Epreuves - Souffrances - Croix

Per Crucem ad Lucem



Epreuves - Souffrances et Maladies - Croix


Epreuves

"Yahvé, Dieu d'Israël !...
Ecoute au ciel et agis ; juge entre tes serviteurs : déclare coupable le méchant en faisant retomber sa conduite sur sa tête, et justifie l'innocent en lui rendant selon sa justice."
Prière de Salomon, 1 Rois 8, 32 et 2 Chroniques 6, 23

"Qui ferme l'oreille à l'appel du faible
criera, lui aussi, sans qu'on lui réponde."
Proverbes 21, 13

"Qui creuse une fosse y tombe,
qui roule une roche, elle revient vers lui."
Proverbes 26, 27

"On est châtié par où l'on pèche."
Sagesse 11, 16

"Qui jette une pierre en l'air se la jette sur la tête,
qui frappe en traître en subit le contrecoup.
Qui creuse une fosse y tombera,
qui tend un piège s'y fera prendre.
Qui fait le mal, le mal retombera sur lui,
sans même qu'il sache d'où il lui vient."
Ecclésiastique 27, 25-27

"Malheur à toi qui détruit et n'est pas détruit,
qui es traître alors qu'on ne te trahit pas ;
quand tu auras fini de détruire, tu seras détruit,
quand tu auras terminé tes trahisons, on te trahira."
Isaïe 33, 1

"Tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive."
Matthieu 26, 52

"Hâte-toi de t'accorder avec ton adversaire, tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que l'adversaire ne te livre au juge, et le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. En vérité, je te le dis : tu ne sortiras pas de là, que tu n'aies rendu jusqu'au dernier sou."
Matthieu 5, 25-26 et Luc 12, 58-59

"Ne vous y trompez pas ; on ne se moque pas de Dieu. Car ce que l'on sème, on le récolte : qui sème dans sa chair, récoltera de la chair la corruption ; qui sème dans l'esprit, récoltera de l'esprit la vie éternelle."
Galates 5, 7-8

"Heureux homme, celui qui supporte l'épreuve ! Sa valeur une fois reconnue, il recevra la couronne de vie que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment.
Que nul, s'il est éprouvé, ne dise : "C'est Dieu qui m'éprouve." Dieu en effet n'éprouve pas le mal, il n'éprouve non plus personne. Mais chacun est éprouvé par sa propre convoitise qui l'attire et le leurre. Puis la convoitise, ayant conçu, donne naissance au péché, et le péché, parvenu à son terme, enfante la mort."
Jacques 1, 12-13

Les tribulations qui adviennent à l'homme sont la progéniture de ses propres fautes. Supportons-les dans la prière et nous retrouverons la jouissance du bien.
Marc l'Ascète (V° siècle), De ceux qui prétendent se sanctifier par les oeuvres.

"Heureux l'homme que tu reprends, Yahvé,
et que tu enseignes par ta loi."
Psaume 94, 12

"Ne méprise pas, mon fils, la correction de Yahvé,
et ne prends pas mal sa réprimande,
car Yahvé reprend celui qu'il aime,
comme un père le fils qu'il chérit."
Proverbes 3, 11-12

"C'est pour votre correction que vous souffrez. C'est en fils que Dieu vous traite. Et quel est le fils que ne corrige son père ? [...] Certes, toute correction ne paraît pas sur le moment être un sujet de joie, mais de tristesse. Plus tard cependant, elle rapporte à ceux qu'elle a exercés un fruit de paix et de justice."
Hébreux 12, 7 et 11

"Ceux que j'aime, je les semonce et les corrige."
Apocalypse 3, 19

Quand vient l'épreuve, ne cherche pas pourquoi, ni par qui, elle est venue. Mais cherche comment tu la supporteras en rendant grâce, sans tristesse et sans ressentiment.
Marc l'Ascète (V° siècle), De ceux qui prétendent se sanctifier par les oeuvres.

Toutes les tribulations ou épreuves que Dieu permet, qu'elles soient intérieures ou extérieures, spirituelles ou corporelles, grandes ou petites, il faut les accepter comme venant de sa main pour notre bien et la guérison de notre âme. On ne doit pas non plus les fuir, puisqu'elles sont le remède à nos maux. La guérison fera cesser de très grands péchés et coupera même vos habitudes mauvaises, qui sont la racine de vos péchés et de vos imperfections, car les combats contre les épreuves, les angoisses et les tentations, purifient et fortifient l'âme.
Saint Jean de la Croix (1542-1591)

Nous nous glorifions encore des tribulations, sachant bien que la tribulation produit la constance, la constance une vertu éprouvée, la vertu éprouvée l'espérance. Et l'espérance ne déçoit point, parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous fut donné.
Romains 5, 3-5

Sans les épreuves, il est impossible d'être vigoureux... Quand Dieu veut délivrer de leurs tentations ses enfants, il ne leur enlève pas les épreuves, mais leur donne la patience de les supporter. Car c'est dans la patience qu'ils deviennent parfaits.
Saint Isaac le Syrien (VII° siècle)

Peu importe que ta peine soit méritée ou non ! L'important, c'est que tu l'accueilles comme un don de Dieu et que tu lui rends grâces.
Jean Tauler (v.1300-1361), Sermons.

Heureux l'homme qui supporte l'épreuve ! Sa valeur une fois reconnue, il recevra la couronne de vie que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment.
Jacques 1, 12

Les tentations et les épreuves permettent de mesurer le progrès d'un homme. Elles accroissent le mérite et font briller la vertu.
Imitation de Jésus-Christ, Livre I, chap. 13

Dieu instruit notre coeur non par des idées, mais par des peines et des adversités.
Jean-Pierre de Caussade (1675-1751), Abandon à la Providence divine, DDB, 1966.

Il faut passer par beaucoup de tribulations pour entrer dans le Royaume de Dieu.
Actes 14, 22

Nous nous glorifions même dans nos épreuves, sachant bien que l'épreuve produit la constance, la constance la vertu éprouvée, la vertu éprouvée l'espérance. Et l'espérance ne déçoit pas.
Romains 5, 3

Dans l'épreuve, nous apprenons à aimer plus totalement. La souffrance confère à notre offrande plus de solidité et de sincérité.
Avec l'épreuve Dieu nous donne la grâce suffisante pour la supporter, la force de l'offrir. Il sait que nous finirons un jour par le remercier lorsque nous serons parvenus, grâce à nos épreuves, à un bonheur céleste plus rayonnant.
Jean Galot, Le coeur du Père, DDB, 1971.

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Souffrances et maladies

Beaucoup d'hommes seraient volontiers les témoins de Dieu dans la paix, à condition que tout aille à leur gré. Ils seraient volontiers des saints, à condition de ne rien trouver d'amer dans les exercices et le travail de la sainteté. Ils voudraient goûter, désirer et connaître les douceurs divines, sans devoir passer par aucune amertume, peine et désolation.
Jean Tauler (v.1300-1361), Sermon 21 (Sur Actes 1, 8).

"Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur!"
Job 2, 10

Accueillir la souffrance, ce n'est pas aimer la souffrance pour elle-même. C'est consentir à en être humilié. C'est s'ouvrir au bienfait de l'inévitable, comme une terre qui laisse l'eau du ciel la pénétrer jusqu'au fond.
Henri de Lubac (1896-1991), Paradoxes, Seuil, 1959.

"Prends ta part de souffrances, en bon soldat du Christ Jésus."
2 Timothée 2, 3

Toute souffrance vient de l'amour qu'on a pour ce dont la perte vous prive. Si donc la perte de choses extérieures est pour moi une souffrance, c'est un signe certain que j'aime ces choses ; j'aime donc en réalité la souffrance et la désolation. Comment dès lors s'étonner que je devienne geignant ? Alors que mon coeur cherche franchement la souffrance et que je donne aux créatures mon amour qui appartient à la bonté, à Dieu.
Johann Eckart (v.1260-1327), Traité 5 (Le livre de la consolation).

Il y a deux manières de souffrir : souffrir en aimant, et souffrir sans aimer. Les saints souffraient tout avec patience, joie et persévérance, parce qu'ils aimaient. Nous souffrons, nous, avec colère, parce que nous n'aimons pas.
Saint Curé d'Ars (1786-1859), Catéchisme.

Celui qui souffre par amour ne souffre point, car toute souffrance est oubliée.
Johann Eckart (v.1260-1327), cit. Philosophia perennis, Aldous Huxley, Chap. 17.

Les infirmités et les longues maladies sont de très grandes grâces, que Dieu fait aux âmes qu'il aime le plus. Livrez-vous au glaive qui vous immole ; c'est Jésus qui est le Prêtre de votre sacrifice.
Saint Paul de la Croix (1649-1775), In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

La souffrance pique, mais comme le savon ; elle mord comme une lime, mais enlève la rouille et redonne du brillant ; elle est rude comme une brosse, mais elle nettoie.
Saint François de Sales (1567-1622)

Les yeux qui n'ont pas pleuré ne voient rien.
Louis Veuillot (1813-1883)

La douleur brise l'égoïsme humain, raffermit le cœur et ouvre à l'intelligence des horizons jusqu'alors inconnus.
Mgr Duparc (1857-1946)

Mon Jésus, Tu me suffis en tout en ce monde. Si grandes que soient mes souffrances, Tu me soutiens. Si terribles que soient mes délaissements, Tu les adoucis. Et si grande soit ma faiblesse, Tu la changes en force. […]
Je ne suis pas toujours exaucée, le Seigneur agit étrangement avec moi. Il est des moments où Lui-même permet de terribles souffrances ; et il y a aussi des moments où Il ne permet pas de souffrir et éloigne tout ce qui pourrait attrister l'âme. Telles sont Ses voies insondables et incompréhensibles pour nous ; à nous de nous soumettre toujours à Sa sainte volonté. Il y a des mystères que la raison humaine n'approfondira jamais ici sur cette terre, l'éternité nous les dévoilera.
Sainte Faustine (1905-1938), Petit Journal, n°1656.

"Heureux les affligés, car ils seront consolés."
Matthieu 5, 5

Tous les saints ont goûté la souffrance et ils proclament qu'elle est un breuvage salutaire.
Henri Suso (1295-1366), Le livre de la Sagesse éternelle, CXIII.

Dieu n'est pas venu supprimer la souffrance. Il n'est même pas venu l'expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence.
...
- Violaine, que tu as souffert au cours de ces huit années !
- Non point en vain. Bien des choses se consument sur le feu d'un cœur qui brûle.
Paul Claudel (1868-1955), L'annonce faite à Marie.

Aujourd'hui le monde est un "Calvaire à ciel ouvert". La souffrance mentale et physique est omniprésente. La douleur et la souffrance vont entrer dans votre vie, mais souvenez-vous : la douleur, la détresse, la souffrance ne sont que le baiser de Jésus - signes que vous êtes arrivée si près de Lui qu'Il peut vous embrasser. Acceptez-les comme autant de cadeaux - tout pour Jésus. Vous revivez réellement la Passion du Christ, dès lors acceptez Jésus tel qu'Il entre dans votre vie. Meurtri, divisé, plein de douleurs et de blessures.
Mère Teresa (1910-1997), L'amour, un fruit toujours de saison.

Que cherchez-vous autour de vous ? Ce n'est pas ici le lieu de votre repos.
Jésus-Christ a voulu souffrir et être méprisé, et vous osez vous plaindre de quelque chose !
Jésus-Christ a eu des ennemis et des détracteurs, et vous voudriez n'avoir que des amis et des bienfaiteurs !
Comment votre patience méritera-t-elle d'être couronnée, s'il ne vous arrive rien de pénible ?
Si vous ne voulez rien souffrir, comment serez-vous l'ami de Jésus-Christ ?
Souffrez avec Jésus-Christ et pour Jésus-Christ, si vous voulez régner avec Jésus-Christ.
Imitation de Jésus-Christ, L. II, chap. I.

Voyez cette tendre mère qui, par mille caresses, tâche d'apaiser les cris de son fils, qui l'arrose de ses larmes, tandis qu'on lui applique le fer et le feu : dès que cette douloureuse opération se fait sous ses yeux et par son ordre, qui peut douter que ce remède violent ne doive être extrêmement utile à cet enfant et qu'il n'y doive trouver une santé parfaite, ou du moins le soulagement d'une douleur et plus vive et plus longue ?
J.-B. Saint-Jure (1588-1657), De la connaissance et de l'amour du Fils de Dieu.

"Je suis la vigne véritable et mon Père est le vigneron. Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l'enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, pour qu'il porte encore plus de fruit."
Jean 15, 1-2

Notre-Seigneur à Sainte Catherine de Sienne (1347-1380) :
- Je taille mes serviteurs pour qu'ils portent beaucoup de fruit, que ce fruit soit excellent et non pas sauvage. Je les taille par la tribulation afin qu'ils donnent des fruits plus abondants et plus parfaits. Je leur retranche et jette au feu les rameaux stériles.
In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

Tout ce que Dieu opère en nous est miséricorde. Il semble qu'il veuille employer le feu et le glaive, couper et brûler, consommer, réduire au néant nos pensées, nos desseins et nos œuvres, voire nous-mêmes. C'est la plus précieuse participation d'enfants et d'amis que nous ayons ici-bas, de l'amour du Sauveur.
Sainte Jeanne de Chantal (1572-1641), In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

Le diamant réclame la taille, le bloc de marbre a besoin d'être sculpté… L'homme essaie. Hélas ! presque jamais il n'a le courage de frapper assez fort. Dieu, pour l'aider dans l'oeuvre de sa perfection lui envoie la douleur. Elle achève alors la sainteté des âmes ; c'est pourquoi les plus saints sont les plus éprouvés.
Saint Ignace de Loyola (1491-1556), In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

Aux heures qui sont plus douloureuses, pensez que le divin artiste, pour rendre son oeuvre plus belle, se sert de ciseau, et demeurez en paix sous la main qui vous travaille.
Elisabeth de la Trinité (1880-1906), Lettre, 249.

