le bienheureux Lanfranc, qui a la charge de l'abbaye du Bec-Hellouin, en Normandie. Il le rejoint en 1059, et prend bientôt sa succession à la tête de l'abbaye (1063), où il restera jusqu'en 1093. Entre-temps, à la suite des conquêtes anglaises du Duc de Normandie (le futur Guillaume le Conquérant), Lanfranc avait accepté le siège épiscopal de Canterbury. Le 20 août 1078, Anselme prend la place du saint abbé Herluin, fondateur de l'abbaye du Bec. Le 6 mars 1093, il remplace Lanfranc au poste de primat d'Angleterre. Il y défendra l'Eglise contre le roi Guillaume le Roux (1087-1100), puis Henri 1° Beauclerc (1100-1135), alternant les périodes de lutte et d'exil, jusqu'à la soumission du roi. De retour à Canterbury en 1106, épuisé par ces luttes, Anselme y meurt en 1109.
Il est l'auteur d'un traité sur l'Incarnation (Pourquoi Dieu s'est fait homme), ainsi que de trois ouvrages écrits alors qu'il était abbé du Bec : le dialogue De grammatico, le Monologion, et le Proslogion,. Dans ces deux derniers ouvrages, Anselme définit la spéculation philosophique comme une explication de la foi, et pose la nécessité de croire pour comprendre. On lui doit également de nombreux traités écrits en langue latine, ainsi qu'une riche correspondance. Anselme de Canterbury a été canonisé par Alexandre VI en 1496.


Bernard de Clairvaux

Né à Fontaine-lès-Dijon, le 20 août 1090
Mort à Clairvaux, dans l'Aube, le 20 août 1153
Fondateur de l'abbaye de Clairvaux, reconnu Docteur de l'Eglise le 23 juillet 1830 (Doctor Mellifluis) par Pie VIII
D'origine noble (de la famille des sires Montbard, il est le fils d'un chevalier du duc de Bourgogne), il fait ses études à Châtillon. A 22 ans, en 1112, il devient novice au monastère de Citeaux, berceau des Bénédictins réformés (ou Cisterciens). Il y prend l'habit monastique l'année suivante. En 1115, il fonde l'abbaye de Clairvaux, où il entraîne à sa suite trente postulants, parmi lesquels se trouvent ses frères et un oncle. Son père et sa sœur suivront plus tard son exemple. La règle sévère qu'il impose à son Ordre provoque un regain d'austérité dans les cloîtres, mais aussi dans l'ensemble du clergé. Clairvaux se développe rapidement, au point de compter 700 moines et de s'agréger 160 monastères. Secrétaire du concile de Troyes (1128), il intervient deux ans plus tard dans la querelle qui oppose le pape Innocent II et l'antipape Anaclet II (les deux papes élus en même temps à Rome), soutenant le premier et persuadant Victor IV, successeur d'Anaclet, d'abdiquer (1138). Il combat les hérésies, et réfute notamment les erreurs qui voient le jour à l'école de Paris, sous l'influence d'Abélard, qu'il fait condamner à Sens en 1140. En 1146, il prêche la 2° croisade à Vézelay. Jusqu'à sa mort, qui survient en 1153, il mène d'ardents combats pour la défense de l'Eglise. Mystique, promoteur de la dévotion à la Sainte Vierge, il a longuement commenté pour ses moines le livre du "Cantique des Cantiques", chant d'amour de l'Epoux pour l'Epouse, amour jailli du Cœur de Dieu. Il est l'auteur de traités théologiques, parmi lesquels L'Amour de Dieu (1125), Degrés de l'humilité et de l'orgueil (1127), La Grâce et le Libre Arbitre (1128), Des devoirs des évêques, De la Considération - dédié à Eugène III (1149-1152), ainsi que de 300 Sermons, et près de 450 Lettres. Bernard de Clairvaux a été canonisé le 18 janvier 1174 par Alexandre III. Il est surnommé la "Colonne de l'Eglise".


Richard de Saint-Victor

Né en Ecosse, vers 1110
Mort à Paris, le 10 mars 1173
Moine, théologien mystique, prieur de l'abbaye Saint-Victor à Paris.
Il quitte l'Ecosse assez jeune, pour rejoindre Paris, où il entre chez les Chanoines réguliers augustins de Saint-Victor. En 1162, il y devient prieur, et c'est en cette qualité qu'il y reçoit Alexandre III en 1164, puis Thomas Beckett, archevêque de Canterbury en 1170.
Il s'est principalement distingué dans l'histoire de la théologie mystique, succédant dans ce domaine à Hugues de Saint-Victor. Dans ses deux œuvres Benjamin Major et Benjamin Minor, il a redéfini les six étapes de la contemplation mystique. On lui doit de nombreux ouvrages théologiques et mystiques, parmi lesquels Des moyens d'exterminer le mal et de propager le bien, De l'état de l'homme intérieur, De l'instruction de l'homme intérieur, De la Trinité, Du Verbe incarné (De l'Emmanuel), De la préparation de l'âme à la contemplation, De la grâce contemplative, Les Quatre Degrés de la charité violente….


