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La tradition garde le souvenir de trois chutes de Jésus. Mais sans doute ont-elles été, en réalité, plus nombreuses. Jésus était exténué. Quels efforts, chaque fois, pour se relever et pour reprendre sa route ! Comme Il a voulu son humanité pareille à la nôtre ! Comme Il a voulu expérimenter notre faiblesse ! Lui, l'Infini, Il a voulu connaître une limite à ses forces. Et puis aussi, à mesure qu'Il avance, Il sent davantage le prix dont Il paye le rachat du monde ; et Il voit plus nettement le nombre d'âmes qui ne profiteront pas de cette douloureuse Rédemption. Est-ce qu'autour de Lui ne redoublent pas les cris de haine, les injures, les blasphèmes ? Est-ce qu'Il ne perçoit pas les méconnaissances et les hostilités dont Il sera l'objet jusqu'à la fin des temps ? Est-ce qu'à chaque pas qu'Il fait, Il ne sent pas sur sa Croix le poids d'un de nos péchés de plus, d'une de nos souffrances de plus ? Nous venons, les uns après les autres, nous mêler à cette foule hostile. Ceux qu'Il aime et pour lesquels Il expie, ils viennent sur ce chemin du Calvaire, mais ils ne comprennent pas que là est l’amour qui les rachète. Le Cœur de Jésus souffre encore plus que son corps. Ce Cœur est comme brisé. Et Jésus tombe. Ô Jésus, nous étions là dans la foule qui Vous martyrisait. Mais aujourd'hui nous venons, comprenant votre amour, comprenant votre mission, acceptant que coule sur nous votre sang rédempteur. Nous nous approchons, Seigneur, nous nous penchons vers Vous ; nous Vous tendons la main pour Vous aider à Vous relever ; nous allons marcher près de Simon ; nous allons achever de gravir avec Vous le Chemin du Calvaire. Nous voudrions Vous rendre, par notre amour, par notre compassion, les dernières forces dont votre Cœur a besoin pour achever cette œuvre de la Rédemption des hommes, pour laquelle Vous avez accepté de souffrir avec nous, comme nous, plus que nous. |
