Poésies d'inspiration chrétienne



Silence

Pour me donner à Vous quels mots sauraient Vous plaire ?
Ils se dérobent tous ou demeurent obscurs,
Timides et transis, hélas ! encore impurs
D'avoir frôlé jadis les baisers de la terre.

Nul ne pourrait enclore ainsi qu'un reliquaire
Mon amour, ô Seigneur ! si fragile pourtant,
Et j'ai vu le plus doux même et le plus chantant,
Le plus profond mourir devant votre Mystère.

C'est pourquoi me voici, très pauvre, devant Vous,
Balbutiant encore et cependant jaloux,
O Verbe ! d'être un peu l'humble écho de Vous-même...

Et je sens dans mon cœur monter comme la mer
Plus tendre et plus puissant que les mots de la Chair,
Un silence divin qui prie et qui Vous aime.

Charles Grolleau (1867-1940)

L'Encens et la Myrrhe.



Retour au Sommaire des Poésies