Au fil des jours ... en 2016





Vendredi 25 mars 2016

Vendredi Saint
Jeûne et abstinence


(Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie transférée au 4 avril)



Premier jour de la Neuvaine à la Miséricorde Divine



17h00, Basilique vaticane : Célébration de la Passion du Seigneur


Livret de la célébration

Un Vendredi Saint placé sous le signe de la miséricorde à Rome. Au cours de la célébration de la Passion du Seigneur, dans la Basilique Saint-Pierre, le prédicateur de la Maison pontificale a appelé à « démythifier la vengeance ». Devant les cardinaux et les prélats, le clergé et les fidèles, les diplomates et les journalistes, le Père Raniero Cantalamessa a expliqué au cours d’un long développement le rapport entre miséricorde et justice : « L’heure est venue de nous rendre compte, a-t-il dit, que l’opposé de la miséricorde n’est pas la justice, mais la vengeance ».

Une célébration sobre, animée par le chœur de la chapelle Sixtine, rythmée par la procession, la prostration, l’adoration, la vénération de la Croix et par l’Évangile de la Passion selon saint Jean chanté par trois diacres. Tous les ans depuis 1980, c’est le Père Cantalamessa qui prononce le prêche, et non le Pape lui-même.

« Une des causes, peut-être la principale, de l’éloignement de l’homme moderne, de la religion et de la foi, a relevé le religieux franciscain, est l’image déformée que celui-ci a de Dieu, Inconsciemment, on relie la volonté de Dieu à tout ce qui est désagréable, douloureux, à ce qui porte atteinte à la liberté et au développement individuel. Un peu comme si Dieu était l’ennemi de toute fête, de toute joie et de tout plaisir. Un Dieu hargneux et inquisiteur », a-t-il regretté.

« L’Année de la miséricorde est l’occasion pour ramener au jour la vraie image du Dieu biblique, un Dieu qui ne se limite pas à faire miséricorde, mais qui est miséricorde. Cela ne veut pas dire qu’il faille oublier ou sous-estimer la justice de Dieu : celle-ci est l’acte par lequel Dieu rend justes ceux qui croient en son Fils. Non seulement la justice de Dieu ne contredit pas sa miséricorde, mais c’est en cela qu’elle consiste ! » Le prédicateur a alors souligné que Luther avait eu « le mérite de ramener au jour cette vérité, après des siècles d’oubli, et c’est de cela que la chrétienté est surtout redevable à la Réforme. En pardonnant les péchés, Dieu ne renonce pas à la justice, mais à la vengeance. »

Or, selon le Père Cantalamessa, « la vengeance est devenue un mythe envahissant qui contamine tout et tout le monde, à commencer par les enfants. Une grande partie des histoires portées à l’écran et des jeux électroniques sont des histoires de vengeance, que l’on fait parfois passer pour une victoire du gentil héros » Un contre-exemple regrettable a dit le franciscain, qui a considéré que « 50%, voire plus, de la souffrance présente dans le monde. vient du désir de vengeance, tant dans les relations interpersonnelles que dans les rapports entre États et peuples. »

Et le Père Cantalamessa a évoqué la haine et la brutalité des attaques terroristes de cette semaine à Bruxelles : « elles nous aident à comprendre la force divine contenue dans les dernières paroles du Christ : "Père, pardonne-leur : ils ne savent ce qu'ils font" ». Le prédicateur a conclu en soulignant que « la miséricorde est la seule chose qui puisse vraiment sauver le monde et tout particulièrement, ce qu’il y a de plus précieux et de plus fragile en ce moment dans le monde : le mariage et la famille. »

Source : Radio Vatican (CV-RF).

Texte intégral de l'homélie traduite en français sur Zenit.org.
Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.



Semaine Sainte - Vendredi

(suite de la méditation d'hier)

« Je suis convaincu qu'en dehors des sacrements et des actes de la liturgie, il n'y a pas de pratique plus utile pour nos âmes que le chemin de croix fait avec dévotion. Son efficacité surnaturelle est souveraine. Pourquoi cela ?

D'abord parce que la passion de Jésus est son oeuvre par excellence ; presque tous les détails en ont été prédits ; il n'y a pas de mystère de Jésus dont les circonstances aient été annoncées avec tant de soin par le psalmiste et les prophètes. Et quand on lit, dans l'Evangile, le récit de la passion, on est frappé de l'attention qu'apporte le Christ Jésus à « réaliser » ce qui a été annoncé de lui. [...]

Nous devons encore aimer à méditer la passion parce que c'est là aussi que le Christ fait éclater ses vertus. Il possède toutes les vertus en son âme, mais l'occasion de les manifester se produit surtout dans sa passion. Son amour immense pour son Père, sa charité pour les hommes, la haine du péché, le pardon des injures, la patience, la douceur, la force, l'obéissance à l'autorité légitime, la compassion, toutes ces vertus éclatent d'une façon héroïque dans ces jours de douleurs.
Lorsque nous contemplons Jésus dans sa passion, nous voyons l'exemplaire de notre vie, le modèle - admirable et accessible tout à la fois, - de ces vertus de componction, d'abnégation, de patience, de résignation, d'abandon, de charité, de douceur, que nous devons pratiquer pour devenir semblables à notre divin chef : Si quis vult post me venire, abneget semetipsum, et tollat crucem suam, et sequatur me (1).