Lutgarde de Saint-Trond (dite d'Aywières)

Née à Tongres, en Brabant, en 1182
Morte à Aywières, en 1246
Sa mère la place, à l'âge de douze ans, dans un monastère de l'Ordre de Saint-Benoît, le couvent Sainte-Catherine de Milen, près de Saint-Trond et de Liège. Mais Lutgarde n'a pas encore choisi d'être religieuse. A l'âge de dix-sept ans, alors qu'elle s'est résolue à se vouer au Seigneur, et qu'elle est poursuivie par les avances d'un gentilhomme qui désire l'épouser, le Christ lui apparaît, et lui découvrant la plaie de son côté teintée de sang, lui dit : "ne recherche plus les flatteries d'un vain amour. Regarde ici et contemple désormais ce que tu dois aimer et pourquoi tu dois l'aimer. C'est ici que je promets de te faire goûter des délices de toute pureté". Cette apparition est considérée comme la première apparition médiévale du Sacré-Cœur qui nous ait été transmise par la Tradition. Lutgarde devient moniale Bénédictine. Elle est favorisée de nombreux dons, comme celui de guérir les malades ou de comprendre les psaumes en latin. Elle vit dans ce couvent l'échange des cœurs avec Notre-Seigneur, qui répond favorablement à sa demande : "« Ce que je veux, dit-elle, c'est votre Cœur » Et le Seigneur : « Bien plutôt, c'est moi qui veut ton cœur ». Elle lui répondit : « Qu'il en soit ainsi, Seigneur, de telle façon cependant que vous accordiez à mon cœur l'amour de votre Cœur et qu'en vous je possède mon cœur, bien à l'abri et pour toujours sous votre garde. » Alors eut lieu l'échange des cœurs" écrira son biographe, le Dominicain Thomas de Cantimpré. Cet échange des cœurs est le premier connu de l'histoire religieuse. Le Seigneur l'attire à Lui à plusieurs reprises, l'invitant une nuit à boire à la blessure de son côté : "… de la croix il détache un bras, il l'enlace, la serre contre son côté droit et applique sa bouche à la blessure. Elle y but une douceur si puissante qu'elle fut depuis lors et jusqu'à la fin toujours plus forte et plus alerte au service de Dieu". En 1206, pour échapper à une nomination au poste d'abbesse en l'abbaye Sainte-Catherine, elle change de couvent pour entrer chez les Cisterciennes d'Aywières, près de Couture-Saint-Germain, en Brabant. Ne comprenant pas la langue romane employée par ses sœurs, elle y vit isolée, et c'est dans ce contexte qu'elle entreprendra à la demande du Seigneur trois jeûnes de sept ans, à des intentions qui lui seront à chaque fois précisées. En 1210, Thomas rapporte qu'alors qu'elle aspire à subir le martyre comme la bienheureuse Agnès, "une veine se rompit à son côté, à hauteur du cœur ; il en sortit tant de sang que ses tuniques et son manteau en étaient abondamment aspergés…". Lutgarde gardera cette cicatrice jusqu'à la mort. Devenue aveugle en 1235, elle commence peu d'années après son troisième jeûne de sept ans, répondant à une invitation divine pour écarter de l'Eglise un ennemi très redoutable. Ce jeûne ne s'achèvera qu'avec sa mort, le 16 juin 1246.
La Vie de Lutgarde, qui a donc été écrite par son confident, le Dominicain Thomas de Cantimpré, se trouve dans les Acta Sanctorum. Comme l'écrit Pierre Debongnie C.SS.R. (La dévotion au Cœur de Jésus, in Le Cœur, Etudes Carmélitaines, Paris, Desclée de Brouwer, 1950), "Près de cinq siècles avant Marguerite-Marie, Lutgarde fut en vérité la confidente du Sacré-Cœur. Ce mystère lui fut révélé, il imprégna toute sa vie, il fut sa vie même. Rien ne lui manque, pas même cette compassion pour les souffrances du Christ, le désir impatient de lui rendre sang pour sang et martyre pour martyre, et l'impétration incessante pour ceux que le Cœur miséricordieux lui confie et qu'il désigne de cette appellation touchante : « mes pécheurs ». Mais elle n'a pas reçu mandat de faire connaître au monde chrétien le mystère du Cœur divin et son souvenir n'y attirerait personne. D'autres recevront cette mission". Sainte Lutgarde a été inscrite au martyrologe romain en 1584.
Notons encore que la Bienheureuse Ida (1243-1300), l'une des sœurs de Lutgarde, qui vécut au monastère Cistercien de Rossendael près de Malines, fut elle aussi favorisée de grâces surnaturelles, reçut les sacrés stigmates et pénétra plus d'une fois dans la plaie du côté du Sauveur.




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