Enseignements pontificaux

sur l'avortement


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« Le plus grand destructeur de la paix dans le monde d'aujourd'hui c'est l'avortement, car c'est une guerre déclarée contre l'enfant, un meurtre pur et simple de l'enfant innocent. »
Mère Teresa (le 3 février 1994, à l'occasion du National Prayer Breakfast)


Innocent XI 2 mars 1679
Innocent XI précise clairement que la condamnation de l'avortement est indépendante de la théorie de l'animation de l'embryon.
Pie IX 1869
Lettre (in Apostolicae Sedis)

Reprenant la position de Sixte Quint, Pie IX déclare que l'âme est présente dès la conception, et condamne l'avortement comme un homicide.
Léon XIII 1895  
Code de Droit Canonique 20 mai 1917
Art. 2350, paragr. 1

"Tous ceux qui procurent un avortement, la mère non exceptée, sont excommuniés, et si c'est un clerc qui est en cause, il est déposé."
Pie XI 31 décembre 1930
Encyclique Casti connubii

"Mais il faut encore, Vénérables Frères, mentionner un autre crime extrêmement grave par lequel il est attenté à la vie de l'enfant encore caché dans le sein de sa mère. Les uns veulent que ce soit là chose permise, et laissée au bon plaisir de la mère ou du père ; d'autres reconnaissent qu'elle est illicite, à moins de causes exceptionnellement graves auxquelles ils donnent le nom d'indication médicale, sociale, eugénique. Pour ce qui regarde les lois pénales de l'Etat, qui interdisent de tuer l'enfant engendré mais non encore né, tous exigent que les lois de l'Etat reconnaissent l'indication que chacun d'eux préconise, indication différente, d'ailleurs, selon ses différents défenseurs ; ils réclament qu'elle soit affranchie de toute pénalité. Il s'en trouve même qui font appel, pour ces opérations meurtrières, à la coopération directe des magistrats ; et il est notoire, hélas ! qu'il y a des endroits où cela arrive très fréquemment. Quant à « l'indication médicale ou thérapeutique », pour employer leur langage, nous avons déjà dit, Vénérables Frères, combien nous ressentons de pitié pour la mère que l'accomplissement du devoir naturel expose à de graves périls pour sa santé, voire pour sa vie même : mais quelle cause pourrait jamais suffire à excuser en aucune façon le meurtre direct d'un innocent ? Car c'est de cela qu'il s'agit ici. Que la mort soit donnée à la mère, ou qu'elle soit donnée à l'enfant, on va contre le précepte de Dieu et contre la voix de la nature : « Tu ne tueras pas ! » La vie de l'un et de l'autre est chose pareillement sacrée ; personne, pas même les pouvoirs publics, ne pourra jamais avoir le droit d'y attenter. C'est sans l'ombre de raison qu'on fera dériver ce droit du ius gladii, qui ne vaut que contre les coupables ; il est absolument vain aussi d'alléguer ici le droit de se défendre jusqu'au sang contre un injuste agresseur (car, qui pourrait donner ce nom d'injuste agresseur à un enfant innocent ?) : il n’y a pas non plus ici ce qu'on appelle le « droit de nécessité extrême », qui puisse arriver jusqu'au meurtre direct d'un innocent. Pour protéger par conséquent et sauvegarder chacune des deux vies, celle de la mère et celle de l'enfant, les médecins probes et habiles font de louables efforts : par contre, ils se montreraient fort indignes de leur noble profession médicale, ceux qui, sous l'apparence de remèdes, ou poussés par une fausse compassion, se livreraient à des interventions meurtrières.

Ces enseignements concordent pleinement avec les paroles sévères que l'évêque d'Hippone adresse aux époux dépravés, qui s'appliquent à empêcher la venue de l'enfant et qui, s'ils n'y réussissent pas, ne craignent pas de le faire mourir. « Leur cruauté libidineuse, ou leur volupté cruelle, dit-il, en arrive parfois jusqu'au point de procurer des poisons stérilisants, et si rien n'a réussi, de faire périr d'une certaine façon dans les entrailles de la mère l'enfant qui y a été conçu : on veut que l'enfant meure avant de vivre, qu'il soit tué avant de naître. A coup sûr, si les deux conjoints en sont là, ils ne méritent pas le nom d'époux ; et si dès le début ils ont été tels ce n'est pas pour se marier qu'ils se sont réunis, mais bien plutôt pour se livrer à la fornication : s'ils ne sont pas tels tous deux, j'ose dire : ou celle-là est d'une certaine manière la prostituée de son mari, ou celui-ci est l'adultère de sa femme. » (S. August., De nupt. et concup., ch. XV). […]

Enfin, ceux qui dans les nations, tiennent le pouvoir ou élaborent les lois n'ont pas le droit d'oublier qu'il appartient aux pouvoirs publics de défendre la vie des innocents par des lois et des pénalités appropriées, et cela d'autant plus que ceux dont la vie est en péril et menacée ne peuvent se défendre eux-mêmes, et c'est assurément le cas, entre tous, des enfants cachés dans le sein de leur mère. Que si les autorités de l'Etat n'omettent pas seulement de protéger ces petits, mais que, par leurs lois et leurs décrets, ils les abandonnent et les livrent même aux mains de médecins ou d'autres, pour que ceux-ci les tuent, qu'ils se souviennent que « Dieu est juge et vengeur du sang innocent qui, de la terre, crie vers le ciel » (Genèse IV, 10)."

