Poésies d'inspiration chrétienne


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Prière du soir à Marie

Encore un de mes jours envolé comme une ombre…
Mère, encore un soleil qui ne brillera plus,
Et qu'il faut ajouter à la liste sans nombre
Des soleils et des jours à jamais disparus.

Je ne les compte point : Le chêne qui s'effeuille
Et qui pressent déjà le printemps approcher
Compte-t-il les rameaux que l'orage lui cueille
Pour les semer, de-ci, de-là, par le sentier ?

Sur le vaste océan la rapide hirondelle
Compte-t-elle, en partant chercher des jours plus beaux,
Les plumes que le vent arrache de son aile
Et qui s'en vont flotter sur le cristal des eaux ?

Moi je m'envole aussi vers une autre patrie,
Et j'espère un printemps qui doit durer toujours.
Mère, qu'importe donc que j'effeuille ma vie,
Qu'importent le grand vent, et l'orage, et mes jours ?

Et je viens à tes pieds finir cette journée
Pour que son souvenir, en renaissant parfois,
Soit un soleil d'hiver à mon âme fanée,
Quand je ne vivrai plus que des jours d'autrefois.

Mère, il fait bon prier devant ta douce image !
Quand je suis à genoux, les yeux fixés sur toi,
Tu me parles, j'entends ton suave langage,
Puis, je me sens pleurer, et je ne sais pourquoi…

Je suis heureux pourtant… Quand je t'ai dit : Je t'aime,
Quand mon regard se lève et cherche ton regard ;
A travers le vitrail lorsque la lune blême
Nous éclaire tous deux de son rayon blafard ;

Quand tout s'endort au loin dans la morne nature,
Quand partout le silence avec l'ombre descend,
Mon âme alors vers toi monte, paisible, pure,
Et je sens le bonheur m'inonder doucement.

Mère, à mon dernier soir, semblable à la corolle
Qui s'incline vers toi, ce soir, sur ton autel,
Oh ! tourner mon regard vers ta douce auréole,
Et m'endormir… dormir… sur ton sein maternel.

Félix Anizan, "Les Roses de mon vieux jardin"
Orly, Edition des "Rayons", 1934




Ta Voix

Dans le sanglot léger de la source à nuit close,
Dans le soupir du vent qui caresse les roses,

Dans le bourdonnement des abeilles de Juin,
Dans le frisson de l'arbre où le merle se pose,

Dans l'hymne que la cloche adresse au jour qui point,
Je reconnais Ta voix, ô mon Maître, et je n'ose

Parler, car ce que je ressens ne se dit point …

Philéas Lebesgue, "Celui qui parle bas"
Paris, Le Belier, 1938



Puissance du Verbe

Le Chiffre n'apprend rien à qui sent que le Verbe
Peut parler à notre âme à travers le brin d'herbe
Qui porte à son sommet des gouttes de clarté ;
Quand le ciel s'ouvre à nous, c'est que notre superbe
Incline sa raison avec humilité :
Ni le fumier ni l'eau ne mûrissent la gerbe ;
Mais l'influx du soleil et le feu de l'été …

Philéas Lebesgue, "Celui qui parle bas"
Paris, Le Belier, 1938




Mon Dieu, je vous bénis dans vos bienfaits immenses ;
Pour vos dons, vos merveilles et toutes vos bontés,
Pour les trésors d'amour, de paix et d'espérance
Qui versent la confiance sur mes jours éprouvés.

Je vous bénis, Seigneur, à chaque aube naissante
Des bons et chers parents que vous m'avez donnés,
De mes frères, mes sœurs, ma famille bien grande,
De la chère maison où nous nous sommes aimés.

Je vous bénis, Seigneur, des affections profondes et pures
Que votre amour immense a mises sur mon chemin.
Je vous bénis, mon Dieu, dans toutes vos créatures,
Dont l'âme reste la gloire des célestes jardins.

Je vous bénis, Seigneur, dans la nature entière
Qui publie votre nom, vos gloires et vos grandeurs
Pour l'immense ciel bleu et la brise légère
Et le soleil radieux qui épanouit les fleurs.

Seigneur, je vous bénis pour l'épreuve de la vie,
Quand je tendrai vers vous ma pauvre main bien lasse
En murmurant tout bas : " Je vous aime et vous prie ",
Emmenez-moi, Seigneur, faites-moi cette grâce !

Marthe Robin
in Monique de Huertas, "Marthe Robin la Stigmatisée"
Edition du Centurion, 1990



Les 3 poésies ci-dessous sont extraites de "La Sainte Famille",
revue fondée par les Pères Rédemptoristes,
Bulletin de l'Archiconfrérie de N.-D. du Perpétuel-Secours, 1927


A Saint Joseph

Quand le pesant fardeau de l'épreuve m'accable,
Je songe à tes labeurs, ô royal charpentier :
Je te vois poursuivant la tâche inexorable
Et te livrant sans plainte à ton obscur métier.

Lorsque la vie est sombre et le ciel sans lumière,
Quand des plus purs bonheurs l'accès semble fermé,
Je pense que là-bas, dans ton humble chaumière,
Tu vis souvent des pleurs sur un visage aimé.

