Poésies d'inspiration chrétienne



Mes souhaits au Sacré Cœur de Jésus dans l'Eucharistie

Si j'étais une Fleur champêtre,
O mon Jésus, je voudrais naître
Entre les dalles du saint Lieu ;
Naître de tout grain de poussière
Qui se glisse en ton sanctuaire ;
Et là, sous ton regard, mon Dieu,
Près de ton cœur dont la largesse
Me donnerait, avec sagesse,
Et la rosée et le soleil,
Je ferais, mille fois heureuse,
De ma corolle gracieuse
Un bel encensoir de vermeil.

Si j'étais petite Fauvette,
Je choisirais, pour ma retraite,
Un coin obscur du vieux clocher ;
Le jour j'y resterais blottie
Comme l'est ta colombe amie,
Seigneur, dans le creux du rocher.
Puis, à l'heure mystérieuse
Où l'église est silencieuse,
Ouvrant mes ailes, près de toi,
Je viendrais joyeuse, ravie,
Réjouir par mon harmonie
Ta solitude, ô mon doux Roi.

Si j'étais la vive Lumière
Que l'Ange allume la première
Chaque soir, au bleu firmament,
Ah ! j'irais projeter ma flamme
Aux pieds de l'Epoux de mon âme,
Captif au Très Saint Sacrement.
Du tabernacle, la pénombre
Entr'ouvrirait son voile sombre,
Et, pauvre petite lueur,
J'irais, heureuse destinée !
Durant cette nuit fortunée,
Me fixer sur ton Sacré-Cœur.

Si j'étais la Brise légère
Qui, dans le saule, la bruyère,
Frissonne lorsque vient le soir,
Dans mes courses aériennes,
Je ne dirais, aux monts, aux plaines
Que ton nom, Jésus, mon espoir…
Si j'étais tout ce qui rayonne,
Chante, prie, aime, est beau, se donne,
Tu me verrais, ô mon Jésus,
Ici dès que luirait l'aurore,
Le soir j'y reviendrais encore
T'apporter d'incessants tributs.

Mais je ne suis point Fleur champêtre
Qui dans tes parvis pourrait naître ;
Encore moins Fauvette, hélas !
Je ne suis pas l'Etoile blonde,
Ni la Brise qui, sur le monde
Passe en chantant ton Nom tout bas.
Je ne suis qu'un cœur qui désire
T'aimer. C'est là, tout mon martyre.
Je t'en prie, ô divin Sauveur,
Qu'à l'autel demeure mon cœur,
Et que la Sainte Eucharistie
Soit toujours ma sainte folie !

(Image pieuse du XIXe siècle)


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