La dévotion au Sacré-Coeur de Jésus

Chronologie détaillée et textes essentiels




2. L'âge d'or de la mystique médiévale : 1250-1350

1248 : Mechtilde de Hackeborn entre au monastère d'Helfta, en Saxe. Les grâces et révélations divines dont elle sera favorisée pendant plus de trente ans seront relatées par Gertrude la Grande, à laquelle elle se confiera à partir de 1290. Le Liber specialis gratiae, Livre de la grâce spéciale, contient également de nombreuses prières adressées au Cœur de Jésus.

« Un jour le Seigneur dit à Mechtilde : «Le matin de ton lever, salue le Cœur tendre et fort de ton très doux amant car c'est de lui que tout bien, toute joie, toute félicité ont découlé, découlent et découleront sans fin au ciel et sur la terre. Emploie toutes tes forces à verser ton propre cœur dans ce Cœur divin en lui disant : "Louange, bénédiction, gloire et salut au très doux et bienveillant Cœur de Jésus-Christ, mon très fidèle amant ! Je te rends grâce pour la garde fidèle dont tu m'as entourée, pendant cette nuit où tu n'as cessé d'offrir à Dieu le Père les actions de grâces et les hommages que je lui devais.
Et maintenant, O mon unique amour, je t'offre mon cœur comme une rose fraîchement épanouie dont le charme attire les yeux tout le jour et dont le parfum réjouit ton divin cœur.
Je t'offre aussi mon cœur comme une coupe qui te servira à t'abreuver de ta propre douceur et des opérations que tu daigneras opérer en moi aujourd'hui. Je t'offre mon cœur comme une grenade d'un goût exquis digne de paraître à ton royal festin, afin que tu l'absorbes si bien en toi-même qu'il se sente désormais heureux au-dedans de ton cœur divin. Je te prie de diriger aujourd'hui toutes mes pensées, mes paroles, mes actions et mon bon vouloir selon le bon plaisir de Ta volonté. Amen". »
Sainte Mechtilde, Livre de la grâce spéciale, Mame, Tours, 1921.

« Une fois encore, remplie de tristesse elle gémissait de se voir inutile, parce que la maladie l'empêchait de garder l'observance. Alors elle entendit le Seigneur lui dire : "Ah ! Viens à mon secours, laisse-moi rafraîchir en toi l'ardeur de mon Cœur divin". Par cette parole, elle comprit que toute personne qui supporte volontiers les peines et les tristesses en union avec l'amour qui fit supporter à Jésus-Christ sur la terre tant d'afflictions et une mort ignominieuse, offre au Seigneur de rafraîchir en elle l'ardeur de son Cœur divin. N'est-il pas toujours à la recherche du salut de l'homme ? En effet, comme le Seigneur ne peut plus maintenant souffrir lui-même, il se fait suppléer par ses amis, par ceux qui adhèrent à lui dans la fidélité. Et lorsque l'âme, qui aura été sur la terre le rafraîchissement du Cœur divin, entrera dans le ciel, elle volera droit vers le Cœur de Dieu, et elle ira, dans les flammes de ce Cœur embrasé, se consumer tout entière avec ce qu'elle aura supporté pour le Christ. »
Sainte Mechtilde, Livre de la grâce spéciale, Mame, Tours, 1921.

1249 : Louis IX crée l'hospice des Quinze-Vingts rue Saint-Honoré à Paris, destiné à accueillir les aveugles.

1250 : Mechtilde de Magdebourg, alors tertiaire dominicaine, reçoit la grâce de la vision du Cœur du Sauveur. Elle rejoindra le monastère d'Helfta en 1270.

