Réflexions, méditations, pensées, maximes...


Page 2 : - La plainte
- Les trois tamis
- La responsabilité
- Mon frère
- Donne !
- Le bon sermon
- Aime-moi tel que tu es
- Les mots
- Nos fautes
- Le plus important
- Deux poids deux mesures
Et aussi :

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Depuis que j'ai vu celui qui n'a plus de pieds,
je ne me plains plus jamais de mes chaussures.






Un jour, quelqu'un vint voir Socrate et lui dit :
- Ecoute, Socrate, il faut que je te raconte comment ton ami s'est conduit.
- Arrête ! interrompit l'homme sage. As-tu passé ce que tu as à me dire à travers les trois tamis ?
- Trois tamis ? dit l'autre, rempli d'étonnement.
- Oui, mon bon ami : trois tamis. Examinons si ce que tu as à me dire peut passer par les trois tamis. Le premier est celui de la vérité. As-tu contrôlé si tout ce que tu veux me raconter est vrai ?
- Non, je l'ai entendu raconter et...
- Bien, bien. Mais assurément tu l'as fait passer à travers le deuxième tamis. C'est celui de la bonté. Est-ce que ce que tu veux me raconter, si ce n'est pas tout à fait vrai, est au moins quelque chose de bon ?
Hésitant, l'autre répondit :
- Non, ce n'est pas quelque chose de bon, au contraire...
- Hum ! dit le Sage, essayons de nous servir du troisième tamis, et voyons s'il est utile de me raconter ce que tu as envie de me dire...
- Utile ? Pas précisément...
- Eh bien ! dit Socrate en souriant, si ce que tu as à me dire n'est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir, et quant à toi, je te conseille de l'oublier...


Apologue grec, trouvé dans "Paroles pour aujourd'hui".





Toute vie est une responsabilité,
et nous sommes coupables,
non seulement du mal que nous faisons,
mais du bien que nous ne faisons pas.


Monseigneur Gat






Hier le soleil s'inclinait,
il allait s'enfoncer sous la terre.
Il s'est arrêté une dernière fois sur le seuil de la savane
Pour laisser à chacun le temps de rentrer.
Celui-ci avec son outil, cet autre avec ses effets dans les yeux,
Celle-là avec ses manques, ceux-là avec leur brassée de bois.

Une petite fille portait son petit frère sur son dos.
Je lui ai dit :
" Quel fardeau pour une petite fille ! "
Elle m'a répondu :
" Ce n'est pas un fardeau, c'est mon frère ... "

Vous avez entendu, vous autres les sages :
la vérité sort de la bouche des enfants.
Mon frère n'est pas un fardeau.
Mon frère n'est jamais un fardeau !






- Vous voilà, mon Dieu. Vous me cherchiez ?
Que me voulez-vous ? Je n'ai rien à vous donner.
Depuis notre dernière rencontre, je n'ai rien mis de côté pour vous.
Rien... pas une bonne action. J'étais trop lasse.
Rien... pas une bonne parole. J'étais trop triste.
Rien que le dégoût de vivre, l'ennui, la stérilité.
- Donne !
- La hâte, chaque jour, de voir la journée finie, sans servir à rien.
Le désir de repos loin du devoir et des oeuvres,
le détachement du bien à faire,
le dégoût de Vous, ô mon Dieu !
- Donne !
- La torpeur de l'âme, le remords de ma molesse
et la molesse plus forte que le remords...
- Donne !
- Le besoin d'être heureuse, la tendresse qui brise,
la douleur d'être moi sans secours...
- Donne !
- Des troubles, des épouvantes, des doutes...
- Donne !
- Seigneur ! Voilà que, comme un chiffonier,
Vous allez ramassant des déchets, des immondices.
Qu'en voulez-vous faire, Seigneur ?
- Le Royaume des Cieux.


Marie-Noël (1883-1967)





Un bon sermon ne doit pas seulement réconforter les affligés,
mais aussi affliger ceux qui sont confortables.






Je connais ta misère, les combats et les tribulations de ton âme ; la faiblesse et les infirmités de ton corps ; Je sais ta lâcheté, tes péchés, tes défaillances ; Je te dis quand même : "Donne-Moi ton coeur, aime-Moi comme tu es".

Si tu attends d'être un ange pour te livrer à l'amour, tu ne M'aimeras jamais. Même si tu retombes souvent dans ces fautes que tu voudrais ne jamais connaître, même si tu es lâche dans la pratique de la vertu, Je ne te permets pas de ne pas M'aimer.

Aime-Moi comme tu es. A chaque instant et dans quelque position que tu te trouves, dans la ferveur ou dans la sécheresse, dans la fidélité ou dans l'infidélité.

Aime-Moi comme tu es. Je veux l'amour de ton coeur indigent ; si, pour M'aimer, tu attends d'être parfait, tu ne M'aimeras jamais. Ne pourrais-Je pas faire de chaque grain de sable un séraphin tout radieux de pureté, de noblesse et d'amour ? Ne pourrais-Je pas, d'un seul signe de Ma volonté, faire surgir du néant des milliers de saints, mille fois plus parfaits et plus aimants que ceux que J'ai créés ? Ne suis-Je pas le TOUT-PUISSANT ? Et s'il Me plaît de laisser pour jamais dans le néant ces êtres merveilleux et de leur préférer ton pauvre amour !

Mon enfant, laisse-Moi t'aimer, Je veux ton coeur. Je compte bien te former, mais en attendant, Je t'aime comme tu es. Et Je souhaite que tu fasses de même ; Je désire voir, du fond de ta misère, monter l'amour. J'aime en toi jusqu'à ta faiblesse. J'aime l'amour des pauvres ; Je veux que, de l'indigence, s'élève continûment ce cri : Seigneur, je Vous aime. C'est le chant de ton coeur qui M'importe. Qu'ai-Je besoin de ta science et de tes talents ? Ce ne sont pas des vertus que Je te demande, et si Je t'en donnais, tu es si faible que bientôt l'amour-propre s'y mêlerait ; ne t'inquiète pas de cela.

J'aurais pu te destiner à de grandes choses ; non, tu seras le serviteur inutile, Je te prendrai même le peu que tu as car Je t'ai créé pour l'amour. Aime ! L'amour te fera faire tout le reste sans que tu y penses ; ne cherche qu'à remplir le moment présent de ton amour.

Aujourd'hui Je me tiens à la porte de ton coeur comme un mendiant, Moi, le Seigneur des seigneurs.

Je frappe et J'attends, hâte-toi de M'ouvrir, n'allègue pas ta misère. Ton indigence, si tu la connaissais pleinement, tu mourrais de douleur. Cela seul qui pourrait Me blesser le coeur, ce serait de te voir douter et manquer de confiance.

Je veux que tu penses à Moi à chaque heure du jour et de la nuit, je ne veux pas que tu poses l'action la plus insignifiante pour un motif autre que l'amour.

Quand il te faudra souffrir, Je te donnerai la force ; tu m'as donné l'amour, Je te donnerai d'aimer au-delà de ce que tu as pu rêver. Mais souviens-toi : "Aime-Moi, tel que tu es". N'attends pas d'être un saint pour te livrer à l'Amour, sinon tu n'aimeras jamais.


Texte transmis par une mystique anonyme du XIX° siècle,
mis en forme par le Père Caffarel,
Supplément au n° 120 des "Cahiers sur l'Oraison", nov.-déc. 1971.





Soyons devant Dieu comme des enfants de 4 ans. Quand votre petit bout de chou vous fait un dessin, objectivement, honnêtement, ce dessin est franchement moche. Le papa a un ventre énorme, des bras fils de fer, des doigts trop longs, la cheminée de la maison penche dangereusement et la fenêtre est tout sauf rectangulaire. Mais, en le voyant, vous dites : "Qu'est-ce qu'il est beau !" Et vous ne dites pas un mensonge. Parce que c'est vrai que ce dessin est beau : votre petit bonhomme y a mis tout son coeur, et sa joie d'avoir fait quelque chose pour vous illumine ses yeux. Pensons à la joie de Dieu quand nous lui offrons le meilleur de nous-mêmes, quand nous agissons de tout notre coeur, même si ça n'est pas très réussi. Lui ne voit que l'amour qui l'a inspiré.





Tous nos mots sont vains s'ils ne viennent pas de l'intérieur ;
les mots qui ne donnent pas la lumière de CHRIST ajoutent aux ténèbres.






Certaines de nos fautes sont irréparables.
Mais le choix du Christ c'est la réparation de l'irréparable.
Nous pouvons déposer notre fardeau tout entier, tel que, en bloc à la croix.


Paul Tournier






"Le plus important ce n'est pas que l'homme ait marché sur la lune, mais c'est que Dieu ait marché sur la terre."

James Irwin, astronaute






Reconnaissons que nous avons souvent deux poids et deux mesures pour juger notre conduite et celle des autres.
Quand lui n'achève pas son travail, je me dis, il est paresseux.
Quand moi, je n'achève pas mon travail, c'est que je suis trop occupé, trop surchargé.
Quand il parle de quelqu'un, c'est de la médisance.
Quand je le fais, c'est de la critique constructive.
Quand lui tient à son point de vue, c'est un entêté.
Quand moi je tiens à mon point de vue, c'est de la fermeté.
Quand lui prend du temps pour faire quelque chose, il est lent.
Quand moi je prends du temps pour faire quelque chose, je suis soigneux.
Quand lui est aimable, il doit avoir une idée derrière la tête.
Quand moi je suis aimable, je suis vertueux.
Quand lui est rapide pour faire quelque chose, il bâcle.
Quand moi je suis rapide pour faire quelque chose, je suis habile.
Quand lui fait quelque chose sans qu'on le lui dise, il s'occupe de ce qui ne le regarde pas.
Quand moi je fais quelque chose sans qu'on me le dise, je prends des initiatives.
Quand lui défend ses droits, c'est un mauvais esprit.
Quand moi je défends mes droits, je montre du caractère…

Pierre Descouvemont