L'ami le plus fidèle un jour nous abandonne ;
Le toit qui nous est cher bientôt nous dit adieu ;
Mais n'as-tu pas connu l'âpre exil où personne
N'accueille les bannis errants sans feu ni lieu ?

N'as-tu pas entrevu le sombre éclat du glaive
Menaçant le front pur que couvraient tes baisers ?
N'as-tu pas frissonné sous cet horrible rêve
Qui te montrait Jésus en proie aux meurtriers ?

Que la vie ait pour moi ses douleurs, ses alarmes,
Elle a pesé sur toi plus lourdement encor ;
Et j'aurai beau compter mes sueurs et mes larmes,
Je n'égalerai pas ton douloureux trésor.

Accorde-moi, Joseph, ta longue patience ;
Donne-moi ton amour, ta vaillance et ta foi ;
Verse en mon cœur troublé la suprême science,
Celle qui fait aimer et souffrir comme toi.

O chaste compagnon de la Vierge Marie,
O Père nourricier du Sauveur fait enfant,
Obtiens que comme toi je travaille et je prie,
Obtiens que comme toi je meure en souriant.

Donne-moi cette paix qui, même dans l'épreuve,
Fut ton heureux partage, ô vaillant ouvrier !
Fais que rien ne me trouble et que rien ne m'émeuve,
Puisqu'un Dieu me protège et que je sais prier.

Tiens-toi près de ma couche à l'heure où de la terre
Je verrai s'obscurcir les contours incertains ;
Quand s'ouvrira pour moi l'insondable mystère
Que je m'endorme en paix soutenu par tes mains.


Magnificat

Comme le doux parfum que l'encensoir embrase,
L'allégresse divine à flots emplit mon cœur ;
Tout mon être tressaille, et mon âme en extase
       Chante son cantique au Seigneur.

O mystère profond ! Faveur qui m'épouvante !
Se peut-il que pour moi le ciel ait des égards ?
Comment Dieu daigne-t-il sur sa pauvre servante
       Abaisser un de ses regards ?

Jéhovah, de sa main puissante et généreuse,
Par le plus grand prodige accomplit son dessein ;
Les générations me diront bienheureuse :
       L'Emmanuel est dans mon sein !

Que rendrai-je au Seigneur ? Vous tous, ô chœurs des anges,
Vous tous, ô fils d'Adam, redites sa bonté.
De son nom trois fois saint célébrez les louanges
       Dans le temps et l'éternité.

Quel esprit comprendrait la grâce qu'il m'accorde,
Merveille d'un amour aussi fort qu'il est doux ?
Tous les siècles vivront de sa miséricorde :
       Mortels, tombez à ses genoux.

Aux yeux de l'humble il fait éclater sa lumière ;
Heureux celui qui l'aime et celui qui le craint !
D'un souffle il a réduit l'orgueilleux en poussière ;
       Il chérit le pauvre et le plaint.

Il les a renversés, les puissants, de leurs trônes ;
Sa justice a maudit leur argent et leur or.
Au faible il a tressé d'immortelles couronnes
       Et donné le ciel pour trésor.

Israël, Israël est fils de la promesse ;
Abraham et sa race ont de Dieu le serment :
Nos pères ont connu la suprême tendresse
       De Celui qui jamais ne ment

N. Demaison



Il faut prier

Lorsque ton cœur lassé frémit devant la tâche,
Triste, seul, épuisé par son dernier effort ;
Quand tu sens s'éveiller en toi le désir lâche
D'abandonner la lutte et de subir le sort,
Il faut prier, chrétien ! La prière est une ancre
Qui gardera ton cœur ferme malgré les vents.
Le doute qui voulait te ronger comme un chancre
Fuira devant l'essai des premiers mots fervents.

Si ton âme troublée ou vaguement obscure
Ne peut, sans un frisson, se replier sur soi ;
Si la peur de frôler la maudite souillure
Vient la remplir de honte ou l'étreindre d'effroi,
Il faut prier, chrétien ! La prière est limpide,
Elle coule sur l'âme en ruisseaux de clarté.
Quand l'heure en est passée, ineffable et rapide,
Le pauvre être tremblant marche en sécurité.

Si ton esprit fuyant s'agite et se tourmente,
Si ton ambition rêve un saint idéal,
Laisse là les conseils qu'une foule démente
Viendra te prodiguer sans comprendre ton mal ;
Il faut prier, chrétien ! La prière est un monde,
Tout ce que nous rêvons en elle est contenu ;
Tu te meurs de désirs sur la terre inféconde,
Mais, au pays du ciel, es-tu jamais venu ?

Lorsqu'un jour tu sauras tout ce qu'est la prière,
Ce qu'elle vaut pour l'homme et pour l'humanité,
Tu diras : "J'étais fou, pauvre dans ma chaumière,
Ayant en main la clé de la sainte Cité."
Homme, enfant ou vieillard, tu n'as pas d'autre règle.
La même goutte d'eau qui tombe au creux du nid
Vient y désaltérer l'oiseau-mouche ou bien l'aigle.
Prier, c'est s'abreuver au sein de l'Infini !

L.M.




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