Au fil des jours ... en 2018





Dimanche 3 juin 2018

Solennité de la Fête-Dieu




PROCESSIONS

« Je rêve d'un petit village, endimanché
Pour les processions du Christ et de la Vierge :
Les chemins sont de lis et de glaïeuls jonchés,
Chaque fenêtre, chaque niche a ses deux cierges,
Et les cloches battent d'amour dans le clocher.

Les seuils de pierre bleue et les trottoirs de brique
Reluisent ; les volets sont repeints en vert clair,
Et l'on a ratissé les jardinets rustiques ;
L'amer parfum des buis taillés rafraîchit l'air
Où bientôt vont planer l'encens et les cantiques.

Et voici que, vers la blancheur du reposoir,
Le dais marche, escorté des enfants de l'école,
Et des vierges en blanc, et des chantres en noir :
- Le soleil avivant le bleu des banderoles,
Le brocart de la chape et l'or de l'Ostensoir.

Puis le Saint-Sacrement, bénissant les chaumières
Et les courtils fleuris de jaunes tournesols,
Trace dans le silence une croix de lumière
Sur le hameau, dont la foi simple orne le sol
D'un doux effeuillement de fleurs et de prières...

Mon âme est ce village un jour de Fête-Dieu :
Sur mes pensers le Ciel déverse à flots sa joie !
Voici leur blanc cortège enrubanné de bleu ;
Leurs noms, brodés en or sur bannières de soie
Parlent de clairs bonheurs et d'espoirs radieux.

Mon âme connaîtra l'hiver et la tempête
Et les glas sanglotant sur des espoirs brisés.
Ah ! puisse, après les cris ou les larmes muettes,
Reparaître bientôt, dans le ciel apaisé,
L'azur ensoleillé de la pieuse Fête ! »

Camille Melloy, Le soleil sur le village, La Jeunesse nouvelle, Bruxelles,
in "Louange de l'Hostie - Anthologie de poèmes modernes en l'honneur du Très Saint Sacrement",
Préface de Charles Grolleau, Coll. "Ars et Fides", Librairie Bloud et Gay, Paris, 1929.




Angelus de ce dimanche 3 juin 2018


En cette solennité du Corpus Domini, célébrée aujourd'hui dans de nombreux pays, dont l’Italie, le Pape François est revenu sur le mystère Eucharistique lors de l’Angélus du dimanche 3 juin.

« Chaque fois que nous célébrons l'Eucharistie, à travers ce sacrement si sobre et solennel, nous faisons l'expérience de la Nouvelle Alliance, qui réalise pleinement la communion entre Dieu et nous », a d’emblée assuré le Souverain Pontife.

Par la logique de l’Eucharistie, « nous sommes assimilés au Christ, nous recevons son amour en nous, non pas pour le garder jalousement, mais pour le partager avec les autres », a-t-il poursuivi.

Par conséquent, la fête du Corpus Domini est « un mystère d'attraction pour le Christ ». Son sacrifice nous enseigne à devenir plus accueillants et disponibles pour ceux qui sont en quête de compréhension, d'aide, d'encouragement, et ceux qui sont marginalisés et seuls, a souligné le Pape.

La présence de Jésus vivant dans l'Eucharistie devient alors, selon lui, « une porte ouverte entre le temple et la rue », « entre la foi et l'Histoire », « entre la cité de Dieu et la cité de l'homme ».

Enfin, le Saint-Père a rappelé combien cette solennité de la Fête-Dieu, selon son acception française, exprimait « une piété eucharistique populaire » par les nombreuses processions du Saint-Sacrement, dans de nombreux pays. Le Pape lui-même participera à la procession du Saint-Sacrement à Ostie, près de Rome, à partir de 18h00 ce dimanche 3 juin, « comme le fit le Bienheureux Paul VI il y a 50 ans ».

Source : Vatican.News.

Texte intégral des paroles du Pape traduites en français sur Zenit.org.

Bse Maria Crocefissa dell’Amore Divino (Maria Gargani, 1892-1973)

Après l'Angelus, le Pape a salué la béatification de Mère Maria Crocefissa dell’Amore Divino (Maria Gargani, 1892-1973) fondatrice des Apôtres du Sacré Cœur, qui a eu lieu hier à Naples (Italie) :
« Hier, à Naples, a été proclamée Bienheureuse Soeur Maria Crocefissa dell’Amore Divino, au siècle Maria Gargani, fondatrice des Soeurs Apôtres du Sacré Cœur. Fille spirituelle de Padre Pio, elle a été une vraie apôtre dans le domaine scolaire et paroissial. Que son exemple et son intercession soutiennent ses filles spirituelles et tous les éducateurs. Un applaudissement pour la nouvelle bienheureuse, tous : saluons-la ! »



18h, à Ostie : Sainte Messe célébrée par le Pape François
suivie de la procession eucharistique et de la bénédiction

Le Pape doit présider la Messe en l’église Sainte-Monique, avant de participer à la procession eucharistique jusqu’à l’église Notre-Dame-de-Bonaria (dont le culte est à l’origine du nom de la capitale argentine, Buenos Aires), d’où il donnera sa bénédiction.
Environ 850 enfants qui viennent de faire leur Première Communion participeront à la fête du Saint-Sacrement : il leur a été demandé de porter une aube blanche. Il y aura aussi 150 adolescents des “oratori” (patronages), qui seront identifiables par leur tee-shirt jaune, et 350 jeunes confirmands avec un tee-shirt rouge.

Retransmission en direct sur KTO


Compte rendu sur Vatican.News.

Texte intégral de l'homélie du Pape traduite en français sur Zenit.org.





Séquence "Lauda Sion, Salvatorem"
composée par St Thomas d'Aquin pour la Messe de la Fête-Dieu

1. Lauda, Sion, Salvatorem * lauda ducem et pastorem, * in hymnis et canticis,
Loue, Sion, ton Sauveur, loue ton chef et ton pasteur par des hymnes et des cantiques.

2. Quantum potes, tantum aude, * quia major omni laude * nec laudare sufficis.
Autant que tu le peux, tu dois oser, car Il dépasse tes louanges et tu ne pourras jamais trop Le louer.

3. Laudis thema specialis, * Panis vivus et vitalis * hodie proponitur.
Le sujet particulier de notre louange, le Pain vivant et vivifiant, c’est cela qui nous est proposé aujourd’hui.

4. Quem in sacræ mensa cenæ * turbæ fratrum duodenæ * datum non ambigitur.
Au repas sacré de la Cène, au groupe des douze frères, Il a été clairement donné.

5. Sit laus plena, sit sonora ; * Sit jucunda, sit decora * mentis jubilatio.
Que notre louange soit pleine, qu’elle soit sonore ; qu’elle soit joyeuse, qu’elle soit belle la jubilation de nos cœurs.

6. Dies enim solemnis agitur * in qua mensæ prima recolitur * hujus institutio.
C’est en effet la journée solennelle où nous fêtons de ce banquet divin la première institution.

7. In hac mensa novi Regis, * novum Pascha novæ legis, * phase vetus terminat.
A cette table du nouveau Roi, la nouvelle Pâque de la nouvelle loi met fin à la Pâque ancienne.

8. Vetustatem novitas, * umbram fugat veritas, * noctem lux eliminat.
L’ordre ancien cède la place au nouveau, la vérité chasse l’ombre, la lumière dissipe la nuit.

9. Quod in cena Christus gessit, * faciendum hoc expressit, * in sui memoriam.
Ce que le Christ a fait à la Cène, Il a ordonné de le refaire en mémoire de Lui.

10. Docti sacris institutis, * panem, vinum in salutis * consecramus hostiam.
Instruits par ces commandements sacrés, nous consacrons le pain et le vin en victime de salut.

11. Dogma datur christianis, * quod in carnem transit panis * et vinum in sanguinem.
C’est un dogme pour les chrétiens que le pain se change en son Corps et le vin en son Sang.

12. Quod non capis, quod non vides * animosa firmat fides, * præter rerum ordinem.
Ce que tu ne comprends pas, ce que tu ne vois pas, la foi vive l’affirme, hors de l’ordre naturel des choses.

13. Sub diversis speciebus, * signis tantum et non rebus, * latent res eximiæ.
Sous des espèces différentes, signes seulement et non réalités, se cachent des choses sublimes.

14. Caro cibus, sanguis potus, * manet tamen Christus totus, * sub utraque specie.
Sa chair est nourriture, son Sang est breuvage, pourtant le Christ tout entier demeure sous l’une ou l’autre espèce.

15. A sumente non concisus, * non confractus, non divisus, * integer accipitur.
Par celui qui le reçoit, il n’est ni coupé ni brisé, ni divisé : Il est reçu tout entier.

16. Sumit unus, sumunt mille, * quantum isti, tantum ille * nec sumptus consumitur.
Qu’un seul le reçoive ou mille, celui-là reçoit autant que ceux-ci et l’on s’en nourrit sans le détruire.

17. Sumunt boni, sumunt mali, * sorte tamen inæquali : * vitæ vel interitus.
Les bons le reçoivent, les méchants aussi, mais pour un sort bien inégal : pour la vie ou pour la mort.

18. Mors est malis, vita bonis, * vide paris sumptionis * quam sit dispar exitus.
Mort pour les méchants, vie pour les bons, vois comme d’une même communion l’effet peut être différent.

19. Fracto demum sacramento, * ne vacilles, sed memento * tantum esse sub fragmento * quantum toto tegitur.
Quand le Sacrement est rompu ne te laisses pas ébranler, mais souviens-toi qu’il y a autant sous chaque fragment que dans le tout.

20. Nulla rei fit scissura * signi tantum fit fractura ; * qua nec status, nec statura * signati minuitur.
La réalité n’est pas divisée, le signe seulement est fractionné ; mais ni l’état ni la taille de ce qui est signifié n’est diminué.

21. Ecce panis angelorum * factus cibus viatorum, * vere Panis filiorum * non mittendis canibus.
Voici le pain des anges devenu l’aliment de ceux qui sont en chemin, vrai Pain des enfants à ne pas jeter aux chiens.

22. In figuris præsignatur, * cum Isaac immolatur, * Agnus paschæ deputatur * datur manna patribus.
D’avance il est annoncé en figures, lorsqu’Isaac est immolé, l’Agneau pascal, sacrifié la manne, donnée à nos pères.

23. Bone pastor, Panis vere, * Jesu, nostri miserere, * Tu nos pasce, nos tuere, * Tu nos bona fac videre * in terra viventium.
Ô bon Pasteur, notre vrai Pain, Jésus, aie pitié de nous. nourris-nous, protège-nous, fais-nous voir le bonheur dans la terre des vivants.

24. Tu qui cuncta scis et vales, * qui nos pascis hic mortales * tuos ibi commensales, * Coheredes et sociales * Fac sanctorum civium. Amen. Alleluia.
Toi qui sais tout et qui peux tout, Toi qui sur terre nous nourris, fais que, là-haut, invités à ta table, nous soyons les cohéritiers et les compagnons des saints de la cité céleste. Amen. Alléluia.

Trad. Notre-Dame des Neiges.



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