Casti Connubii : texte intégral de l'Encyclique
Pie XII 1944 Discorsi e Radiomessaggi
Pie XII 29 octobre 1951
Discours à l’Union catholique italienne des sages-femmes.

Pie XII exclut tout avortement direct, c’est-à-dire tout acte qui tend directement à détruire la vie humaine non encore née, "que cette destruction soit entendue comme une fin ou seulement comme un moyen en vue de la fin".
Jean XXIII 15 mai 1961
Encyclique Mater et Magistra

"La vie humaine est sacrée, puisque, dès son origine, elle requiert l'action créatrice de Dieu. Celui qui viole ses lois offense la divine Majesté, se dégrade et avec soi l'humanité, affaiblit en outre la communauté dont il est membre."

Mater et Magistra : texte intégral de l'Encyclique
Jean XXIII 11 avril 1963
Encyclique Pacem in Terris

"Pas plus que le bien commun d'une nation en particulier, le bien commun universel ne peut être défini sans référence à la personne humaine. C'est pourquoi les pouvoirs publics de la communauté mondiale doivent se proposer comme objectif fondamental la reconnaissance, le respect, la défense et le développement des droits de la personne humaine. Ce qui peut être obtenu soit par son intervention directe, s'il y a lieu, soit en créant sur le plan mondial les conditions qui permettront aux gouvernements nationaux de mieux remplir leur mission." (139)

Pacem in Terris : texte intégral de l'Encyclique
Vatican II 7 septembre 1965
Constitution Pastorale Gaudium et Spes

"… tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d'homicide, le génocide, l'avortement, l'euthanasie et même le suicide délibéré … toutes ces pratiques et d'autres analogues sont, en vérité, infâmes. Tandis qu'elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s'y livrent plus encore que ceux qui les subissent et insultent gravement à l'honneur du Créateur." (27, 3)
"Dieu, maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie, et l'homme doit s'en acquitter d'une manière digne de lui. La vie doit donc être sauvegardée avec un soin extrême dès la conception : l'avortement et l'infanticide sont des crimes abominables." (51, 3)

Gaudium et Spes : texte intégral de la Constitution
Paul VI 25 juillet 1968
Encyclique Humanae Vitae

"… Nous devons encore une fois déclarer qu'est absolument à exclure, comme moyen licite de régulation des naissances, l'interruption directe du processus de génération déjà engagé, et surtout l'avortement directement voulu et procuré, même pour des raisons thérapeutiques ." (14)

Humanae Vitae : texte intégral de l'Encyclique
Paul VI 9 décembre 1972
Discours aux Juristes catholiques italiens

Paul VI déclare que cet enseignement n’a jamais changé et est immuable :
"C’est pourquoi avec l’autorité conférée par le Christ à Pierre et à ses successeurs, en communion avec les Evêques qui ont condamné l'avortement à différentes reprises et qui, en réponse à la consultation précédemment mentionnée, même dispersés dans le monde, ont exprimé unanimement leur accord avec cette doctrine, je déclare que l'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme fin ou comme moyen, constitue toujours un désordre moral grave, en tant que meurtre délibéré d'un être humain innocent. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite; elle est transmise par la Tradition de l'Eglise et enseignée par le Magistère ordinaire et universel." (cf. Lumen gentium, n° 25)
Congrégation pour la Doctrine de la Foi 18 novembre 1974
Déclaration sur l'avortement provoqué
Nouveau Code de Droit Canonique 23 janvier 1983
La législation canonique rénovée déclare que celui "qui procure un avortement, si l’effet s’ensuit, encourt l’excommunication "latae sentenciae" (canon 1398), c’est-à-dire automatique. L’excommunication frappe tous ceux qui commettent ce crime en connaissant la peine encourue, y compris donc aussi les complices sans lesquels sa réalisation n’aurait pas été possible (canon 1329). (*)

Code de Droit Canon 1983 : texte intégral - ou - texte intégral - ou - texte intégral
Jean-Paul II 25 mars 1995
Encyclique Evangelium vitae

"Dans une page d'une dramatique actualité, le Concile Vatican II a déploré avec force les multiples crimes et attentats contre la vie humaine. Trente ans plus tard, faisant miennes les paroles de l'assemblée conciliaire, je déplore ces maux encore une fois et avec la même force au nom de l'Eglise tout entière, certain d'être l'interprète du sentiment authentique de toute conscience droite : « Tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d'homicide, le génocide, l'avortement, l'euthanasie et même le suicide délibéré ; tout ce qui constitue une violation de l'intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les tentatives de contraintes psychiques ; tout ce qui est offense à la dignité de l'homme, comme les conditions de vie infra-humaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l'esclavage, la prostitution, le commerce des femmes et des jeunes ; ou encore les conditions de travail dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang de purs instruments de rapport, sans égard pour leur personnalité libre et responsable : toutes ces pratiques et d'autres analogues sont, en vérité, infâmes. Tandis qu'elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s'y livrent plus encore que ceux qui les subissent, et elles insultent gravement à l'honneur du Créateur ». (3) […]