Pour recouvrer la santé du corps, on accepte les médecines les plus amères… Dieu pour purifier notre âme et pour la faire parvenir à la perfection à laquelle il l'appelle, lui envoie des peines, remèdes très efficaces, quelques répugnants qu'ils soient à la nature… et choisis par le plus savant, par le plus éminent des docteurs.
Saint Vincent de Paul (1581-1660), In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

Quand vous souffrez, soit au corps, soit en l'esprit, vous devez tenir pour chose tout assurée que c'est justement la disposition dans laquelle il faut que vous soyez pour l'heure présente, afin de plaire à Dieu.
Jean-Joseph Surin (1600-1665), L'Oratoire des âmes dévotes.

Echanger votre souffrance physique contre la souffrance morale ? Non, laissons faire le Seigneur. Dites-lui simplement : "Seigneur, tournez et retournez-moi selon votre désir, et non comme je le souhaite."
Pensons à la souffrance et à la mort de Notre-Seigneur et au Sang qu'il a répandu pour nous. Alors, nous ne nous plaindrons plus au sujet de notre souffrance.
Lorsqu'un malade demande à Dieu d'être libéré de souffrances qui dépassent ses forces, ce n'est pas un signe d'impatience. Ce qu'il a supporté lui sera compté.
Saint Padre Pio (1887-1968), Père Pio de Pietrelcina, par le Fr. Arni Decorte F.C., 1983.

Remerciez Dieu de vous tenir près de Lui par la maladie et par l'infirmité. La peine que vous éprouvez de ne pouvoir travailler ne vient pas de Dieu, mais de l'amour-propre. L'Eglise nous enseigne que celui qui souffre pour l'amour de Dieu se rapproche de Dieu même. Est-il, après cela, faveur préférable à la souffrance, à la maladie ? Et, quoi que fasse l'homme, ses travaux peuvent-ils atteindre un si haut prix ?
Sainte Emilie de Rodat (1787-1852), In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

Je désirais la santé pour mieux servir Dieu, et en cela je me trompais grandement, car Dieu sait beaucoup mieux que nous-mêmes ce qui nous est utile.
Sainte Thérèse (1515-1582)

L'âme peut s'unir à Dieu par la prière, elle peut s'unir à Dieu par le travail ; mais la souffrance acceptée en vue de Dieu, la souffrance offerte à Dieu, la souffrance aimée pour Dieu, unit bien plus intimement encore l'âme à Dieu. Une semblable souffrance est la meilleure de toutes les prières, le plus fructueux de tous les travaux.
P. Henri Ramière (1821-1884)

Une Sœur converse du Carmel de Pau insistait pour que la Bienheureuse Marie de Jésus crucifié (1846-1878) priât pour la guérison d'une grave infirmité dont elle était atteinte.
Après quelques instants d'un solennel silence, Marie de Jésus lui dit :
- Veux-tu ta condamnation ? Si tu veux ta condamnation, tu seras guérie à l'instant.
La Sœur, toute saisie, s'offrit à en endurer davantage.
- Non, non, lui dit Marie de Jésus ; la volonté de Dieu, cela suffit.
In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

Ma Révérende et très honorée Mère,
Je ne demande pas à Dieu la délivrance de vos peines, mais je lui demande instamment qu'il vous donne des forces et la patience pour les souffrir aussi longtemps qu'il lui plaira. Consolez-vous avec celui qui vous tient attachée sur la croix, il vous en détachera quand il le jugera à propos. Heureux ceux qui souffrent avec lui, accoutumez-vous à y souffrir et demandez-lui des forces pour souffrir tout ce qu'il voudra et autant de temps qu'il jugera vous être nécessaire. Le monde ne comprend pas ces vérités et je ne m'en étonne pas, c'est qu'ils souffrent en gens du monde et non pas en chrétiens ; ils regardent les maladies comme des peines de la nature, et non pas comme des grâces de Dieu, et par cette endroit ils n'y trouvent rien que de contraire et de rude à la nature ; mais ceux qui les considèrent venant de la main de Dieu, comme des effets de sa miséricorde et des moyens dont il se sert pour leur salut, y goûtent ordinairement de grandes douceurs et de sensibles consolations.
Je voudrais que vous vous puissiez persuader que Dieu est plus près de nous dans le temps des maladies et des infirmités, que lorsque nous jouissons d'une parfaite santé ; ne cherchez pas d'autre médecin que lui ; à ce que je peux comprendre, il veut vous guérir seul ; mettez toute votre confiance en lui, vous en verrez bientôt les effets que nous retardons souvent par une plus grande confiance aux remèdes qu'en Dieu.
Quelques remèdes dont vous vous serviez, ils n'agiront qu'autant qu'il le permettra ; quand les douleurs viennent de Dieu, lui seul peut les guérir ; il nous laisse souvent les maladies du corps pour guérir celles de l'âme. Consolez-vous avec le souverain médecin des âmes et des corps. […]
Tenez-vous donc toujours avec Dieu, c'est le seul et unique soulagement à vos maux ; je le prierai de vous tenir compagnie. Je salue la Révérende Mère Prieure, je me recommande à ses saintes prières, à celles de la sainte communauté et aux vôtres…
Ce 17 novembre 1690 (Onzième Lettre, à la Révérende Mère N…)
Frère Laurent de la Résurrection (1614-1691), Présence à Dieu et à soi-même, Ed. du Seuil, 1943.

Les remèdes, c'est de recevoir tout ce qui arrive, comme venant de la main de Dieu ; et ne le pas faire, c'est une faute. Un jour, on demandait à un bon frère que l'on appelait frère Antoine : "Mais, mon frère, comment faites-vous à l'égard des maladies qui vous arrivent ? Comment vous y comportez-vous ? Que faites-vous pour en faire usage ?" - "Je reçois, dit-il, les maladies comme venant de la part de Dieu." Et puis, comme on venait à le presser un peu plus sur ce point, il disait : "Voyez-vous, quand, par exemple, quelque fièvre m'arrive, je la reçois ainsi et lui dit : or sus, ma soeur la maladie, ou bien, ma soeur la fièvre, vous venez de la part de Dieu ; or sus, puisque cela est, soyez la bienvenue."
Voilà, mes frères, comment en usait ce saint homme. C'est ainsi qu'ont coutume d'en user les serviteurs de Notre-Seigneur, les amateurs de sa croix. Cela n'empêche pas que l'on ne puisse et que l'on ne doive user des remèdes temporels qui sont ordonnés pour le soulagement et la guérison de chaque maladie ; et en cela, c'est faire honneur même à Dieu, qui a créé les plantes, donné la vertu à chacune. Mais d'avoir tant de tendresse sur soi, se dorloter pour le moindre mal qui nous arrive, ô Sauveur, c'est de quoi nous nous devons défaire. Oui, nous devons nous faire quittes de cet esprit et trop grande tendresse sur nous-mêmes.
Saint Vincent de Paul (1581-1660), Aux prêtres de la Mission, XII.