« Dans mes grandes souffrances Dieu se révéla à mon âme, il me montra la plaie de son Cœur et dit : Vois comme on m'a fait souffrir. Mon âme lui dit : Hélas ! Seigneur, pourquoi souffrez-vous à ce point, pourquoi votre sang est-il répandu en si grande abondance ? Votre prière ne suffisait-elle pas à racheter le monde ? Non, répondit-il, cela ne suffit pas à mon Père. Car tout ce dénuement, toutes ces peines, ces souffrances et ces opprobres, tout cela n'était qu'un faible coup frappé à la porte du ciel ; et les cieux ne s'ouvrirent qu'au moment où le sang de mon Cœur s'écoula jusqu'à terre. […]
Si, sincèrement, tu veux changer de vie
Regarde ton époux, le Roi de l'Univers
Regarde : il a voulu être cloué en croix
Tout ruisselant de sang, devant toute la Terre,
Brisé ; ses yeux sont plein de larmes ;
Mais Son Cœur très doux déborde d'amour.
Songe à la blessure de la lance cruelle
Qui s'est enfoncée jusqu'au tréfonds du Cœur ;
Et déplore tes crimes. »
Mechtilde de Magdebourg, La lumière de la Divinité.

« Ô mépris déplorables ! ô douleurs lamentables ! que celles qui s'abattent sur votre auguste corps et sur votre doux Cœur ! Aidez-moi, Seigneur bien-aimé, à supporter dans votre amour tous mes mépris et toutes mes souffrances… O corps auguste qui est mort pour moi, bien-aimé Jésus ! je vous prie d'accorder à tous mes sens de pouvoir sans cesse se réjouir de cette lance ensanglantée, de la plaie de votre doux Cœur, et à mon âme misérable de s'y réjouir éternellement, ainsi qu'à tous ceux pour qui je dois et je veux chrétiennement prier. Amen. »
Mechtilde de Magdebourg, La lumière de la Divinité.

David d'Augsbourg, Franciscain, prêche en Allemagne du Sud.

« Du Cœur enflammé de Jésus coule son sang tout brûlant d'amour. Du haut de la croix Jésus nous montre son Cœur très fidèle et tout brûlant d'amour, car la mort de nos âmes l'a touché plus que la destruction de son propre corps. Seigneur Jésus-Christ, combien tu prouves ton amour et ta soif des âmes, en découvrant les richesses de ton Cœur et en ouvrant ce Cœur à tes amis de prédilection. […]
Seigneur bien-aimé, Jésus-Christ, réchauffez et embrasez mon cœur qui soupire vers vous, embrasez-le par le sang brûlant d'amour qui a coulé de votre Cœur sur la croix très sainte. Nous savons qu'il a jailli de votre Cœur brûlant d'amour. En effet votre corps était mort et froid et le sang n'aurait pu s'en échapper par les seules forces de la nature, car nous voyons bien que chez les morts le sang reste figé. Mais chez vous il n'en est pas ainsi. Par là vous avez voulu nous faire comprendre que votre sang bouillonnait sous l'effet de la fournaise ardente d'amour de votre Cœur, qu'il s'échappe de votre côté blessé comme une source infiniment délectable. »
David d'Augsbourg, in Deutsche Mystik des XIV Jahrhunderts, Pfeiffer, Leipzig, 1845.

1254 : Après un séjour de 4 ans en Syrie à l'occasion de la septième croisade, Louis IX est de retour en France.
Albert le Grand est élu provincial de l'Ordre des Dominicains.

« Il y a trois témoins qui rendent témoignage sur la terre : l'esprit, l'eau et le sang (1 Jean 8) ; l'esprit, que Jésus rendit à son Père au milieu des douleurs ; l'eau, qui coule de son côté ; et le sang, qu'il a versé de son cœur, sont les témoins de son amour le plus ardent. […]
Par le sang de son Cœur et de son côté, le Seigneur a arrosé le jardin de son Eglise, car il a fait jaillir en même temps les sacrements de son Cœur. […]
Son Cœur débordait d'amour de pouvoir s'unir à nous, et remplir notre cœur de joie et d'allégresse. »
Saint Albert le Grand, Sermon 27-28 De Eucharistia.

« Il a voulu être blessé au Cœur, pour que nous ne nous lassions jamais de contempler son Cœur. »
Saint Albert le Grand, In Joannem.