Il y a un troisième aspect que nous oublions trop souvent et dont l'importance est pourtant extrême. Lorsque nous contemplons les souffrances de Jésus, il nous donne, d'après la mesure de notre foi, la grâce de pratiquer les vertus qu'il a révélées durant ces heures saintes. Comment cela ?
Quand le Christ vivait sur terre, « une force toute-puissante émanait de sa personne divine, qui guérissait les corps », éclairait les esprits et vivifiait les âmes : Virtus de illo exibat, et sanabat omnes (2).
Il se passe quelque chose d'analogue lorsque nous nous mettons en contact avec Jésus par la foi. A ceux qui, avec amour, le suivaient sur le chemin du Golgotha ou assistaient à son immolation, le Christ a sûrement octroyé des grâces spéciales. Ce pouvoir, il le conserve encore à présent ; et, quand en esprit de foi, pour compatir à ses souffrances, et l'imiter, nous le suivons du prétoire au calvaire et nous nous tenons au pied de sa croix, il nous donne ces mêmes grâces, il nous fait part des mêmes faveurs. N'oubliez jamais que le Christ Jésus n'est pas un modèle mort et inerte ; mais, toujours vivant, il produit surnaturellement en ceux qui s'approchent de lui dans les dispositions voulues, la perfection qu'ils contemplent en sa personne. »

1. Matth. XVI, 24 ; cf. Marc. VIII, 3-4 ; Luc. IX, 23 ; XIV, 27. - 2. Luc. VI, 19.

(méditation poursuivie tout au long de la Semaine Sainte)

Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XIV, I), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

James Tissot (1836–1902), La mort de Jésus

James Tissot (1836–1902), La mort de Jésus
Brooklyn Museum, NY (USA)





Giuseppe Giordani dit Giordaniello (1751-1798) : Le Tre Ore di Agonia di N.S. Gesù Cristo
Il Terzo Suono (Pennicchi, Gall, Lepore), Accademia Montis Regalis - Dir. Gian Paolo Fagotto



21h15 : Chemin de Croix au Colisée


Le Pape François a présidé ce vendredi 25 mars 2016, pour la 4e fois de son pontificat, le Chemin de Croix au Colisée. Les réfugiés, les chrétiens persécutés, la famille et spécialement les personnes âgées, les femmes et les enfants victimes d’abus, ont été au cœur des méditations des 14 stations du Chemin de Croix, préparées par le Cardinal Gualtiero Bassetti.

Face à la « peur de celui qui est différent, de l’étranger, du migrant », il a appelé à « essuyer les larmes et le sang des vaincus, de ceux que la société riche et insouciante écarte sans scrupule ». L’Archevêque de Pérouse a prié aussi « pour les chrétiens tués en haine de la foi » et pour « les victimes de toute persécution ». Le Cardinal Bassetti est aussi revenu sur les blessures de la famille, évoquant les « mariages ratés », des « familles brisées », la détresse des hommes et des femmes « qui pensent n’avoir plus de dignité parce qu’ils n’ont pas de travail ».

Dénonçant aussi la banalisation du mal, il a mis l’accent sur l’esclavage des enfants et l'une des plaies « les plus douloureuses » de l’humanité, à savoir la pédophilie : « les plaies des enfants profanés dans leur intimité ». Il a aussi appelé à protéger les femmes qui sont « objet d’exploitation et de violence » et à respecter « la faiblesse et la sacralité du corps qui vieillit et meurt ».

Le choix des porteurs de la Croix s'est situé, comme chaque année, dans une logique de communion entre l'Église de Rome et toute l'Église universelle. Le Cardinal Agostino Vallini, vicaire général de Rome, a porté la Croix pour la 1ère et la 14e et dernière station, des familles italiennes pour la 2e et la 4e station, et des membres de l'UNITALSI (structure qui organise notamment les pèlerinages à Lourdes), avec des personnes handicapées et des accompagnants, pour la 3e station. Pour la 5e station, la Croix a été portée par des enseignants et élèves d’un lycée agricole pour jeunes en difficultés, le Centro Bonsignori di Remedello.

Pour la 6e station, la Croix a été portée par des ressortissants des deux grandes nations, qu'aucun Pape n'a encore visitées : la Russie et la Chine. De la 7e à la 11e station, la croix a été portée par des catholiques représentant les pays récemment visités par le Pape François : Paraguay, Bosnie, Équateur, Ouganda, Kenya, Mexique, Centrafrique, États-Unis, Bolivie.

Enfin, les chrétiens d'Orient ont été mis en avant, avec des Syriens pour la 12e station, et des Frères de Terre Sainte pour la 13e station.

Source : Radio Vatican (CV).

Les méditations du Chemin de Croix du Colisée, rédigées par le Cardinal Gualtiero Bassetti, sont en ligne sur le site internet du Vatican.

Texte intégral de la méditation du Pape François "Ô Croix du Christ" sur notre blog.


NB : Plusieurs Chemins de Croix sont à méditer sur notre site, ICI.





Sir John Kenneth Tavener (1944-2013) : Lament of the Mother of God
(Texte Orthodoxe chanté le Vendredi Saint)
The Choir of Winchester Cathedral - Dir. David Hill
Solveig Kringelborn, soprano



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