Notre-Seigneur à Sainte Mechtilde (1241-1299) :
- Quand une personne est malade, je me revêts de son âme comme d'une robe d'honneur et, dans la joie de mon Cœur, je viens devant mon Père, rendant grâces et louanges pour toutes les peines qu'elle endure… Quand la maladie empêche d'entendre la Messe, là où est l'âme, je suis avec elle.
- L'âme qui, par amour pour Moi, accepte courageusement les souffrances, est l'honneur, la joie de ma Divinité, la couronne et la récompense de mon Humanité, les délices et le repos de mon esprit.
In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

Je vous remercie, ô mon Dieu, de m'avoir fait passer par le creuset de la souffrance.
Sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897), in L'Esprit de sœur Thérèse (sœur Geneviève).

L'homme vraiment libre, pauvre et rempli de Dieu, peut être assailli par le monde et par le démon ; on peut le haïr, le tourmenter, et le persécuter, tout cela ne produit en lui qu'une plus grande patience et une plus profonde humilité ; il se sent attiré plus intimement vers Dieu, il se donne à lui, avec tout ce qu'il est et tout ce qu'il possède, avec une générosité plus sincère et plus complète. Se taire, souffrir, supporter, remercier Dieu, voilà en lui les effets de la souffrance et de la persécution.
Imitation de la vie pauvre de Notre-Seigneur Jésus-Christ, V-28.

Voyez-vous… il est difficile de se sanctifier dans la maladie, mais quand, une bonne fois, on a su en trouver le secret sanctifiant, alors on sent que cette ouvrière de vie s'entend merveilleusement à détacher des âmes ce qui n'est pas le pur métal divin. Comme on sent que chacun de ses coups, chaque minute de sa tenace et lancinante présence use, un à un, les liens qui retenaient l'âme prisonnière et l'empêchaient de s'envoler vers les austères sommets où seulement se fait la rencontre avec le Christ. Comme on découvre que les malades sont les bien-aimés du maître, et qu'alors ils sont sur terre les "actifs" puisque c'est par la prière, et c'est par le sacrifice que toute grande chose se fait sur terre…
Extrait d'une Lettre à une malade, Sidi Lamine, 9 novembre 1928
Abbé Albert Peyriguère (†1959), Par les chemins que Dieu choisit, Ed. du Centurion, 1965.

Notre-Seigneur à Sainte Gertrude (1256-1302) :
- Je sanctifie par la maladie l'âme qui m'aime ; je me la prépare comme un lieu où je désire habiter. Je l'embellis, je l'orne des riches et précieux dons de la bonne volonté et de la pureté d'intention dans la souffrance, avant que je l'appelle à Moi, et lui fasse part de mes délices éternelles.
- Je prolonge la vie de cette malade que tu assistes, car je trouve en elle le repos. Par la joie qu'elle montre dans son infirmité, elle me présente une table somptueusement servie, et elle m'offre un délassement où ma Divinité prend ses délices.
- Prends, par amour pour moi, tout ce qui t'est nécessaire dans ta faiblesse, afin de souffrir plus longtemps pour mon amour. Consens volontiers à demeurer, pour me plaire, en cette vallée de misère. Tant que tu agiras dans cette intention, je le considérerai comme si un ami buvait tout le fiel offert à son ami, et lui donnait, en place, le nectar le plus exquis.
- Lorsque les malades rendent plus d'honneur et de service à Dieu dans l'état d'infirmité et d'abattement où ils sont réduits qu'ils ne le feraient dans la vigueur de la santé ; et que néanmoins ils demandent leur guérison par l'entremise et les suffrages des Saints ; tout ce qu'ils obtiennent, c'est que la grâce les instruit doucement, les anime à la patience ; en sorte que, tout faibles et abattus qu'ils sont, ils produisent plus abondamment qu'auparavant les actes de vertus les plus parfaites pour la louange et la gloire de Dieu.
- Seigneur ! s'écriait un jour Sainte Gertrude, ne seriez-vous pas plus honoré que je fusse maintenant au chœur occupée à la prière, plutôt que d'être retenue ici par mon infirmité ?
- Croyez-vous, Gertrude, que l'époux prenne moins de plaisir avec son épouse lorsqu'il s'entretient avec elle dans sa maison, que quand il la fait marcher aux yeux de tous parée de ses plus magnifiques ornements ?
In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

S'ils [mes fidèles serviteurs] pouvaient être vertueux sans fatigue, ils n'y consentiraient pas ; ils préfèreraient se réjouir sur la croix avec le Christ, et acquérir la vie éternelle par la souffrance plutôt que par tout autre moyen. Pourquoi ? Parce qu'ils sont abîmés et embrasés dans ce sang où ils trouvent ma charité, ce feu qui sort de moi pour ravir leur cœur, leur esprit et consumer le sacrifice de leur désir. C'est ainsi que le regard de l'intelligence s'élève à cette contemplation de ma divinité, où l'amour s'unit et se développe en suivant l'entendement. Cette vue surnaturelle est une grâce infinie que je donne à l'âme qui m'aime et me sert en vérité.
Traité de la Prière, LXXXIV-5
...
O Passion, vous êtes la doctrine que doit suivre la créature raisonnable ; vous montrez combien s'égarent ceux qui préfèrent les plaisirs aux peines, puisqu'on ne parvient au Père que par le Verbe, et qu'on ne s'associe au Fils qu'en aimant ses souffrances. Si l'homme veut éviter la souffrance, il l'endurera malgré lui ; s'il consent à la porter avec le Soleil de justice, il n'en souffrira pas plus que la Divinité n'a souffert dans le Verbe les douleurs de la Passion acceptée volontairement. Depuis votre Passion, ô Verbe de Dieu, l'âme peut avec la lumière de la grâce connaître l'étendue de votre charité ; et c'est par cette lumière, qui nous est donnée dans le temps, que nous parviendrons à connaître votre essence dans l'éternité.
Prière XX-8
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Dialogue.

Lorsque vous en serez venu à trouver la souffrance douce, et à l'aimer pour Jésus-Christ, alors estimez-vous heureux, parce que vous avez trouvé le paradis sur la terre.
Mais tandis que la souffrance vous sera amère et que vous la fuirez, vous vivrez dans le trouble, et la tribulation que vous fuirez vous suivra partout.
Imitation de Jésus-Christ, L. II, chap. XII.