1256 : Thomas d'Aquin (1225-1274) enseigne à Paris. De 1266 à 1274, il rédigera la Somme théologique.
Bonaventure est élu général de l'Ordre des Franciscains.

« Ton Cœur, ô parfait Jésus, est le bon trésor, la perle précieuse que nous avons trouvée dans le champ labouré de ton corps. Qui donc rejetterait cette perle ? Je donnerai plutôt mes bijoux, j'échangerai contre elle toutes mes pensées et mes affections et je me l'achèterai, jetant tout souci dans le Cœur du bon Jésus qui, sans tromperie, me nourrira. J'ai trouvé le Cœur du Roi, mon Seigneur, mon frère et mon ami, le très doux Jésus. Car son Cœur est à moi. Ayant trouvé ce Cœur, ô très doux Jésus, qui est le tien et le mien, je te prierai, ô mon Dieu. Accueille mes prières avec condescendance, ou plutôt prends-moi tout entier dans ton Cœur…
Ton côté a été percé : c'est pour que, à l'abri de tous les orages du dehors, nous puissions demeurer en cette vigne. Pourquoi encore blessé ? Pour que, par cette blessure visible, nous voyions la blessure invisible de ton amour. Qui aime ardemment est blessé d'amour : comment mieux montrer cette ardeur qu'en laissant la lance blesser, non seulement le corps, mais aussi le Cœur lui-même ? La blessure charnelle rappelle la blessure spirituelle…
Qui n'aimerait ce Cœur déchiré d'une telle blessure ? Qui n'aimerait ce Cœur si aimant ? Qui n'embrasserait ce Cœur si pur ? Nous donc, qui vivons encore dans la chair, répondons autant que nous le pouvons à l'amour de celui qui nous a aimés, embrassons-le, lui qui fut blessé pour nous, lui dont les mains et les pieds, le côté et le Cœur furent percés pour nous. Et prions-le d'enchaîner d'un lien d'amour notre cœur jusqu'ici dur et impénitent, et de le blesser d'un trait de son amour. »
Saint Bonaventure, La Vigne mystique (écrit qui lui est attribué).

1257 : Louis IX fait don à son chapelain, Robert de Sorbon (1201-1274), maître en théologie, d'une maison à l'usage des écoliers. Adjointe bientôt à d'autres maisons voisines, c'est la fondation du collège de la Sorbonne, dont les bâtiments définitifs seront construits sur ordre de Richelieu en 1626.

1261 : Gertrude la Grande entre au monastère d'Helfta, en Saxe. Nous lui devons le récit des premières apparitions du Sacré Cœur relatées dans l'histoire de la mystique chrétienne. Favorisée de nombreuses grâces divines, elle fera le récit de sa vie et des révélations reçues dans un ouvrage qui sera édité par le Chartreux Lansperge (1489-1539), et sera lu dans bien des monastères d'occident : le Legatus amoris divini, traduit en français sous le titre de Héraut de l'Amour divin.

« Voici que j'offre aux regards de ton âme mon Cœur sacré, instrument mélodieux dont les accents suaves charment toujours l'infinie Trinité. Prie-le de réparer tes fautes, les faiblesses de ta vie ; tes œuvres deviendront alors devant mes yeux parfaites et agréables… En n'importe quel temps, il peut réparer tes négligences… Mon Cœur sacré attend, avec une soif dévorante, que tu l'invites, soit par tes paroles, soit par un signe, que tu le presses d'achever, de perfectionner les actes de ta vie, chose que tu es incapable de réaliser de ton propre chef. »
Sainte Gertrude, Le Héraut de l'Amour divin.

