Nouvel Age

Risques et dangers





Les théories : Les Anges


Les mouvements New-Age tentent de désacraliser ces Esprits célestes, à commencer par nos Anges gardiens auxquels ils attribuent un nom, fonction de notre date de naissance. Ajoutons à cela un rituel fait de parfums et de couleurs choisis pour les invoquer, et l'on aura compris qu'ils deviennent alors de simples esprits évolués, prêts à obéir à nos moindres caprices. Est-ce là ce que nous enseigne l'Eglise ? Nullement, et cette vision très humaine du monde angélique est aussi pauvre que la spiritualité qui le défigure.

Voyons cela un peu plus en détail.

"Ne cherche pas à connaître nos noms, car les noms des anges sont rarement exprimés sur la terre."
Révélation d'un Séraphin à Sainte Marguerite de Cortone, tertiaire franciscaine (v.1247-1297), in G. Bavegnati, Légende de la vie et des miracles de sainte Marguerite de Cortone, Paris, Poussielgue-Rusand, 1859, ch.11, par.13.
Prenant appui sur des textes rattachés aux traditions cabalistiques, quelques sites internet de la mouvance new-age ou ésotérico-magique proposent un tableau très précis de 72 noms d'Anges, qui se partageraient les 360° du zodiaque (cette référence à l'astrologie en dit d'ailleurs long sur l'origine de ces dénominations) par petite tranche de 5° (72x5=360).
Respectant l'ordre des 9 hiérarchies angéliques (Séraphins - Chérubins - Trônes - Dominations - Puissances - Vertus - Principautés - Archanges - Anges) et commençant au signe du Bélier (21 mars), 8 noms d'Anges sont ainsi attribués par catégorie (9x8=72), chacun de ces noms étant relié à une période de "temps" couvrant 4 à 6 jours.
Il existe également un autre type de classement, qui regroupe ces 72 Anges par "famille", chaque groupe ayant une "spécialité", qui "le pardon", qui "l'abondance", qui "la famille" ou "les enfants", qui "la force", "la lumière" ou "le bien-être"...
Inutile de détailler cette classification ici.

Vous l'aurez compris, il y aurait donc selon ces apprentis sorciers 72 Anges dévoués à notre service... Effectuons un rapide calcul : comme il y a environ 6 milliards d'êtres humains sur terre, cela implique une "charge" de plus de ... 83 millions d'hommes et de femmes pour chacun de ces Anges... N'est-ce pas pour le moins... étonnant ?
Il est vrai que les Anges bénéficient de tous les pouvoirs que Dieu leur donne pour mener à bien leur mission, mais tout de même !
Par ailleurs, limiter la puissance d'un Ange à une seule "spécialité", aussi belle et louable soit-elle, est terriblement réducteur. Quelle triste et pauvre image ces classifications donnent-elles aux Anges ! N'oublions pas que l'Ange est un messager, un porteur de message. Il transmet ce qui lui est confié. Imaginez-vous les facteurs, sur notre planète, qui se spécialiseraient les uns dans l'acheminement des lettres d'amour, les autres dans les factures, d'autres encore dans les demandes d'emploi, les faire-part, etc. C'est absurde, n'est-ce pas ? Si cela n'est pas concevable sur terre, comment l'admettre pour nos célestes compagnons, infiniment moins limités que nous dans leurs capacités, et les pouvoirs qui leur ont été donnés !

L'Eglise a toujours été très claire concernant ces noms attribués aux Saints Anges.

Seuls trois d'entre eux ont révélé leur nom : Michel, Gabriel et Raphaël.
Il faut donc se méfier de ceux qui prennent la liberté d'en désigner d'autres avec précision, comme l'avait fait déjà au VIIIème siècle un certain Adelbert ; celui-ci, en 745, à la demande de Saint Boniface, fut condamné dans un synode par le pape Zacharie, pour avoir inventé une prière aux anges Uriel, Raguel, Tubuel, Inéas, Tubuas, Saloac, Simiel, considérés par cette assemblée comme des démons. (Source : Françoise Bouchard, "Les grands miracles de la dévotion", Ed. Résiac, 1996.)
Nous trouvons en effet dans le "Dictionnaire portatif des Conciles" (Paris, Veuve Didot, 1767) les lignes suivantes :
"Rome, l'an 745, 25 Octobre, sous le Pape Zacharie, assisté de sept évêques, de dix-sept Prêtres et du Clergé de Rome. On y déposa Adelbert et Clement du Sacerdoce, avec anathème. On y condamna au feu les écrits du premier comme impies et insensés."
La prière composée par Adelbert était ainsi rédigée : "Je vous adresse mes voix et mes supplications, ange Uriel, ange Raguël, ange Tubuel, ange Michel, ange Inias, ange Tubuas, ange Sabaoc, ange Simiel..."