C'est quelque chose de si grand, de si divin que la souffrance ! Il me semble qu'au ciel, si les bienheureux pouvaient envier quelque chose, ce serait ce trésor là ! C'est un si puissant levier sur le cœur du bon Dieu ! Et puis ne trouvez-vous pas qu'il est doux de donner à Celui qu'on aime ? […]
Je demande au bon Dieu qu'il vous soutienne dans vos souffrances qui doivent être si pénibles à supporter ; car à la longue, l'âme s'en ressent et perd de son énergie. Mais alors vous n'avez qu'à vous tenir près du Crucifié et votre souffrance est la meilleure prière. Le Père Lacordaire avant sa mort, alors qu'accablé par la souffrance il ne pouvait plus prier, demandait son crucifix et disait : "je le regarde." Regardez-le aussi et vous trouverez, près de la divine Victime, force et joie dans vos souffrances.
Lettre à Mme A., 14 août 1904.
...
Oh ! combien je comprends le prix de la souffrance ! Je ne croyais pas qu'une telle saveur fût cachée au fond du calice et je répète souvent à ma si bonne Mère que le bonheur si grand, si vrai, que j'ai trouvé au Carmel augmente en proportion de la souffrance. C'est que dans notre chère solitude, vivant au contact continuel avec Dieu, nous voyons toute chose à sa lumière, la seule vraie, et cette lumière nous montre que la douleur, sous quelque forme qu'elle se présente, est le plus grand gage d'amour que Dieu puisse donner à sa créature. Saint Paul dit que "ceux que Dieu a connus en sa prescience, Il les a aussi prédestinés pour être conformes à l'image de son divin Fils, le Crucifié".(Rom. VIII, 29) […]
Sans doute, la nature peut avoir ses angoisses en face de la souffrance - le Maître a voulu connaître cette humiliation - mais la volonté doit arriver pour dominer toute impression et pour dire au Père du ciel : "Que votre volonté soit faite et non la mienne !" (Luc XXII, 42) Une sainte parlant du Christ disait : "Où donc habite-t-Il sinon dans la douleur ?" (Angèle de Foligno) Toute âme visitée par la souffrance habite donc avec Lui.
Lettre à G. de B., 1906.
Elisabeth de la Trinité (1880-1906), Ecrits spirituels, Paris, Le Seuil, 1948.

L'état de maladie est un état fâcheux et presque insupportable à la nature ; et néanmoins c'est un des plus puissants moyens dont Dieu se sert pour nous remettre dans notre devoir, pour nous détacher des affections du péché et pour nous remplir des ses dons et de ses grâces.
Saint Vincent de Paul (1581-1660)

Seigneur,
Vous m'aviez donné la santé pour vous servir, et j'en ai fait un usage tout profane. Vous m'envoyez maintenant la maladie pour me corriger ; ne permettez pas que j'en use pour vous irriter par mon impatience. J'ai mal usé de ma santé, et vous m'en avez justement puni : ne souffrez pas que j'use mal de votre punition. Et puisque la corruption de ma nature est telle qu'elle me rend vos faveurs pernicieuses, faites, ô mon Dieu ! que votre grâce toute-puissante me rende vos châtiments salutaires.
Faites, ô mon Dieu, que j'adore en silence l'ordre de votre providence adorable sur la conduite de ma vie ; que votre fléau me console ; et qu'ayant vécu dans l'amertume de mes péchés pendant la paix, je goûte les douceurs célestes de votre grâce durant les maux salutaires dont vous m'affligez.
Que je ne souhaite désormais de santé et de vie qu'afin de l'employer et de la finir pour vous, et avec vous et en vous. Je ne vous demande ni santé, ni maladie, ni vie, ni mort ; mais que vous disposiez de ma santé et de ma maladie, de ma vie et de ma mort, pour votre gloire, pour mon salut et l'utilité de l'Eglise et de vos saints, dont j'espère par votre grâce faire une portion. Vous seul savez ce qui m'est expédient : vous êtes le souverain maître, faites ce que vous voudrez.
Faites donc, Seigneur, que tel que je sois je me conforme à votre volonté ; et qu'étant malade comme je suis, je vous glorifie dans mes souffrances... Faites que les miennes deviennent les vôtres. Unissez-moi à vous ; remplissez-moi de vous et de votre Esprit-Saint. Entrez dans mon coeur et dans mon âme, pour y porter mes souffrances, et pour continuer d'endurer en moi ce qui vous reste à souffrir de votre Passion, que vous achevez dans vos membres jusqu'à la consommation parfaite de votre corps ; afin qu'étant plein de vous ce ne soit plus moi qui vive et qui souffre, mais que ce soit vous qui viviez et qui souffriez en moi, ô mon Sauveur : et qu'ainsi, ayant quelque petite part à vos souffrances, vous me remplissiez entièrement de la gloire qu'elles vous ont acquises, dans laquelle vous vivez avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Blaise Pascal (1623-1662), Pensées, Prière : XIII-XV.

La maladie humilie. On n'est plus si fier, ni si insolent ; on apprend la compassion, la reconnaissance…
Saint Claude La Colombière (1641-1682), Ecrits spirituels.

Il y a des choses qu'on ne voit comme il faut qu'avec des yeux qui ont pleuré.
Henri Lacordaire (1802-1861)

Cela vient de Dieu : car c'est par sa faveur qu'il vous a été donné, non pas seulement de croire au Christ, mais encore de souffrir pour lui.
Philippiens 1, 29

Notre-Seigneur à Sainte Brigitte (1303-1373) :
- Celui qui se résigne en l'infirmité du corps, abandonnant sa volonté entre mes mains, aura le ciel sans peine. Qu'il se réjouisse ; car la divine miséricorde s'approche de ceux qui souffrent des afflictions de la chair et, par elles, ils arrivent facilement à la vie éternelle.
...
La Bienheureuse Vierge Marie à Sainte Brigitte :
- Tu demandes pourquoi ta maladie est si longue et pourquoi tes forces naturelles sont ainsi consumées ; je te réponds que mon Fils et moi nous t'aimons, mais Dieu veut que la charité de l'homme corresponde à la sienne, et que les négligences passées soient effacées par souffrances et par maladies.
...
Une malade implorait sa guérison par l'entremise de Sainte Brigitte. Notre-Seigneur dit à la Sainte :
- Dites-lui qu'il méritera plus par son infirmité que par sa sainteté. Le Lazare a été plus éclatant par sa douleur, et Job plus aimé pour sa patience.
In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

Ah ! quel bond le Monde ne ferait-il pas vers Dieu, si tous les malades à la fois tournaient leurs peines en un commun désir que le Règne de Dieu mûrisse rapidement à travers la conquête et l'organisation de la Terre. Tous les souffrants de la Terre unissant leurs souffrances pour que la peine du Monde devienne un grand et unique acte de conscience, de sublimation et d'union : ne serait-ce pas là une des formes les plus hautes que pourrait prendre à nos yeux l'oeuvre mystérieuse de la Création ?
Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), Signification de la Souffrance.

La souffrance en soi n'est rien. Mais la souffrance vécue dans la Passion du Christ est un don merveilleux, le plus grand des dons ; un don et, en même temps, une preuve d'amour car en nous donnant son Fils, le Père a manifesté son amour pour le monde. C'était un don gratuit, la plus grande preuve d'amour possible car sa souffrance a été l'expiation de notre péché.
Mère Teresa (1910-1997), Une main de tendresse, Apostolat des éditions, 1979.