« J'avais engagé une personne à dire chaque jour à son oraison la prière suivante pour moi : "O très aimable Seigneur, je vous prie par votre Cœur transpercé, de transpercer le cœur de Gertrude des traits de votre amour". Le dimanche suivant, comme j'allais à la communion, ô mon divin Sauveur, vous excitâtes dans mon intérieur un désir si ardent que je fus contrainte de dire moi-même ces paroles : "Seigneur, je vous supplie par votre infinie bonté que vous daigniez transpercer mon cœur des traits de votre amour". Et je sentis à l'instant que ma prière avait touché votre divin Cœur. Car je vis que de la plaie de la main droite du crucifix, il partait un rayon de feu en forme d'une flèche aiguë, lequel s'étendait vers moi, et puis se retirait d'une manière ravissante comme pour exciter mes désirs. Cela dura jusqu'au mercredi, auquel jour, la messe étant finie, voilà que tout à coup et comme à l'improviste, vous vous trouvâtes présent devant moi et vous fîtes une blessure à mon cœur. »
Sainte Gertrude, Le Héraut de l'Amour divin.

« J'étais depuis peu entrée dans ma vingt-sixième année, lorsque le lundi qui précède la Purification, après l'office des Complies, profitant de l'heure si douce du crépuscule, vous avez daigné, ô véritable Lumière qui brillez au milieu des ténèbres, mettre un terme à ce jour de ma vanité puérile, tout obscurci par les nuages épais de mon ignorance. […] Parmi les faveurs sans nombre dont vous m'avez comblée, il en est deux que je place au-dessus de toutes les autres. D'abord vous avez imprimé sur mon cœur les joyaux splendides de vos plaies sacrées. Vous m'avez encore fait une blessure d'amour si profonde et si efficace. Ne m'auriez-vous jamais octroyé d'autre consolation intérieure ou extérieure, dans ces deux seuls bienfaits vous m'avez accordé tant de bonheur que, devrais-je vivre mille ans, je trouverais toujours en eux une source intarissable de joie, de lumière, de béatitude et de reconnaissance.
A ces grâces, vous avez encore ajouté un autre privilège non moins précieux : vous m'avez enrichie de l'incomparable douceur de votre amitié ; vous m'avez, pour que j'y prenne mes délices, livré l'arche sainte de votre divinité, votre Sacré Cœur. Tantôt vous me le donniez gratuitement, tantôt vous le changiez contre le mien, afin de me fournir un nouveau gage de votre dilection. Par lui vous m'avez manifesté les intimes secrets de vos jugements ; vous m'avez révélé vos charmes infinis ; tant de fois vous avez enivré mon âme des témoignages exquis de votre tendresse… »
Sainte Gertrude, Le Héraut de l'Amour divin.

« Le Seigneur la fit entrer en un lieu admirable plus qu'on ne saurait dire : c'était le Cœur de Jésus lui-même, disposé en forme de maison, où celle-ci devait célébrer la fête de la Dédicace. Lorsqu'elle y fut entrée, il lui sembla qu'elle allait défaillir sous l'influence incroyable des délices qui l'inondaient et elle dit au Seigneur : Mon Seigneur, quand vous n'auriez introduit mon esprit qu'en une place que vos pieds auraient foulée, ce serait bien assez pour moi ; mais que puis-je essayer pour répondre à la faveur étonnante que vous m'accordez en ce moment ? Le Seigneur répondit : Puisque tu cherches habituellement à m'offrir la partie la plus noble de ton être, c'est-à-dire ton cœur, j'ai jugé que, pour te faire plaisir, je devais t'offrir aussi le mien ; car je suis le Dieu qui se fait pour toi tout en toute choses : vertu, vie, science, nourriture, vêtement, en un mot tout ce qu'une âme aimante peut désirer. Elle dit alors : Si mon cœur s'est mis en quelque point d'accord avec vous, Seigneur, c'était encore votre don. Le Seigneur repris : Il est de ma nature qu'ayant prévenu une âme des bénédictions de la douceur, je continue à lui prodiguer les bénédictions de la rémunération ; et si elle se prête au bon plaisir de mon Cœur, il devient nécessaire que je me conforme aux désirs du sien. »
Sainte Gertrude, Le Héraut de l'Amour divin.

