Méditations pour le Carême

pour un chemin de conversion


« Nous entreprenons le chemin du Carême, fait d'écoute de la Parole de Dieu, de prière et de pénitence. Il s'agit de quarante jours au cours desquels la liturgie nous aidera à revivre les étapes principales du mystère du salut. Comme nous le savons, l'homme avait été créé pour être l'ami de Dieu. Mais le péché de nos ancêtres a brisé cette relation de confiance et d'amour, et a rendu par conséquent l'humanité incapable de réaliser sa vocation originelle. Toutefois, grâce au sacrifice rédempteur du Christ, nous avons été sauvés du pouvoir du mal : en effet, le Christ, écrit l'apôtre Jean, s'est fait victime d'expiation pour nos péchés (cf. 1 Gn 2, 2), et saint Pierre ajoute : Il est mort pour les péchés une fois pour toutes (cf. 1 P 3, 18). (...) que la période quadragésimale, que nous entreprenons aujourd'hui avec le rite austère et significatif de l'imposition des Cendres, soit pour tous une expérience renouvelée de l'amour miséricordieux du Christ, qui sur la Croix a versé son sang pour nous. »

Benoît XVI, 21 février 2007.


Ci-joint dix règles pour un bon Carême. Mais elles ne signifient rien, si elles ne nous rapprochent pas de Dieu et des hommes. Ou si elles nous rendent tristes. Ce temps doit nous rendre plus légers et plus joyeux.

1. Prie. Chaque matin, le Notre Père et chaque soir le Je vous salue Marie
2. Cherche dans l'Evangile du dimanche, une petite phrase que tu pourras méditer toute la semaine. Chaque semaine ce texte est annoncé dans le journal Dimanche.
3. Chaque fois que tu achètes un objet dont tu n'as pas besoin pour vivre - un article de luxe - donne aussi quelque chose aux pauvres ou à une oeuvre. Offre-leur un petit pourcentage. La surabondance demande à être partagée.
4. Fais chaque jour quelque chose de bien pour quelqu'un. Avant qu'il ou elle ne te le demande.
5. Lorsque quelqu'un te tient un propos désagréable, n'imagine pas que tu dois aussitôt lui rendre la pareille. Cela ne rétablit pas l'équilibre. En fait, tu tombes dans l'engrenage. Tais-toi plutôt une minute et la roue s'arrêtera.
6. Si tu zappes depuis un quart d'heure sans succès, coupe la TV et prends un livre. Ou parle avec ceux qui habitent avec toi : il vaut mieux zapper entre humains et cela marche sans télécommande.
7. Durant le Carême quitte toujours la table avec une petite faim. Les diététiciens sont encore plus sévères : fais cela toute l'année. Une personne sur trois souffre d'obésité.
8. 'Par-donner' est le superlatif de donner.
9. Tu as déjà si souvent promis d'appeler quelqu'un par téléphone ou de lui rendre visite. Fais-le finalement.
10. Ne te laisse pas toujours prendre aux publicités qui affichent une réduction. Cela coûte en effet 30% moins cher. Mais ton armoire à vêtements bombe et déborde également de 30 %.

Cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles
© Ctb/Pastoralia février 2007.


La prière n’est pas un accessoire, une « option », mais une question de vie ou de mort ... Seul en effet celui qui prie, c’est-à-dire celui qui s’abandonne à Dieu avec un amour filial peut entrer dans la vie éternelle, qui est Dieu lui-même.

Benoît XVI, Angélus du 4 mars 2007.


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Ma télé est mon berger,
Je ne voudrais pour rien en manquer.
Elle me fait reposer
Dans un fauteuil confortable,
Elle me dirige près d’une vie inutile, mais tranquille.
Elle divertit mon âme
Et je me délecte de l’injustice à cause d’elle.
Quand je suis menacée par les conséquences de mes choix,
J’ignore tout mal, car tu m’aveugles.
Ton écran et tes programmes,
Voilà tout ce qui m’intéresse.
Tu dresses devant moi une table
Où je fraternise avec mes adversaires.
Tu remplis ma tête d’illusions
Et mon âme évidée se laisse vivre par tes idées.
Oui, le plaisir et la futilité
M’accompagneront
Aussi longtemps que tu existeras,
Mais je n’habiterai jamais
Dans la maison du Seigneur,
Car tu m’en fermes la porte
Toutes les soirées de la vie.

Pierre Trevet, Paraboles d’un curé de campagne
Editions de l’Emmanuel, 2006
Le Seigneur est mon berger,
Rien ne saurait me manquer.
Le Seigneur est mon berger :
Je ne manque de rien.
Sur des près d'herbe fraîche,
Il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
Et me fait revivre ;
Il me conduit par le juste chemin
Pour l'honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
Je ne crains aucun mal,
Car tu es avec moi :
Ton baton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
Devant mes ennemis ;
Tu répands le parfum sur ma tête,
Ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m'accompagnent
Tous les jours de ma vie ;
J'habiterai la maison du Seigneur
Pour la durée de mes jours.

Psaume 22 (23)
Textes liturgiques : © AELF


Lavez-vous, purifiez-vous ! Otez de ma vue vos actions perverses ! Cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien ! Recherchez le droit, redressez le violent ! Faites droit à l'orphelin, plaidez pour la veuve ! Allons ! Discutons ! dit Yahvé. Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme laine ils deviendront.
Isaïe 1, 16-18


Parmi les pratiques pénitentielles que nous propose l'Église, surtout en ce temps de Carême, il y a le jeûne. Il comporte une sobriété spéciale dans la prise de nourriture, étant saufs les besoins de notre organisme. Il s'agit d'une forme traditionnelle de pénitence qui n'a rien perdu de sa signification, et que l'on doit même peut-être redécouvrir, surtout en cette partie du monde et dans ces milieux où non seulement la nourriture abonde mais où l'on rencontre parfois des maladies dues à la suralimentation.
À l'évidence, le jeûne pénitentiel est très différent des régimes alimentaires thérapeutiques. Mais, à sa manière, on peut y voir comme une thérapie de l'âme. En effet, pratiqué en signe de conversion, il facilite l'effort intérieur pour se mettre à l'écoute de Dieu. Jeûner, c’est réaffirmer à soi-même ce que Jésus répliqua à Satan qui le tentait au terme de quarante jours de jeûne au désert : « L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4,4). Aujourd'hui, spécialement dans les sociétés de bien-être, on comprend difficilement le sens de cette parole évangélique. La société de consommation, au lieu d'apaiser nos besoins, en crée toujours de nouveaux, engendrant même un activisme démesuré… Entre autres significations, le jeûne pénitentiel a précisément pour but de nous aider à retrouver l'intériorité.
L'effort de modération dans la nourriture s'étend aussi à d'autres choses qui ne sont pas nécessaires et apporte un grand soutien à la vie de l'esprit. Sobriété, recueillement et prière vont de pair. On peut faire une application opportune de ce principe en ce qui concerne l'usage des moyens de communication de masse. Ils ont une utilité indiscutable mais ils ne doivent pas devenir les « maîtres » de notre vie. Dans combien de familles le téléviseur semble remplacer, plutôt que faciliter, le dialogue entre les personnes ! Un certain « jeûne », dans ce domaine aussi, peut être salutaire, soit pour consacrer davantage de temps à la réflexion et à la prière, soit pour cultiver les rapports humains.

Jean Paul II
Angélus du 10 mars 1996 (trad. DC 2135, 7/4/96, p. 313)


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Tu veux jeûner ?

- Jeûne de paroles blessantes : que tes lèvres ne prononcent que paroles de bénédiction.
- Jeûne de critiques et de médisances : bienveillance et miséricorde doivent habiter ton âme.
- Jeûne de mécontentement : que douceur et patience deviennent tes compagnes de chaque jour.
- Jeûne de ressentiment : que ton coeur cultive la gratitude.
- Jeûne de rancune : que le pardon ouvre toutes les portes qui t'ont été fermées.
- Jeûne d'égoïsme : que la compassion et la charité fleurissent à chacun de tes pas.
- Jeûne de pessimisme : que l'espérance ne quitte jamais ton esprit.
- Jeûne de préoccupations et d'inquiétudes inutiles : que règne en toi la confiance en Dieu.
- Jeûne d'occupations superficielles : que la prière emplisse tes journées.
- Jeûne de paroles futiles : que le silence et l'écoute t'aident à entendre en toi le souffle de l'Esprit.


"Celui qui n'est pas avec moi est contre moi." (Luc 11, 23)

Le carême est un temps de conversion. C'est aussi un temps de lutte. Le combat que nous avons à mener se situe à plusieurs niveaux : nous avons à lutter contre nous-mêmes, notre moi, notre orgueil ; contre le démon et les tentations qu'il suscite ; enfin, contre toute réalité qui nous éloigne de Jésus, toute entrave qui nous empêche d'être "avec lui". Celui qui n'est pas avec moi est contre moi : cette parole va très loin, et peut nous servir de règle en toutes choses. "Etre avec Jésus" doit être notre grand souci, notre seul souci. Le matin, dès le réveil, que notre premier acte conscient soit un acte d'adoration : ainsi, nous montrerons à Jésus notre désir d'être "avec lui", et ce sera la meilleure manière de sortir de la torpeur dans laquelle le démon veut nous mettre, dans le demi-sommeil. Dans la journée, avant chacune de nos actions, commençons par revenir à Jésus, veillons à toujours rester en sa compagnie. C'est ainsi que nous "amasserons avec lui", tandis que le démon cherchera toujours à nous "dissiper", à nous faire perdre du temps, à nous éloigner de l'essentiel par toutes sortes de moyens.

P. Thomas Philippe, O.P., aumônier des communautés de l'Arche
Ephata, A. Fayard, 1988.


Convertissez-vous et détournez-vous de tous vos crimes, qu'il n'y ait plus pour vous d'occasion de mal. Débarrassez-vous de tous les crimes que vous avez commis et faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourir, maison d'Isaraël ? Je ne prends pas plaisir à la mort de qui que ce soit, oracle du Seigneur Yahvé. Convertissez-vous et vivez !
Ezéchiel 18, 30-32


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C’est actuellement le temps de la confession. Confesse tes fautes de parole et d’action, celles de la nuit et celles du jour. Confesse-les dans ce « temps favorable », et au « jour du salut » (Is 49,8;2Co 6,2); reçois le trésor céleste... Quitte le présent et crois en l'avenir. Tu as parcouru tant d'années sans arrêter tes vains travaux d'ici-bas, et tu ne peux pas arrêter quarante jours pour t'occuper de ta propre fin ? « Arrêtez-vous et sachez que moi je suis Dieu », dit l'Écriture (Ps 45,11). Renonce aux flots de paroles inutiles, ne médis pas, n'écoute pas non plus le médisant, mais sois plutôt prêt à prier. Montre dans l'ascèse la ferveur de ton coeur ; purifie ce réceptacle pour recevoir une grâce plus abondante. Car la rémission des péchés est donnée également à tous, mais la participation à l'Esprit Saint est accordée selon la mesure de la foi de chacun. Si tu te donnes peu de mal, tu recueilles peu ; si tu travailles beaucoup, grande sera ta récompense. C’est toi-même qui es en jeu ; veille à ton intérêt.
Si tu as un grief contre quelqu'un, pardonne-lui. Tu viens recevoir le pardon de tes fautes, il s'impose que toi aussi tu pardonnes au pécheur, car de quel front diras-tu au Seigneur : « Enlève-moi mes nombreux péchés », si toi-même tu n'as même pas pardonné à ton compagnon de service ses quelques torts à ton égard ? (cf Mt 18,23s)

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem, docteur de l'Église
Catéchèse baptismale 1,5 (trad. Eds. Soleil levant, p. 46 rev.)


Convertis-toi au Seigneur et renonce à tes péchés,
implore-le bien en face, cesse de l'offenser.
Reviens vers le Très-Haut, détourne-toi de l'injustice
et hais vigoureusement l'iniquité.
Ecclésiastique 17, 25-26


Tu passes par une grande tribulation ? Tu es écartelé ? Très lentement, comme en la savourant, dis cette prière vigoureuse et virile :
"Que la juste, l'aimable volonté de Dieu soit faite, accomplie, louée et éternellement exaltée par-dessus toutes choses. Amen, Amen."
Je t'assure que tu trouveras la paix.

Saint Josémaria Escriva (1902-1975)
Chemin, n°691


O Créateur, tu connais le coeur de l'homme,
Entends nos larmes et le cri de notre prière.
En ce saint jeûne du carême,
Conduis-nous au désert, purifie-nous.

Dans ta tendresse, Seigneur, tu scrutes nos coeurs,
Tu connais l'infirmité de toutes nos forces,
Donne a celui qui revient vers toi
Le pardon et la grâce de ton amour.

Oui, nous avons péché contre toi :
Pardonne à ceux qui pleurent et confessent ton Nom.
Pour la louange de ta gloire,
Penche-toi sur nos plaies, Seigneur, guéris-nous (cf Lc 10,34).

Que l'abstinence libère notre corps,
Que ta grâce l'illumine en ton Corps de Lumière.
Que notre esprit redevienne sobre,
Qu'il évite tout mal et tout péché.

Nous te prions, bienheureuse Trinité,
Conduis-nous jusqu'aux joies des fêtes pascales.
Et nous verrons se lever le Christ,
Glorieux et vivant parmi les morts. Amen.

Liturgie latine
Hymne « Audi benigne Conditor » (trad. Liturgie chorale du peuple de Dieu)


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Approchez-vous de Dieu et il s'approchera de vous. Purifiez vos mains, pécheurs ; sanctifiez vos coeurs, gens à l'âme partagée. Voyez votre misère, prenez le deuil, pleurez. Que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élévera.
Jacques 4, 8-10


Le Seigneur a dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9,13). Il n'est donc permis à aucun chrétien de haïr qui que ce soit, car personne n'est sauvé autrement que grâce au pardon des péchés... Que le peuple de Dieu soit donc saint, et qu'il soit bon : saint pour se détourner de ce qui est défendu, bon pour accomplir ce qui est commandé. C'est une grande chose, certes, d'avoir une foi droite et une doctrine sainte ; il est très louable de réprimer la gloutonnerie, d'avoir une douceur et une chasteté irréprochable, mais toutes ces vertus ne sont rien sans la charité...
Mes bien-aimés, tous les temps conviennent pour réaliser ce bien de la charité, mais le carême nous y invite plus spécialement. Ceux qui désirent accueillir la Pâque du Seigneur avec la sainteté de l'esprit et du corps doivent s'efforcer avant tout d'acquérir ce don qui contient l'essentiel des vertus et qui « couvre la multitude des péchés » (1P 4,8). C'est pourquoi, au moment de célébrer le mystère qui surpasse tous les autres, celui par lequel le sang de Jésus Christ a effacé nos fautes, préparons en premier lieu les sacrifices de la miséricorde. Ce que la bonté de Dieu nous a accordé, accordons-le à ceux qui ont péché contre nous. Que les injustices soient jetées dans l'oubli, que les fautes n'entraînent pas le châtiment, et que tous ceux qui nous ont offensés ne craignent plus d'être payés de retour...
Chacun doit bien savoir qu'il est lui même pécheur et, pour recevoir lui-même le pardon, il doit se réjouir d'avoir trouvé quelqu'un à qui pardonner. Ainsi, lorsque nous dirons, selon l'enseignement du Seigneur : « Pardonne-nous nos offenses comme nous avons nous-mêmes pardonné à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6,12), nous pouvons être sûrs que nous obtiendrons la miséricorde de Dieu.

Saint Léon le Grand (? - vers 461), pape et docteur de l'Église
10ème Homélie pour le Carême (trad. bréviaire ; SC 49 rev)


Allons ! Un peu d'ardeur, et repens-toi ! Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi.
Apocalypse 3, 19-20


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En contemplant le Crucifié avec les yeux de la foi nous pouvons comprendre en profondeur ce qu’est le péché, combien sa gravité est tragique, et dans le même temps, l’incommensurabilité de la puissance du pardon et de la miséricorde du Seigneur. Durant ces jours de Carême, ne détournons pas notre cœur de ce mystère de profonde humanité et de haute spiritualité. En regardant le Christ, sentons dans le même temps son regard posé sur nous. Celui que nous avons nous-mêmes transpercé par nos fautes, ne se lasse pas de reverser sur le monde un torrent inépuisable d’amour miséricordieux. Puisse l’humanité comprendre que l’on ne peut puiser que de cette source l’énergie spirituelle indispensable pour construire la paix et le bonheur dont tout être humain est en quête sans relâche.