"Epoux crucifié, j'épouse en crucifiant"
C'est tout le sens de la souffrance co-rédemptrice. Croyez à la Croix, à Ma Croix, c'est-à-dire à la nécessité absolue, comme à la souveraine efficacité de la souffrance pour le triomphe de Mon Œuvre Rédemptrice.
Dans Ma divine Pensée d'Amour, la mission de toute souffrance est une annonciation, prélude et principe d'Incarnation et de Rédemption. De fait, elle est, en effet, toujours - car Ma part ne manque jamais - une annonce proposée à l'âme, un appel l'invitant à s'ouvrir à Mon Avènement Rédempteur… car depuis le Calvaire, il n'est plus de croix nue, le Crucifié y demeure fixé. Toute Croix est un Crucifix. Mais cette annonce ne devient en vérité une Annonciation, c'est-à-dire réalisation de cet avènement rédempteur que, lorsqu'à l'instar de Marie, l'âme prononce le Fiat du consentement et de l'accueil.
Tout accueil, vraiment accueillant, fait à toute croix étant ainsi un avènement plus profond du Sauveur Crucifié, est donc une avance précieuse pour Mon Œuvre Rédemptrice. C'est cela faire vraiment oeuvre de co-rédemptrice.
La Souffrance co-rédemptrice, (1938)
Cum Clamore Valido - Appel du Rédempteur aux âmes consacrées, O.F.L., 1943.

Notre-Seigneur à la Bienheureuse Marie du Divin Cœur (1863-1899) :
- Je ne veux pas que ta maladie te conduise à la mort, parce que je veux conserver encore, sur terre, cet endroit où je trouve ma demeure en toi. Je suis moins seul et isolé dans le monde. Les souffrances de mes Elus achèvent l'oeuvre de la Rédemption. Chaque fois que je m'unis une âme par la souffrance, c'est un nouveau couronnement pour l'oeuvre de la Rédemption.
In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

Il y a des âmes vouées à l'inaction extérieure (dans les cloîtres par la seule volonté de Dieu). Il y en a aussi et bien nombreuses qui sont vouées à l'inaction par la maladie, l'infirmité. Celles-ci aussi bien que celles-là travaillent silencieusement sur un champ vaste et inconnu. C'est la prière, le renoncement, la souffrance unis à l'action. Tout se complète. Dieu est le Maître de toutes les âmes et pour chacune le Maître de tous les jours.
31 décembre 1930
...
O mon Dieu, que ma vie de souffrances serve à mes Parents, à mes amis, à mes bienfaiteurs, à tous les chrétiens, aux pauvres pécheurs, aux incroyants, aux orgueilleux, aux persécuteurs, à mes deux chères paroisses, à ma noble patrie, à l'humanité entière c'est-à-dire à Dieu. Oh ! non, mourir ni par faiblesse, ni par chagrin, ni à cause de la maladie, mais comme Jésus et avec Jésus mourir d'amour.
18 avril 1930
Marthe Robin (1902-1981), Prier à Chateauneuf avec Marthe Robin, Desclée de Brouwer, 1996.

Je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps qui est l'Eglise.
Colossiens 1, 24

Toute souffrance est unique - et toute souffrance est commune. Il faut me redire la seconde vérité quand je souffre - et la première quand je vois souffrir les autres.
Henri de Lubac (1896-1991), Paradoxes, Le Seuil, 1959.

Si la jalousie pouvait pénétrer dans le royaume de l'amour éternel, les anges envieraient les souffrances d'un Dieu pour l'homme et celles de l'homme pour Dieu.
Saint François de Sales (1567-1622), in M-V Bernadot, De l'Eucharistie à la Trinité, Le Cerf, 1919.

Qu'importe le chemin qui mène à vous, ô mon Dieu, pourvu qu'on arrive ? Celui de la souffrance n'est-il pas souvent le plus court et le plus sûr ? Y a-t-il un point du monde qui soit plus près du Ciel que le Calvaire ? Et si pour entrer dans votre gloire, il vous a fallu souffrir, ô Jésus ! comment espérer y parvenir, nous, par un autre moyen ? Mais encore une fois, qu'importe, au fond. S'approcher de vous, ô mon Dieu, s'unir à vous, être admis dans votre intimité : tout est là et tout n'est que là. Un seul moment de vie divine fait tout oublier. C'est le centuple que vous avez promis, ô mon Dieu, et que vous donnez déjà dès ce monde. Laissez-moi vous dire ma joie, mon bonheur, mon ivresse, de me sentir en vous, de vous sentir en moi. Vous ne me devez rien. Et vous me donnez tout. Je le sais, je le sens, je le saisis, je le goûte.
Robert de Langeac (Père Augustin Delage, 1877-1947), La vie cachée en Dieu, Ed. du Seuil (La Vigne du Carmel), 1947.

La souffrance agit d'une façon mystérieuse, en nous d'abord par une sorte de renouvellement intime, en d'autres aussi, peut-être très loin, sans que nous sachions jamais ici-bas l'oeuvre que nous accomplissons par elle. La souffrance est un acte. Le Christ sur la Croix a peut-être plus fait pour l'humanité que le Christ parlant et agissant en Galilée ou à Jérusalem. La souffrance crée de la vie ; elle transforme tout ce qu'elle touche et tout ce qu'elle atteint.
...
Transformer sa souffrance en joie pour d'autres, la recouvrir d'un voile qui ne laisse transparaître au dehors que ce qui peut devenir consolation ou tendresse. Que Dieu seul connaisse ce que Lui seul a voulu et le fardeau qu'Il nous a donné.
...
Je crois que la souffrance a été accordée par Dieu à l'homme dans une grande pensée d'amour et de miséricorde.
Je crois que Jésus-Christ a transformé, sanctifié et presque divinisé la souffrance.
Je crois que la souffrance est pour l'âme la grande ouvrière de rédemption et de sanctification.
Je crois que la souffrance est féconde, autant et parfois plus que nos paroles et nos œuvres, et que les heures de la Passion du Christ ont été plus puissantes pour nous et plus grandes devant le Père que les années mêmes de sa prédication et de son activité terrestre.
Je crois qu'il circule parmi les âmes, celles d'ici-bas, celles qui expient, celles qui ont atteint la vraie Vie, un vaste et incessant courant fait de souffrances, des mérites et de l'amour de toutes ces âmes, et que nos plus infimes douleurs, nos plus légers efforts peuvent atteindre par l'action divine des âmes chères ou lointaines, et leur apporter la lumière, la paix et la sainteté.
Je crois que dans l'éternité nous retrouverons les bien-aimés qui ont connu et aimé la Croix, et que leurs souffrances et les nôtres se perdront dans l'infini de l'Amour divin et dans les joies de la définitive réunion.
Je crois que Dieu est amour et que la souffrance est, dans sa main, le moyen que prend son amour pour nous transformer et nous sauver.
Je crois la Communion des Saints, la résurrection de la chair, la vie éternelle.
...
Mon Dieu, je suis et veux être à Vous toujours, dans la souffrance ou la peine, l'aridité ou la joie intérieure, la santé ou la maladie, la vie ou la mort. Je ne veux qu'une chose : l'accomplissement de votre volonté en moi et par moi ; je ne poursuis et ne désire poursuivre de plus en plus qu'un seul but : procurer votre plus grande gloire par la réalisation de vos desseins sur moi. Je m'offre à Vous en une entière et intime immolation et Vous supplie de disposer de moi comme du plus vulgaire et inerte instrument, en faveur des âmes que Vous aimez, pour votre service. Faites de moi une passive ou une active, pratiquant tour à tour et selon l'heure la contemplation qui m'est plus chère, les œuvres suivant votre volonté. Donnez-moi d'être toujours austère pour moi, de plus en plus douce, suave, bienfaisante envers tous, de Vous faire aimer à travers moi, cachant sans cesse mes efforts, mes prières, mes mortifications. Faites-moi très humble et rapprochez mon cœur du vôtre, mon bien-aimé Sauveur et mon Dieu !
Elisabeth Leseur (1866-1914), Journal et Pensées de chaque jour, 1917.

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Croix

"Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive."
Matthieu 16, 24, Marc 8, 34 et Luc 9, 23

Il y en a beaucoup qui désirent le céleste royaume de Jésus, mais peu consentent à porter sa Croix.
Beaucoup souhaitent ses consolations, mais peu aiment ses souffrances.
Il trouve beaucoup de compagnons de sa table, mais peu de son abstinence.
Tous veulent partager sa joie, mais peu veulent souffrir quelque chose pour lui.
Plusieurs suivent Jésus jusqu'à la fraction du pain, mais peu jusqu'à boire le calice de sa Passion.
Plusieurs admirent ses miracles, mais peu goûtent l'ignominie de sa Croix.
Imitation de Jésus-Christ, L. II, chap. XI.

Voyez vous, tous viennent demander d'être délivrés de leur croix ; si peu viennent demander la force de la porter ! (1)
Quand il Lui plaira de nous mettre sur la Croix, remercions-le et estimons-nous heureux d'un si grand honneur qu'Il nous fait. (2)
Tu sais bien que Dieu réserve la part de ses enfants pour la vie future et que, pour la présente, Il ne donne ordinairement à ses élus que l'honneur de beaucoup supporter et de porter les croix derrière Lui. (2)
Saint Padre Pio (1887-1968), (1) : Père Pio de Pietrelcina, par le Fr. Arni Decorte F.C., 1983 ; (2) : A l'école spirituelle de Padre Pio, P. Melchior de Pobladura, 1981.

Parfois, la Croix apparaît sans qu'on la cherche : c'est le Christ qui s'inquiète de nous.
Saint Josémaria Escriva de Balaguer (1902-1975), Le chemin de la Croix.

Comme notre Seigneur n'a fait la Rédemption du monde que par sa croix, par sa mort et par l'effusion de son sang, et non par ses miracles ni par ses prédications, de même les ouvriers évangéliques ne font l'application de la grâce de la Rédemption que par leurs croix et par les persécutions qu'ils souffrent.
Louis Lallemant (1587-1635), Doctrine spirituelle, II-I, chap. III-4.

Préparez-vous à recevoir les croix que Dieu vous envoie ; buvez le calice de sa Passion : n'en laissez pas perdre une seule goutte.
J.-B. Bossuet (1627-1704), Sermon (Sur les souffrances).

La voie de Dieu est une croix quotidienne. Nul n'est jamais monté au ciel confortablement. Nous savons où mène cette voie du confort. Dieu ne laisse jamais sans souci celui qui se consacre à Lui de tout son coeur. Il lui donne d'avoir le souci de la vérité. C'est d'ailleurs à cela qu'on connaît que Dieu veille sur un tel homme : Il lui envoie toujours ses afflictions. Celui qui veut être sans souci dans le monde, celui qui a ce désir et qui en même temps cherche à marcher sur le chemin de la vertu, a quitté ce chemin.
Saint Isaac le Syrien (VII° siècle), Discours ascétiques (4° discours).

Si le divin Maître exige, en cet endroit, que ses disciples renoncent à eux-mêmes et qu'ils portent la croix à sa suite, ailleurs il s'engage et avec serment, à leur donner, par un miracle de sa toute puissance, outre la vie éternelle, le centuple, dès ici-bas (Mt 19, 29), de toutes les choses auxquelles ils renonceront pour lui plaire. De plus, il promet d'adoucir le fardeau de sa croix jusqu'à le rendre léger ; car il ne se borne point à affirmer que son joug est doux, il ajoute que son fardeau même est léger (Mt 11, 30). Si donc nous n'expérimentons pas la douceur du joug de Jésus, ni l'allègement du fardeau de la croix qu'il nous impose, c'est nécessairement parce que nous n'avons pas encore bien fait abnégation de notre volonté, que nous n'avons pas complètement renoncé à toutes nos vues humaines, pour ne plus apprécier les choses que par la lumière de la foi.
J.-B. Saint-Jure (1588-1657), De la connaissance et de l'amour du Fils de Dieu.

Qu'est-ce qui nous révolte contre la longueur des croix ? C'est l'attachement à nous-mêmes : et c'est cet attachement que Dieu veut détruire ; car, tandis que nous tenons encore à nous-mêmes, l'oeuvre de Dieu ne s'achève point. De quoi pouvons-nous donc nous plaindre ? Notre mal est d'être attachés aux créatures, et encore plus à nous-mêmes. Dieu prépare une suite d'événements qui nous détache peu à peu des créatures, et qui nous arrache enfin à nous-mêmes. Cette opération est douloureuse ; mais c'est notre corruption qui la rend nécessaire, et qui est cause de la douleur que nous souffrons. Si notre chair était saine, le chirurgien n'y ferait aucune incision. Il ne coupe qu'à proportion que la plaie est profonde, et que la chair est plus corrompue. Si l'opération nous cause tant de douleur, c'est que le mal est grand. Est-ce cruauté au chirurgien de couper jusqu'au vif ? Non, tout au contraire, c'est affection, c'est habileté ; il traiterai ainsi son fils unique.
Fénelon (1651-1715), Instructions et avis, VI, 148.

Qu'on prenne et accepte telles batailles intérieures comme de la main de Dieu, à savoir comme sa volonté et comme la croix de Jésus-Christ, sachant que la croix nous arrive non seulement par les injures extérieures, comme plusieurs pensent, mais aussi par les guerres intérieures, comme ici paraît, et comme savait fort bien celui qui disait : "Je vois une autre loi au-dedans de moi, répugnant à la loi de mon esprit, et m'attirant à la loi du péché" (Rom 7, 23).Benoît de Canfeld (1562-1610), Règle de Perfection, 1° Partie, VII-68.

Il ne nous est pas possible d'aimer Jésus et de vouloir être couronné de roses quand il l'a été d'épines.
Charles de Foucauld (1858-1916), Œuvres spirituelles.

L'âme désireuse de la perfection choisit de tout son coeur la croix et les souffrances comme un grand trésor, aimant beaucoup mieux le chemin rude et difficile que celui qui est doux et commode, se proposant ce conseil de Notre-Seigneur : "Quiconque veut venir après moi, qu'il prenne sa croix et me suive".
Jean-Joseph Surin (1600-1665), Catéchisme spirituel, 4° Partie, chap. VIII.

Je ne sens plus ma croix, ô Jésus, quand je songe à la vôtre !
Sainte Bernadette (1844-1879), in Sainte Bernadette, par Petitot, Perrin, 1946.

La croix est la grâce des grâces pour le cœur qui aime ; l'amour a soif d'imitation, de ressemblance ; la croix, les épines, le calice, c'est la ressemblance avec le divin Amant, l'union à Lui dans ses états, la part prise à ses douleurs.
Les sens ont horreur de la souffrance, la foi la bénit comme un don de la main de Jésus, une part de la Croix qu'Il daigne nous donner à porter.
C'est par la Croix que Jésus a sauvé le monde, c'est par la Croix, en laissant Jésus vivre en nous et achever en nous par nos souffrances ce qui manque à sa Passion, que nous devons continuer jusqu'à la fin des temps l'oeuvre de la Rédemption.
Charles de Foucauld (1858-1916), Pensées et Maximes, Paris, La Colombe, 1953.

Une journée entière de croix vaut plus que cent ans d'exercices spirituels.
Père Jean Rigoleuc (1596-1658), In Précieux Recueil - Sursum Corda, par A. Ponthaud, Nice, 1926.

Dans le chemin de la croix, il n'y a que le premier pas qui coûte. C'est la crainte des croix notre plus grande croix...
Les gens du monde se désolent quand ils ont des croix, et les bons chrétiens se désolent quand ils n'en ont pas. Le chrétien vit au milieu des croix comme le poisson vit dans l'eau...
Si Dieu nous envoie des croix nous nous rebutons, nous nous plaignons, nous murmurons, nous sommes si ennemis de tout ce qui nous contrarie, que nous voudrions toujours être dans une boîte de coton ; c'est dans une boîte d'épines qu'il faudrait nous mettre.
C'est par la croix que l'on va au ciel. Les maladies, les tentations, les peines, sont autant de croix qui nous conduisent au ciel. Tout cela sera bientôt passé. Voyez les saints qui sont arrivés avant nous. Dieu ne nous demande pas le martyre du corps, il nous demande seulement le martyre du coeur et de la volonté. Notre Seigneur est notre modèle ; prenons notre croix et suivons-le.
Saint Curé d'Ars (1786-1859), Catéchisme.

Ne désirez pas les croix, sinon à mesure que vous aurez bien supporté celles qui se seront présentées ; car c'est un abus de désirer le martyre et n'avoir pas le courage de supporter une injure.
Saint François de Sales (1567-1622), Introduction à la vie dévote, III-37.

Les meilleures croix sont les plus pesantes, et les plus pesantes sont celles qui nous sont plus à contre coeur, celles que nous ne choisissons pas : les croix que l'on rencontre dans les rues, et encore davantage celles que l'on trouve à la maison... Elles sont meilleures que les cilices, les disciplines, les jeûnes et tout ce que l'austérité a inventé. Les croix que nous choisissons sont toujours un peu mignardes, parce qu'il y a du nôtre, et, pour cela, elles sont moins crucifiantes. Humiliez-vous donc, et recevez joyeusement celles qui vous sont imposées contre votre gré.
Saint François de Sales (1567-1622)

N'allez point au-devant des croix : vous en chercheriez peut-être que Dieu ne voudrait pas vous donner, et qui seraient incompatibles avec ses desseins sur vous. Mais embrassez sans hésiter toutes celles que sa main vous présentera en chaque moment. Il y a une providence pour les croix, comme pour les choses nécessaires à la vie. C'est le pain quotidien qui nourrit l'âme, et que Dieu ne manque jamais de nous distribuer.
Fénelon (1651-1715), Instructions et avis, VI, 79.

L'effort humain, jusqu'en ses domaines inexactement appelés profanes, doit prendre, dans la vie chrétienne, la place d'une opération sainte et unissante. Il est la collaboration, tremblante d'amour, que nous prêtons aux mains divines occupées à nous parer et à nous préparer (nous et le Monde) pour l'union finale à travers le sacrifice...
Vers les sommets, embrumés pour nos yeux humains, où nous convie le Crucifix, nous nous élevons par un sentier qui est la voie du Progrès universel. La voie royale de la Croix, c'est tout justement le chemin de l'effort humain, surnaturellement rectifié et prolongé.
Pour le Chrétien, il n'est pas question de s'évanouir dans l'ombre, mais de monter dans la lumière, de la Croix.
Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), Le Milieu Divin, Concl. 1 et 2.

Pourquoi donc craignez-vous de porter la Croix, par laquelle on arrive au ciel ?
Dans la Croix est le salut, dans la Croix la vie, dans la Croix la protection contre nos ennemis.
C'est de la Croix que découlent les suavités célestes.
Dans la Croix est la force de l'âme, dans la Croix la joie de l'esprit, la consommation de la vertu, la perfection de la sainteté.
Imitation de Jésus-Christ, L. II, chap. XII.

Notre repos, c'est de nous réjouir du bonheur infini de Dieu et, en regardant un peu plus bas, de nous réjouir de nos croix, car par elles nous avons le bonheur de lui prouver notre amour.
Charles de Foucauld (1858-1916), Ecrits spirituels, Gigord, 1957.

Comme il est doux, mon Père, ce mot de : croix ! Ici, au pied de la croix, les âmes se revêtent de lumière, s'enflamment d'amour, mettent des ailes pour atteindre des cieux plus élevés. Que cette croix soit dans le même temps notre lit de repos, notre école de perfection, notre héritage bien-aimé ! Dans ce but gardons-nous de la séparer de l'amour que nous portons à Jésus : sans celui-ci, elle deviendrait un fardeau que notre faiblesse ne saurait supporter. Que la Vierge des Douleurs nous obtienne de son Fils de nous faire pénétrer toujours plus avant dans ce mystère et de nous enivrer des souffrances de Jésus ! La plus grande preuve d'amour consiste à souffrir pour l'être aimé. Par conséquent, comme le Fils de Dieu a subi tant de souffrances par pur amour, il ne fait aucun doute que la croix qu'il a portée devient aussi aimable que l'amour.
Que la Sainte Vierge nous obtienne d'aimer la croix, les souffrances et les douleurs ! Puisqu'elle fut la première à mettre l'Evangile en pratique dans toute sa perfection et sa sévérité, et cela avant même qu'il ne soit publié, qu'elle nous l'obtienne à nous aussi et nous donne d'être toujours à ses côtés. Efforçons-nous aussi, à l'exemple de tant d'âmes élues, de nous tenir toujours derrière cette Mère bénie et de marcher à sa suite, car il n'y a pas d'autre chemin qui conduise à la vie que celui que notre Mère emprunte : ne nous en détournons pas, si nous voulons atteindre notre but.
Saint Padre Pio (1887-1968), extrait de ses Lettres.

Jésus à Sainte Faustine (1905-1938) :
"Il n'y a pas d'autre chemin pour aller au ciel que le chemin de la croix."
Petit Journal, n°1487.

Il n'y a pas de joie plus grande que de s'approcher de Dieu ; il n'y en a pas non plus qui coûte autant !
Une Moniale Dominicaine, in Dieu leur suffit, Cerf, 1962.

Dieu s'attaque à notre bonheur pour le purifier. J'ai soif pour toi, dit-il, d'une joie aussi pure que la mienne.
Gustave Thibon (1903-2001), L'échelle de Jacob, Ladanchet, 1946.

La joie ne peut se séparer du don. En Dieu tout est joie car tout est don.
Paul VI (1897-1978)