« Comme elle était, selon sa coutume, toute entière à sa prière, le disciple que Jésus aimait si bien, et qui pour cela doit être aimé de tous, lui apparut… Celle-ci lui dit : "Et quelle grâce pourrai-je obtenir, moi chétive, en ce jour de votre fête ?" Il répondit : "Viens avec moi ; tu es l'élue de mon Seigneur ; reposons ensemble sur sa poitrine dans laquelle sont cachés tous les trésors de toute béatitude !"
Et, la prenant avec lui, il la conduisit auprès de notre tendre Sauveur, la plaça à droite et se retira pour se placer à gauche. Et comme ils reposaient ainsi tous deux avec suavité sur la poitrine du Seigneur Jésus, le bienheureux Jean, touchant du doigt avec une respectueuse tendresse la poitrine du Seigneur, dit : "Voici le Saint des saints qui attire à soi tout le bien du ciel et de la terre"… Et il ajouta : "Je t'ai placée à l'ouverture du Cœur divin, afin que tu puisses en tirer aisément la douceur et la consolation que, dans son bouillonnement perpétuel, l'amour divin répand avec impétuosité sur tous ceux qui le désirent".
Comme elle éprouvait une jouissance ineffable aux pulsations très saintes qui faisaient battre le Cœur divin sans interruption, elle dit à saint Jean : "Est-ce que vous n'avez pas, bien-aimé de Dieu, senti le charme de ces suaves pulsations, qui ont pour moi, en ce moment, tant de douceur, lorsque vous reposiez, à la Cène, sur cette poitrine bénie ?" Il répondit : "J'avoue que je l'ai senti et ressenti et la suavité en a pénétré mon âme, ainsi que le doux hydromel imprègne de sa douceur une bouchée de pain frais ; de plus, mon âme en a été aussi échauffée que le devient une chaudière bouillante au-dessus d'un feu ardent". Elle reprit : "Pourquoi donc avez-vous gardé là-dessus un silence si absolu que vous n'avez jamais rien écrit, si peu que ce fut, qui le donnât à entendre, au moins pour le profit de nos âmes ?" Il répondit : "Ma mission était de présenter à l'Eglise, dans son premier âge, sur le Verbe incréé de Dieu le Père, une simple parole qui suffirait jusqu'à la fin du monde à satisfaire l'intelligence de la race humaine toute entière, sans toutefois que personne parvint jamais à la pleinement comprendre. Mais de dire la suavité de ces pulsations a été réservé pour les temps actuels afin que, en entendant ces choses, se réchauffe le monde vieillissant dont l'amour s'alanguit". »
Sainte Gertrude, Le Héraut de l'Amour divin.

« Jésus, ma douce espérance ! que votre divin Cœur, déjà déchiré par amour pour moi et ouvert pour tous les pécheurs, soit l'asile assuré de mon âme ! »
Sainte Gertrude, Insinuations, Livre II, chap. V.

1264 : Le 11 août, par la Bulle Transiturus, Urbain IV institue la Fête-Dieu (fête du Saint-Sacrement, ou fête du Corps du Christ) pour l'ensemble de l'Eglise. Cette fête est apparue à Liège en 1247, introduite par l'évêque Robert dans son diocèse. La décision d'Urbain IV est prise à la suite du miracle de Bolsena, où l'hostie consacrée par Pierre de Prague a été changée en chair saignante (hostie et corporal sont aujourd'hui conservés dans la cathédrale d'Orvieto).

1270 : Huitième croisade et mort de Louis IX à Tunis (le 25 août).

1270-1285 : Règne de Philippe III le Hardi (1245-1285), fils de Louis IX et de Marguerite de Provence.

1274 : 2° concile de Lyon. Tentative de réconciliation avec l'Eglise Grecque.

1285-1314 : Règne de Philippe IV le Bel (1268-1314), fils de Philippe III et d'Isabelle d'Aragon.

1291 : Le 18 mars, le chute de Saint-Jean-d'Acre marque la fin des Croisades.

1297 : Le 6 août, Louis IX est canonisé par Boniface VIII.

1305 : Philippe le Bel fait élire à Rome un pape français : Clément V, qui s'installera quatre ans plus tard en Avignon.