Le frère tue le frère. Comme dans le premier fratricide, dans tout homicide est violée la parenté « spirituelle » qui réunit les hommes en une seule grande famille, tous participant du même bien unique fondamental : une égale dignité personnelle. Il n'est pas rare que soit parallèlement violée la parenté « de la chair et du sang », par exemple lorsque les menaces contre la vie se développent dans les rapports entre parents et enfants : c'est le cas de l'avortement ou bien, dans un contexte familial ou parental plus large, celui de l'euthanasie favorisée ou provoquée.

A la source de toute violence contre le prochain, il y a le fait de céder à la « logique » du Mauvais, c'est-à-dire de celui qui « était homicide dès le commencement » (Jn 8, 44), comme nous le rappelle l'Apôtre Jean : « Car tel est le message que vous avez entendu dès le début : nous devons nous aimer les uns les autres, loin d'imiter Caïn, qui, étant du Mauvais, égorgea son frère » (1 Jn 3, 11-12). Ainsi, le meurtre du frère à l'aube de l'histoire donne un triste témoignage de la manière dont le mal progresse avec une rapidité impressionnante : à la révolte de l'homme contre Dieu au paradis terrestre s'ajoute la lutte mortelle de l'homme contre l'homme. (8) […]

Pour favoriser une pratique plus étendue de l'avortement, on a investi et on continue à investir des sommes considérables pour la mise au point de préparations pharmaceutiques qui rendent possible le meurtre du fœtus dans le sein maternel sans qu'il soit nécessaire de recourir au service du médecin. Sur ce point, la recherche scientifique elle-même semble presque exclusivement préoccupée d'obtenir des produits toujours plus simples et plus efficaces contre la vie et, en même temps, de nature à soustraire l'avortement à toute forme de contrôle et de responsabilité sociale. (13)

Tout semble se passer dans le plus ferme respect de la légalité, au moins lorsque les lois qui permettent l'avortement ou l'euthanasie sont votées selon les règles prétendument démocratiques. En réalité, nous ne sommes qu'en face d'une tragique apparence de légalité et l'idéal démocratique, qui n'est tel que s'il reconnaît et protège la dignité de toute personne humaine, est trahi dans ses fondements mêmes : « Comment peut-on parler encore de la dignité de toute personne humaine lorsqu'on se permet de tuer les plus faibles et les plus innocentes ? Au nom de quelle justice pratique-t-on la plus injuste des discriminations entre les personnes en déclarant que certaines d'entre elles sont dignes d'être défendues tandis qu'à d'autres est déniée cette dignité ? ». Quand on constate de telles manières de faire, s'amorcent déjà les processus qui conduisent à la dissolution d'une convivialité humaine authentique et à la désagrégation de la réalité même de l'Etat.

Revendiquer le droit à l'avortement, à l'infanticide, à l'euthanasie, et le reconnaître légalement, cela revient à attribuer à la liberté humaine un sens pervers et injuste, celui d'un pouvoir absolu sur les autres et contre les autres. Mais c'est la mort de la vraie liberté : « En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché » (Jn 8, 34)." (20)

Evangelium Vitae : texte intégral de l'Encyclique


(*) : Voir à ce sujet la récente note rédigée par Mgr Raymond Leo Burke aux Etats-Unis :
Mgr Raymond Leo Burke, ex-évêque de La Crosse (Wisconsin), avait demandé aux prêtres de son diocèse de refuser la communion aux députés catholiques soutenant l'avortement et l'euthanasie. Le 23 novembre 2003, il avait rédigé une note (disponible sur la page web du diocèse de La Crosse) à l'attention des hommes politiques catholiques de son diocèse.
"Par la présente, écrit Mgr Burke, j'appelle les législateurs catholiques faisant partie des fidèles de la Crosse à respecter la loi divine et naturelle concernant la dignité inviolable de toute vie humaine. Manquer à cela constitue un péché grave et est objet de scandale pour tous les fidèles. Par conséquent, conformément à la norme du can. 915, les législateurs catholiques qui font partie des fidèles de La Crosse, et qui continuent à soutenir l'avortement ou l'euthanasie, ne pourront se présenter pour recevoir la Sainte Communion. S'ils se présentent, ils ne seront pas admis à recevoir la Sainte Communion, avant d'avoir publiquement renoncé à soutenir ces pratiques particulièrement injustes".
Mgr Burke - nommé le 2 décembre 2003 nouvel archevêque de Saint Louis par le pape Jean-Paul II - a été installé dans son nouveau diocèse le 26 janvier 2004.