L'abbé Th. Laval précise, dans son ouvrage "Le Monde invisible ou Traité dogmatique et ascétique des Anges" (Bruxelles, 1909) :
"On a essayé de donner des noms aux quatre autres [archanges]. Le sens de ces noms : Barachiel, qui signifie Bénédiction de Dieu, - Jéhudiel, Louange de Dieu, - Uriel, Feu de Dieu, - Sealtiel, Prière de Dieu, est irréprochable. Cependant ils ont été réprouvés au Concile de Rome de 745 parce qu'étant d'une valeur toute conjecturale, ils ne peuvent être assimilés aux trois noms donnés par le texte sacré. L'on peut représenter les sept archanges et les honorer ensemble d'un culte spécial ; mais l'on doit alors s'abstenir de désigner par aucun nom ceux d'entre eux qui ne nous sont pas spécialement connus." (Chap. XII)

Plus tard, en 789, le Concile d'Aix-la-Chapelle confirmera la décision du Concile de Rome en interdisant de fabriquer des noms d'anges en dehors de Michel, Gabriel et Raphaël.

Mais revenons plus précisément aux Anges gardiens.

Les affirmations du Nouvel-Age sont très "humaines"... et totalement erronées.
Dieu, infiniment miséricordieux, va bien au-delà de nos petits calculs, de ce regard si limité que nous portons sur le monde invisible. Pour nous guider tout au long de notre pèlerinage sur cette terre, Il a offert à chacun d'entre nous un Ange gardien particulier, qui nous suit pas à pas en ce monde, et nous accompagnera encore dans l'autre, lorsque le temps sera venu de repartir.

Pourquoi chercher à connaître son nom ?
Pourquoi vouloir le "nommer" ?
N'y a-t-il pas là quelque désir de possession (nommer une chose ou une personne, c'est avoir une certaine forme de pouvoir sur elle), ou quelque relent de rituel magique...? Certains sites ne recommandent-ils pas de déposer ainsi sous notre oreiller telle ou telle prière adressée nominativement à notre Ange gardien, pour bien dormir ?

Nombreuses et nombreux sont les mystiques qui ont été favorisé(e)s de la grâce de pouvoir communiquer avec leur Ange gardien, certain(e)s ayant même reçu la faveur de le voir, et de converser avec lui comme avec un être de chair et de sang. Sainte Françoise Romaine, ou plus près de nous le Père Lamy, en sont deux exemples parmi bien d'autres.
Mais cette communication directe reste une faveur divine, un don du Ciel. Elle ne peut en rien être "provoquée", ni "commandée", par quelque technique que ce soit, et les ouvrages qui aujourd'hui prétendent le contraire ne sont que de tristes leurres, produits commerciaux dont les "gains" ne sont certes pas perdus pour tout le monde...

Toujours les Anges gardiens nous accompagnent, toujours ils restent auprès de nous, pleurant nos fautes et se réjouissant de nos pas dans la Lumière. Telle est leur mission auprès de nous, gardiens et conseillers inlassables, envoyés par le Père pour nous aider à marcher vers Lui. Mais les écoutons-nous toujours ? Ne repoussons-nous pas souvent cette petite voix qui nous parle au coeur, et nous demande souvent ce qui est contraire à nos désirs, à notre volonté propre, lorsque celle-ci s'éloigne de la volonté de Dieu ?

Voici que je vais envoyer un ange devant toi, pour qu'il veille sur toi en chemin et te mène au lieu que je t'ai fixé. Révère-le et écoute sa voix, ne lui sois pas rebelle, il ne pardonnerait pas vos transgressions car mon Nom est en lui. (Ex 23, 23)

Apprenons à les entendre, à guetter même ces conseils, à les désirer, et ne doutons pas que si un jour, le Ciel juge bon qu'il nous soit permis de les "voir" ou d'entretenir avec eux un dialogue plus abouti, cela nous sera donné, pour la plus grande gloire de Dieu ! Mais ne désirons rien d'autre, que la seule volonté de Dieu s'accomplisse, et employons toutes les forces de notre cœur et de notre esprit à désirer chaque jour davantage cet accomplissement. Cet unique travail saura bien occuper notre vie toute entière, sur les pas du Christ qui nous en a ouvert le Chemin !

N'hésitons donc pas à nous adresser à notre céleste gardien, sans chercher à connaître son nom. Il est là, toujours à nos côtés, prêt à nous guider si nous le lui demandons...
Travaillons à faire grandir la confiance, loin des recettes miracles et des "savants calculs", pour pouvoir dire avec David, comme dans le Psaume 131 :

Seigneur, je n'ai pas le coeur fier,
ni le regard hautain.
Je n'ai pas pris un chemin de grandeurs
ni de prodiges qui me dépassent.

Non, je tiens mon âme en paix et silence ;
comme un petit enfant contre sa mère,
comme un petit enfant, telle est mon âme en moi...

A voir sur ce site, le dossier complet relatif aux Saints Anges.

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