Benoît XVI
Rome, Angélus du dimanche 25 février 2007


Pitié pour moi, Dieu, en ta bonté,
en ta grande tendresse efface mon péché,
lave-moi tout entier de mon mal
et de ma faute purifie-moi.

Car mon péché, moi, je le connais,
ma faute est devant moi sans relâche ;
contre toi, toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

Psaume 51, 3-6


Seigneur et Maître de ma vie, ne m'abandonne pas à l'esprit de paresse, de découragement, de domination et de vains bavardages, mais fais-moi la grâce, à moi ton serviteur, de l'esprit de chasteté, d'humilité, de patience et de charité.
Oui, Seigneur Roi, accorde-moi de voir mes fautes et de ne pas condamner mon frère, ô Toi qui es béni dans les siècles des siècles.
Amen.

Saint Ephrem le Syrien (Diacre et Docteur de l'Eglise, 4° siècle)


Tout sous les yeux de Dieu, tout avec Dieu, tout pour plaire à Dieu. Allons mon âme, tu vas converser avec le bon Dieu, travailler avec lui, marcher avec lui, combattre et souffrir avec lui. Tu travailleras, mais il bénira ton travail; tu marcheras, mais il bénira tes pas; tu souffriras, mais il bénira tes larmes. Qu'il est grand, qu'il est noble, qu'il est consolant de tout faire en la compagnie et sous les yeux du bon Dieu, de penser qu'il voit tout, qu'il compte tout !
Disons donc chaque matin : "Tout pour vous plaire, ô mon Dieu : toutes mes actions avec vous ". Que la pensée de la sainte présence de Dieu est douce et consolante ! Jamais on ne se lasse, les heures coulent comme des minutes. Enfin, c'est un avant-goût du ciel.

Saint Curé d'Ars, Conversations


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C'est ainsi, je vous le dis, qu'il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n'ont pas besoin de repentir.
Luc 15, 7


David s'écriait : "Je l'ai dit, maintenant je commence (Ps 76.11) ". Et saint Charles Borromée allait répétant : " Aujourd'hui je commence à servir Dieu ". Il nous faut agir de même, comme si jusqu'ici nous n'avions fait aucun bien. En effet, quoi que nous fassions pour Dieu, ce tout n'est rien, et ce tout n'est que notre devoir. Renouvelons donc chaque jour la résolution d'appartenir entièrement à Dieu.

Saint Alphonse de Liguori, L'art d'aimer Jésus-Christ, VIII


Mes frères, nous commençons aujourd'hui le grand voyage du Carême. Emportons donc dans notre navire toute notre provision de nourriture et de boisson, en plaçant sur la caisse la miséricorde abondante dont nous aurons besoin. Car notre jeûne a faim, notre jeûne a soif, s'il ne se nourrit pas de bonté, s'il ne se désaltère pas de miséricorde. Notre jeûne a froid, notre jeûne défaille, si la toison de l'aumône ne le couvre pas, si le vêtement de la compassion ne l'enveloppe pas.
Frères, ce que le printemps est pour les terres, la miséricorde l'est pour le jeûne : le vent doux printanier fait fleurir tous les bourgeons des plaines ; la miséricorde du jeûne fait pousser toutes nos semences jusqu'à la floraison, leur fait porter fruit jusqu'à la récolte céleste. Ce que l'huile est pour la lampe, la bonté l'est pour le jeûne. Comme la matière grasse de l'huile allume la lumière de la lampe et, avec une aussi faible nourriture, la fait luire pour le réconfort de toute une nuit, ainsi la bonté fait resplendir le jeûne : il jette des rayons jusqu'à atteindre le plein éclat de la continence. Ce que le soleil est au jour, l'aumône l'est pour le jeûne : la splendeur du soleil accroît l'éclat du jour, dissipe l'obscurité des nuées ; l'aumône accompagnant le jeûne en sanctifie la sainteté et, grâce à la lumière de la bonté, chasse de nos désirs tout ce qui pourrait être mortifère. Bref, ce que le corps est pour l'âme, la générosité en tient lieu pour le jeûne : quand l'âme se retire du corps, elle lui apporte la mort ; si la générosité s'éloigne du jeûne, c'est sa mort.

Saint Pierre Chrysologue, Sermon 8 (trad. Matthieu commenté, DDB, 1985)

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