1306 : Dante Alighieri (1265-1321) commence la rédaction de la Divine Comédie (1306-1321), en laquelle il relate une vision qu'il a eue en 1300 au cours de la Semaine Sainte. Itinéraire de l'âme montant du monde à Dieu, l'œuvre est un fleuron de l'humanisme chrétien médiéval.

1307 : Clément V ordonne l'arrestation des Templiers dans tous les pays.

1308 : Jean Tauler entre chez les Dominicains, à Strasbourg.

« Il nous a ouvert lui-même son Cœur, la retraite la plus sainte, afin d'y introduire notre âme, son épouse de prédilection. Car sa joie est d'être parmi nous et de reposer au milieu de nous dans le silence et la paix. Il nous a donné son Cœur blessé pour que nous puissions y établir notre demeure, jusqu'à ce que nous soyons purs et sans tache, jusqu'à ce que nous soyons conformes à son Cœur, dignes et prêts d'être introduits avec lui dans le Cœur divin du Père. Il nous a donné son Cœur sans réserve, pour qu'il nous soit une demeure. En échange il demande notre cœur, pour y établir sa demeure. Son Cœur doit être le lieu de notre repos ; il est orné de roses sanglantes, les roses de l'amour ; en échange il demande que nous ornions notre cœur des lys immaculés des œuvres pures. »
Jean Tauler, in K. Richstätter, Die Herz-Jesu-Verehrung des deutschen Mittelalters, Munich-Ratisbonne, 1924.

« Nous devons frapper à ce Cœur ouvert et tout rempli d'amour, nous devons frapper au côté ouvert du Seigneur. Nous devons y chercher refuge, en toute piété, dans la conscience de notre profonde pauvreté et de notre néant, comme le pauvre Lazare assis devant la porte de l'Homme riche demandait une miette de sa miséricorde. »
Jean Tauler, Sermon.

1309 : En mars, Clément V fixe le Saint-Siège en Avignon.

1311-1312 : Concile de Vienne. Condamnation de l'Ordre des Templiers. Sous la pression de Philippe le Bel, Clément V abolit l'Ordre (bulle Vox in excelsis) le 3 avril 1312. Jacques de Molay et Geoffroi de Charney seront brûlés vifs le 18 ou 19 mars 1314. On rapporte qu'avant de mourir, Molay aurait assigné Clément V et Philippe le Bel à comparaître devant Dieu avant un an : Clément V mourra le 20 avril et Philippe le Bel le 29 novembre…

1314-1316 : Règne de Louis X le Hutin (1289-1316), fils de Philippe IV et de Jeanne de Navarre.

1315 : Jean XXII rédige une Bulle qui donne l'ordre de célébrer la Fête Dieu avec Octave et de "porter l'Eucharistie en procession dans les rues et les places publiques".

1316-1322 : Règne de Philippe V le Long (v.1293-1322), deuxième fils de Philippe IV (Jeanne de France, fille de Louis X, est écartée du trône).

1322-1328 : Règne de Charles IV le Bel (v.1295-1328), troisième fils de Philippe IV, dernier des capétiens directs.

1328-1350 : Règne de Philippe VI de Valois (1293-1350), fils de Charles de Valois (frère de Philippe IV le Bel) et de Marguerite de Sicile, au détriment d'Edouard III d'Angleterre, petit-fils de Philippe IV le Bel par sa mère, Isabelle de France.

1337 : Début de la guerre de Cent Ans contre les Anglais, Edouard III s'étant proclamé roi de France.

1347-1348 : Ravages de la peste noire en France, qui durera deux ans. Un tiers de la population européenne disparaît entre 1342 et 1352 du fait de l'épidémie. Des Flagellants parcourent le pays en appelant à la pénitence.


Suite...


Le Sacré-Coeur de Jésus - Deux mille ans de Miséricorde
Le Sacré-Coeur de Jésus
Deux mille ans de Miséricorde


Le recueil qui est reproduit dans les pages de ce dossier avait trouvé un éditeur, Téqui, en juin 2008.

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Merci de faire connaître autour de vous la nouvelle version de ce travail, augmentée de plus de 200 pages par rapport à la première édition.

« Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. »
(11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie)